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  • Loi Dalo : un appel à l'immigration

    Namizata Fofana est désormais pour de bon la première bénéficiaire de la loi DALO. Cela date du 30 mai mais, curieusement, on ne l’a appris qu’aujourd’hui.

    La décision préfectorale qui lui refusait un logement a été annulée, comme le réclamait le juge des référés.
    La commission de médiation de la préfecture de Paris dit donc exactement le contraire de ce qu’elle avait dit le 3 mars : elle « déclare Namizata Fofana prioritaire et que sa situation justifie l’attribution d’un logement en urgence ».
    Au nom du DAL, Jean-Baptiste Eyraud a déclaré que c’était « encourageant pour toutes les personnes qui se voient déboutées de leur demande de logement ».

    Naturellement, c’est un hasard si Namizata Fofana est ivoirienne.

    Et c’est donc par le plus grand des hasards que la loi DALO est, dès sa première application, un appel à l’immigration.

  • Reports pour cause de référendum irlandais : et de quatre

    Les ministres de la Justice des 27 discutaient aujourd’hui à Luxembourg de mesures destinées à faciliter le divorce dans l’Union européenne. La Suède a réitéré son opposition à tout compromis sur ce sujet. Plusieurs autres pays ont alors envisagé de créer une « coopération renforcée », qui permet de lancer un projet à plusieurs quand il n’y a pas unanimité (il faut au moins huit pays). Mais le représentant irlandais, Bobby McDonagh, a fait valoir que ces discussions étaient très mal venues à l’approche du référendum irlandais, qui de plus s’annonce difficile. Et la discussion s’est arrêtée là…

    « Nous avons considéré comme plus sage de prendre un délai de réflexion », a déclaré, laconique, le ministre slovène.

    « Le moment n’était pas venu », a déclaré Jacques Barrot (aujourd’hui commissaire à la Justice), sans cacher que le moment n’était pas venu à cause du référendum irlandais.

    Déjà, la réforme du budget européen a été reportée en septembre, le rapport au Parlement européen sur la mise en œuvre du traité de Lisbonne renvoyé à fin juin, et la publication du livre blanc (français) sur la défense et la sécurité (qui parle du renforcement de la défense européenne) a été renvoyée après le 12 juin, parce que le gouvernement irlandais l’a demandé à la France…

    Quelle trouille…


    (NB - Voir la riche actualité du jour sur le référendum irlandais: le sondage qui donne le non gagnant, la question de l'avortement.) 

  • Suisse : non à l’enseignement de l’aide au suicide

    Le Conseil des Etats suisse a rejeté hier, par 19 voix contre 11, la motion déposée par Luc Recordon qui visait à mettre l'accent sur l'assistance au suicide (qui est légale en Suisse) dans la formation des médecins et soignants. Luc Recordon souhaitait que, par cette motion, « le milieu médical intègre la problématique de l'assistance au suicide », comme cela a été fait pour les soins palliatifs.

    (Via Genethique)

  • Catholiques au Kosovo

    Le Courrier des Balkans rapporte qu’au Kosovo, un habitant du village de Llapushnik, Ismet Sopi, a annoncé sa conversion par une déclaration publique dans les journaux. À sa suite, 32 autres villageois ont demandé le baptême. Le phénomène s’étend dans toute la commune. Ismet Sopi explique qu’il n’a pas, en vérité, changé de religion, mais qu’il s’est toujours considéré comme un catholique « caché ». Et ces chrétiens demandent de pouvoir construire une église.

    Le président de la Communauté islamique de Drenas, Mulla Osman Musliu, a envoyé une lettre aux institutions de la République du Kosovo, dans laquelle il dit notamment : « L’initiative visant à la construction d’une église dans le village de Llapushnik est contraire à la volonté des habitants du village, qui ne compte pas de catholiques. C’est de la provocation. Surtout qu’il n’y a pas de place pour une telle construction, ni de personne qui pourrait desservir l’église ». Mulla Osman Musliu ajoute que « la construction d’un lieu de culte sans croyants est un élément déstabilisateur pour les croyants d’une autre religion (musulmane), qui va à l’encontre de nos valeurs de tolérance religieuse ». Sic. Mais ce n’est pas fini. Il rappelle que la liberté de culte est un droit qui appartient à chaque individu, et que la religion musulmane ne reconnaît pas les injonctions, ni la violence dans la religion. « Mais ce qui est inquiétant pour nous, c’est lorsque la foi et la religion sont politisées ». Mulla Osman Musliu appelle les habitants à ne pas tomber dans le piège des manipulations de personnes qui servent des intérêts inconnus, et il a demandé à la communauté catholique du Kosovo de faire preuve de vigilance envers ces individus...

