Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Prodi : ter repetita

    Le gouvernement de Romano Prodi n’aura tenu que neuf mois. Mis en minorité au Sénat sur la politique étrangère, il a remis sa démission au président de la République, qui « réserve sa décision ».

    C’est la troisième fois que Romano Prodi est contraint à la démission, et la troisième fois à cause des communistes. En 1996, il avait remporté les élections, mais l’année suivante les communistes l’avaient mis en minorité en votant contre son budget. Il avait été reconduit par le président de la République et avait formé un nouveau gouvernement, mais un an plus tard il était de nouveau mis en minorité par les communistes sur un vote de confiance. Il était alors devenu président de la Commission européenne, jusqu’en 2004.

    Cette fois, il lui a manqué deux voix, celles de deux sénateurs communistes qui se sont abstenus. Il s’agissait de voter une motion de soutien aux orientations de politique étrangère, âprement défendues par le ministre des Affaires étrangères, Masimo d’Alema, celui-là même qui succéda à Prodi en 1999, et qui a donc essuyé hier le camouflet du Sénat.

    Le vote était d’une certaine façon prévisible, car sur deux points, la présence italienne en Afghanistan, et l’agrandissement de la base américaine de Vicenza, le gouvernement se heurtait à une vive opposition de la nébuleuse rouge-verte de la majorité. Et Massimo d’Alema ne risquait pas de renverser la tendance en prétendant que la mission des soldats italiens en Afghanistan était « politique et civile », et que le refus d’extension de la base américaine serait un « acte hostile » envers les Etats-Unis…

  • Puisque ça va bien en Irak…

    Tony Blair a annoncé, hier, que les troupes britanniques vont être réduites en Irak. Moins que ce que les rumeurs laissaient supposer cependant : l’effectif passera de 7.100 à 5.500 dans les prochains mois, et en dessous de 5.000 à la fin de l’été. Mais Tony Blair ajoute que le transfert de la province de Bassorah aux Irakiens est prévu au cours du deuxième semestre, ce qui laisse supposer une nouvelle réduction d’effectifs à ce moment-là. Et plus importante, puisque les troupes britanniques sont essentiellement basées dans cette province du sud.

    Tony Blair, tel qu’en lui-même, n’a pas hésité à souligner que George Bush considérait ce retrait « comme un succès », un signe des progrès réalisés sur le terrain.

    Telle est en effet la réaction officielle de la Maison Blanche. Elle avait été annoncée dès mardi matin, à l’issue d’un coup de téléphone de Tony Blair à George Bush informant celui-ci de la décision britannique : « Le président Bush considère ceci comme un signe de succès et de ce qui est possible pour nous une fois que nous aurons aidé les Irakiens à régler le problème de la violence confessionnelle à Bagdad », avait déclaré le porte-parole.

    C’est un tel « succès » que les Américains sont en train de déployer 21.500 soldats supplémentaires… Dans le seul but de réduire « la violence confessionnelle à Bagdad » ?

    L’annonce de Tony Blair a été immédiatement suivie de l’annonce du gouvernement danois qu’il allait retirer son bataillon de 430 hommes, stationné à Bassorah (chez les Britanniques). Et de l’annonce de la Lituanie et de la Lettonie qu’elles envisageaient également de rapatrier leurs soldats.

    Commentaire de Condoleezza Rice : « La coalition reste intacte. » Ce serait à hurler de rire si la situation n’était pas aussi tragique.

    On peut se demander pourquoi le plus fidèle et important allié de Bush accélère le retrait de ses troupes (il y avait 9.000 Britanniques en Irak il y a deux ans) au moment où la situation s’aggrave et conduit les Américains à renforcer leur présence.

    Il y a deux raisons. L’une est que Tony Blair, qui doit quitter ses fonctions d’ici septembre, veut assurer sa passation de pouvoir à Gordon Brown dans les moins mauvaises conditions. Or l’opinion publique est très défavorable à la présence militaire britannique en Irak, et Gordon Brown lui-même n’en est pas un chaud partisan. Si Tony Blair veut quitter le pouvoir avant de battre des records d’impopularité et de faire chuter les travaillistes aux élections suivantes, il n’a pas d’autre choix.

