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Le blog d'Yves Daoudal - Page 662

  • Saint Joachim

    Parce que la Vierge, Mère de Dieu, devait naître d’Anne, la nature n’osa rien produire avant le rejeton de la grâce, mais attendit que la grâce eût donné son fruit. Il fallait bien que Marie fût la première enfant à qui sa mère donnât le jour, elle qui devait enfanter le premier-né de toutes créatures, celui en qui toutes choses ont été faites ! O bienheureux couple de Joachim et d’Anne ! Toute la création vous est redevable. C’est en effet par vous qu’elle a pu offrir au Créateur un présent au-dessus de tous les présents, la chaste mère, qui seule était digne de ce Créateur.

    (…)

    Réjouis-toi, Joachim, car un Fils nous est né de ta fille, et on l’appelle l’Ange du grand conseil, c’est-à-dire, l’Ange du salut de l’univers. Que Nestorius soit accablé de honte, et qu’il cache de sa main son visage ! Cet enfant est Dieu. Comment donc ne serait-elle point Mère de Dieu, celle qui l’a mis au monde ? Si quelqu’un ne rend point hommage à la sainte Mère de Dieu, il est repoussé par la Divinité. Cette doctrine que j’enseigne n’est pas seulement la mienne : je l’ai reçue comme un très précieux héritage de mon père, Grégoire le Théologien. O bienheureux couple de Joachim et d’Anne ! L’on reconnaît certes votre pureté au fruit de vos entrailles, selon ce que le Christ a dit quelque part : « C’est à leurs fruits que vous les connaîtrez. » Vous avez réglé votre manière de vivre comme il était agréable à Dieu et digne de celle qui devait naître de vous ; c’est chastement et saintement appliqués à vos devoirs, que vous avez produit un trésor de virginité.

    Lecture des matines : deux extraits de l’homélie de saint Jean Damascène sur la nativité de la Mère de Dieu.

  • Assomption

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    Icône de la Dormition dite "aux nuages" (les nuages dans lesquels les apôtres arrivent), Novgorod, vers 1300.

    Le premier chant des matines byzantines, et le premier chant des vêpres, par Petros Patras, chantre de l’église Saint-Thomas d’Athènes.

    Ἀναβόησον Δαυΐδ, τὶς ἡ παροῦσα Ἑορτὴ; Ἣν ἀνύμνησα φησίν, ἐν τῷ βιβλίῳ τῶν Ψαλμῶν, ὡς θυγατέρα θεόπαιδα καὶ Παρθένον, μετέστησεν αὐτήν, πρὸς τὰς ἐκεῖθεν μονάς, Χριστὸς ὁ ἐξ αὐτῆς, ἄνευ σπορᾶς γεννηθείς· καὶ διὰ τοῦτο χαίρουσι, μητέρες καὶ θυγατέρες καὶ νύμφαι Χριστοῦ, βοῶσαι· Χαῖρε, ἡ μεταστᾶσα πρὸς τὰ ἄνω βασίλεια.

    Dis-nous, David, quelle fête est célébrée maintenant ? − Celle, dit-il, que dans le livre des Psaumes j'ai chantée comme Vierge, fille et servante de Dieu, le Christ l'a transférée dans ses demeures en l'au-delà, lui qui est né virginalement de son sein ; c'est pourquoi se réjouissent les mères, les filles, les épouses chrétiennes en disant : Réjouis-toi, qui es passée au royaume d'en haut.

     

    Ω του παραδόξου θαύματος! η πηγή της ζωής εν μνημείω τίθεται και κλίμαξ προς ουρανόν ο τάφος γίνεται, ευφραίνου Γεθσημανή, της θεοτόκου το άγιον τέμενος βοήσωμεν οι πιστοί, τον Γαβριήλ κεκτημένον ταξίαρχον κεχαριτωμένη, χαίρε μετά σου κύριος, ο παρέχων τω κόσμω διά σου το μέγα έλεος.

