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  • François et les portes ouvertes

    Le pape, dans son homélie d’hier :

    « Qui sommes-nous pour fermer les portes ? Dans l’Eglise primitive, existait le ministère de portier. Que faisait-il ? Il ouvrait la porte, recevait les gens, les faisait passer. Mais jamais il n’a existé de ministère qui ferme la porte, jamais ! »

    Extrait du Traité des saints ordres, par Monsieur Olier :

    « Le premier des ordres moindres est celui de portier* : cette dignité représente la qualité de portier qui est dans le prêtre, et le pouvoir exécutif et spirituel qu’il a reçu, dans son ordination, d’ouvrir et de fermer aux hommes la porte du ciel. C’est lui qui les lie et qui les délie, qui les admet et qui les chasse, qui les excommunie et qui les reçoit, qui les condamne et qui les absout ; en un mot, c’est lui qui est le vrai portier du paradis.

    « Et c’est pour cela que le Fils de Dieu dit à saint Pierre : Je te donnerai les clefs du ciel. Ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans le ciel, et ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans le ciel ; de sorte qu’à vrai dire ce saint Apôtre est le portier du ciel, et en lui tous les prêtres le sont, parce qu’ils participent à sa puissance.

    « Or, comme les portiers, dans l’Église, font les fonctions extérieures de la prêtrise, et qu’ils commencent à être initiés au sacerdoce par cette dignité, on leur donne les clefs à toucher, et l’ordre se confère par cet attouchement. C’est un symbole de la puissance qu’ils y reçoivent de chasser les fidèles de l’église ou de les y admettre, de leur en ouvrir ou de leur en fermer les portes.

    « Les portiers entrent en participation de la dignité de Jésus-Christ, juge des hommes et des anges ; c’est pourquoi ils ont droit de chasser les pécheurs de l’église, comme Jésus-Christ les chassera du ciel en qualité de juge, lorsqu’il les repoussera de l’entrée du paradis, ce qui nous est figuré par l’ange placé à la porte du paradis terrestre, pour chasser tous les enfants d’Adam qui voulaient y entrer. »

    * Plus récemment on disait "ordres mineurs". On le dit toujours dans la "forme extraordinaire". Car ce n'était pas dans "l'Eglise primitive", mais dans l'Eglise avant Paul VI. C'est le bientôt bienheureux Paul VI qui, dans son saccage de la liturgie, a supprimé les ordres mineurs, dont celui de portier, qui assurément ne sert à rien s'il doit toujours laisser la porte ouverte.

  • Saint Robert Bellarmin

    Mort en 1621, le cardinal Robert Bellarmin, grand artisan de la réforme catholique et connu pour sa sainteté, devait être rapidement canonisé. Sa cause était introduite par le pape lui-même, Urbain VIII, cinq ans plus tard. Mais de difficultés en difficultés, on arriva au XXe siècle. Et c’est Pie XI qui canonisa Robert Bellarmin et le fit docteur de l’Eglise.

    L’une des principales raisons, et même la principale, était l’opposition de l’élite politico-religieuse française, gallicane et janséniste, alors que Bellarmin était le théologien des ultramontains…

    Ci après le récit du Dictionnaire de théologie, dans un article d’avant 1930.

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  • Demain on rase gratis

    Franchement, il m’épate. Il fallait oser le faire. Manuel Valls a osé. Deux semaines avant les élections européennes, il a promis une baisse d’impôts pour l’année prochaine…

  • Beurk

    Acclamée, l’icône de l’Europe tolérante :

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    Huées, les représentantes d’une Russie fasciste et moisie :

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    Réaction du vice-premier ministre russe : « L’Eurovision a donné un aperçu aux partisans de l'intégration européenne de ce qui les attend en rejoignant l'Europe, à savoir, une fille à barbe. »

    Réaction du rappeur russe vedette Timati : « C’est le résultat d’une maladie mentale de la société contemporaine. »

    Vive la Russie. Encore.