    L’autre raison est que selon nombre d’observateurs l’armée britannique a désormais perdu le sud de l’Irak, qui est aux mains des factions chiites, et pour tout dire de l’Iran. Le correspondant de l’AFP à Bassorah constatait récemment que s’il y a trois ans, les soldats britanniques patrouillaient en béret, aujourd’hui, ils portent casque lourd et gilet pare-balles, même à l’intérieur de leurs bases, frappées quotidiennement par des obus de mortier et des roquettes. Et quand ils envoient les policiers irakiens, qu’ils entraînent, sécuriser une zone avant leur passage, ils ne savent jamais si le travail est fait ou si les policiers en ont profité pour organiser une attaque… « A chaque fois que nous avons un problème, la police est passée par là avant nous », déclarait un caporal…

    Autrement dit, tant sur le plan intérieur que sur celui de la situation en Irak, Tony Blair est contraint à prendre cette décision. Tant pis pour Bush.

  • National Hebdo N° 1179

    Ce numéro est vendu en kiosque avec un supplément gratuit : un magazine de 52 pages, tout en couleurs, très abondamment illustré, sur Jean-Marie Le Pen, avec notamment une longue interview destinée à faire connaître l’homme Le Pen.

    Le titre du numéro est « Chirac révisionniste, la Constitution en charpie ». Dans mon édito, je commente les trois révisions constitutionnelles du 19 février (c’est la « version longue » de la note que j’ai publiée sur ce blog le jour-même).

    Jean-Richard Sulzer se penche sur les programmes de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, et sur le coût réel des programmes de ce « tandem de gribouilles ».

    Michel Limier fait le portrait d’Henri Guaino, « la plume de gauche du candidat Sarkozy ».

    Alexandre Martin dénonce le nouveau plan de déplacement délirant de Delanoë qui veut livrer Paris aux bobos. Il attire aussi l’attention sur l’implacable réquisitoire de la Cour des comptes sur l’ANVAR, l’agence nationale de revalorisation de la recherche, qui était censé être un outil précieux au service des petites entreprises, et dont tant la politique que les comptes étaient un désastre.

    Béatrice Pereire raconte la les déboires des riverains du canal Saint-Martin, confrontés à l’invasion de SDF qui ne sont pas tous des pauvres en attente de logement et d’emploi…

    Dans la page « Vie du Front », on apprend que Jean-Marc de Lacoste-Lareymondie, secrétaire départemental du FN en Charente-Maritime, a fait annuler par le tribunal administratif une délibération du conseil municipal de La Rochelle , décidée par la majorité de gauche et soutenue par l’UMP, visant à accorder une subvention de 276.000 euros pour le doublement de la surface de la mosquée.

  • Accessit ad eum centurio

    Saint Augustin constate que dans l’évangile selon saint Matthieu, un centurion vint à Jésus, l’aborda, pour lui demander de guérir son serviteur. Dans la Vulgate : accessit ad eum. Mais que dans l’évangile selon saint Luc, le centurion envoie des anciens des juifs pour faire la demande. Saint Augustin commence par montrer qu’il n’y a pas de contradiction, car on dit d’un personnage important qu’il contacte quelqu’un même si c’est par un intermédiaire. Mais bien sûr il en tire une leçon plus haute. Il remarque que l’on retrouve ici le même mot que dans le psaume : « Accedite ad illum, et illuminamini » — Allez à lui, et vous serez illuminé. Or Jésus loue la foi du centurion : c’est par la foi qu’il accède à Jésus. Et par l’illumination de la foi il accède au Christ, bien plus réellement que ne le font ceux qu’il a envoyés.

  • Le Kosovo et le jihad

    Alors qu’une nouvelle série de discussions sur le statut du Kosovo a commencé à Vienne, entre Serbes et Albanais, et avec l’envoyé spécial de l'ONU Martti Ahtisaari qui se dit « pessimiste » (vu que les positions des uns et des autres sont radicalement opposées), le journal autrichien Die Presse a demandé à Mgr Radosavljevic, le chef de l'Eglise orthodoxe serbe au Kosovo, ce que seraient selon lui les conséquences d'une indépendance du Kosovo. Il a répondu que « cela préparerait le terrain pour un jihad militant et pour un terrorisme islamique au coeur de l'Europe » : « Les wahabites sont représentés partout au Kosovo et ont construit ces dernières années 400 nouvelles mosquées. Ce sont des extrémistes et leur idéologie est la même que celle d'Al-Qaïda. » Mais la Serbie « ne se laissera pas voler » le Kosovo, a-t-il ajouté.

