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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1124

  • Samedi des quatre temps de carême

    Dans l’antiquité cette messe était l’une des plus solennelles de l’année. C’était une messe d’ordinations sacerdotales, qui se déroulait à Saint-Pierre de Rome et durait toute la nuit du samedi au dimanche. Il y avait alors 12 lectures en grec et en latin, entrecoupées de psaumes.

    L’introït de cette messe, paradoxalement, est bref. Et il est en troisième mode, le mode « mystique », contemplatif, donc a priori intime. Pourtant son insistance sur la dominante omniprésente, ce do très haut par rapport à la tonique, et le rythme de la mélodie, évoquant une imposante procession, lui donnent bien une allure solennelle, tout en renforçant son côté contemplatif dans les hauteurs mystiques.

    Intret orátio mea in conspéctu tuo : inclína aurem tuam ad precem meam, Dómine.
    Dómine, Deus salútis meæ : in die clamávi, et nocte coram te.
    Gloria Patri…

    Que ma prière pénètre jusqu’à vous, Seigneur, prêtez l’oreille à ma supplication.
    Seigneur, Dieu de mon salut, devant vous j’ai crié le jour et la nuit.

    Malheureusement je n’ai pas trouvé cet introït chanté par le chœur qui le mettrait pleinement en valeur (bien que dans la néo-liturgie il ait été promu au rang d’introït d’un dimanche). Le voici donc correctement chanté, mais par un soliste (trouvé sur cette page de L'Homme nouveau, avec un long et intéressant commentaire).

    Intret_oratio_mea.jpg


    podcast

  • Ça craque de partout…

    L’Arabie saoudite annonce qu’elle interrompt son aide de trois milliards de dollars à l’armée libanaise, à cause des violentes prises de position du Hezbollah contre la « famille Saoud », et l’influence du Hezbollah sur la vie politique libanaise : le Liban n’a pas condamné l’attaque contre l’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran.

    C’est une nouvelle pièce dans le dossier de plus en plus lourd des conflits dans la région, alors que le ton monte entre la Turquie et la Russie.

    Mais c’est d’abord la France qui subit la punition. Car il s’agit de trois milliards de dollars d’armement français. Un contrat signé en novembre 2014.

    Des commandes ont déjà été honorées, mais d’autres étaient en cours et d’autres ont été retardées.

    Etrange de punir la France à cause du Hezbollah, alors que le grand allié libanais de notre grande amie l’Arabie saoudite, Saad Hariri, vit à Paris (le chef politique des sunnites libanais va une fois par an au Liban, le jour anniversaire de l’assassinat de son père…)

  • Les trains de la mort et l’avortement

    Mgr Juan Antonio Reig Pla, l’évêque d’Alcala de Henares, près de Madrid, était poursuivi pour avoir comparé l’avortement à la Shoah : il a été relaxé.

    C’était en 2014, quand les « féministes » de l’organisation « Les Camarades » avaient fait circuler un « train de la liberté », la liberté de tuer les bébés, au moment où la droite faisait mine de vouloir revenir sur la loi socialiste sur l’avortement. Mgr Rei Pla avait publié une tribune intitulée : Appeler les chose par leur nom : un vrai défi pour les catholiques. Et il donnait l’exemple en appelant le « train de la liberté » « le train de la mort, du plus infâme holocauste : la mise à mort directe et délibérée des enfants innocents à naître », soulignant que ce train était comme « les trains d’Auschwitz qui conduisaient à un camp de la mort ».

    Les « féministes » avaient porté plainte au motif que les propos de l’évêque constituaient « une grave injure et une humiliation publique, faite pour discréditer les femmes et les hommes qui, comme le stipule l'Organisation des Nations Unies, défendent les droits sexuels et reproductifs en tant que droits de l'homme ».

    Le jugement déclare : « Il est évident que l'évêque qui fait l'objet de la plainte, en conformité avec les principes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et dans l'exercice de la liberté d'expression et de religion, comprend, et indique ainsi que le droit exigé par certaines femmes est équivalent à la mise à mort directe et délibérée des enfants à naître. Selon son opinion, sa conviction ou sa croyance personnelle, le “Train de la Liberté” est similaire aux trains d’Auschwitz, or une telle estimation ou évaluation personnelle, même quand elle pourrait être gênante ou inquiétante, blessante, ou déplaisante... est protégée par la liberté d'expression. »

    Les Camarades font appel.

