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  • Le FPÖ à plus de 30%

    Aux élections régionales et municipales de Vienne, le FPÖ de Heinz-Christian Strache a progressé de 5 points, obtenant 32,3% des voix, ce qui est son record historique.

    La gauche reste néanmoins en place pour le moment, mais elle a perdu… 5 points, à 39,4%.

    (Ensuite viennent les Verts à 11,1%, les conservateurs à 8,7, les libéraux de NEOS à 6.)

  • Réfugiés

    Les policiers italiens ont arrêté à l’aéroport de Milan un jeune homme qui exhibait une carte d’identité italienne mais ne parlait pas un mot d’italien. Il s’agit d’un "Syrien" qui, arrivant à Milan, a appris qu’à la gare de la ville on pouvait obtenir facilement une carte d’identité italienne : il suffit d’aller voir « l’Egyptien », ça coûte 400 euros. Et avec une carte d’identité italienne, il est facile d’acheter un billet d’avion pour la destination de son choix dans l’UE…

  • Nous y voilà…

    Sandro Magister vient de révéler le contenu d’une lettre adressée au pape par le cardinal Pell et signée par 12 autres cardinaux éminentissimes, dont Müller et Sarah…

    Quand on sait quelle est la déférence traditionnelle des cardinaux (et particulièrement des cardinaux de curie) vis-à-vis du pape, et quand on sait qu’il faut un cataclysme pour que ces hommes si pondérés sortent d’un discours lénifiant quand il s’agit de la hiérarchie ecclésiastique, on mesure la virulence de ce qu’ils osent écrire. Toute la lettre est à lire, mais deux expressions sont particulièrement saillantes : ces cardinaux disent au pape leur « crainte que les nouvelles procédures ne soient pas fidèles à l’esprit traditionnel et à l’objectif d’un synode », et ils précisent : « Un certain nombre de pères pense que la nouvelle procédure semble conçue pour faciliter l’obtention de résultats prédéterminés à propos de questions importantes et controversées. »

    Le pape a rejeté les demandes formulées dans cette lettre. Et depuis lors la situation a empiré. Car la lettre est du premier jour du synode, le 5 octobre. Et maintenant, non seulement on sait qu’il n’y aura pas de propositions finales votées par les membres du synode, mais il se dit qu’il n’y aura pas du tout de document final…

    Addendum

  • Le bienheureux Charles de Blois

    Nous allons voir un prince saint ; bien plus, un héros saint, qui vécut dans sa condition d’une manière aussi détachée du monde que les plus austères religieux. Un vrai brave, qui conserva la paix de sa conscience au milieu des alarmes domestiques et étrangères, et qui eut plus de soin de se surmonter lui-même, que de vaincre ses ennemis. Aussi trouva-t-il son salut en sa propre défaite, et en une mort qui valait bien une victoire, puisqu’il ne quitta la souveraineté qu’on lui disputait que pour aller triompher dans le Ciel.

    Ainsi commence la notice sur « saint Charles de Blois duc de Bretagne » dans l’Histoire de Blois de « J. Bernier, conseiller et médecin ordinaire de feue Madame, douairière d’Orléans », 1682.

    En voici la fin :

    Je m’attache donc simplement à ce qui fut glorieux à Charles après sa mort, rien ne lui ayant réussi pendant sa vie. Car les miracles qui se firent à son tombeau, et les autres témoignages de sa sainteté, obligèrent les papes Urbain V et Grégoire XI à lui faire rendre sur la terre les honneurs qu’on ne rend qu’aux saints. Honneurs certes qu’il avait bien mérités : car pour ne point parler des qualités qui sont nécessaires pour former un grand prince, puisque je rends ici témoignage des vertus d’un saint personnage : il est certain qu’il possédait toutes celles qui peuvent perfectionner un chrétien.