  • L’« incident »

    Et voici l’« incident », dont si je comprends bien certains voudraient faire la nouvelle version du « détail ». C’est dans l’interview de Jean-Marie Le Pen sur la religion. Tout le monde se moque de ce qu’il dit sur la religion. Ce qui importe, car c’est paraît-il scandaleux, est qu’il a dit que les attentats du 11 septembre étaient un « incident ».

    J’avoue que je n’avais même pas remarqué ce mot en lisant l’interview.

    En réalité il a dit : « l’événement, pour ne pas dire l’incident ».

    Dans une explication, que La Croix a supprimée en publiant l’interview, Jean-Marie Le Pen remarquait que 3.000 morts c’est ce qu’il y a en un mois dans les attentats en Irak, et que c’est beaucoup moins que le nombre de victimes des bombardements terroristes de Marseille ou de Dresde à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Et alors ? Ce n’est pas vrai, peut-être ?

    Voici in extenso « l’objet du délit ». Ou du crime…

    — Que pensez-vous de l’initiative commune prise par les responsables des grandes religions – islam compris – de dénoncer les attentats de New York de 2001 ?

    — C’est une excellente chose. Mais elle fait partie de ces pétitions de principe qui ont une influence éphémère. Sur le moment, l’événement du 11 septembre, pour ne pas dire l’incident, a conduit un certain nombre de gens à prendre leurs distances pour ne pas tomber sous le coup des accusations qui étaient alors lancées.

    — Le 11 septembre est un « incident » pour vous ? Il y a quand même eu 3.000 morts…

    — 3.000 morts, c’est ce qu’il y a en un mois en Irak, c’est beaucoup moins que les bombardements de Marseille ou de Dresde à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui étaient aussi des actes terroristes car ils visaient expressément des populations civiles pour faire capituler des militaires.

  • « Info impartiale et pluraliste »

    Le 7 février dernier, des journalistes de l’audiovisuel public lançaient une pétition, notamment sur internet, pour demander qu’il y ait à la télévision des débats contradictoires entre les candidats à la présidentielle, et cela sans s’occuper de savoir si ce sont de « petits » ou de « grands » candidats. Car l’important est qu’il y ait débat. Ayant recueilli près de 10.000 signatures, ils viennent d’écrire aux candidats pour leur demander un rendez-vous et leur remettre les signatures. Ils ont écrit à tous les candidats, sauf, explicitement, à Jean-Marie Le Pen.

    Voici le communiqué qu’a publié ce dernier.

    Les journalistes de l’audiovisuel public qui demandaient l’organisation de débats contradictoires entre les candidats à la présidentielle disent avoir recueilli près de 10.000 signatures, et ils ont écrit à diverses autorités audiovisuelles et aux candidats pour leur demander un rendez-vous.

    Pourtant le candidat Jean-Marie Le Pen n’a pas été contacté.

    Telle est la conception de la démocratie de ces journalistes.

    Contrairement à ce qu’ils prétendent, ils ne veulent pas de débats contradictoires, puisqu’ils rejettent le seul candidat qui contredise le système.

    Le scandale est renforcé par le fait que leur site internet est intitulé « info impartiale et pluraliste ». Par leur exclusion d’un des principaux candidats, ils font le contraire de ce qu’ils prétendent vouloir.

  • Le Père Ly de nouveau arrêté

    Le prêtre vietnamien Nguyen Van Ly, qui a passé quatre ans en prison pour « activités de sabotage du régime » (il avait envoyé un témoignage écrit à la commission internationale sur la liberté religieuse), a été de nouveau arrêté, après un « contrôle administratif » à sa résidence de Hué, sur des soupçons d’« actes de violation de la  loi ».

    Cette arrestation intervient quelques semaines après la visite du Premier ministre vietnamien au Vatican et la déclaration consécutive du gouvernement vietnamien se disant prêt à travailler sur une « feuille de route » avec le Saint-Siège pour une normalisation des relations diplomatiques.

  • Benoît XVI et la loi naturelle

    Le site du Vatican publie aujourd’hui la version française du discours tenu par Benoît XVI en ouverture du congrès international organisé le 12 février dernier par l’Université pontificale du Latran sur le thème : « Droit moral et naturel ». Il est regrettable que l’expression « loi naturelle », qui se trouve dans les versions italienne, espagnole et portugaise, conformément à l’expression latine lex naturalis également utilisée par le pape, soit systématiquement traduite par « droit naturel » dans la version française. Voici un extrait de ce très important texte du pape.

