Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 9

  • Au Pakistan

    La justice pakistanaise est vraiment très spéciale. Elle vient de libérer un prédicateur évangélique, Babu Shahbaz, en affirmant qu’il est « innocent ». Mais il est libéré… sous caution. De 200.000 roupies (plus de 1.600€)…

    Babu Shahbaz avait été arrêté, dans son village près de Lahore, et emprisonné, il y a presque un an, le 30 décembre 2016. Parce que l’imam local l’avait accusé d’avoir écrit son propre nom sur une centaine de pages du Coran, d’avoir déchiré les pages et des les avoir dispersées dans la rue devant la mosquée.

    Il va de soi que si c’était vrai, dans un tel pays, le sort de Babu Shahbaz relèverait clairement de l’hôpital psychiatrique, et non de la prison…

    L’imam, qui ne supportait pas la popularité de Babu, a avoué ne pas l’avoir vu jeter les pages du Coran. L’analyse graphologique n’était pas concluante (pour la bonne raison que Babu est analphabète), et le fait qu’il ait un marqueur bleu identique à celui que possèdent la moitié des gens ne peut être une preuve.

    Babu Shahbaz, innocent, a donc été libéré sous caution. Il ne peut évidemment pas rentrer chez lui. Sa maison est vide depuis son arrestation, sa famille vivant chez des proches. Désormais ils vont aller vivre dans un endroit gardé secret. Mais, comme le souligne son avocat, ils pourront fêter Noël ensemble.

  • Saint Damase

    Lettre de saint Damase à saint Jérôme, datée de 384, peu avant la mort du pape. Saint Jérôme vient de terminer la révision de la version latine des Evangiles. (Il n’a pas encore commencé la traduction de l’Ancien Testament.)

    Damase à son fils très aimé Jérôme.

    Tu dors, et voici longtemps que tu lis plutôt que tu n'écris. Les petits problèmes que je t'adresse vont te réveiller ; ainsi en ai-je décidé. Non pour t'interdire le devoir de la lecture - car c'est la nourriture quotidienne qui alimente et engraisse l'oraison -, mais pour que ta lecture porte ses fruits, si tu te mets à écrire.

    Il ne saurait y avoir, je crois, de sujet de conversation plus honorable pour nos entretiens que de causer entre nous des Écritures ; je veux dire : moi faisant les demandes et toi les réponses.

    Il n'est, à mon avis, rien de plus agréable ici-bas qu'une telle méthode de vie, car cette nourriture de l'âme surpasse en douceur toutes les gâteries. Combien douces à mon palais tes paroles, dit le prophète, plus douces que le miel à mes lèvres ! [Ps 118, 103]. Si, en effet, nous autres hommes différons des bêtes en ce que nous possédons la faculté du langage, de quelle louange n'est-il pas digne celui qui surpasse tous les autres, précisément en ce qui fonde la supériorité des hommes sur les animaux ?

    Au travail donc...

    (Traduction J. Labourt, dans Jérôme, Lettres, 35, Paris, t. II, Les Belles Lettres, 1953. Trouvé sur Wikipedia.)

  • 2e dimanche de l’Avent

    al_laetatus_sum.gif

    Allelúia, allelúia. Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus. Allelúia.

    Par des maîtres de chœur sous la direction du chanoine Jeanneteau, en 1984 (et deux fois ! mais on ne s’en lasse pas…):
    podcast

     Le commentaire de dom Baron:

    LE TEXTE

    Je me suis réjoui des choses qui m’ont été dites, Dans la maison du Seigneur nous irons. Ps. CXXI, 1

    Le Psaume CXXI était un de ceux que les Juifs chantaient en allant à Jérusalem pour la fête de Pâques et sur lequel ils disaient leur joie de voir le Temple.

    L’interprétation liturgique en est facile. La maison du Seigneur peut s’entendre ou de Jérusalem, ou de l’Eglise, ou du Ciel, selon que l’on choisit l’un ou l’autre des sens de l’Avent. Le troisième semble le mieux adapté parce qu’il permet de relier étroitement l’Alleluia au Graduel, à l’Epitre et à l’Introït. Dans l’Introït, le prophète annonce que le Seigneur va venir ; à l’Epître, saint Paul le présente comme le roi des nations ; au Graduel, le psalmiste le voit dans la splendeur qui lui vient de ses élus rassemblés autour de lui ; à l’Alleluia, l’Eglise se réjouit de tout ce qui vient de être dit et fixe sa joie et son désir sur la maison du Père où elle va.

    LA MELODIE

    Une joie délicate, dans la première incise de l’Alleluia ; profonde et empreinte de gravité dans la seconde, avec une ardeur de désir s’épanouissant sur le pressus du sommet.
    Même expression dans le Verset. Il débute dans un beau mouvement d’allégresse qui va vers quæ dicta sunt, où il s’épanouit avec ampleur, à juste titre d’ailleurs ; car c’est bien de ce qui a été dit qu’est venue la joie.

