Aux matines il y a un répons dont les paroles sont celles de l’évangile de la messe du jour, et dom Pius Parsch souligne que cela n’arrive que trois fois dans tout le carême.
Ce répons a en outre comme particularité de n’avoir strictement que les paroles prononcées par le centurion et par Jésus dans les versets 6 à 8, donc seulement le début du dialogue. Ce qui a priori change le sens, d’autant que l’on reprend en refrain : « J’irai et je le guérirai », comme si Jésus y allait effectivement alors qu’on sait qu’il n’ira pas.
Qu’il n’ira pas parce qu’il a déjà guéri le serviteur à cause de la foi du centurion.
Or cela se trouve dans la musique.
Jésus répond au centurion avec les mêmes notes, et l’on remarque forcément la même étonnante formule haut perchée quand le centurion dit « (puer) meus », et quand Jésus répond « veniam ». Mon serviteur qui gît paralysé et qui souffre beaucoup, dit le centurion. Et, avec les mêmes notes, Jésus répond qu’il ira et qu’il le guérira. Il remplace donc, en quelque sorte, les mots du centurion par les siens, sa parole s’applique au serviteur malade, et comme c’est la parole de Dieu le serviteur est déjà guéri. Comme le dit le centurion dans le verset…
R/. Dómine, puer meus jacet paralyticus in domo, et male torquétur : * Amen dico tibi, ego véniam, et curábo eum.
V/. Dómine, non sum dignus ut intres sub tectum meum : sed tantum dic verbo, et sanábitur puer meus.
R/. Amen dico tibi, ego véniam, et curábo eum.
Seigneur, mon serviteur est couché, paralysé, et souffre beaucoup. En vérité, je te le dis, j’irai et je le guérirai. Seigneur, je ne suis pas digne que tu viennes sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.