    En 2012 déjà cet évêque avait fait l’objet d’une plainte de la Confédération espagnole des associations LGBT pour avoir dit que les homosexuels « trouvent l’enfer » dans les boîtes de nuit qui facilitent leurs ébats. Il avait répondu à la polémique en publiant le témoignage d’un ancien pratiquant de la chose. De toute façon la plainte avait été rejetée au nom de la liberté d’expression.

  • François tel qu’en lui-même

    Petit résumé, à peine caricatural, des propos de François dans l’avion revenant du Mexique.

    « Aristote a dit que l'homme est un animal politique. Etant homme je dois être politique ! » Donc il est de mon devoir de m’immiscer dans la campagne électorale américaine pour dire que Donald Trump « n’est pas chrétien ». Et là permettez-moi de vous dire que je peux juger !

    Si vous me parlez du projet de pacs en Italie, là je vous réponds tout de suite que « le Pape ne doit pas interférer dans la politique italienne » - du moins sur ce sujet-là, parce que sur l’immigration j’interviens plein pot et plutôt deux fois qu’une – et donc quand il s’agit de la famille et de la vie « je ne sais pas ce qui se passe au Parlement Italien ».

    Est-ce que les femmes doivent avorter ou prendre un contraceptif face au danger Zika ? Pas avorter, parce que « l'avortement n'est pas un moindre mal, c’est un crime, c’est éliminer l’un pour sauver l’autre. C’est ce que fait la mafia. » Il faut toujours en revenir à la mafia. La mafia, c’est l’étalon du mal absolu. Donc l’avortement c’est comme la mafia. En revanche, la contraception « n’est pas un mal absolu ». « Dans certains cas », pourquoi pas. Donc dès qu’il y a un quelconque éventuel risque on peut utiliser la contraception. Comme disait « Paul VI ».

    Vous m’agacez à revenir encore sur la loi en discussion au Parlement italien, et à brandir un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui dirait que les parlementaires catholiques ont le devoir de ne pas voter de telles lois. « Je ne me rappelle pas bien ce document de 2003, mais un parlementaire catholique doit voter selon sa propre conscience bien formée : je dirai seulement cela. Je crois que c'est suffisant... »

    Cf. Benoît et moi, Jeanne Smits.

  • Vendredi des quatre temps de carême

    L’Introït tire du psaume 24 de graves accents de pénitence : « Regarde vers ma misère et ma souffrance, pardonne tous mes péchés. » Nous entendons le malade (que nous sommes) crier vers le Seigneur. Dans la leçon, notre prédicateur de Carême, Ézéchiel, inscrit dans notre cœur deux paroles lapidaires, une parole de consolation et une parole d’avertissement : « Dieu te pardonnera tous tes péchés si tu te convertis sérieusement ; Dieu rejette le juste, quand il se détourne du bien. » Pas de certitude pharisaïque du salut, pas d’orgueil des mérites passés. Le graduel fait la liaison entre la leçon et l’Évangile : c’est une prière pour obtenir la guérison et la véritable vie. L’Évangile est le modèle classique d’une action dramatique, c’est un « mystère ». Le malade, c’est chacun de nous : le sabbat de la guérison est le grand samedi de la nuit pascale que nous anticipons, aujourd’hui, au Saint-Sacrifice. Dans l’Évangile, nous comprenons clairement que les deux sacrements, le Baptême et l’Eucharistie, se complètent, que ce sont les deux sacrements de Pâques qui, d’un homme pécheur, font un homme nouveau exempt de péchés. Dans le Baptême, l’homme reçoit la grâce en germe ; dans l’Eucharistie, il la reçoit dans son achèvement. Que l’on approche des fonts baptismaux ou de la table sainte, c’est toujours la même grâce de Rédemption qui nous est accordée. Cette constatation est importante pour bien comprendre les messes de Carême. A l’Offertoire, nous remercions Dieu, avec émotion, de la grâce du Baptême et de la vocation. Dans le sacrifice, nous recevons, comme dans le Baptême, « une jeunesse nouvelle et florissante ». Les versets, avec la répétition : « Ta jeunesse se renouvellera semblable à l’aigle », sont d’une grande beauté. A la Communion, retentit le psaume 6 qui est un psaume de pénitence, mais dont la tristesse s’éclaire de la conscience de la guérison et du pardon. Nous portons le Christ en nous ; il confondra, par sa présence, tous les ennemis du salut. C’est aussi l’impression du malade guéri que le psaume exprime parfaitement. « Je suis malade, guéris-moi... je baignais ma couche de larmes... »