    La deuxième phrase est plus contemplative. L’âme est prise par l’idée de la maison de Dieu : le Temple, le Ciel, l’intimité de la présence divine. Elle se complaît sur ces deux mots et chante la béatitude qu’ils évoquent, en de beaux rythmes souples, paisibles, et où passe l’ardeur discrète de son désir.

    Fort habilement, l’auteur a amené sur Domini le motif de la dernière incise de l’Alleluia monté d’un ton. Il le fait s’achever sur la cadence du IVe mode, donnant ainsi à la mélodie quelque chose d’inachevé, d’illimité, qui prolonge le désir ; lequel d’ailleurs se pénètre, à nouveau, de joie active sur ibimus, le mot de la montée vers la Maison.

    L'introït, ici. L'offertoire, .

  • Une chapelle sauvée

    4083573956.jpg

    La chapelle Saint-Yves de Vannes – oui, ce bijou jésuite du XVIIe siècle - risquait fort d’être détruite au lieu d’être restaurée. Elle est aujourd’hui sauvée, grâce au don d’un million d’euros d’un couple vannetais qui allait là à la messe tous les dimanches avant sa fermeture il y a… 26 ans. Il s’agit de l’ancien patron de des Transports Nivès.

    Une souscription publique va être lancée pour trouver l’autre million qui manque, et un appel d’offre pour les travaux sera à l’ordre du jour du prochain conseil municipal.

  • La messe à Lorient

    La chapelle Saint-Christophe de Lorient existait avant la fondation de la ville de Lorient. Laquelle a été quasi entièrement détruite en 1943. L’un des rares bâtiments à être resté debout fut cette chapelle, dont il ne subsistait toutefois que les murs, car elle avait brûlé. Elle a été remarquablement restaurée, et elle est maintenant, à l’intérieur, bien plus belle qu’avant (voir photos ci-dessous). J’apprends par Ar Gedour que depuis un an les prêtres de la communauté Saint-Jean y célèbrent la messe traditionnelle. Seulement une fois par mois. Mais c’est déjà ça…

    « Si l’assistance est encore modeste, elle est en revanche très jeune avec beaucoup de familles et d’enfants », dit Ar Gedour. Il serait bon d’envoyer des renforts… et d’arriver à ce qu’il y ait enfin une messe traditionnelle tous les dimanches à Lorient. (Très égoïstement c’est surtout que ça m’arrangerait qu’il y ait moins de gens de la région de Lorient à squatter mon lieu de culte à moi…)

    La prochaine messe c’est demain à 10h 30. Pour la suite du programme voir Ar Gedour.

    Lorient_-_Chapelle_Saint-Christophe_-_Chœur_2.jpg

    9f34b073c4aad38e18e0da128441f7a9--saint-christophe-chapelle.jpg

  • Papes

    big304418a84512b320a1.jpg

    Et si dans quelques décennies la légende de cette photo (trouvée ici - bien sûr) était : « Le pape Benoît XVI avec son successeur, peu avant le conclave » ?

    Ben quoi, on peut toujours rêver…

  • Conditor alme siderum

    L’hymne des vêpres au temps de l’Avent, traduction Lemaître de Sacy (ou plutôt adaptation en poésie française, mais c'était bien dans les Heures de Port Royal et dans divers bréviaires).

    Cónditor alme síderum,
    ætérna lux credéntium,
    Christe, redémptor ómnium,
    exáudi preces súpplicum.

    Toi qui formas au ciel ces lampes éternelles
    Qui parent la nuit de leurs feux,
    Jésus, divin sauveur, clair flambeau des fidèles,
    Entends nos humbles vœux.

    Qui cóndolens intéritu
    mortis períre sǽculum,
    salvásti mundum lánguidum,
    donans reis remédium.

    Voyant avec douleur la mortelle nature
    Esclave du roi des enfers
    Tu descends pour guérir sa profonde blessure,
    Et rompre tous ses fers.

    Vergénte mundi véspere,
    uti sponsus de thálamo,
    egréssus honestíssima
    Vírginis Matris cláusula.

    Dans le déclin des temps sur le couchant du monde
    Tu sors comme un nouvel époux
    De ce lit nuptial d'une vierge féconde
    Où tu te joins à nous.

    Cujus forti poténtiæ
    genu curvántur ómnia;
    cæléstia, terréstria
    nutu faténtur súbdita.

    Ce qu'en son vaste rond tout l'univers enserre
    Te révère comme son roi
    Et, du haut des cieux jusqu'au fond de la terre
    Tout fléchit devant toi.

    Te deprecámur, hágie,
    ventúre judex sǽculi,
    consérva nos in témpore
    hostis a telo pérfidi.

