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3e dimanche après Pâques

« Un peu »… Le mot se trouve sept fois en quatre versets. Dans un balancement : un peu, encore un peu. « Un peu et vous ne me voyez plus, encore un peu vous me verrez », dit Jésus. Les disciples se répètent la phrase entre eux. Et ils insistent : que veut-il dire par « un peu » ? Et Jésus répète la phrase, sans l’expliquer. Mais en ajoutant qu’ils pleureront et que le monde se réjouira. Ils éprouveront de la douleur comme une femme qui enfante. Et ils se réjouiront comme la femme qui vient d’enfanter.

Jésus renvoie implicitement aux prophètes. Isaïe, dans son chapitre 26 qui chante l’attente amoureuse, la langueur de l’attente de la manifestation de Dieu, dit en son verset 17 : « Comme une femme sur le point d’accoucher se tord et crie de douleur, ainsi sommes-nous pour ton bien aimé par ta crainte » (selon la Septante qui est toujours en filigrane des évangiles).

Et Michée, 4, 10 : « Souffre et prends courage, et approche, Sion, ma fille ; souffre comme une femme qui enfante ; car maintenant tu sortiras de tes murs, tu dresseras tes tentes dans la plaine, et tu iras jusqu'à Babylone ; puis le Seigneur ton Dieu t'en délivrera, et Il te tirera des mains de tes ennemis. »

Encore un peu. Le grec dit « mikron », le latin « modicum ». Il ne faut pas traduire « un peu de temps ». Le mot « temps » ne se trouve pas dans le texte. Il faut garder l’ambiguïté. Car il ne s’agit pas seulement du temps. Il s’agit de l’espace, il s’agit de toute la création qui gémit des douleurs de l’enfantement, comme dit saint Paul reprenant les prophètes. Encore un peu. Une petite quantité. Avant de jouir de la qualité sans limite.

Encore un peu. Parce que c’est le moment de l’accouchement. Mais c’est déjà « maintenant », dit Michée tant dans la Vulgate que dans la Septante que dans le texte massorétique. Maintenant.

C’est pourquoi, dans le texte grec, le premier verbe est déjà au présent : « Un peu, et vous ne me voyez plus. » Le texte latin a le futur, et il ajoute ensuite « car je vais au Père », qui ne se trouve que dans de rares manuscrits grecs. Cette addition a pour but de préciser que Jésus a aussi dit cela, que les apôtres répètent sans comprendre. Mais il convient de garder les formules les plus elliptiques, les plus… prophétiques.

N.B. – Ce dimanche est le jour de la « fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme », instituée en 1920. Par indult de Benoît XV, on peut célébrer ce jour la solennité de la fête liturgique de sainte Jeanne d’Arc, qui est le 30 mai.

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