    Merveille, vraiment ! La source de la Vie est déposée au tombeau et sa tombe devient l'échelle du ciel. Réjouis-toi, Gethsémani, temple sacré de la Mère de Dieu. Fidèles, écrions-nous avec l'archange Gabriel: Pleine de grâce, réjouis-toi, le Seigneur est avec toi, qui par toi apporte la grande miséricorde au monde.

  • Vigile de l’Assomption

    « Si l’Esprit instruisait les Apôtres, on ne doit pas en conclure qu’ils n’eussent point à recourir au très suave magistère de Marie, dit Rupert. Bien plutôt, déclare-t-il, sa parole était pour eux la parole de l’Esprit lui-même ; elle complétait et confirmait les inspirations reçues par chacun de Celui qui divise ses dons comme il veut ». Et l’illustre évêque de Milan, saint Ambroise, rappelant le privilège du disciple bien-aimé à la Cène, n’hésite pas à reconnaître aussi dans l’intimité plus persévérante de Jean avec Notre-Dame, qui lui fut confiée, la raison de l’élévation plus grande de ses enseignements : « Ce bien-aimé du Seigneur, qui sur sa poitrine avait puisé aux profondeurs de la Sagesse, je ne m’étonne pas qu’il se soit expliqué des mystères divins mieux que tous autres, lui pour qui demeurait toujours ouvert en Marie le trésor des secrets célestes ».

    Heureux les fidèles admis à contempler dans ces temps l’arche de l’alliance où, mieux que sur des tables de pierre, résidait et vivait la plénitude de la loi d’amour ! Tandis que la verge du nouvel Aaron, le sceptre de Simon Pierre, gardait près d’elle sa force verdoyante, à son ombre aussi la vraie manne des cieux restait accessible aux élus du désert de ce monde. Denys d’Athènes, Hiérothée, que nous retrouverons bientôt de compagnie près de l’arche sainte, combien d’autres, venaient aux pieds de Marie se reposer du chemin, s’affermir en l’amour, consulter le propitiatoire auguste où la Divinité s’était reposée ! Des lèvres de la divine Mère ils recueillaient ces oracles plus doux que le lait et le miel, pacifiant l’âme, ordonnant toute vie, rassasiant leurs très nobles intelligences des clartés des cieux. C’est bien à ces privilégiés du premier âge, que s’applique la parole de l’Époux achevant dans ces années bénies la moisson du jardin fermé qui fut Notre-Dame : J’ai moissonné ma myrrhe et mes parfums, j’ai mangé le miel avec son rayon, j’ai bu le vin avec le lait ; mangez, mes amis, et buvez ; enivrez-vous, mes très chers.

    Comment s’étonner que Jérusalem, favorisée d’une si auguste présence, ait vu l’assemblée des premiers fidèles s’élever unanimement par delà l’observation des préceptes à la perfection des conseils ? Ils persévéraient d’une seule âme en la prière, louant Dieu en toute simplicité de cœur et allégresse, aimables à tous. Communauté fortunée, qui ne pouvait que présenter l’image du ciel sur la terre, ayant pour membre la Reine des cieux ; le spectacle de sa vie, son intercession toute-puissante, ses mérites plus vastes que tous les trésors réunis des saintetés créées, étaient la part de contribution que Marie apportait à cette famille bénie où tout était commun à tous, dit l’Esprit Saint. De la colline de Sion, cependant, l’Église a étendu ses rameaux sur toute montagne et sur toute mer ; la vigne du Roi pacifique est en plein rapport au milieu des nations : l’heure est venue de la laisser pour la durée des siècles aux vignerons qui doivent la garder pour l’Époux. Instant solennel, où va s’ouvrir une nouvelle phase dans l’histoire du salut. O vous qui habitez dans les jardins, les amis en suspens prêtent l’oreille ; faites-moi entendre votre voix. C’est l’Époux, c’est l’Église de la terre et celle des cieux, attendant de la céleste jardinière à qui la vigne doit d’avoir affermi ses racines un signal semblable à celui qui autrefois fit descendre l’Époux. Mais les cieux vont l’emporter aujourd’hui sur la terre. Fuyez, mon bien-aimé ; c’est la voix de Marie qui va suivre les traces embaumées du Seigneur son Fils, pour gagner les montagnes éternelles où l’ont précédée ses propres parfums.

