Un diplomate d'un pays de l'Est, cité par le Telegraph :
« Essayer de savoir qui va être président du Conseil de l'UE n'est pas différent des tentatives de décodage pour savoir qui était à l'intérieur ou à l'extérieur du Kremlin dans les années 1970. C'est un sentiment étrange, pour beaucoup d'entre nous, que 20 ans après la chute du Mur de Berlin, nous ayons à dépoussiérer nos compétences en kremlinologie ici à Bruxelles. »
Dans le Guardian, Simon Jenkins suggère que ce soit Gordon Brown (l'actuel Premier ministre du Royaume Uni) qui devienne président de l'UE :
« Il est clairement mécontent d'avoir à subir la mêlée de la vie politique démocratique, de la routine des apparitions publiques, de serrer les mains en souriant et d'avoir à bavarder. Mais cela n'est pas requis à Bruxelles, où personne n'est élu pour quoi que ce soit et où ce populisme qui consiste à sourire à des caméras ou tenir des référendums sont anathème. Brown, costume sombre et anonyme, est naturellement oligarque, son style de gouvernance est adapté à l'après-étatisme démocratique de l'Europe du XXIe siècle. »
Simon Jenkins poursuit :
« L'incapacité à avoir une approche originale est depuis longtemps la malédiction du mouvement européen. Un signe de son manque d'assurance intellectuelle, c'est qu'il ne peut pas gérer le scepticisme, traitant jusqu'au plus lâche des lèche-bottes comme un ennemi... Rien dans l'histoire constitutionnelle récente n'a été plus cynique - ou plus dangereux - que le fait que les référendums où le résultat est en faveur de l'intégration européenne sont acceptés et ceux où le résultat est contraire sont rejetés ... La langue du traité de Lisbonne est celui d'une élite d'il y a 40 ans, un écran de fumée pour l'accroissement du pouvoir en place. David Cameron a raison de se réserver la volonté de le changer, comme cela est d'ailleurs autorisé par le traité. La seule réponse sensée à Lisbonne n'est pas une attitude de refus, mais, à proprement parler, un scepticisme féroce. »