    Dom Pius Parsch

    Sur l’évangile de ce jour (la « piscine probatique »), voir ici.

  • Jeudi de la première semaine de carême

    Aujourd’hui jeudi, l’Église pense au pain divin de l’Eucharistie. Cette pensée se poursuit à travers toute la messe. Déjà, quand la Chananéenne parle des miettes qui tombent de la table des enfants, nous pensons au pain des enfants de Dieu. Nous sommes si heureux, dans ce temps de carême, de recevoir, en mangeant ce pain, une vie divine renouvelée, alors que les pénitents sont exclus de la table sainte ! Comme les pénitents devaient quitter l’église après l’Évangile, les fidèles pensaient encore davantage, à l’Offertoire, au pain divin ; c’est pourquoi ils chantent l’ancien psaume de communion avec le refrain connu : « Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux. » A l’antienne de communion, ils chantent : « Le pain que je donnerai est ma chair pour la vie du monde ». Dans l’oraison sur le peuple, le prêtre demande « que nous aimions les dons célestes que nous recevons si souvent ».

    Dom Pius Parsch

    Voir aussi mes notes des années précédentes : 2013, 2014, 2015.

  • Mercredi des quatre temps de carême

    Ex more docti mýstico
    Servémus hoc ieiúnium,
    Deno diérum círculo
    Ducto quater notíssimo.

    Instruits par une tradition mystérieuse,
    gardons avec soin ce jeûne
    célèbre qui parcourt le cercle
    de quarante journées.

    Lex et prophétæ prímitus
    Hoc prætulérunt, póstmodum
    Christus sacrávit, ómnium
    Rex atque factor témporum.

    La Loi, d’avance, et les Prophètes
    en ont jadis montré le sens ;
    le Christ enfin l’a consacré,
    lui, des temps le Maître et le Roi.

    Telles sont les deux premières strophes de l’hymne des matines au temps du carême. Le Christ a consacré les 40 jours de jeûne en jeûnant lui-même 40 jours et 40 nuits. C’était l’évangile de dimanche dernier. Ce mercredi des quatre temps, les deux lectures avant l’évangile nous présentent « la Loi », c’est-à-dire Moïse, et « les Prophètes », c’est-à-dire Elie, préfigurant le Christ en jeûnant eux aussi 40 jours sur la montagne.

    Et dimanche prochain (dès samedi, en fait) nous retrouverons Moïse et Elie entourant le Christ, sur une autre montagne, celle de la Transfiguration. Raccourci de toute l’histoire sainte, de l’Exode à la Passion et à la Résurrection. « Ils parlaient de sa “sortie” qu’il allait accomplir à Jérusalem », précise saint Luc. En grec exodos… En latin excessus, un mot qui désigne aussi la mort.

    Or dans l’évangile de ce jour Jésus répond à ceux qui lui demandent un signe qu’il ne leur sera pas donné d’autre signe que celui de Jonas. Ce n’est qu’un aspect de cet évangile composite, mais l’aspect le plus important, parce qu’il est prophétie de la mort et de la résurrection du Christ au bout de chemin de carême, et cela est souligné par les antiennes des deux cantiques des laudes et des vêpres.

    Au Benedictus :

    Generátio hæc prava et pervérsa signum quærit : et signum non dábitur ei, nisi signum Jonæ prophétæ.

    Cette génération dépravée et perverse demande un signe : et il ne lui sera pas donné de signe, sinon celui de Jonas.