    Entrons dans les sentiments de la sainte Église, qui se dispose, par l’abstinence et le jeûne de ce jour de Vigile, à célébrer le triomphe de Marie. L’homme ne peut trouver quelque assurance à s’unir d’ici-bas aux joies de la patrie, qu’en se rappelant d’abord qu’il est pécheur et débiteur à la justice de Dieu. La tâche bien légère qui nous est imposée aujourd’hui le paraîtra plus encore, si nous la rapprochons du Carême par lequel les Grecs se préparent depuis le premier de ce mois à fêter Notre Dame.

    L’Année liturgique

  • A Kernascleden

    Screenshot_2019-08-13 [KERNASCLEDEN] Veillée mariale le 14 août 2019 et grand pardon le 15 août - Ar Gedour.png

  • Brexit

    Selon le dernier sondage ComRes pour le Telegraph, 54% des Britanniques qui ont une opinion sur la question se disent d’accord avec cette phrase :

    Boris doit réaliser le Brexit par tous les moyens, y compris en suspendant le Parlement si nécessaire afin d’empêcher les députés de le bloquer.

    Le soutien au parti conservateur est passé de 6 à 31% depuis la promesse formelle de Boris Johnson que le Brexit aurait lieu le 31 octobre.

  • En Pologne

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    Ces jours-ci, ces images symbolisent la Pologne pour de très nombreux Polonais. Samedi, Jakub Baryła, 15 ans, armé d’un crucifix, est resté au milieu de la rue alors qu’arrivait la gay pride de Płock (vidéo ici). Pour pouvoir défiler, en Pologne, les invertis ont besoin de la protection de la police anti-émeute (y compris des blindés). Ils bénéficient d’un énorme soutien international, mais en Pologne on ne veut pas les voir. (Les photos montrent des policiers manifestement fiers de poser avec le héros du jour… Mais il n’est pas sûr qu’Adidas apprécie la pub…)

    Le lobby mondial LGBT a cru pouvoir monter une grosse opération de propagande suite aux propos de l’archevêque de Cracovie, Mgr Marek Jędraszewski, contre la « peste arc-en-ciel » qui remplace la peste brune et la peste bolchevique. Mais il n’a pu mobiliser qu’une centaine de militants qui sont allés brailler devant l’archevêché. En revanche, samedi (au moment de la gay pride de Płock) ils étaient 3.000 devant le même archevêché pour soutenir l’archevêque.

    Une déclaration a été lue :

    Depuis ce lieu, nous en appelons à nos prêtres polonais : n’ayez pas peur de prêcher la vérité selon l’Évangile, dénoncez les dangers pour nos enfants, nos familles, notre Église, qui est également pour la Pologne et ses valeurs chrétiennes!
    Sous nos yeux, l'hydre à multiples têtes de l'anticléricalisme féroce se lève et attaque les catholiques, et les prêtres en particulier, non seulement par la parole mais aussi en actes. Nous assistons à des agressions contre des prêtres et à des blasphèmes et des profanations atroces lors des prétendus « défilés pour l'égalité ». Nous pouvons voir que les opinions catholiques sont ignorées et retirées d’Internet et des espaces publics. Nous ne pouvons rester indifférents face à la montée de la haine contre les catholiques et nos lieux de culte. L'année dernière, plus de trente églises, chapelles et cimetières catholiques polonais ont été profanés! Cette année, les attaques contre les prêtres ont également commencé ! Nous ne devons pas permettre que cela se produise !

