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  • Victoire islamique au Vatican

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    Bernard Antony a été le premier francophone à le remarquer et à le commenter, et il est toujours le seul au moment où j’écris (en dehors d'une note de Pro Liturgia). Il avait été alerté par une musulmane convertie, qui a été stupéfiée d’entendre le représentant musulman, dans les jardins du Vatican, au cours de la prière pour la paix, réciter (bien sûr en arabe) les derniers mots de la deuxième sourate : « Tu es notre Maître, accorde-nous la victoire sur les peuples infidèles. »

    La deuxième sourate, la plus longue, est une sorte de résumé hétéroclite du Coran et de la charia. Elle prône bien sûr le jihad, mais surtout elle est violemment anti-juive et anti-chrétienne. C’est dans cette sourate qu’on trouve (verset 191) : « Et tuez-les où que vous les rencontriez (…) l’association est plus grave que le meurtre (…) et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah seul. » (L’association, c’est la Trinité.)

    Un écrivain égypto-allemand, Hamed Abdel-Samad, a lui aussi été stupéfié d’entendre cela, et il a écrit sur sa page Facebook : « Dans les jardins du Vatican, le clerc musulman conclut sa prière par le verset : “Qu’Allah nous aide à remporter la victoire contre les infidèles !” J’appelle ça une prière pour la paix ! »

    L’information commençant à faire le tour des réseaux sociaux et des sites, en allemand, puis en anglais, le P. Bernd Hagenkord, responsables des émissions en allemand de Radio Vatican, a tenté de démentir. En fait, le musulman aurait terminé en disant : « Tu es notre Protecteur, aide-nous contre le peuple des non-croyants. »

    Peine perdue. Car le texte arabe qui a été prononcé est bien la dernière phrase de la deuxième sourate. Elle est ainsi traduite dans le Coran distribué sous garantie de l’Arabie saoudite : « Tu es notre Maître, accorde-nous la victoire sur les peuples infidèles. » La traduction Kasimirski, avec une autre ponctuation, dit : « (…) tu es notre Seigneur. Donne-nous la victoire sur les infidèles. »

    Les mots arabes ont le plus souvent un large spectre de signification, mais leur sens est précisé par le contexte, et, quand il s’agit du Coran, par la tradition. Ici, les deux mots principaux ne laissent aucun doute. Le dernier est « kafir », qui veut dire infidèle, et qui est l’insulte lancée par les musulmans contre les chrétiens (même dans nos banlieues et que le kafir n’est que très modérément chrétien). Le mot précédent est « nousra », qui est aujourd’hui célèbre parce que c’est le nom d’une des milices les plus fanatiques en Syrie : le « Front al Nousra » (ou Nosra). Et il ne s’agit certes pas d’une « aide », mais bien de la « victoire »… sur le sentier d’Allah, comme le dit et le répète le Coran, dès cette deuxième sourate.

    Il est inutile de se demander qui a laissé passer cet appel à la victoire contre les peuples kafir (ou koufar). Le texte des prières avait été publié en plusieurs langues, et naturellement ce verset n’y figurait pas. C’est le représentant musulman qui, au dernier moment, a ajouté ce qu’il devait ajouter pour être un bon musulman…

  • Mercredi des quatre temps

    « Malgré le jeûne solennel des Quatre-Temps d’été, la messe stationnale de ce jour a un caractère nettement festif, et évoque les temps qui suivirent le pontificat de saint Léon le Grand alors qu’une octave solennelle, semblable à celle de Pâques, ayant été attribuée à la Pentecôte, le jeûne fut retardé de quelques semaines. Pendant plusieurs siècles, les deux traditions romaines se disputèrent la victoire ; mais finalement, au XIe siècle, Grégoire VII, tout en conservant à l’office de cette semaine son caractère festif, rétablit les Quatre-Temps d’été à leur ancienne place, c’est-à-dire après le mardi de Pentecôte. »

    Telle est l’explication que donne le bienheureux cardinal Schuster à ce qui paraît en effet comme une anomalie liturgique : nous avons des quatre temps au milieu de la deuxième semaine la plus festive de l’année, et la liturgie de ce jour, en rouge, qui a le Gloria, qui vibre de tous ses alléluias et se déroule tout entière sous le signe de la Pentecôte, ne fait pas la moindre allusion aux thèmes spécifiques des quatre temps, en cette saison l’offrande des prémices, et à la pénitence du jeûne. A peine le fait qu’il y ait deux lectures avant l’Evangile indique-t-il que ce n’est pas tout à fait une messe « normale » de l’octave.

    Mais c’est une belle pédagogie que ce jeûne en pleine fête. Voilà que nous avons chanté l’alléluia de la Résurrection pendant 40 jours, et pendant 10 jours de plus après l’Ascension, et qu’on nous donne encore une octave supplémentaire, mais attention, c’est fini, vous n’êtes pas encore au paradis, vous êtes toujours sur terre, sur cette terre où l’on mange son pain à la sueur de son front et où l’on doit se reconnaître profondément pécheur. Alors, avant même que se terminent les derniers échos de l’Alléluia pascal, il faut retrouver le chemin de la pénitence. Jeûner et chanter alléluia, finalement, c’est bien notre lot. Le bon chemin du ciel sur cette terre.

