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  • L’appel

    Devant les séminaristes de Rome, Benoît XVI a fait un superbe commentaire du début du chapitre 4 de l’Epître aux Ephésiens. Deux petits paragraphes :

    J'ai parlé de l'appel des premiers apôtres, mais nous pensons surtout, avec le mot «appel», à la Mère de tous les appels, à Marie très Sainte, l'élue, l'Appelée par excellence. L'icône de l'Annonciation à Marie représente beaucoup plus que cet épisode particulier de l'Evangile, pourtant fondamental: il contient tout le mystère de Marie, toute son histoire, tout son être; et en même temps, il parle de l'Eglise, de son essence de toujours; ainsi que de tout croyant dans le Christ, de toute âme chrétienne appelée.

    L'humilité n'est pas un mot quelconque, une forme de modestie... c'est un mot christologique. Imiter le Dieu qui descend jusqu'à moi, qui est si grand qu'il se fait mon ami, souffre pour moi, est mort pour moi. C'est cela l'humilité à apprendre, l'humilité de Dieu.

  • Mercredi des Cendres

    Le jeûne qui plait à Dieu : telle est à peu près la pensée unique de ce jour. Le motif le plus profond du jeûne est le péché, c’est pourquoi, aussi, il n’a de valeur que s’il est uni à l’aversion du péché. Le sens de tout le temps de Carême et de la cérémonie de pénitence d’aujourd’hui est la réforme de la vie. Le jeûne ne vaut pas par lui-même, ce n’est qu’un moyen d’arriver à la piété. L’âme du jeûne est l’humilité ; il est sans valeur et même coupable s’il est au service de l’amour-propre (Évangile). En termes d’une beauté inimitable, la préface expose l’importance du jeûne : « Par le jeûne corporel, tu réprimes les péchés, tu élèves l’esprit, tu confères la vertu et la récompense. » Le jeûne nous délivre des forces inférieures de l’âme et du corps et, par suite, il renforce l’homme spirituel et affermit surtout la volonté. Or la volonté est, pour l’œuvre de notre salut, le facteur humain décisif.

    Dom Pius Parsch

    La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre propos d’offrir notre jeûne de Carême pour les chrétiens d’Orient.

  • Tiens, comme c’est bizarre…

    Nicolas Sakozy avait annoncé, dans son fameux discours de Grenoble, que serait introduite dans la prochaine et énième loi sur l’immigration la possibilité de déchoir de leur nationalité les personnes devenues françaises depuis moins de 10 ans qui se rendraient coupables de crime à l'encontre de personnes dépositaires de l'autorité de l'Etat.

    Le texte arrive aujourd’hui en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Et la commission des lois a adopté, en accord avec le gouvernement, un amendement qui supprime cette disposition…

  • Les coptes manifestent

    Des centaines de coptes manifestent depuis samedi devant le siège de la télévision publique au Caire. Ils étaient un millier dimanche, et entre 2.000 et 5.000 hier selon les sources, pour protester contre la destruction par le feu de l’église de  Soul par 4.000 musulmans, et l’inaction de l’armée qui a laissé faire, et qui a ensuite laissé les musulmans « prier » sur le site. Le nouveau Premier ministre, Essam Charaf, a voulu aller à leur rencontre, mais ils n’ont pas voulu parler avec lui. Essam Charaf venait confirmer la décision prise par le maréchal Tantaoui, chef des forces armées et chef de l’Etat, de reconstruire l’église à son emplacement avant Pâques, aux frais de l’armée. Mais les manifestants exigent la destitution du gouverneur de la province, qui accepte la reconstruction de l’église mais à un autre endroit, à la périphérie de la ville. En décembre 2005, le président Moubarak avait transféré aux gouverneurs la responsabilité de permettre ou non la construction des églises…

    On compte parmi les manifestants le prêtre et les trois diacres de Soul, dont on n’avait pas de nouvelles dans un premier temps. Ils étaient bel et bien dans l’église en flammes, mais ils ont réussi à sortir par le toit, et se sont réfugiés chez des voisins musulmans qui les ont cachés pour éviter qu’ils soient aux prises avec les assaillants.

    Addendum
    La manifestation s'est poursuivie aujourd'hui devant le siège de la télévision. Une autre manifestation a eu lieu dans le quartier des chiffonniers: une autoroute a été bloquée.