    Au Magnificat :

    Sicut fuit Jonas in ventre ceti tribus diébus et tribus nóctibus, ita erit Fílius hóminis in corde terræ.

    De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, de même le Fils de l’Homme sera dans le sein de la terre.

    On remarque que les adjectifs qualifiant cette génération : « prava et perversa » (dépravée et perverse) ne sont pas ceux de la Vulgate (mala et adultera : mauvaise et adultère). Ni des anciennes versions latines, qui disent en général comme la Vulgate : c’est la traduction normale des deux mots grecs.

    L’expression renvoie au psaume 77, qui fustige une « génération dépravée et exaspérante » (Vulgate). Le verbe grec traduit en latin par « exasperans » peut aussi se traduire par « rebelle », ou par « amer ». Ainsi saint Augustin avait-il dans son psautier : « generatio prava et amaricans » : participe présent : qui rend amer parce qu’elle est amère. Un mot rare que saint Augustin aime bien et utilise volontiers, pour évoquer les eaux amères de l’Exode (en lien précisément avec une rébellion du peuple) ou la mer (à la fin des Confessions). Du coup, quand il cite le passage de l'évangile sur le signe de Jonas, dans son commentaire du psaume 65, puis dans son commentaire du psaume 85, ce n'est pas l'expression rapportée par saint Matthieu qu'il emploie, mais celle du psaume 77 : « generatio prava et amaricans »…

  • Ils sont vraiment nuls

    Le 11 février, François Hollande annonçait l’organisation d’un « référendum local » (sic) sur l’aéroport de Notre-Dame des Landes, « afin de savoir ce que veut vraiment la population ».

    C’était la condition sine qua non pour l’entrée au gouvernement d’Emmanuelle Cosse, la potiche gauchiste verdâtre très mal polie mais nécessaire au décor de la campagne de 2017.

    Embarras manifeste à Matignon, où l’on finit par préciser que le référendum en question « sera défini à l'initiative des collectivités locales » et qu’il « pourrait (sic) correspondre au département de la Loire-Atlantique ».

    Bref, on ne sait pas trop où l’on va, ni même si on peut y aller…

    Ce qui n’a pas traîné, c’est la réponse du conseil départemental de Loire-Atlantique : « En l’état actuel du droit, le département ne peut pas organiser de référendum sur la question de l’aéroport. Il ne peut organiser une consultation que sur des politiques publiques dont il a la compétence. » Or le département ne finance que 4% de l’opération, et c’est l’Etat seul qui a signé la déclaration d’utilité publique.

    Naturellement la question a été posée à Manuel Valls tout à l’heure à l’Assemblée. Il a assuré que les modalités du référendum seront établies d’ici un mois et que le référendum aurait lieu. Il a évoqué « une série de problématiques juridiques » « que personne ici n’ignore », mais sans suggérer la moindre solution. Qu’il va donc falloir bricoler…

  • Le Drian et l’état de droit

    Face à la polémique qui s’esquissait, Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, a abandonné la présidence de la COP21.

    Réaction de Ségolène Royal : « On est dans un état de droit et les règles de non-cumul s'appliquent à tout à chacun. La responsabilité des responsables publics c'est de respecter les règles. »

    Tiens donc. L’état de droit ne s’applique pas au ministère de la Défense. C’est inquiétant.

  • Jean-Paul II et Anna Teresa Tymieniecka

    Déclaration de la Bibliothèque nationale de Pologne à propos des comptes-rendus des médias concernant l’émission de la BBC 1 “Les lettres secrètes du pape Jean-Paul II”.

    Les déclarations faites dans les médias n’ont aucun fondement dans le contenu des lettres de Jean-Paul II à Anna Teresa Tymieniecka qui se trouvent dans les archives de la Bibliothèque nationale de Pologne. L’amitié décrite dans les médias est bien connue et a été exposée dans de nombreuses publications.

    Jean-Paul II était entouré d’un cercle d’amis – incluant des clercs, des religieuses et des laïcs – avec lesquels il était en contact étroit. Anna Teresa Tymieniecka faisait partie de ce cercle d’amis.. L’amitié de Jean-Paul II avec elle n’était ni secrète ni extraordinaire.

    La Bibliothèque nationale de Pologne