Deux prêtres et neuf religieuses syro-malabar sont arrivés dans diverses paroisses chaldéennes d’Irak pour prêter main forte au clergé local.
Les uns et les autres sont issus de la grande Eglise syriaque nestorienne qui était au VIIIe siècle la plus grande Eglise puisqu’elle s’étendait du Levant jusqu’en Chine. L’Eglise chaldéenne a subi ces dernières années une terrible hémorragie à cause de l’invasion américaine puis de la guerre de l’Etat islamique, alors que l’Eglise syro-malabar se développe (deux nouvelles éparchies ont été créées en Inde en 2017, et trois autres depuis 2001 aux Etats-Unis, en Australie et en Grande-Bretagne). L’Eglise syro-malabar est beaucoup plus importante que l’Eglise chaldéenne, mais elle n’a qu’un « archevêque majeur » et non un patriarche. Dans les années 1870, le patriarche chaldéen avait tenté de nommer des évêques chez les syro-malabar mais il avait été excommunié par Pie IX… Bref, dans les temps très anciens les syriaques de Mésopotamie envoyaient des prêtres et des évêques pour aider les chrétiens de l’Inde, et aujourd’hui c’est le contraire.
Mais c’est plus difficile, parce que, à l’époque, tout le monde parlait syriaque. Aujourd’hui les chaldéens parlent arabe et les syro-malabar malayalam. Et leur liturgie itou. Et la question est de savoir si les renforts sont plus ou moins partisans de la latinisation que leurs hôtes, sachant que les deux courants (retour à la tradition syriaque et latinisation) existent dans les deux Eglises…