    Ô grand juge, ô soutien qui dans ton jour terrible
    Doit paraître au milieu des feux,
    Viens combattre dans nous par ton bras invincible
    Cet ange ténébreux.

    Laus, honor, virtus, glória
    Deo Patri, et Fílio,
    Sancto simul Paráclito,
    in sæculórum sǽcula. Amen.

    Gloire au Père éternel, au Fils, notre espérance,
    À l'Esprit, notre heureuse paix.
    Qu'ils règnent en ce jour qui jamais ne commence
    Et ne finit jamais.

    Par les moines de l'abbaye Saint-Benoît du Lac (Québec):
    podcast

  • Pour la Hongrie c’est trois procès

    J’ai signalé hier que la Commission européenne poursuivait la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie devant la Cour de Justice de l’UE pour non-respect des décisions communautaires concernant la « relocalisation des migrants ».

    Mais pour la Hongrie la Commission se surpasse : elle ajoute deux autres poursuites.

    L’une contre les amendements qui visent l’université Soros, l’autre contre la loi sur les ONG.

    La Commission européenne fait ainsi la preuve de sa partialité et de mauvaise foi de façon spectaculaire.

    L’amendement à la loi sur les universités oblige celles-ci à avoir un campus dans leur pays d’origine. Cela devrait être une évidence. Et le fait que l’université américaine Soros de Budapest n’ait aucune activité aux Etats-Unis est bien la preuve qu’il s’agit d’abord d’une ingérence de Soros dans son pays natal. La Commission ne s’alarme pas que dans de nombreux pays, dont la France (mais pas la Hongrie), un étranger ne puisse pas diriger une université…

    En ce qui concerne la loi qui oblige les ONG à indiquer la provenance des dons étrangers quand ils dépassent les 24.000€ par an, on ne voit pas en quoi elle serait illégitime. Elle est même doublement légitime, dans l’absolu, et particulièrement dans le cas de la Hongrie soumise aux pressions subversives d’ONG financées par Soros.

  • Victoire au Pérou

    La mobilisation des parents a eu raison de la volonté gouvernementale de faire entrer l’idéologie du genre dans les manuels scolaires.

    De grandes manifestations ont eu lieu cette année, rassemblant en tout plus de 1,5 million de participants, qui se retrouvaient notamment aussi sur Twitter avec le hashtag #ConMisHijosNoTeMetas : ne te mêle pas de mes enfants.

    En août, la Cour supérieure de justice avait donné raison à une association de parents qui avait poursuivi le ministère de l’Education au motif qu’il voulait endoctriner les enfants avec l’idéologie du genre.

    Le 24 novembre, le ministère a annoncé qu’il retirait le nouveau programme et revenait à celui de 2009.

  • Deux mondes

    Il a fallu que j’aille au Liban pour découvrir que les Libanais ne prononçaient jamais le nom d’Israël comme nom d’un Etat. Au sud de leur pays il y a la « Palestine occupée », sous la coupe de « l’entité sioniste ». Et ce n’est pas là le vocabulaire de quelques excités, c’est le vocabulaire officiel. D’ailleurs le Liban est toujours officiellement en guerre contre l’entité sioniste qui occupe la Palestine. Et ce sont les Israéliens qui le rappellent en faisant voler leurs avions de chasse au-dessus de Beyrouth…

    Il faut savoir cela pour comprendre cette polémique qui a éclaté autour d’un devoir de géographie au lycée franco-libanais de Beyrouth. Une élève est revenue chez elle avec une carte où au sud du Liban il y a « Israël », et elle a dû l’écrire elle-même sur son cahier. Le père a publié la chose sur twitter, et ça a fait scandale. Au point que le ministre de l’Education a ouvert une enquête. Le ministère a pu préciser que la carte ne se trouvait pas dans un manuel scolaire mais qu’elle avait été prise sur internet et que l’enseignante, étrangère, l’avait prise sans y faire attention. L’école a présenté ses excuses.

    24852320_10154871579545064_5963184582568033985_n.jpg

    Cela se passe au moment où Donald Trump reconnaît Jérusalem comme la capitale d’Israël. Le contraste est spectaculaire. A ce propos, les journalistes s’attendaient à une explosion de violence après la prière du vendredi, et il ne s’est presque rien passé (par rapport à ce qu'on attendait). Cela veut dire que les imams ont appelé à la modération et non au jihad et à l’intifada. Ce n’est évidemment pas étranger au fait que l’Arabie saoudite n’a condamné l’initiative de Trump que du bout des lèvres. Il est de notoriété publique que l’Arabie saoudite noue une alliance avec Israël contre l’expansionnisme iranien (Irak, Syrie, Liban), au point que le prince héritier a pu suggérer que la capitale de la Palestine soit Abu Dis et non Jérusalem sans que cela provoque un tollé. (Abu Dis est une petite ville qui jouxte Jérusalem… derrière le mur.)