  • Contre la profanation de la miséricorde

    D’un missionnaire aux extrêmes périphéries depuis près de 40 ans :

    Ces divorcés remariés – qui, en fin de compte, ont quelque peu négligé le sens chrétien de la souffrance, du sacrifice, de la patience, de la pénitence, et qui ont oublié que Jésus a été crucifié et que la croix, lorsqu’elle se présente, est pour tout chrétien un moyen de se rapprocher du Rédempteur – se montrent quelque peu présomptueux quand ils font appel à la miséricorde de Dieu, alors qu’ils n’ont guère tenu compte de lui précédemment.

  • Saints Nérée, Achille et Domitille, et saint Pancrace

    Voyez comme il s’enfuit, ce monde qu’on aime! Ces saints auprès de la tombe desquels nous sommes assemblés ont foulé aux pieds avec mépris un monde florissant. On y jouissait d’une longue vie, d’une santé continuelle, de l’abondance matérielle, de la fécondité dans les familles, de la tranquillité dans une paix bien établie. Et ce monde qui était encore si florissant en lui-même était pourtant déjà flétri dans leur cœur. Alors que tout flétri qu’il soit maintenant en lui-même, il demeure toutefois florissant dans nos cœurs. Partout la mort, partout le deuil, partout la désolation; de tous côtés nous sommes frappés, de tous côtés nous sommes abreuvés d’amertumes; et cependant, dans l’aveuglement de notre esprit, nous aimons jusqu’aux amertumes goûtées dans la concupiscence de la chair, nous poursuivons ce qui s’enfuit, nous nous attachons à ce qui tombe. Et comme nous ne pouvons retenir ce qui tombe, nous tombons avec ce que nous tenons embrassé dans son écroulement.

    Si le monde nous a autrefois captivés par l’attrait de ses plaisirs, c’est désormais lui qui nous renvoie à Dieu, maintenant qu’il est rempli de si grands fléaux. Songez bien que ce qui court dans le temps ne compte pas. Car la fin des biens transitoires nous montre assez que ce qui peut passer n’est rien. L’écroulement des choses passagères nous fait voir qu’elles n’étaient presque rien, même quand elles nous semblaient tenir ferme. Avec quelle attention, frères très chers, nous faut-il donc considérer tout cela! Fixez votre cœur dans l’amour de l’éternité; et sans plus chercher à atteindre les grandeurs de la terre, efforcez-vous de parvenir à cette gloire dont votre foi vous donne l’assurance, par Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

    Fin de l’homélie de saint Grégoire le Grand, sur l’évangile de la fête de ce jour, prononcée en la basilique romaine Saints Nérée et Achille, le 12 mai 592.

  • 3e dimanche après Pâques

    « Un peu »… Le mot se trouve sept fois en quatre versets. Dans un balancement : un peu, encore un peu. « Un peu et vous ne me voyez plus, encore un peu vous me verrez », dit Jésus. Les disciples se répètent la phrase entre eux. Et ils insistent : que veut-il dire par « un peu » ? Et Jésus répète la phrase, sans l’expliquer. Mais en ajoutant qu’ils pleureront et que le monde se réjouira. Ils éprouveront de la douleur comme une femme qui enfante. Et ils se réjouiront comme la femme qui vient d’enfanter.

    Jésus renvoie implicitement aux prophètes. Isaïe, dans son chapitre 26 qui chante l’attente amoureuse, la langueur de l’attente de la manifestation de Dieu, dit en son verset 17 : « Comme une femme sur le point d’accoucher se tord et crie de douleur, ainsi sommes-nous pour ton bien aimé par ta crainte » (selon la Septante qui est toujours en filigrane des évangiles).