  • Saint Jean de Dieu

    Dans le grand hôpital de Grenade fondé par les souverains Ferdinand et Isabelle, un incendie avait éclaté. Parti de la cuisine, le feu avait gagné les autres pièces. Il menaçait d’envahir aussi les grandes salles dans lesquelles étaient couchés des centaines de malades. On sonna le tocsin. De toutes parts, le peuple se précipita : Jean était en tête. Les pompiers et les charpentiers étaient impuissants. Personne n’osait se lancer dans la maison en feu. On entendait les gémissements désespérés des pauvres malades. Ceux qui pouvaient se lever, se tenaient auprès des fenêtres, se tordant les mains. C’était à devenir fou. Jean, alors, ne peut plus se contenir. Sans tenir compte de la fumée et des flammes, il se précipite dans ces salles qu’il connaît bien, arrache portes et fenêtres, donne quelques indications, quelques ordres brefs à ceux qui peuvent se sauver eux-mêmes, puis guidant, poussant et traînant les autres, en portant souvent deux à la fois, dans ses bras, sur ses épaules, montant et descendant les escaliers, il met tous les malades dehors, à l’abri. Quand tous sont sauvés, il s’occupe du mobilier ; il jette, par la fenêtre, les couvertures et les lits, les habits et les chaises, les autres meubles et arrache ainsi au feu le bien sacré des pauvres. Puis, il prend une hache et monte sur le toit. Tout là-haut, on le voit frapper avec acharnement. Soudain, une gerbe de flammes jaillit à côté de lui. Il s’enfuit et cherche à se sauver dans l’édifice adjacent. Mais là aussi une vague de flammes jaillit en face de lui. Il est entre deux feux. Quelques instants et il disparaît dans le brasier et la fumée. L’incendie se limite à son foyer. On déplore à haute voix la mort de l’homme courageux quand, soudain, il se précipite hors de la maison, noir de fumée, mais sain et sauf, n’ayant que les sourcils brûlés. La foule l’entoure en poussant des cris d’allégresse et félicite le sauveur des malades et de l’hôpital. Mais Jean chercha modestement à s’arracher aux remerciements et à la reconnaissance.

    Cette action manifesta sa vertu et lui révéla à lui-même la grande tâche de sa vie. Il fonda l’Ordre des Frères de la miséricorde (approuvé en 1572 par Saint Pie V). Le but de cet Ordre est la charité miséricordieuse pour les malades. Les membres de cet Ordre s’engagent, par un quatrième vœu, à se consacrer toute leur vie au soin des malades. Le saint est le patron des hôpitaux et des mourants. Son nom est invoqué dans les litanies des agonisants.

    Dom Pius Parsch

  • Catherine Ashton cherche des experts…

    Bruno Waterfield a révélé (dans le Telegraph, information reprise par le Times avec d'autres détails) que Catherine Ashton a lancé un appel d’offre de 10 millions d’euros pour trouver des experts en relations publiques qui auront pour mission de transformer l’image de son Service européen pour l’action extérieure. Ces experts doivent être en mesure de réaliser des vidéos de propagande pour « montrer auprès du grand public l’importance croissante du rôle de l’UE comme acteur global dans la construction de la paix et la gestion de la crise », écrire, corriger, traduire, des projets d’articles et interviews pour le compte de Catherine Ashton ou de son équipe, « soutenir des activités sur internet », organiser un « accueil VIP » avec des déjeuners, des dîners « de trois plats avec service de table et du vin », et des réceptions diplomatiques « avec amuse-gueules haut de gamme et champagne ».

    Bruno Waterfield rappelle que le Service de Catherine Ashton a un budget de 464 millions d’euros, que la baronne a déjà deux porte-parole, un conseiller pour les médias, un directeur des communications stratégiques – un poste à plus de 200.000 € toujours non pourvu.

    Comme le dit Sian Herbert d’Open Europe, « le complexe réseau de l’équipe du Service européen pour l’action extérieure, qui grossit jour après jour, contraste fortement avec son influence limitée sur la scène mondiale : les événements récents ont clairement montré que les décisions concernant les affaires étrangères sont toujours prises par les dirigeants des Etats membres et non par la baronne Ashton ou son équipe ».