  • Cabinet socialiste

    Le secrétaire général adjoint de l’Elysée (conseiller économique et financier du président) Emmanuel Macron, qui venait de chez Rothschild, va quitter son poste. Il sera remplacé par Laurence Boone, chef économiste Europe (à Londres) de Bank of America Merril Lynch.

    La banque Merril Lynch est un modèle en son genre : elle avait perdu 52 milliards de dollars dans la crise des subprimes quand elle fut rachetée par Bank of America.

    Ça donne peut-être une idée de qui va racheter la France (ou ce qui reste à racheter)…

    L’autre exemple donné par Merril Lynch doit aussi intéresser nos gouvernants : juste avant le rachat par Bank of America, les 696 cadres de Merril Lynch s’étaient attribués des primes dont la plus faible dépassait le million de dollars…

  • Le président du Grand Israël

    Dimanche, le « président de la paix », Shimon Peres, priait pour la paix avec Mahmoud Abbas et François dans les jardins du Vatican. Deux jours plus tard, le Parlement israélien élit un nouveau président. Il s’appelle Reuven Rivlin. Inconnu à l’étranger, il est bien connu en Israël : il a été ministre, et deux fois président de la Knesset. Il avait été battu par Peres à la dernière élection. « Reuven Rivlin ne sera pas le président de l’Etat d’Israël, mais du Grand Israël », avait prévenu le quotidien Haaretz jeudi dernier. L’homme est en effet connu pour ses positions très affirmées en faveur du Grand Israël et, en toute logique, d’un seul Etat du Grand Israël. Selon Haaretz, il poussera donc en ce sens, et particulièrement il favorisera autant qu’il le pourra la colonisation de la Cisjordanie. Avec les conséquences prévisibles, qui ne sont pas celles qu’on implorait au Vatican…

  • L’invasion

    C’est désormais par milliers que les clandestins débarquent dans les ports italiens, sauvés par la marine italienne. Tous arrivent de pays divers par la Libye. Et selon Frontex, l’agence de l’UE chargée de la surveillance des frontières (on ne rit pas), ils sont des centaines de milliers de migrants en Libye dans l’attente d’une traversée.

    Kadhafi n’avait pas menti quand il disait qu’il était un rempart contre la migration de masse.

    Merci Sarkozy et BHL.

  • Al Qaïda a pris Mossoul

    Les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant ont commencé à donner une réalité à l’appellation de leur organisation : ils viennent de prendre le contrôle de Mossoul (la deuxième ville irakienne) et toute la province de Ninive dont Mossoul est la capitale. Une province frontalière de la Syrie (et de la Turquie).

    Merci à la famille Bush et à tous les abrutis qui ont détruit l’Irak.

    On aura une pensée pour les quelque 2.000 familles chrétiennes qui seraient restés à Mossoul (elles étaient 30.000 avant), et particulièrement aux chrétiens de la région de Bagdad qui s’étaient réfugiés au nord de Mossoul, au Kurdistan, en pensant y trouver la paix…

    (Un excellent texte sur l'histoire chrétienne de Mossoul, ici.)

  • La Corée du Nord traque ses chrétiens en Chine

    Depuis la mi-avril, les agents du régime de Corée du Nord ont accentué leurs recherches de ressortissants nord-coréens qui sont sur le territoire chinois dans le but de rencontrer des chrétiens pour apprendre le christianisme. Des employés des consulats sont désormais spécifiquement chargés de cette traque. Jusqu’ici ils avaient des listes de noms, désormais ils ont des photos. Pour les arrêter. Il s’agit d’un ordre personnel du « maréchal » King Jong-un, qui n’admet d’autre culte que celui de sa famille.

    Cette initiative montre que les voyages en Chine de nombreux Nord-Coréens (qui y rencontrent des missionnaires de Corée du Sud) commence à poser un sérieux problème aux autorités de Pyongyang.

  • Un signe de contradiction

    Une trentaine de juifs dits « ultra-orthodoxes », dont un député du Likoud (le parti du Premier ministre Netanyahou) ont occupé le Cénacle hier et en ont chassé les pèlerins chrétiens qui s’y pressent en ces jours de Pentecôte.

    C’était semble-t-il une sorte d’acte de représailles parce que la veille des chrétiens avaient osé prier au rez-de-chaussée, sur la « tombe du roi David » (après avoir payé leur ticket d’entrée…). Or que des chrétiens prient sur la tombe supposée du roi David serait un blasphème pour les juifs…

    C’est surtout un rappel que le Cénacle ne doit pas être rendu aux chrétiens, comme il en fut parfois question. Le gouvernement a rappelé que le statu quo demeurait, mais la messe qu’a pu y célébrer François a déchaîné les passions, et les manifestations. Normalement les chrétiens n’ont le droit de célébrer la messe au Cénacle que le jeudi saint et le jour de la Pentecôte.

