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Le blog d'Yves Daoudal - Page 383

  • Curieux

    Un résultat étonnant du dernier « eurobaromètre », le sondage officiel des institutions de l’UE qui mesure le degré d’adhésion des peuples à la « construction européenne ». Alors que le Luxembourg est considéré comme le pays le plus européiste, voici que 34% des « résidents » dans le Grand-Duché considèrent que le pays ferait mieux face à l’avenir en étant en dehors de l’UE.

    Comme le remarque en titre le quotidien L’essentiel, « un résident sur trois voudrait sortir le Luxembourg de l’UE ». Et même un peu plus. Surtout, c’est 9 points de plus que la dernière fois (été 2021).

  • Le crime de guerre du jour

    Dans deux brèves vidéos, le régiment nazi Azov accuse les Russes d’avoir mené une attaque chimique à Marioupol. Deux vidéos contradictoires, puisque dans l’une le soldat d’Azov dit qu’aucun civil n’a été atteint, et que dans l’autre on voit des gens qui se disent civils et qui demandent à être évacués…

    Une « attaque chimique », par un drone, qui n’a fait aucun mort…

    Les réseaux sociaux se sont aussitôt enflammés, c’est à qui dénoncera avec le plus de force et de rage ce nouveau crime russe. Le premier gouvernement à réagir a été le gouvernement britannique, par la voix de la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Liz Truss.

    Toutefois, la secrétaire d’Etat ukrainienne à la Défense a été très mesurée. Indice que ce nouveau crime de guerre va sans doute faire pschitt.

    En attendant, on prendra connaissance de l’analyse de Dan Kaszeta, qui est l’un des grands spécialistes mondiaux des armes chimiques (et pro-ukrainien...). Voici un extrait de son analyse de ce matin sur Twitter.

    Regardons ce que nous avons comme base de preuve.

    Nous avons le récit d'un témoin citant un drone. (Q : Avons-nous une photo ou une vidéo du drone ?) Nous ne savons pas si le drone était réellement impliqué ou si c'était une coïncidence.

    Nous avons une poignée de soldats ukrainiens malades, mais pas morts. Ils ont des difficultés à respirer et sont ataxiques. Cela ne nous dit pas grand-chose. Les gens qui sautent sur le diagnostic d'agent neurotoxique à partir de cette présentation de signes et symptômes sont à côté de la plaque. (…)

    Pour que nous puissions conclure qu'une arme chimique a été utilisée, nous avons besoin de quelques éléments qui font défaut à ce stade.

    Tout d'abord, nous devons examiner le diagnostic différentiel.  Beaucoup d'entre vous disent qu'ils ont entendu des zèbres, alors qu'il pourrait s'agir de chevaux, qui sont plus courants.

    Regardons l'endroit. C'est une aciérie. Dans un environnement industriel, les armes conventionnelles ou incendiaires ont beaucoup de possibilités de causer des problèmes chimiques à cause des incendies et des explosions.

    Il faut également tenir compte de l'environnement général. Mariupol est actuellement une grande fosse d'incendie toxique. D'une manière ou d'une autre, nous sommes censés supposer qu'un petit drone chargé de quelque chose est tragiquement plus malsain que le reste de cet environnement bousillé...

    C'est, en fait, plausible. Mais il est également plausible que nous ayons un problème classique de fumée, de flammes et de matériaux industriels modernes (plastiques, etc.) brûlant partout. (…)

    En vous déchaînant sur Twitter à propos d'un incident vague et mal défini, vous venez tous de démontrer que l’arme chimique est davantage une arme d'information qu'une arme de champ de bataille.

    Traduction intégrale ci-dessous (c'est intéressant même si le crime de guerre fait subito pschitt).

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  • Mardi Saint

    ℟. Contumélias et terróres passus sum ab eis, qui erant pacífici mei, et custodiéntes latus meum, dicéntes : Decipiámus eum, et prævaleámus illi : sed tu, Dómine, mecum es tamquam bellátor fortis. * Cadant in oppróbrium sempitérnum, ut vídeam vindíctam in eis, quia tibi revelávi causam meam.

    . Júdica, Dómine, causam ánimæ meæ, defénsor vitæ meæ.

    ℟. Cadant in oppróbrium sempitérnum, ut vídeam vindíctam in eis, quia tibi revelavi causam meam

    J’ai subi outrages et terreurs de la part de ceux qui étaient mes gens de paix, et qui gardaient mon côté, en disant : Trompons-le, et prenons sur lui le dessus ; mais vous, Seigneur, vous êtes avec moi comme un vaillant guerrier. Qu’ils tombent en éternel opprobre, et que je voie sur eux la sanction, car c’est à vous que j’ai révélé ma cause.