    En effet, on remarque que dès sa plus tendre jeunesse il récitait tous les jours le psautier, les Heures de Notre Dame et celles de la Croix, qu’il servait toutes les messes qui se disaient en l’hôtel de son père ; jeûnait certains jours de la semaine, outre ceux qui étaient ordonnés de l’Eglise ; secourait les pauvres et recevait leurs requêtes. Depuis qu’il fut marié, il ne fit pas moins d’exercices de piété, car il s’adonna à l’humilité, à la patience, à l’austérité, à la charité et même à la continence. Il se levait la nuit pour faire l’oraison, et ne se couchait jamais sans se confesser. Il portait tant d’honneur aux prêtres qu’il descendait de cheval au milieu des boues par respect, quand il en rencontrait quelqu’un à la campagne. Il se mortifiait souvent de disciplines, portait la haire, s’abstenait de viandes délicieuses, couchait sur la dure, et eût encore poussé plus loin ces austérités si Georges l’Esnen et Geoffroy de Plodidi ses médecins ne l’en eussent empêché. Il commettait toujours des hommes savants et de bonnes mœurs à l’administration de la justice. Il empêchait les duels, et ne donnait jamais de grâces aux criminels sans réserver le droit des parties. Pour sa patience elle alla jusques où cette vertu peut aller ; car il vit la perte de ses biens et de ses amis, de même œil que le saint homme Job avait vu celle des siens. La première nuit de sa prison Thomas Dagorne capitaine anglais lui fit arracher son lit de dessous lui, de manière qu’il demeura nu sur la paille sans se plaindre, navré qu’il était de dix-sept plaies, comme nous l’avons remarqué ci-devant. Peu de temps après, la soldatesque le fit éveiller, ou pour mieux dire railler avec un concert de vielles, parce qu’il aimait la musique, le forçant d’y tenir sa partie, indignité de laquelle il ne fit pas paraître le moindre ressentiment. Son unique divertissement était la musique et les belles lettres, mais l’étude des saintes Lettres fut celle qui l’emportait sur toutes les autres. Enfin il avait l’esprit si détaché du monde au milieu du monde et de la Cour, qu’il aurait renoncé au siècle s’il eût pu, et si la Providence ne l’y eût retenu pour l’exercer.

    Au reste, je ne doute point que tout ce que je viens d’écrire de saint Charles de Blois ne semble grand à ceux qui le liront, et cependant je puis assurer qu’il ne paraîtra qu’un abrégé de ses vertus, s’ils se donnent la peine de voir les originaux et les actes de sa canonisation.

    A propos de la canonisation de Charles de Blois, voir l’article de Noële Denis-Boulet. On y verra que J. Bernier n’avait pas tort et même qu’il était un excellent historien.

    Sur la vie de celui qui n’est néanmoins officiellement que bienheureux, voir notamment ici.

  • 20e dimanche après la Pentecôte

    La péricope évangélique de ce dimanche est amputée de la première partie du premier verset, pour une raison évidente qui est de focaliser l’attention sur le miracle sans s’encombrer de précisions qui pourraient paraître anecdotiques.

    Il se trouve cependant que ces précisions ne sont pas anecdotiques (d’ailleurs il n’y a rien d’anecdotique chez saint Jean) :

    « Il alla de nouveau à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en vin. »

    De nouveau : il va faire quelque chose d’analogue à ce qu’il avait déjà fait au même endroit.

    Et de fait le second miracle de Cana est parallèle au premier. Ils s’expliquent l’un l’autre.

    Les deux commencent par un dur reproche de Jésus.  Aux noces, c’était envers sa mère. Ici c’est envers les juifs de son temps en général, représentés par l’officier royal qui vient solliciter la guérison de son fils : « Si vous ne voyez pas des miracles et des prodiges, vous ne croyez pas. » (Les verbes sont au pluriel.)

    Dans les deux cas il se voit donc en quelque sorte « contraint » de faire un miracle.

    La fin est presque identique. Aux noces : « ses disciples crurent en lui ». Ici : l’officier royal « crut, lui et toute sa maison ».

    On remarque ici le mot « croire », employé absolument. C’est le degré ultime de la foi. Le premier degré est la démarche de l’officier royal, qui va voir Jésus pour qu’il vienne chez lui. Le deuxième degré est sa réaction quand Jésus lui dit simplement que son fils vit : « L’homme crut en la parole que Jésus lui avait dite. » La parole, dans le texte grec, c’est « logos ». La parole, et aussi le Verbe, et aussi la raison : l’homme s’appuie sur le Verbe et sur sa raison pour croire. Le degré ultime est la fin de l’histoire, après la guérison : sa foi est devenue absolue. Il crut.