    Il y avait eu un incendie criminel dans la chapelle de l’abbaye de la Dormition, juste à côté du Cénacle, juste après la messe du pape. Il y a fréquemment des graffiti antichrétiens aux abords du Cénacle.

  • Mardi de la Pentecôte

    Ce jour est l’un des quatre jours de l’année où l’évangile parle du « bon pasteur ». Pourquoi en cette semaine de la Pentecôte ? L’explication habituelle est que cet évangile s’adresse d’abord aux nouveaux baptisés. De fait la Vigile de la Pentecôte, qui était autrefois presque identique à celle de Pâques, était également une nuit de baptêmes, et la liturgie de l’octave de le Pentecôte fait de nombreuses allusions au baptême et aux néophytes. Ainsi, l’évangile du bon pasteur avertit les nouveaux baptisés de se garder des « voleurs », des « brigands » et des « étrangers » qui veulent se faire passer pour des bergers : il s’agit des hérésiarques et des chefs de sectes. Que le baptisé veille à rester dans le troupeau catholique sous la conduite des pasteurs légitimes.

    Il serait logique toutefois que l’évangile en ce jour nous parle aussi du Saint-Esprit. Dom Pius Parsch suggère que le Bon Pasteur, ici, c’est le Saint-Esprit : Jésus le bon Pasteur est monté au Ciel et il nous a envoyé le Paraclet, le Consolateur, qui est aussi le guide de l’Eglise, donc le Bon Pasteur, qui veillera à ce que les brebis aient la vie et l’aient en abondance.

    Tout ce qui est à une personne divine appartient aux deux autres personnes, donc effectivement le Saint-Esprit peut être qualifié de Bon Pasteur après la Pentecôte.

    Saint Augustin, quant à lui, avait trouvé une autre solution. S’agit-il d’un sermon d’un jour après la Pentecôte ? On n’en sait rien. Toujours est-il que dans le sermon qu’il a inclus dans son Traité sur l’évangile de saint Jean, il explique pourquoi on peut voir le Saint-Esprit dans le portier.

    D’abord il explique magnifiquement comment Jésus est à la fois la porte, le portier et le pasteur. Il ajoute que Jésus est aussi la brebis (qu’on mène à l’abattoir), l’agneau (immolé), le lion (de Juda)… et la pierre sur laquelle est assis le pasteur.

    Il revient à la question de la porte et du portier, pour montrer qu’il n’y aucune difficulté à reconnaître que le portier qui ouvre la porte est Jésus qui s’ouvre lui-même pour se faire connaître. Il poursuit :

    « Inutile de chercher une autre explication; je ne vois à cela aucune nécessité, mais peut-être en aurais-tu la volonté ; si tel est ton désir, ne divague pas, ne cherche pas en dehors de la Trinité. Veux-tu qu’une personne différente de la seconde soit le portier? Suppose que c’est le Saint-Esprit : certainement, il ne dédaignera pas d’être le portier, puisque le Fils n’a pas dédaigné d’être la porte. Regarde donc le Saint-Esprit comme étant le portier; parlant du Saint-Esprit à ses disciples, le Sauveur lui-même a dit : “Il vous enseignera « toute vérité.” Qui est la Porte ? Le Christ. Qu’est-ce que le Christ ? La Vérité. Qui est-ce qui ouvre la porte, sinon Celui qui enseigne toute vérité ? »

  • Pour Juncker, les carottes sont cuites

    Le Premier ministre italien Matteo Renzi a déclaré hier à Naples : « Le PPE veut pousser Juncker ? Très bien ! Mais qu’est-ce que Juncker a l’intention de faire les cinq prochaines années ? Quelqu’un qui veut poursuivre les politiques des cinq dernières années n’aura pas notre soutien. »

    Sans les 29 voix dont dispose l’Italie, Jean-Claude Juncker ne peut pas se faire élire président de la Commission européenne. Car les opposants déclarés ont déjà 71 voix, et la minorité de blocage est de 92 voix.

     

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    Un étrange mini-sommet se tient aujourd’hui et demain en Suède, à l’invitation du Premier ministre suédois Fredrick Reinfeldt. Avec David Cameron, Angela Merkel, Mark Rutte (le Premier ministre néerlandais). Cette rencontre est qualifiée par les commentateurs de « sommet anti-Juncker », alors que Angela Merkel ne fait pas partie des opposants déclarés à Juncker…

    Ce que l’on doit surtout retenir, c’est que c’est la première fois dans l’histoire de la « construction européenne » que le choix du président de la Commission européenne ne fait pas l’objet d’un consensus entre tous les Etats membres. Il y a vraiment de l’eau dans le gaz européen, et c’est une bonne nouvelle.