    Jugez, Seigneur, la cause de mon âme, défenseur de ma vie.

    Qu’ils tombent en éternel opprobre, et que je voie sur eux la vengeance, car c’est à vous que j’ai révélé ma cause.

    Tel est le premier répons des matines de ce jour. Il est pris de Jérémie 20, 10-12. En réalité il est formé de mots et d’expressions repris de ce texte, que voici avec en gras ce qui se trouve dans le répons, ou a été adapté.

    Audivi enim contumelias multorum, et terrorem in circuitu : Persequimini, et persequamur eum, ab omnibus viris qui erant pacifici mei, et custodientes latus meum : si quomodo decipiatur, et prævaleamus adversus eum, et consequamur ultionem ex eo.

    Dominus autem mecum est, quasi bellator fortis : idcirco qui persequuntur me cadent, et infirmi erunt : confundentur vehementer, quia non intellexerunt opprobrium sempiternum, quod numquam delebitur.

    Et tu, Domine exercituum, probator justi, qui vides renes et cor, videam, quæso, ultionem tuam ex eis : tibi enim revelavi causam meam.

    Car j’ai entendu les outrages d’un grand nombre, et la terreur de toutes parts : Poursuivez-le, et nous le poursuivrons. Tous les hommes qui étaient en paix avec moi, et qui étaient sans cesse à mes côtés, s’entredisent : Si on peut le tromper de quelque manière, ayons l’avantage sur lui, et tirons vengeance de lui.

    Mais le Seigneur est avec moi comme un guerrier puissant ; c’est pourquoi ceux qui me persécutent tomberont et seront sans force ; ils seront couverts de confusion, parce qu’ils n’ont pas compris l’opprobre éternel qui ne s’effacera jamais.

    Et vous, Seigneur des armées, qui éprouvez le juste, qui voyez les reins et les cœurs, faites-moi voir, je vous prie, votre vengeance sur eux ; car c’est à vous que j’ai révélé ma cause.

    Le verset est pris quant à lui des Lamentations de Jérémie, 3,58, avec une modification du temps du verbe, et avec defensor au lieu de redemptor. (Substitution a priori curieuse, car on aurait plutôt vu l'inverse: la liturgie donnant le sens chrétien du texte prophétique. Mais il faut se souvenir que c'est le Christ qui parle dans sa Passion. Il s'adresse au Père qui est son défenseur et non son rédempteur.)

    Judicasti, Domine, causam animæ meæ,redemptor vitæ meæ.

    Vous avez jugé, Seigneur, la cause de mon âme, rédempteur de ma vie.

    (Le sens de judicare est ici comme souvent dans les psaumes « rendre justice à ».)

  • Taras Bobanich

    Le ministère russe de la Défense confirme que les Forces spéciales russes ont tué Taras Bobanich, à cinq kilomètres au sud d’Izyum. En 2014 il était un des chefs de Secteur Droit, et il avait donné personnellement l’ordre de bombarder Donetsk et Louhansk. Depuis 2019 il était le commandant adjoint de Secteur Droit pour les activités des unités de réserve.

    Sinon, comme chacun sait, il n’y a pas de nazis en Ukraine (photo non pas fournie par les Russes mais trouvée sur Google):

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  • Ridicule absolu

    Un tweet d'Inna Shevchenko, la fondatrice des Femen : "Les supermarchés dans ma ville natale de Kherson. Depuis que la ville est occupée, les gens vivent dans une terreur et une faim absolues. Aucune aide humanitaire n'a été apportée."

    Et c'est bien sûr retwitté à l'envi, y compris par Business Ukraine Mag...

    Capture d’écran 2022-04-11 à 14.48.43.png

    Rappel : 1, 2 et surtout 3.

  • Chez Orbán

    Polonia Castellanos, présidente de l’association espagnole Avocats chrétiens, faisait partie des observateurs internationaux dépêchés en Hongrie pour humilier les Hongrois en surveillant les élections. Extrait de son interview sur Infocatolica :

    A quoi attribuez-vous l’écrasant succès d’Orbán?

    Cela saute aux yeux, toute personne qui va en Hongrie peut le constater par elle-même. La sécurité a augmenté, il y a plus de travail, la maternité est aidée, il est plus facile pour les femmes de concilier travail et vie de famille, les naissances sont récompensées, il y a du respect et de la liberté avec le référendum qui laisse les citoyens décider.

