Cimetière de saint Calixte, crypte des papes, dont le premier fut saint Zéphirin.
Centre des vastes Catacombes qui en font la reine des voies, le cimetière de Saint-Callixte était exploré. Mais dans ce grand faubourg de la ville souterraine on distinguait plusieurs quartiers. Bien que partie intégrante de la Catacombe principale, ils sont désignés par des noms propres et méritent l’attention du voyageur à cause des événements dont ils furent le théâtre. De ce nombre est le cimetière de Saint-Zéphirin, pape et martyr. « Le glorieux pontife, dit Anastase, fut déposé dans son cimetière, près de la Catacombe de Callixte, sur la voie Appienne. » Qu’il l’ait fait ouvrir ou qu’il l’ait seulement honoré par sa sépulture, Zéphirin méritait de donner son nom à cette partie de la Rome souterraine.
Elevé en 203 sur le trône déjà quinze fois ensanglanté de saint Pierre, il gouverna l'Église pendant la persécution de Septime-Sévère. L'orage fut tellement violent qu'on crut à l'arrivée du véritable Antechrist et à l’approche de la dernière heure du monde. Caché dans les Catacombes, d’où il dirigeait la lutte, encourageait les combattants et leur donnait dans les eaux du baptême des successeurs au martyre, le saint pape sortit un jour de sa retraite, afin de recevoir dans ses bras paternels le plus grand génie de l'Orient, accouru pour voir de ses yeux l’antique Eglise de Rome. Ces bras qui venaient de s’ouvrir pour embrasser Origène s'armèrent bientôt pour frapper Proclus, l’opiniâtre sectateur de Montan. Après avoir encouragé les martyrs, affermi les apologistes et condamné les hérétiques, le souverain pasteur, devenu victime à son tour, monta sur l’échafaud et signa de son sang la foi dont il avait reçu le dépôt de saint Victor et qu’il transmit à saint Callixte l’an 221. La Catacombe de Saint-Zéphirin fut bientôt absorbée dans celle de Saint-Callixte, en sorte qu’aujourd'hui les archéologues romains ne peuvent avec certitude en assigner les limites.
Jean Gaume, Les trois Rome : journal d'un voyage en Italie, 1857.
L’auteur s’inspire des Vitæ pontificum romanorum d’Antonio Sandini, de 1748, qui suit lui-même la chronologie de Baronius, qui fait mourir Zéphirin en 221. Alors que selon Eusèbe de Césarée c’était en la première année du règne d’Héliogabal, donc en 218. Selon les historiens actuels, c’est en 217. C’est Eusèbe de Césarée qui signale à la fin du chapitre 14 du 6e livre de son Histoire ecclésiastique :
Quant à Adamantios (c'est le nom d'Origène), aux temps où Zéphyrin gouvernait l'église des Romains, il séjourna à Rome ainsi qu'il l'écrit quelque part en ces termes : « Ayant souhaité voir la très ancienne église des Romains. » Il y resta peu et il revint à Alexandrie où il remplit ses fonctions accoutumées à la catéchèse avec tout son zèle.