    Aux noces, l’eau est changée en vin. Ici, l’enfant presque mort est rendu à la vie. « Va, ton enfant vit », se contente de dire Jésus à l’officier royal. Donc il est guéri. Mais toutes les très nombreuses autres fois que Jean utilise le mot « vie » ou « vivre », c’est pour parler de la vie éternelle. Donc ici aussi, bien que ce soit le seul endroit où ce n’est pas explicite. La foi donne la vie éternelle, de même qu’aux noces Jésus a fait de l’eau nécessaire à la vie biologique le vin qui annonce l’eucharistie, le vin de la vie éternelle, le Sang répandu pour la vie du monde.

    C’est à la septième heure que l’enfant a été guéri. C’est au septième âge du monde, quand les temps furent accomplis, que Jésus vint guérir les hommes. Pour les faire entrer dans le huitième âge, celui de la résurrection, celui de la vie éternelle, celui du vin nouveau des noces du Royaume.

  • Immonde Charlie

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  • En Syrie

    video.jpgTémoignage de Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique de Hassaké-Nisibi :

    « L’intervention de Moscou est positive, parce qu’ils visent réellement Daesh, et les milices commencent à fuir. Ils ont fui de cette région (d’Hassaké) dans une vingtaine de voitures, en direction de l’Irak, laissant une vingtaine d’autres voitures sur place : un signe de véritable retraite.

    « Je suis à moins de trois kilomètres de la ville. Il y a un mois leur offensive fut repoussée et ils s’étaient déployés autour de la ville. Ces deux dernières semaines, grâce aux attaques des Russes, ils ont commencé à se retirer.

    « Ce n’est pas une question d’être pour ou contre le gouvernement, mais les gens n’ont jamais cru aux raids américains. Seuls les Kurdes se sont réellement battus sur le terrain, mais pour tenir leurs propres territoires. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne parlent seulement d’attaquer Daesh, mais ne parlent pas du Front al-Nosra et des autres milices islamistes liées à al-Qaida. Il y a des groupes extrémistes qui ont changé de nom pour se refaire une crédibilité, et on ne les mentionne même pas. C’est aussi un gros problème.

    « La nuit du 23 février, quand Daesh a attaqué (la vallée du Khabour), les avions américains ont survolé la zone, longtemps, sans intervenir. Puis, pendant trois jours nous n’avons plus vu d’avions, ce qui laissait le champ libre aux milices. Cela nous fait penser qu’elles ont été aidées d’une certaine façon par les Américains et leur attitude ambiguë. »

    A propos des otages assyriens du Khabour :

    « Ils en ont exécuté trois, et ils se préparent à en exécuter trois autres. Au début ils demandaient une somme énorme pour leur libération, presque 120.000 $ pour chacune des 203 personnes. Ils ont rejeté la proposition d’un million pour les relâcher tous, une nouvelle proposition a été faite et nous attendons la réponse. Mais les contacts sont très brefs et ne nous laissent guère de marge de manœuvre. Ces derniers jours ils ont relâché un homme âgé de 89 ans pour casser l’image de l’exécution du 23 septembre. »

    A Deir el-Zor :

     « A Deir el-Zor, les gens meurent de faim. Ils manquent de nourriture et de médicaments. Pensez seulement qu’aujourd’hui 50 kg de sucre coûte autant qu’une voiture ou une maison. Les gens vendent leur voiture. L’Etat islamique a imposé un véritable blocus, les hommes, les femmes, les enfants meurent de faim. »

    La géopolitique économique :

    « Les gouvernements occidentaux travaillent pour la sécurité d’Israël et à diviser la Syrie et l’Irak, afin de mettre la main sur les richesses de ces pays. Il ne s’agit pas seulement du pétrole : au large de nos côtes a été récemment découvert un important gisement de gaz naturel. Et aussi, les pipelines que l’Arabie saoudite et le Qatar prévoyaient de faire arriver en Occident sont en jeu : Damas n’a pas accepté qu’ils passent sur son territoire, et voilà le résultat. »

  • François et la mafia

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    La bonne mafia : celle qui l’a fait élire. Quelques opportuns rappels de Damian Thompson et de Benoît et moi.

  • Le synode verrouillé

    On était prévenu, il n’y aurait aucun compte rendu des interventions des évêques aux assemblées générales du synode. Par décision expresse du pape, le peuple de Dieu n’a pas à savoir ce que les évêques disent de la… famille.

    C’est tellement énorme que les évêques polonais ont décidé de donner néanmoins un aperçu de ce qu’a dit chacun des intervenants lors de la deuxième assemblée générale. Et ils l’ont publié – en français ! – sur leur site.

