A l’issue d’une réunion extraordinaire convoquée à cause de l’affaire Wagner, les évêques d’Autriche ont publié une lettre pastorale, dans laquelle ils déclarent que « le pape a sans doute la liberté de nommer des évêques », mais que « les procédures prévues par le droit canon pour la sélection et l'examen des candidatures ne sont valables que si elles sont réellement respectées ». Le cardinal Christoph Schoenborn, archevêque de Vienne, a résumé la question en critiquant les « raccourcis » pris par le Vatican pour nommer le P. Gerhard Maria Wagner évêque auxiliaire de Linz.
Eh bien l’opinion de ces évêques n’est pas conforme au droit canon, qu’ils prétendent opposer au pape…
Le droit canon ne dit pas que « le pape a sans doute la liberté de nommer des évêques », il dit (can. 377) : « Le Pontife suprême nomme librement les évêques. » Ce qui n’est pas du tout la même chose. L’Eglise ne lui en concède pas la liberté, il les nomme librement, de par son autorité apostolique, sans avoir à en référer à quiconque.
Si le même article du droit canon évoque les procédures concernant les noms de candidats qui sont proposés au pape par les évêques, il n’est évidemment pas précisé que le pape serait censé respecter les choix qu’on lui propose, car ce serait contraire au fait qu’il « nomme librement » les évêques. Il n’y a donc rien qui dise que ces procédures « ne sont valables que si elles sont réellement respectées », car cela est contraire à l’esprit comme à la lettre du canon 377.
Le pape n’a pas à « respecter » quoi que ce soit en la matière. On attend en revanche que les évêques respectent le pape. Et le droit canon. Au lieu d’affirmer un prétendu droit à continuer de coopter des évêques de leur mouvance.
Mais comme ils ont eu la peau du P. Wagner, ils se croient tout permis.