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20e dimanche après la Pentecôte

La péricope évangélique de ce dimanche est amputée de la première partie du premier verset, pour une raison évidente qui est de focaliser l’attention sur le miracle sans s’encombrer de précisions qui pourraient paraître anecdotiques.

Il se trouve cependant que ces précisions ne sont pas anecdotiques (d’ailleurs il n’y a rien d’anecdotique chez saint Jean) :

« Il alla de nouveau à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en vin. »

De nouveau : il va faire quelque chose d’analogue à ce qu’il avait déjà fait au même endroit.

Et de fait le second miracle de Cana est parallèle au premier. Ils s’expliquent l’un l’autre.

Les deux commencent par un dur reproche de Jésus.  Aux noces, c’était envers sa mère. Ici c’est envers les juifs de son temps en général, représentés par l’officier royal qui vient solliciter la guérison de son fils : « Si vous ne voyez pas des miracles et des prodiges, vous ne croyez pas. » (Les verbes sont au pluriel.)

Dans les deux cas il se voit donc en quelque sorte « contraint » de faire un miracle.

La fin est presque identique. Aux noces : « ses disciples crurent en lui ». Ici : l’officier royal « crut, lui et toute sa maison ».

On remarque ici le mot « croire », employé absolument. C’est le degré ultime de la foi. Le premier degré est la démarche de l’officier royal, qui va voir Jésus pour qu’il vienne chez lui. Le deuxième degré est sa réaction quand Jésus lui dit simplement que son fils vit : « L’homme crut en la parole que Jésus lui avait dite. » La parole, dans le texte grec, c’est « logos ». La parole, et aussi le Verbe, et aussi la raison : l’homme s’appuie sur le Verbe et sur sa raison pour croire. Le degré ultime est la fin de l’histoire, après la guérison : sa foi est devenue absolue. Il crut.

Aux noces, l’eau est changée en vin. Ici, l’enfant presque mort est rendu à la vie. « Va, ton enfant vit », se contente de dire Jésus à l’officier royal. Donc il est guéri. Mais toutes les très nombreuses autres fois que Jean utilise le mot « vie » ou « vivre », c’est pour parler de la vie éternelle. Donc ici aussi, bien que ce soit le seul endroit où ce n’est pas explicite. La foi donne la vie éternelle, de même qu’aux noces Jésus a fait de l’eau nécessaire à la vie biologique le vin qui annonce l’eucharistie, le vin de la vie éternelle, le Sang répandu pour la vie du monde.

C’est à la septième heure que l’enfant a été guéri. C’est au septième âge du monde, quand les temps furent accomplis, que Jésus vint guérir les hommes. Pour les faire entrer dans le huitième âge, celui de la résurrection, celui de la vie éternelle, celui du vin nouveau des noces du Royaume.

Commentaires

  • .............Les deux commencent par un dur reproche de Jésus. Aux noces, c’était envers sa mère................

    Je ne dirais pas que Jésus a eu "dur reproche" envers sa sainte mère.
    Le si fameux "Femme, qu'y-a-t-il de commun entre vous et moi?" traduirait plutôt "Que sommes-nous tous deux seuls a savoir? / Quel est notre secret déjà ? /Maman ;-) Vous savez bien que ce n'est pas le moment de faire des miracles /

    Au ciel, la Sainte Trinité a du très vite se concerter parce que la sainte Vierge venait de promettre un miracle avec son "Faites tout ce qu'il vous dira" et que jamais nous ne verrons dans l'histoire et temporelle et surnaturelle invoquer la Mère de Dieu en vain.

    "Dur reproche envers sa mère" rejoindrait ces affligeants esprits lisant sans l'éclairage du Saint Esprit et qui justifient leur misogynie par un "le Christ a remis sa mère a sa place".

    Or vous n'en êtes pas Monsieur Daoudal......D'où ma modeste remarque.

    Bon Dimanche à tous en la Fête de la Maternité de la Très Sainte Vierge Marie

  • L'expression dit littéralement : "Quoi à moi et à toi?" C'est une expression hébraïque que l'on voit à plusieurs reprises dans l'Ancien Testament, et elle est toujours très dure. Elle veut dire: "Que t'ai-je fait ? Qu'y a-t-il entre toi et moi pour que tu me veuilles me nuire ?"

  • Pour moi ce n'est pas choquant que Jésus, donne à sa mère, les "consignes", surtout qu'il s'agit de son premier acte (miracle des noces à Cana).
    Je n'avais jamais fait le rapprochement entre les deux événements de Cana et cela donne un éclairage supplémentaire vraiment très intéressant.

  • Si pour les noces de Cana Jésus avait fait un reproche à sa Mère, celle-ci ne serait pas passée outre en disant: "faites ce qu'Il vous dira"; En tant que Mère de Jésus, elle a des droits sur son fils....La preuve, Jésus a fait le miracle. Et si le vin vint à manquer c'est que Jésus et ses disciples vinrent à l'improviste et furent invités.

  • Il est interessant aussi de retenir de cet évangile, que, malgré l'exigence posée à Jésus, de venir en personne, Celui ci, sachant mieux que nous ce qu'il faut, fait un miracle en dépit, en quelque sorte des conditions qui lui sont posées...
    A la reflexion, combien de fois demandons nous telle ou telle conditions à Notre Seigneur .... "Si ceci, alors Seigneur, je ferais..."

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