    Cela n’a évidemment pas échappé aux sbires du dictateur. Et le chef de la police du synode, le cardinal Baldisseri, a « rappelé aux pères du synode que chacun d’eux peut publier sa propre intervention mais pas les textes des autres ».

    Du coup, le compte rendu a disparu du site des évêques de Pologne.

    Mais le blog Rorate Caeli l’avait enregistré, et le publie. Et c’est loin d’être inintéressant, malgré le côté frustrant du résumé de ce chacun avait déjà résumé en trois minutes… Voici la culture twitter, dans l'Eglise…

  • Saint François de Borgia

    Lorsqu'on lui donnait des louanges ou des applaudissements, il se rappelait le compte que chacun doit rendre à Dieu, qui est la sainteté même, et qui ne trouvera peut-être qu'hypocrisie dans les vertus les plus brillantes aux yeux des hommes. Il conjura Don Philippe, pendant qu'il était régent d'Espagne, de ne l'élever à aucune dignité ecclésiastique. Vous ne pouvez, lui disait-il, m'accorder une plus grande faveur. D'autres auront assez d'humilité pour se sanctifier dans les grandes places, qui ont pour objet l'établissement de la subordination dans le monde; mais pour moi, je ne suis point capable d'un tel effort; je dois renoncer au monde, et je ne ferai mon salut que dans l'état d'un pauvre religieux. Son plus grand plaisir était d'instruire les pauvres dans les lieux où il était inconnu. Partout il cherchait à exercer les emplois que les hommes jugent les plus humiliants. Tandis qu'il était occupé à fonder une maison de son ordre à Porto, il apprit que l'inquisition avait défendu la lecture de quelques-uns des traités qu'il avait composés étant encore duc de Gandie, et cela sous prétexte qu'il y avait des erreurs. Quoique l'accusation fût mal fondée, il garda un modeste silence, ce qui enhardit encore ses ennemis; mais on examina ses ouvrages , et la doctrine qu'ils contenaient fut trouvée orthodoxe. On voulut encore lui faire un crime de son ancienne liaison avec Barthélemi Caranza. C'était un savant Dominicain, qui fut fait archevêque de Tolède, et que des ennemis puissants firent mettre dans les prisons de l'inquisition. Ce prélat cependant triompha de la calomnie; le Pape se déclara en sa faveur, et il mourut tranquillement à Rome. Les adversaires de la société lui causèrent plusieurs autres mortifications en Espagne; mais il sut, avec l'aide du pieux Louis de Grenade, rendre leurs efforts impuissants. Le haut degré de perfection où il porta l'humilité, peut servir à donner une juste idée de ses autres vertus.

    Personne ne porta plus loin que lui l'amour de la pauvreté. Cette vertu paraissait dans toutes ses actions; il évitait de se mêler de toute affaire où il s'agissait d'argent, et il s'estima heureux de ce qu'on ne lui avait jamais donné dans son ordre aucun de ces emplois qui ont le temporel pour objet. Il se servait toujours du même habit, et le portait jusqu'à ce qu'il fût entièrement usé. La chambre la plus pauvre et la plus incommode était celle qu'il recherchait par préférence. La sœur de l'ambassadeur d'Espagne à Rome lui ayant dit un jour à table, qu'il serait bien malheureux si, après avoir échangé ses richesses contre la pauvreté, il ne gagnait pas le ciel à la fin: « Oui, lui répondit-il, je serais bien malheureux; mais quant à l'échange, j'y ai déjà beaucoup gagné. »

    Son obéissance pour ses supérieurs était extraordinaire. Il regardait le moindre signe de leur volonté comme la voix du Ciel. Lorsqu'on lui apportait en Espagne des lettres de saint Ignace, il les recevait à genoux; et avant de les ouvrir, il demandait à Dieu la grâce d'exécuter ponctuellement ce qu'elles contenaient. Pendant tout le temps qu'il fut obligé d'obéir à un frère dans toutes les choses qui concernaient sa santé et sa nourriture, il ne mangeait ni ne buvait que par son ordre. « Trois choses, avait-il coutume de dire, soutiendront et feront fleurir la société pour la gloire de Dieu : 1° l'esprit de prière et l'usage fréquent des sacrements; 2° l'opposition du monde et les persécutions; 3° la pratique de la parfaite obéissance. »

    Extrait de « Vies des pères, des martyrs et des autres principaux saints », librement traduit d’Alban Butler par l’abbé Godescard, vol. 15, 1831.