    « Cette loi a comme principe premier et fondamental celui de "faire le bien et éviter le mal". Il s'agit d'une vérité dont l'évidence s'impose immédiatement à chacun. De cette loi découlent les autres principes plus particuliers, qui réglementent le jugement éthique sur les droits et les devoirs de chacun. C'est le cas du principe du respect pour la vie humaine, de sa conception jusqu'à son terme naturel, ce bien de la vie n'étant pas la propriété de l'homme, mais un don gratuit de Dieu. C'est le cas également du devoir de rechercher la vérité, présupposé nécessaire à toute maturation authentique de la personne. Une autre instance fondamentale du sujet est la liberté. En tenant compte, toutefois, du fait que la liberté humaine est toujours une liberté partagée par les autres, il est clair que l'harmonie des libertés ne peut être trouvée que dans ce qui est commun à tous : la vérité de l'être humain, le message fondamental de l'être même, la lex naturalis précisément. Et comment ne pas évoquer, d'une part, l'exigence de justice qui se manifeste dans le fait de donner unicuique suum, et, de l'autre, l'attente de solidarité qui alimente en chacun, spécialement chez les personnes en difficulté, l'espérance d'une aide de la part de ceux que le destin a favorisés? Dans ces valeurs s'expriment des normes inéluctables et coercitives qui ne dépendent pas de la volonté du législateur ni du consensus que les Etats peuvent y apporter. Il s'agit en effet de normes qui précèdent toute loi humaine : en tant que telles, elles n'admettent d'interventions ni de dérogations de la part de personne. »

  • Le Pen et la religion

    Voici des extraits de l’interview de Jean-Marie Le Pen que La Croix publie aujourd’hui.

    Les religions remplissent un rôle irremplaçable parce qu’elles apportent un élément de stabilité dans la société. La religion chrétienne, qui a connu tout de même des déchirements cruels, a aussi eu un rôle pacificateur. Le déclin de la pratique religieuse renforce aujourd’hui un matérialisme latent, qui explique sans doute la décadence des comportements sociaux. Elles encouragent à la sagesse par la notion d’au-delà et l’observance de règles comme les dix commandements. Mais ce rôle de formation des individus, qui s’est exercé jusque dans les milieux très modestes, est moins fort aujourd’hui.

    L’islam se montre sans doute plus réactif que ne l’est la religion chrétienne quand elle est moquée ou vilipendée. Et le monde islamique semble plus craint que ne l’est le monde chrétien. Il est vrai que la religion islamique obéit à un précepte de conquête, ce qui n’est plus le cas de la religion chrétienne. Le dynamisme de l’islam résulte moins de son prosélytisme que de la pression démographique. Il emprunte naturellement le canal religieux car celui-ci bénéficie d’une certaine complaisance ou indulgence. En tout cas, en France, la revendication des mosquées est née avec l’augmentation considérable du nombre des immigrés musulmans, qui sont aujourd’hui environ six millions, dit-on. L’islam est dangereux quand il est dominant.

    Le christianisme a mis en place un système qui n’a pas toujours été sans violence. Mais il a aussi un principe : rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Il peut donc parfaitement se concevoir dans la séparation de l’Église et de l’État. En revanche, dans son essence, l’islam a l’immense difficulté de séparer les deux domaines. Quand les musulmans tiennent les commandes, ils soumettent les autres : c’est le cas en Arabie saoudite, en Afghanistan, en Libye, au Soudan. Seuls les États se voulant laïques admettent les religions différentes : c’était le cas de l’Irak de Saddam Hussein.

    La laïcité est le moyen de faire respecter la loi commune par toutes les religions. Certains s’y plient naturellement. Ce n’est pas le cas de l’islam, qui devra sans doute être rappelé à l’ordre. Par exemple, en ne favorisant pas comme on le fait actuellement cette efflorescence extraordinaire de mosquées-cathédrales qui se veulent témoignages d’emprise.

    Je suis contre l’organisation d’une hiérarchie musulmane que la religion musulmane n’a pas elle-même sécrétée. Je suis pour la laïcité de l’État, qui n’a pas à encourager ni à combattre les religions. La loi de 1905 reste une bonne base pour la cohabitation pacifique des religions.