    Et Michée, 4, 10 : « Souffre et prends courage, et approche, Sion, ma fille ; souffre comme une femme qui enfante ; car maintenant tu sortiras de tes murs, tu dresseras tes tentes dans la plaine, et tu iras jusqu'à Babylone ; puis le Seigneur ton Dieu t'en délivrera, et Il te tirera des mains de tes ennemis. »

    Encore un peu. Le grec dit « mikron », le latin « modicum ». Il ne faut pas traduire « un peu de temps ». Le mot « temps » ne se trouve pas dans le texte. Il faut garder l’ambiguïté. Car il ne s’agit pas seulement du temps. Il s’agit de l’espace, il s’agit de toute la création qui gémit des douleurs de l’enfantement, comme dit saint Paul reprenant les prophètes. Encore un peu. Une petite quantité. Avant de jouir de la qualité sans limite.

    Encore un peu. Parce que c’est le moment de l’accouchement. Mais c’est déjà « maintenant », dit Michée tant dans la Vulgate que dans la Septante que dans le texte massorétique. Maintenant.

    C’est pourquoi, dans le texte grec, le premier verbe est déjà au présent : « Un peu, et vous ne me voyez plus. » Le texte latin a le futur, et il ajoute ensuite « car je vais au Père », qui ne se trouve que dans de rares manuscrits grecs. Cette addition a pour but de préciser que Jésus a aussi dit cela, que les apôtres répètent sans comprendre. Mais il convient de garder les formules les plus elliptiques, les plus… prophétiques.

    N.B. – Ce dimanche est le jour de la « fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme », instituée en 1920. Par indult de Benoît XV, on peut célébrer ce jour la solennité de la fête liturgique de sainte Jeanne d’Arc, qui est le 30 mai.

  • Saint Antonin

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    Les fleurs des vies des saints en abrégé, par le R.P. Amable Bonnefons, de la Compagnie de Jésus, 1721. (Cf. Aussi mon propre "abrégé" de l'an dernier.)

  • François Hollande se moque lui aussi du traité européen

    « Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’histoire. » Cette phrase de François Hollande, qui tourne en boucle pour résumer son pensum dans Le Monde, est tellement ridicule qu’elle ne mérite pas qu’on s’y arrête.

    Mais il y a dans la prose présidentielle une phrase qui mérite d’être relevée, car elle montre tout le mépris des eurolâtres pour les textes qu’ils ont eux-mêmes fait voter. On sait bien que pour les dictateurs eurocratiques les traités ne sont que des chiffons de papier, mais il est bon de le souligner quand ils donnent une preuve manifeste de leur arbitraire.

    Cette phrase, la voici :

    « Pour la première fois, les électeurs, par leur vote, désigneront le futur président de la Commission européenne. »

    Evidemment, François Hollande n’a pas inventé cette absurdité. C’est un slogan qui est martelé par les eurolâtres socialistes depuis des mois (comme par exemple Jean Quatremer, qui naturellement bondit de joie de voir François Hollande le reprendre à son compte), et le nègre qui a écrit le pensum présidentiel ne pouvait que le répercuter.

    Or c’est une imposture. Le traité européen stipule toujours (article 17, §7) que c’est le Conseil européen (les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres) qui choisit le président de la Commission européenne (à la majorité qualifiée), et le propose au Parlement européen. Lequel n’a que le pouvoir de donner son accord, ou d’opposer son veto.

    La seule différence apportée par le traité de Lisbonne est que désormais le Conseil doit « tenir compte des élections au Parlement européen ». Tenir compte, cela ne veut pas dire investir le chef du parti majoritaire, qui est d’ailleurs tellement peu majoritaire qu’il partage systématiquement avec le deuxième le poste de président du Parlement européen (une moitié de mandat chacun…)…

    Angela Merkel a clairement dit qu’il n’y avait aucun « lien automatique » entre le parti qui remporte les élections et le futur président de la Commission. Et elle n’est pas la seule. Du reste, plusieurs spécialistes pensent que le prochain président de la Commission ne sera pas l’un des candidats déclarés (c’est-à-dire celui du PPE, Jean-Claude Juncker, ou le socialiste Martin Schulz dans le cas improbable où il y aurait une majorité sociale-démocrate).