    J’étais déjà en Hongrie il y a 20 ans et j’ai été surpris par le grand changement. J’étais heureuse parce que j’ai vu que la Hongrie se porte beaucoup mieux que la dernière fois que j’y suis allée et j’ai aussi eu beaucoup de peine pour mon pays, l’Espagne, parce qu’ici, les rues deviennent plus dangereuses, parce que la pauvreté augmente, il n’y a pas d’enfants, il y a des attaques contre les églises… La comparaison montre qu’aujourd’hui, l’Espagne est un endroit où il fait plus mauvais vivre et plus dangereux que la Hongrie.

  • En Alabama

    Le gouverneur de l’Alabama Kay Ivey a signé vendredi la « loi de protection de l’enfant vulnérable » qui interdit les procédures de « transition de genre » pour les mineurs.

    Elle a déclaré dans un communiqué : « Il y a des défis très réels auxquels nos jeunes sont confrontés, en particulier avec les pressions sociétales et la culture moderne d'aujourd'hui. Je crois fermement que si le Bon Dieu vous a fait garçon, vous êtes un garçon, et s'il vous a fait fille, vous êtes une fille. »

    La loi a été votée par le Sénat le 23 février (24 voix contre 6 et 5 abstentions) et par les députés le 7 avril (66 voix contre 28 et 7 abstentions). Elle criminalise la prescription aux mineurs de moins de 19 ans de bloqueurs de puberté ou d'autres médicaments « destinés à modifier le sexe de l'enfant mineur ou à retarder la puberté », elle interdit également « la castration, la vasectomie, l'hystérectomie, l'ovariectomie, l'orchidectomie et la pénectomie », ainsi que les procédures qui « construisent artificiellement des tissus ayant l'apparence d'organes génitaux différents du sexe de l'individu ». Les médecins qui prescrivent des médicaments de « transition de genre » aux enfants ou pratiquent sur eux des chirurgies transgenres mutilantes peuvent être accusés de crime et encourir jusqu'à dix ans de prison.

    « Nous devrons protéger nos enfants de ces médicaments et chirurgies radicales qui changent la vie, alors qu'ils sont à un stade si vulnérable de leur vie », a déclaré Kay Ivey vendredi. « Au lieu de cela, concentrons-nous tous pour les aider à se développer correctement pour devenir les adultes que Dieu a voulu qu'ils soient. »

    Le porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, avait déclaré la veille que l'Alabama avait été averti que cette loi pourrait violer la loi fédérale telle que le gouvernement l'interprète (sic). Kay Ivey a répondu que « l'Alabama continuera à protéger nos enfants et à ne pas laisser des libéraux hors de l'État comme Jen Psaki et la Maison Blanche de Biden nous dire quoi faire. Notre État est prêt à défendre nos valeurs. »

    Kay Ivey a signé une autre loi qui exige que les élèves utilisent les toilettes et les vestiaires selon leur sexe biologique. « Ici, en Alabama, les hommes utilisent les toilettes pour hommes, et les femmes les toilettes pour femmes – c’est évident », a-t-elle dit.

  • La dictature Bergoglio

    Communiqué de Paix liturgique :

    Nous avons noté que, malgré les rumeurs qui l’annonçaient, le mois de mars a passé sans qu’aucun document ne soit publié par les Congrégations romaines concernant la messe traditionnelle. Mais nous avons eu confirmation par le nonce apostolique lui-même, que ce qui était recherché par Rome était de conduire les fidèles encore attachés à la messe traditionnelle à rejoindre la « communion », c’est-à-dire la pratique de la réforme. Nous avons eu par ailleurs l’information que tous les jeunes prêtres diocésains, dont les évêques transmettaient à la Congrégation pour le Culte divin une demande d’autorisation de célébrer la messe traditionnelle se voyaient opposer un refus sur ordre formel du pape.

     

  • Lundi saint

    Erubéscant et revereántur simul, qui gratulántur malis meis : induántur pudóre et reveréntia, qui malígna loquúntur advérsus me.

    Qu’ils rougissent et soient confondus ceux qui se réjouissent de mes maux ; qu’ils soient couverts de honte et de confusion ceux qui m’accablent d’injures.

    Ainsi chante l’antienne de communion de la messe de ce jour. A priori on ne voit pas le rapport entre ce verset du psaume 34 et la communion qu’on vient de faire. C’est que nous sommes dans le temps de la Passion, et que ce temps est tout entier centré sur les souffrances du Christ. En ce temps, notre communion au corps du Christ est donc communion aux souffrances du Christ. Aucune autre intention ne doit la parasiter.