    Youtube a supprimé la vidéo de l’homélie de Mgr Jędraszewski… puis l’a rétablie…

    Un dominicain polonais a cru bon de demander d’envoyer des lettres pour demander la démission de l’archevêque. Il a été envoyé dans un monastère pendant trois semaines…

    Interrogé par un journaliste, l’évêque de Włocławek, Mgr Wiesław Mering, a répondu : « Après tout, l’archevêque n’a rien dit d’autre que ce qu’une personne normale, saine, doit penser, qu’elle soit laïque, prêtre ou évêque. » Et il a exprimé son « admiration » pour le « courage » manifesté par l’archevêque.

    Mgr Stanisław Gądecki, archevêque de Poznań et président de la conférence épiscopale, a déclaré que les attaques contre Mgr Jędraszewski sont un symptôme du « totalitarisme idéologique » LGBT.

    Le cardinal Zenon Grocholewski, préfet émérite de la congrégation pour l’éducation catholique, a envoyé une lettre à l’archevêque de Cracovie :

    Pour ma part, je ne vois rien d'inapproprié dans le contenu de cette homélie, mais bien au contraire une interprétation réaliste de la réalité et un sens des responsabilités qui vous ont guidé dans la défense de la vérité, du bien, de la justice et de la loi de Dieu contre l'idéologie actuellement imposée. Au nom de cette idéologie, on se permet des offenses extrêmement vulgaires vis-à-vis des choses les plus saintes pour nous : l'Eucharistie, la Bienheureuse Vierge Marie et le sacerdoce. (…) Cher Archevêque Marek, veuillez accepter mes sincères remerciements pour votre ministère pastoral intelligent et dévoué.

    Sur son site internet, le cardinal Dominik Duka, archevêque de Prague, a déclaré que l’archevêque de Cracovie s’était opposé à « l’idéologie LGBT » liée à « un programme athée et sataniste », et a appelé ses homologues slovaques et hongrois à le soutenir.

    Sans surprise, notre ineffable quotidien La Croix « informe » ses lecteurs que Mgr Jędraszewski a « tenu des propos très controversés » et que « la Pologne est divisée »…

  • Sainte Radegonde

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    Miniatures de la Vie de sainte Radegonde par saint Venance Fortunat, dans un manuscrit de la bibliothèque de Poitiers (XIe siècle).

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    Radegonde qui s’était enfuie est ramenée au roi Clotaire. Elle prie dans son oratoire.

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    La reine Radegonde va voir saint Médard, évêque de Noyon et, se revêtant d’un habit de religieuse, l’oblige à la « consacrer diaconesse », malgré l’opposition physique des sbires de Clotaire, et canonique puisqu’elle est mariée. « Si tu tardes à me consacrer et si tu crains davantage un homme que Dieu, il te sera demandé compte, par le Pasteur, de l’âme d’une brebis. » Radegonde (qui lisait le latin et le grec) reprenait sans doute la monition figurant au début des rituels : « Que ceux qui sont appelés à administrer les sacrements ne mettent aucun délai, à quelque heure que ce soit, même de nuit, si la nécessité presse, de peur qu’il leur soit demandé compte du sang des brebis perdues » (anima de manu tua requiratur ; sanguis de manu eorum requiratur).

  • Sainte Claire

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    Sainte Claire par Simone Martini, basilique d'Assise, vers 1325.

    Extrait de sa quatrième lettre à Agnès de Prague :

    Heureuse celle à qui est accordée cette intimité du banquet divin ! Heureuse si elle aime de tout son cœur Celui dont la beauté fait l’admiration des anges pour l’éternité, Celui dont l’amour rend plus heureux et la contemplation plus fort, Celui qui nous comble de sa bonté, qui nous imprègne de sa douceur, et dont le souvenir est si lumineux et si doux à notre âme, Celui dont le parfum fait revivre les morts et dont la vision comble de bonheur les habitants de la Jérusalem céleste, puisqu’il est la splendeur de la Gloire éternelle, l’éclat de la Lumière sans fin et le miroir sans tache .

