La Fondation pour les œuvres de l’islam a été installée hier, a annoncé Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris. Cette fondation « d’utilité publique et de droit privé » doit servir « à gérer les œuvres de l’islam en France et contribuer au financement du CFCM ». Son budget de départ est d’un million d’euros (dont on ne précise pas la provenance).
Elle est présidée par Dalil Boubakeur. Fouad Alaoui (UOIF) et Mohamed Bechari (FNMF) ont été « élus » (sic) vice-présidents.
Ainsi retrouve-t-on exactement les mêmes qui avaient été désignés par Nicolas Sarkozy comme président et vice-présidents du CFCM, sans s’occuper du résultat des élections qui sont là pour faire joli. On se souvient que Nicolas Sarkozy avait maintenu Dalil Boubakeur à son poste alors que sa fédération avait perdu les élections. C’est la démocratie islamique.
A la différence du CFCM, il s’agit d’une présidence tournante de deux ans. A Dalil Boubakeur succédera Fouad Allaoui, puis Mohamed Bechari. Le président devient vice-président, un vice-président devient président, chacun son tour... Ce sont donc toujours les trois mêmes qui sont à la tête des deux institutions, lesquelles sont « indépendantes » l’une de l’autre...
La première réunion du bureau aura lieu le 22 octobre. C’est ce jour-là qu’on connaîtra le nom du haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur qui sera le directeur général de la Fondation. Car la République ne reconnaît ni ne finance aucun culte, mais c’est le ministère de l’Intérieur qui s’occupe du financement des mosquées.
En effet la principale mission de la Fondation est très officiellement la construction et la gestion de mosquées, « en accord avec les maires des communes concernées ». Lorsque Michèle Alliot-Marie est allée « rompre le jeûne » du ramadan à la Mosquée de Paris, elle a dit qu’elle souhaitait l’élaboration d’un schéma directeur des implantations des lieux de culte, « en étroite concertation avec les élus et les maires ».
On sait ce que cela veut dire quand on connaît le rapport Machelon (commandé par Nicolas Sarkozy en octobre 2005, publié en septembre 2006). Il s’agit en fait d’obliger les maires à faciliter la construction de mosquées. Le processus se déroulera en trois phases (qui explicitent le propos de Mme Alliot-Marie) :
1 Une circulaire ministérielle incitera les maires à prévoir dans leurs documents d’urbanisme des espaces réservés aux mosquées.
2 Les préfets, qui auront pris au préalable la mesure des difficultés rencontrées par l’islam pour s’implanter dans certaines communes, devront organiser une concertation entre les maires de ces communes et les représentants de l’islam. En cas d’échec, le préfet devra « saisir le juge administratif de manière systématique dans le cadre du déféré préfectoral » (ce qui est une nouveauté en droit administratif : le déféré n’est qu’une possibilité, il devient une obligation uniquement pour obliger les maires à implanter une mosquée).
3 L’article 432-7 du Code pénal sera éventuellement modifié pour qualifier du délit de discrimination le refus des maires de financer ou d’octroyer un permis de construire aux nouveaux lieux de prières ou encore de préempter pour empêcher l’installation d’un lieu de culte.
La mise en place de la Fondation pour les œuvres de l’islam va être l’occasion de mettre en œuvre le rapport Machelon.
Et en avant pour l’islamisation de la France, à marche forcée.