    C’était déjà le cas la semaine dernière, de façon très nette samedi :

    Ne tradíderis me, Dómine, in ánimas persequéntium me : quóniam insurrexérunt in me testes iníqui, et mentíta est iníquitas sibi.

    Ne me livrez pas ; Seigneur, à la merci de ceux qui me persécutent : des témoins iniques se sont élevés contre moi et l’iniquité a menti contre elle-même.

    Et de façon encore plus claire hier, où le calice eucharistique était le calice de la Passion :

    Pater, si non potest hic calix transíre, nisi bibam illum : fiat volúntas tua.

    Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite.

  • Dimanche des Rameaux

    La messe romaine de ce jour est a priori en deux parties opposées. La première est une fête où l’on acclame le Seigneur qui entre à Jérusalem sous les vivats. La seconde est une poignante liturgie de déréliction. Il y a pourtant une profonde unité, et la première partie, qui est centrée sur le roi qui prend possession de sa capitale, informe la seconde : c’est la même personne qui va subir la Passion et être crucifiée. Il s’agit toujours du Roi. Et Jésus le dira lui-même à Pilate : il est le roi des juifs. Le trône de ce roi, ce sera la Croix. C’est en étant élevé sur la Croix que le Christ est glorifié. C’est sur la Croix qu’il est le Roi de gloire, alors qu’en apparence il est une loque humaine à l’agonie.

    Il y a dans la première partie de la messe de ce dimanche une très grande insistance sur la royauté du Christ. Dès les premiers mots : « Hosanna au fils de David ! Béni celui qui vient au nom du Seigneur. O Roi d’Israël ! Hosanna au plus haut des cieux. »

    Puis on chante le psaume 23 : « Elevez vos portes, princes, et vous, élevez-vous, portes éternelles : et le Roi de gloire entrera. Qui est ce roi de gloire ? … »

    Puis le psaume 46 : « Le Seigneur est élevé et terrible : c’est un grand Roi sur toute la terre. »

    L'évangile rappelle ce que disaient les prophètes: « Voici que ton roi vient à toi... »

    La quatrième antienne cite les acclamations selon saint Luc : « Béni soit le Roi qui vient au nom du Seigneur ! Paix sur terre et gloire au plus haut des cieux ! »

    Puis vient l’hymne… au Christ Roi : « Glória, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redémptor… »

    La 7e antienne chante : « Salut, notre Roi, Fils de David, Rédempteur du monde ! »

    Et la prière finale commence ainsi : « Seigneur Jésus-Christ, notre Roi et notre Rédempteur… »

    Ce n’est pas sans faire penser à l’Epiphanie, qui est la grande fête du Christ Roi. Or que se passe-t-il à l’Epiphanie ? Des mages viennent adorer Jésus et lui donner des présents : l’or, l’encens et la myrrhe. L’or parce qu’il est roi, la myrrhe parce qu’il va mourir : telle est la messe des Rameaux.

    Les mages offrent ces présents à un enfant. Un enfant que l’icône byzantine représente comme un mort enveloppé de bandelettes couché dans un cercueil.

    L’enfant est très présent aux Rameaux. En Orient c’est la fête des enfants, et la liturgie latine répète un grand nombre de fois l’antienne « Pueri Hebareorum » pendant la distribution des rameaux : « Les enfants des Hébreux, portant des branches d’olivier, allèrent au-devant du Seigneur ; ils criaient et disaient : Hosanna au plus haut des cieux. »

    En réalité aucun évangile ne le dit ainsi. Les évangiles parlent des disciples et de la foule. Et l’évangile de la procession des Rameaux s’arrête là. Mais si l’on continue à lire saint Matthieu on voit peu après les prêtres indignés d’entendre « des enfants criant dans le temple et disant Hosanna au Fils de David », et demandant à Jésus de les faire taire. Et Jésus répond : N’avez-vous jamais lu : De la bouche des enfants et des nourrissons tu as parfait la louange ? » C’est dans le psaume 8.

    Car « si vous ne devenez pas comme les petits enfants vous n’enterez pas dans le Royaume ».

    C’est sur la Croix que la louange sera parfaite, et que l’Enfant de la crèche, allant jusqu’au bout de la kénose, entrera en possession de son Royaume, le royaume éternel où il fera entrer ses frères devenus enfants des Hébreux.

    *

    Pueri Hebraeorum et psaume 23, par les moines de Silos :


    podcast

    Le texte est ici (« La distribution des rameaux »).