A la demande du gouvernement tchèque, David Cerny, un artiste « engagé » (bien sûr) et connu pour son goût de la provocation (évidemment), a été chargé de concevoir une « œuvre d’art » qui ornera pendant la présidence tchèque l’atrium du siège du Conseil des ministres de l'UE à Bruxelles.
Il a réalisé une sorte de gigantesque puzzle représentant l’Europe des 27, demandant à un artiste de chacun des pays de donner sa vision de sa propre nation.
Pour sa part, David Cerny montre la République tchèque « saoulée par son chef de l’Etat », avec des citations de propos « controversés » de Vaclav Klaus, notamment sur le « réchauffement climatique »…
La France est barrée d’une grande inscription « Grève », l’Allemagne est le paradis des amateurs d’autoroutes, la Suède est une boîte Ikea avec des Gripen (« griffons », l’avion ultramoderne de Saab), l’Autriche, où l’énergie nucléaire est interdite, est couverte de tours de centrales nucléaires, etc.
Pour ce que l’on connaît pour l’instant de ce « puzzle » de six à huit tonnes, qui sera dévoilé lundi à Bruxelles, on retiendra seulement les Pays-Bas : il sont totalement inondés par la mer, et n’émergent que des minarets…
Interrogé sur l’affront fait au président tchèque, Alexandr Vondra, vice-Premier ministre chargé des Affaires européennes, déclare : « Nous avons donné un espace de libre expression à des artistes de 27 pays. L’art doit susciter l’émotion et il est parfois provocateur… »
Le puzzle géant n’est pas financé par l’UE mais par un homme d’affaires tchèque, à hauteur de 10 millions de couronnes (environ 376.000 euros), et l’Etat (2 millions de couronnes, soit 75.000 euros).