    En fait, précise le Courrier des Balkans, les conversions ont eu lieu il y a deux ans, et la mairie reconnaît qu’elle a depuis 2006 dans ses tiroirs une demande pour la construction d’une église.

    Beqir Thaqi, le chef du village, déclare que dès que ce groupe « a commencé à faire de la propagande pour la construction de l’église », « nous avons lancé une pétition contre ce projet, qui a recueilli les signatures d’une centaine d’habitants ». Il ajoute que lors d’une réunion tenue il y a deux ans avec les habitants du village, ceux-ci se sont unanimement prononcés contre les projets des convertis...

    Parmi les nombreux commentaires à cet article, on notera celui-ci, émanant d’un Kosovar laïque de la région : « Les cathos et les musulmans vivent en bonne intelligence au Kosovo et les catholiques sont généralement bien vus car ayant dû subir de nombreuses discriminations pendant les époques ottomane et serbe. Ils incarnent en quelque sorte l’Albanais originel, celui de Lek Dukagjini. On ne peut que se réjouir de leur renouveau, toutefois il serait bien que dans le respect de la tradition albanaise tous ces clercs ferment leurs gueules ! » Ce qui résume nombre de commentaires soulignant qu’au Kosovo les catholiques et les musulmans vivent en harmonie... à condition que les catholiques ne bougent pas d’un poil.

    (via François Desouche)

  • Valréas privé de pape

    EDP%202003.jpgLe tribunal correctionnel de Carpentras interdit l’appellation « Enclave des Papes » pour les vins produits dans... l’enclave des papes, autour de Valréas (rappel de l'affaire ici).

    Il a condamné deux vignerons, à 5.000 et à 3.000 euros d’amende. Le premier pour « usurpation de l’appellation contrôlée Châteauneuf-du-Pape, publicité mensongère et commercialisation de vins sous une présentation de nature à créer une confusion », le second pour le seul délit d’usurpation d’AOC.

    L’un des deux, Emmanuel Bouchard, disait le jour de l’audience : « Nous accuser de copier châteauneuf-du-pape, cela fait rire tout le monde. Entre les deux bouteilles, avec l'étiquette et le prix, on voit très bien la différence. Et puis nous sommes une entité historique originale ! »

    Mais le tribunal de Carpentras se moque des entités historiques originales.

    J’engage mes lecteurs à découvrir, s’ils ne le connaissent pas encore, le vin de l’Enclave des Papes. C’est un excellent côtes du Rhône, doté d’un caractère particulier, et qui mériterait une appellation d’origine contrôlée, n’en déplaise aux arrogants privilégiés de Châteauneuf-du-Pape.

  • Turquie : la Cour constitutionnelle contre l’AKP

    La Cour constitutionnelle de Turquie a annulé l’amendement à la Constitution adopté en février par le Parlement, autorisant le port du foulard dans les établissements universitaires. L’amendement a été jugé contraire aux articles de la Constitution sur la laïcité de la République, qui sont non-amendables.

    Ce sont les mêmes juges qui sont appelés à se prononcer sur la demande d’interdiction de l’AKP, le parti majoritaire au pouvoir, pour activités contraires à la laïcité. Or l’une de ces « activités » a été précisément de permettre le port du foulard à l’université...

  • Obama

    Incroyable mais vrai, John McCain se pose en « outsider » de Barack Obama, sous prétexte que les sondages le placent légèrement derrière son concurrent. Autant dire qu’il a déjà quasiment admis sa défaite...

    Il est vrai qu’on n’aura pas besoin d’un républicain pour que l’Amérique continue à faire un bras d’honneur au droit international et se lance dans des guerres délirantes.

    Hier, Barack Obama a déclaré que son « but » sera « d’éliminer » la « menace » iranienne. Et il a confirmé ses propos de la veille sur Jérusalem, qui doit « rester la capitale d’Israël » et « demeurer indivisible ».

    L’annexion de Jérusalem Est par Israël n’a jamais été reconnue par la communauté internationale, et les ambassades, y compris celle des Etats-Unis, sont établies à Tel Aviv, ville reconnue par la communauté internationale comme la capitale de l’Etat d’Israël.