    Contemple chaque jour ce miroir, O reine épouse de Jésus-Christ, et mire-toi continuellement pour savoir comment revêtir, intérieurement et extérieurement, tes plus beaux atours, comment te parer des fleurs de toutes les vertus et des ornements qui conviennent à ta qualité de fille et d’épouse chérie du Grand Roi. Ce miroir reflète la bienheureuse pauvreté, la sainte humilité et l’ineffable amour : c’est là ce que tu pourras découvrir, avec la grâce de Dieu, sur toute la surface de ce miroir.

    En haut du miroir, en effet, voici la pauvreté de l’Enfant couché dans la crèche et enveloppé de quelques méchants langes, humilité admirable et stupéfiante pauvreté : le Roi des anges, maître du ciel et de la terre, repose dans une mangeoire d’animaux ! –Au milieu du miroir, considère l’humilité, c’est-à-dire la bienheureuse pauvreté, les fatigues sans nombre et les injures qu’il a subies pour la rédemption de l’humanité. – Enfin, au bas du miroir, contemple l’ineffable amour qui l’a conduit jusqu’à vouloir souffrir sur le bois de la croix et à vouloir y mourir du genre de mort le plus infamant qui soit.

    Et ce miroir, du haut de la croix, attirait lui-même l’attention des passants sur ce qui devait faire l’objet de leur contemplation : O vous tous qui passez sur le chemin, arrêtez-vous et voyez s’il est une douleur semblable à la mienne (1) ! A ce cri plaintif répondons toujours d’une seule voix et d’un même cœur: ton souvenir ne me quitte pas, et l’angoisse étreint mon âme. Puisses-tu, reine du Roi du ciel, être chaque jour davantage embrasée de la ferveur de cet amour !

    Contemple encore l’indicible bonheur, les richesses et les honneurs sans fin qu’il procure, et tu lui crieras, de toute l’ardeur de ton désir et de ton amour : « Prends-moi avec toi, mon époux céleste, je te poursuis sur la trace de tes parfums. Je ne m’arrêterai de courir qu’une fois introduite au cellier, lorsque ton bras gauche soutiendra ma tête, que ta droite m’étreindra et que tu me donneras de ta bouche le délicieux baiser. » (2)

    (1) Lamentations de Jérémie 1,12, répons du Vendredi Saint.

    (2) Cantique des cantiques 1,3 ; 2,6 ; 1,1.

  • 9e dimanche après la Pentecôte

    Justítiæ Dómini rectæ, lætificántes corda, et judícia eius dulcióra super mel et favum : nam et servus tuus custódit ea.

    Les arrêts du Seigneur sont droits, ils réjouissent les cœurs, et ses décrets sont plus doux que le miel et qu’un rayon de miel : aussi votre serviteur les gardera-t-il.

    ℣.1 Praeceptum Domini lucidum illuminans oculos: timor Dei sanctus permanet in saeculum saeculi: judicia Domini vera.

    Le précepte du Seigneur est limpide, il illumine les yeux : la crainte du Seigneur est sainte, elle subsiste pour les siècles des siècles : les décrets du Seigneur sont vrais.

    ℣.2 Et erunt ut complaceant eloquia oris mei et meditatio cordis mei in conspectu tuo semper.

    Alors les paroles de ma bouche seront pour vous être agréables : et les pensées de mon cœur en votre présence, toujours.

    L’antienne d’offertoire de ce dimanche est aussi celle du troisième dimanche de carême, et elle est affectée à ces deux dimanches dans les plus anciens manuscrits. Avant l’élagage par saint Pie V, elle avait deux versets. L’antienne reprend des mots et expressions de trois versets de la deuxième partie du psaume 18, le premier verset de l’antienne reprend les versets 9 et 10 du psaume, le second verset de l’antienne est le verset 15 du psaume. Habituellement, les versets ont de longues vocalises. Mais cet offertoire est très contemplatif, et il se cantonne à la quinte ré-la (on note que s’il est dit du 4e mode parce qu’il se termine sur un mi, il est en fait tout entier du 6e mode, avec sa tonique fa très appuyée). Il faut attendre le second verset pour faire briller le ou les solistes, et encore les premières vocalises sont essentiellement une broderie sur la dominante ; il faut attendre le dernier mot, semper, toujours, pour le feu d’artifice, dont on constate toutefois qu’il est lui aussi une broderie sur la dominante, mais étendue à toute la gamme du mode.