  • Saint Grégoire de Nazianze

    L’Ancien Testament a clairement manifesté le Père, obscurément le Fils. Le Nouveau a révélé le Fils et fait entendre la divinité de l’Esprit. Aujourd’hui, l’Esprit vit parmi nous et se fait plus clairement connaître. Il eût été périlleux, en effet, alors que la divinité du Père n’était point reconnue, de prêcher ouvertement le Fils ; et tant que la divinité du Fils n’était point admise, d’imposer, si j’ose dire, en surcharge, le Saint-Esprit, On eût pu craindre que, comme des gens chargés de trop d’aliments ou comme ceux qui fixent sur le soleil des yeux encore débiles, les fidèles ne perdissent cela même qu’ils avaient déjà acquis. Il fallait, au contraire, par des additions partielles et, comme dit David, par des ascensions de gloire en gloire, que la splendeur de la Trinité rayonnât progressivement. (…)

    C’est pour cette raison que l’Esprit se communique progressivement aux Apôtres selon leurs forces. Suivant qu’on est aux premiers temps de l’Évangile, après la Passion ou après l’Ascension, il perfectionne leurs aptitudes, il leur est insufflé, il leur apparaît enfin sous forme de langues de feu. D’ailleurs Jésus ne révèle l’Esprit que peu à peu : il dit d’abord : " Je prierai le Père et il vous enverra un autre Paraclet, l’Esprit de Vérité. " Il s’exprime de la sorte pour que les Apôtres ne le croient pas en désaccord avec Dieu le Père ou sous l’influence d’une puissance étrangère. Il dit ensuite : " Le Père l’enverra, mais en mon nom. " Il laisse ainsi de côté la demande pour retenir seulement que le Père enverra l’Esprit. Puis : " je l’enverrai ", montrant ainsi sa propre autorité. Et "il viendra ", montrant ainsi la puissance de l’Esprit. (…)

    Regarde : le Christ naît, l’Esprit le précède. Il est baptisé, l’Esprit rend témoignage. Il est tenté, l’Esprit le fait revenir en Galilée. Il accomplit des miracles, l’Esprit l’accompagne. Il est élevé au ciel, l’Esprit lui succède.

    Il est l’Esprit qui crée, recrée par le baptême et la résurrection, il est l’Esprit qui connaît toutes choses, qui enseigne, qui souffle où il veut et comme il veut, qui conduit, qui parle, qui envoie, qui met à part certains Apôtres, qui s’irrite, qui est tenté, qui révèle, qui illumine, qui donne la vie ou plutôt qui est lui-même lumière et vie. Il fait de nous ses temples, il nous divinise, il est notre perfection, si bien qu’il précède le baptême et qu’on a besoin de lui aussi après le baptême. Il fait tout ce que fait Dieu, il est manifesté sous forme de langues de feu, il distribue ses dons, il fait les Apôtres, les Prophètes et les Évangélistes, il est intelligent, multiple, clair, pénétrant et pur, il ne connaît pas d’obstacle, il est la Sagesse Très Haute, il manifeste son action sous mille formes, il explique tout, il révèle tout... Je ne puis me contenter des comparaisons et des images d’un aussi grand mystère ; je ne trouve aucune image qui me satisfasse pleinement... Il faudrait avoir la sagesse de n’emprunter à ces images que certains traits en rejetant le reste. Aussi, ai-je fini par me dire qu’il valait mieux abandonner mes images et les ombres qui sont trompeuses et demeurent trop loin de la vérité. Je préfère m’attacher aux pensées plus conformes à la foi, me contenter de peu de mots et prendre pour guide l’Esprit, pour garder jusqu’à la fin la lumière que j’ai reçue de lui. Il est mon ami, mon intime et je passe dans la vie présente en invitant les autres, autant que je le puis, à adorer le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

    5e Lettre théologique