  • Le Brésil n’est pas dans l’Union européenne

    Au Brésil, l’essence et le gazole n’augmentent pas. Les taxes ont été réduites à proportion de la hausse du prix du brut.

    Ce qui est « impossible » dans l’Union européenne est pratiqué en permanence au Brésil.

    La dernière hausse des carburants dans ce pays remonte à 2005. Depuis lors, le prix du baril est passé de 60 à 130 dollars.

    Joue aussi sur la stabilité des prix le fait que le Brésil est autosuffisant en pétrole depuis 2006, même s’il doit importer du pétrole léger pour le mélanger au sien (Il a exporté 421.000 barils par jour et importé 418.000 en moyenne en 2007).

    Et Petrobras a annoncé la découverte de gigantesques gisements off-shore au large de Rio...

    (La flambée actuelle des prix va faire découvrir nombre d’autres gisements, faisant mentir une fois de plus ceux qui annonçaient, il y a 40 ans, qu’il n’y avait plus de pétrole que pour 30 ans, et qui ont repris aujourd’hui la même chanson.)

  • Il y avait aussi ceci

    Dans le festival des coups de matraque de l’Europe contre la France, hier, j’avais oublié ceci :

    La Commission européenne a décidé de renvoyer la France devant la Cour européenne de Justice parce que, pour le renouvellement des concessions d’exploitation pour les barrages hydrauliques, la réglementation française accorde un droit de préférence au concessionnaire sortant... Cela est « susceptible de mener au maintien pour une durée indéfinie des concessionnaires existants et rend dès lors extrêmement difficile sinon purement théorique la possibilité d’accès d’autres opérateurs », dit la Commission , et cela est contraire au principe de la liberté d’établissement.

  • L’Irlande, l’avortement, et le traité de Lisbonne

    Certains partisans du non au référendum irlandais ayant soulevé le fait que le traité de Lisbonne permettrait à l’Union européenne d’imposer le droit à l’avortement en Irlande, la commission du référendum a cru nécessaire de réagir en publiant un « clarification » pour répondre à la « confusion » qui se répand dans les débats.

    Au nom de cette commission, le juge O’Neill affirme que le protocole 35 au traité de Lisbonne garantit que rien dans ce traité ne peut affecter l’application de l’article 40.3.3 de la Constitution irlandaise, qui « reconnaît le droit à la vie de l’enfant à naître » (unborn). Et ce protocole, dit-il, a pleine force de loi, un statut égal à celui des articles du traité.

    Il existe (depuis le 9 mai), une version consolidée des traités européens, prenant en compte les modifications apportées par le traité de Lisbonne. Et de fait le protocole irlandais, qui était le N°17 du traité de Maastricht, et qui devait être le N°31 de la Constitution européenne, est le protocole N°35 annexé aux traités européens tels qu'ils sont censés être après le traité de Lisbonne.

    La porte-parole de Cóir, l’organisation qui a mis en avant le problème, répond à juste titre que la Commission du référendum donne son opinion plutôt que de présenter les faits : « Le traité de Lisbonne donne à la Cour européenne de Justice le droit de prendre des décisions concernant les lois irlandaises sur l’avortement, et sur d’autres sujets d’importance comme les lois sur la famille et les droits des enfants. »

    De fait, l'article 2 de la Charte des droits fondamentaux octroie une compétence à la Cour de Justice européenne pour statuer sur le droit à la vie. D’autre part, il y a le protocole sur les services d'intérêt général prévoyant l'égalité d'accès et de traitement : depuis l'arrêt Grogan en 1991, la Cour de Justice inclut l'avortement dans les services économiques (sic). Il y a en outre le vote à la majorité qualifiée sur les principes et conditions fondant l'organisation de ces services, qui exclut donc un veto de l’Irlande. Bien entendu, il y a au-dessus de tout cela le principe de primauté absolue du droit européen y compris sur les Constitutions nationales.

    Et l’on a vu que si la Commission européenne elle-même, suivant le vote du Parlement européen, suivant lui-même l’enseignement du référendum français, a vidé la directive Bolkestein de son contenu, la Cour de Justice européenne impose une jurisprudence qui applique la directive Bolkestein dans ce qu’elle avait de pire.

    Le pauvre petit protocole irlandais ne pèse rien dans ce contexte.