Dans son Liber sacramentorum, le bienheureux cardinal Schuster écrit, vers 1920 :
« Dans le Missel actuel, la fête plus récente de la Chaire de saint Pierre à Rome fut Introduite par Paul IV, sous l’influence des traditions liturgiques gallicanes. Elle a fait passer en seconde ligne le natale de sainte Prisque, titulaire d’une des plus anciennes basiliques de l’Aventin, et dont la messe se trouve déjà dans le Sacramentaire Grégorien et dans tous les calendriers romains du moyen âge. »
Le calendrier de 1960 a supprimé la fête de la Chaire de saint Pierre à Rome, mais sainte Prisque n’est pas pour autant revenue au premier plan…
Le docte cardinal Schuster poursuivait :
« Les antiques itinéraires des pèlerins indiquaient la tombe primitive de la martyre au cimetière de Priscille, sur la voie Salaria. Par la suite, c’est-à-dire à l’époque des grandes translations de corps saints dans l’ultérieur de la Ville, les reliques de Prisque, grâce peut-être à son homonymie avec la titulaire de la basilique de l’Aventin, furent transférées en cette basilique, sans toutefois qu’on puisse démontrer qu’il y ait aucune relation entre la martyre Prisque du IIIe siècle, son homonyme, épouse d’Aquila, dont il est question dans les Actes des Apôtres et enfin Priscille, la titulaire du cimetière Priscillien. S’agit-il de deux ou de trois Prisque ou Priscille ? Ce fait n’est point isolé d’ailleurs. Bien plus, à Rome, très souvent l’homonymie existant entre les fondateurs des antiques titres urbains et les martyrs des cimetières suburbains, fut le motif qui, au IXe siècle, détermina les papes à transférer les reliques de ces derniers dans les basiliques fondées par leurs homonymes. C’est ainsi que le titulus Balbinae, après la translation du corps de la sainte homonyme, est devenu le titulus Sanctae Balbinae ; le titulus Sabinae, celui de Sanctae Sabinae ; celui de Prisque, le titulus Sanctae Priscae, et ainsi en beaucoup d’autres cas. (…) Au moyen âge, le titre de Prisque unit à ce nom celui d’Aquila, en sorte que, dans le Liber Pontificalis il est appelé Titulus beatorum Aquilae et Priscae. En tout cas, il faut distinguer la martyre Prisque du cimetière de Priscille, mentionnée aujourd’hui dans le Hiéronymien : Romae, via Salaria, Priscellae, de Priscille, femme d’Aquila et disciple de saint Paul, laquelle vécut près de deux siècles auparavant. »