Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier :
Dans la deuxième Lettre aux Corinthiens, l'apôtre Paul avait comparé la communauté chrétienne à une fiancée, écrivant ceci : « J'éprouve à votre égard en effet une jalousie divine ; car je vous ai fiancés à un Epoux unique, comme une vierge pure à présenter au Christ » (2 Co 11, 2). La Lettre aux Ephésiens développe cette image, en précisant que l'Eglise n'est pas seulement une épouse promise, mais la réelle épouse du Christ. Celui-ci l'a, pour ainsi dire, conquise, et il l'a fait au prix de sa vie : comme le dit le texte, « il s'est livré pour elle » (Ep 5, 25). Quelle preuve d'amour peut être plus grande que celle-ci ? Mais, en plus, il se préoccupe de sa beauté : non seulement de celle déjà acquise par le baptême, mais également de celle qui doit grandir chaque jour grâce à une vie irréprochable, « sans tache ni ride » dans son comportement moral (Ep 5, 26-27). De là à l'expérience commune du mariage chrétien il n'y a qu'un pas ; et d'ailleurs, il n'est pas très clair quel est pour l'auteur de la Lettre le point de référence initial : s'il s'agit du rapport Christ-Eglise, à la lumière duquel penser l'union de l'homme et de la femme, ou encore s'il s'agit de l'expérience de l'union conjugale, à la lumière de laquelle penser le rapport entre le Christ et l'Eglise. Mais les deux aspects s'illuminent réciproquement : nous apprenons ce qu'est le mariage à la lumière de la communion du Christ et de l'Eglise, nous apprenons que le Christ s'unit à nous en pensant au mystère du mariage. Dans tous les cas, notre Lettre se pose presque à mi-chemin entre le prophète Osée, qui indiquait le rapport entre Dieu et son peuple en termes de noces ayant déjà eu lieu (cf. Os 2,4.16.21) et le Voyant de l'Apocalypse, qui prédira la rencontre eschatologique entre l'Eglise et l'Agneau comme des épousailles joyeuses et indéfectibles (cf. Ap 19,7-9 ; 21,9).