    Il est rare de trouver des enregistrements des antiennes d’offertoires avec leurs versets (qui ne se trouvent pas dans les livres). Celui-ci a été réalisé lors d’un symposium international organisé à Washington entre le 19 et le 22 juin 1983 par le Centre d’études pour la méthode Ward. L’antienne est chantée par un ensemble constitué des chœurs de Bulle (Suisse), Cologne (Allemagne) et Cambridge (Massachusetts). Les versets sont chantés par la Camerata gregoriana Coloniensis sous la direction de Gabriel Steinschulte.


    podcast

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    Graduale restitutum - gregor-und-taube.de, Anton STINGL, jun.

  • Saint Laurent

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    Cathédrale de Monreale, Sicile, XIIe siècle.

    Le « capitule », la « bénédiction » et l’oraison des vêpres dans le bréviaire mozarabe.

    Domine Jesu Christe, qui beatissimum Laurentium igne charitatis tuae ardentem, et cupiditatum et passionum incendia fecisti evincere: dum et aurum calcat et flammam, et in pauperum erogationem munificus, et in combustionem sui corporis reperitur devotus; da nobis obtentu suffragii illius, ut vapore Spiritus Sancti accensi flammas superemus libidinis, et igne concrememur omnimodae sanctitatis: quo inter Sanctos illos sors nostra inveniatur post transitum, pro quibus nunc tibi dependimus famulatum.

    Seigneur Jésus-Christ, c’est par vous que le très bienheureux Laurent, brûlant du feu de votre charité, a triomphé des ardeurs de la cupidité et de la souffrance, foulant aux pieds l’or et la flamme, libéral dans ses dons aux pauvres comme zélé pour livrer son corps à la combustion : en considération de son suffrage, faites qu’embrasés de la chaleur de l’Esprit Saint, nous surmontions les flammes des passions et soyons consumés par les feux de toute sainteté ; qu’ainsi, après le passage de cette vie, notre partage soit avec les Saints mêmes pour lesquels maintenant nous vous rendons hommage.

    Dominus Jesus Christus, cui beatus Laurentius decoctum sui corporis praebuit holocaustum, mentes vestras concremet coelestium incensione virtutum.
    . Amen.

    Et, quem ille assatus in craticula confiteri non destitit, confessionis sanctae vos dignetur praemiis consolari.
    . Amen.

    Et inter flammas saeculi constituti ipsi soli flammescatis per studia sanctitatis, cui hic martyr inhaesit post incendia passionis.
    . Amen.

    Per misericordiam ipsius.

    Que le Seigneur Jésus-Christ, à qui le bienheureux Laurent a offert son corps en holocauste consumé, brûle vos esprits par l’embrasement des puissances célestes. Amen.

    Et, celui qu’il ne cessa pas de confesser alors qu’il était rôti sur le gril, daigne vous consoler en récompensant votre sainte louange. Amen.

    Et que, placés parmi les flammes de ce monde, vous soyez embrasés pour lui seul par la recherche de la sainteté, à laquelle adhéra ce martyr après l’incendie de sa passion. Amen.

    Par sa miséricorde.

    Domine Jesu Christe, qui beatissimum Laurentium martyrem tuum respuentem vilissimum Mundum, aurum ostendisti purissimum quod ignis utique non consumeret, sed approbaret: et quanto plus arderet, tanto amplius rutilaret; tribue nobis, ut cupiditatis incendia non consumant, quos tam fulgenda Martyris tui exempla clarificant. . Amen.

    Seigneur Jésus-Christ, qui avez montré votre très bienheureux martyr Laurent, qui rejetait le monde très vil, comme un or très pur que le feu ne consume pas mais rend excellent, et plus il brûlait et plus il brillait, faites que les feux de la cupidité ne consument pas ceux qu’illumine l’exemple si étincelant de votre martyr. Amen.