  • Les Tunisiens continuent de débarquer

    Plus d'un millier d'immigrés clandestins sont arrivés dans la nuit de dimanche à lundi sur l'île italienne de Lampedusa. On en est désormais à 7.000. Pour le moment, ce sont toujours des Tunisiens (pas encore des Libyens), dont la destination est principalement la France. (Les interpellations de clandestins ont augmenté de 1000% dans les Alpes-Maritimes, mais la police est complètement débordée.)

    L’Agence européenne Frontex a fini par déployer une mission. On voit son efficacité…

  • Le cardinal Tauran et Shahbaz Bhatti

    Ayant dit plusieurs fois tout le mal que je pensais de telle ou telle déclaration du cardinal Jean-Louis Tauran, je suis d’autant plus heureux de pouvoir saluer ce qu’il a dit à propos de Shahbaz Bhatti :

    « J'ai été profondément ému en lisant le testament spirituel qui - selon moi - est à la hauteur d'un texte d'un des Pères de l'Eglise : “Je n'ai plus aucune peur, je dédie ma vie à Jésus. Je ne veux pas de popularité, je ne veux pas de positions de pouvoir : je veux seulement une place aux pieds de Jésus.” Ce sont des phrases qui touchent réellement. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés à l'aéroport de Lahore, vers minuit, avant que j'embarque sur un vol pour Rome, quand nous nous sommes séparés, il m'a dit : “Je sais que je mourrai assassiné, mais je donne ma vie comme témoin pour Jésus et pour le dialogue interreligieux”. Il savait, et il avait déjà offert sa vie. Je pense que c'est un vrai martyr parce qu'il a été tué comme chrétien. C'était un homme, un chrétien authentique. Il n’a jamais eu une parole haineuse, jamais. Il avait assimilé l'Evangile de manière éminente ! Nous sommes tous petits face à ce grand exemple. Un homme de 42 ans - très jeune - qui vivait un peu comme un consacré sans l'être. J'ai été très impressionné parce que l'on percevait l'intensité de sa vie intérieure. »

    Ce que le cardinal Tauran appelle le « testament » de Shahbaz Bhatti sont des propos transcrits dans un livre publié en 2008 en Italie sous le titre Chrétiens au Pakistan. Dans les épreuves, l’espérance. Oasis en a donné une traduction française. On constate que Shahbaz Bhatti commence par dire qu’il ne veut pas devenir ministre. C’était peu avant qu’il le devienne. Il voulait « servir Jésus en tant qu’homme du peuple ». Il a dû comprendre qu’il pouvait servir Jésus aussi en tant que ministre. En tant que ministre martyr…

  • Saint Thomas d’Aquin

    Protégez l’Ordre illustre qui se glorifie de vous avoir produit ; fécondez-le de plus en plus ; car il est un des premiers auxiliaires de l’Église de Dieu. N’oubliez pas que la France a eu l’honneur de vous posséder dans son sein, et que votre chaire s’est élevée dans sa capitale : obtenez pour elle des jours meilleurs. Sauvez-la de l’anarchie des doctrines, qui a enfanté pour elle cette désolante situation où elle périra, si la véritable science, celle de Dieu et de sa Vérité, ne lui est rendue.

    Dom Guéranger

  • La Quinquagésime

    « Voici, nous montons à Jérusalem. » Mercredi, c’est le début du carême. Et, une fois encore, nous essaierons de monter avec Lui.

    C’est la troisième fois que Jésus annonce sa Passion aux apôtres. Cette fois il le fait de façon plus précise : le « fils de l’homme » sera livré aux païens, bafoué, insulté, couvert de crachats, flagellé, et tué. Mais le troisième jour il ressuscitera.

    Tout cela, souligne-t-il, sera l’accomplissement de ce qui a été écrit par les prophètes.

    « Mais eux, ils ne comprennent rien », dit carrément saint Luc. Ils restent fixés dans l’idée que Jésus va à Jérusalem pour rétablir la royauté d’Israël. Ils ne comprendront rien jusqu’après la résurrection, quand Jésus ressuscité se montrera à eux, et alors, dit saint Luc, « il ouvre leur intelligence afin qu’ils comprennent les Ecritures ». C’est l’avant-dernier paragraphe de l’évangile, avant l’Ascension…