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Religion - Page 36

  • La « lectio brevior » du Pater

    C’est un dogme de l’exégèse moderne (et les dogmes de l’exégèse moderne sont beaucoup plus indiscutables que ceux de l’Eglise catholique) que la version la plus courte d’un texte est forcément la plus ancienne et donc la plus authentique. Cela se dit même en latin pour faire plus dogmatique : « Lectio brevior, potior » : la leçon plus brève est meilleure.

    Je n’avais jamais fait attention, jusqu'au numéro de Présent de ce jour (article de Bernard Marie ofs, en page 8), que ce dogme oblige à une interprétation pour le moins curieuse du Pater.

    En effet, saint Luc donne un texte du Pater plus court que celui de saint Matthieu.

    On doit donc considérer que le Pater de saint Luc est le premier, le plus authentique, et que celui de saint Matthieu est une amplification de celui de saint Luc.

    Ceci a trois conséquences.

    1 - Sur le plan de l’exégèse, compte tenu des autres dogmes modernes, il en résulte que le Pater de saint Luc est celui que le Christ a enseigné aux apôtres en hébreu, et que le Pater de saint Matthieu est celui qui a été amplifié, en araméen, pour être inclus dans la liturgie. (Bien que nous n'ayons bien entendu aucun texte du Pater en araméen - a fortiori en hébreu - datant d'avant les Evangiles...)

    Ainsi, alors que rien n’indique que saint Luc connût l’hébreu, mais que tout montre qu’il était un hellénophone distingué, c’est lui qui aurait eu le Pater originel en hébreu…

    2 - Sur le plan liturgique, précisément, l’Eglise nous ferait dire à chaque messe, à l’invitation solennelle du prêtre, une prière du Seigneur qui ne serait pas la prière du Seigneur mais une pieuse (?) amplification de la prière authentique. (Quid du « … qui ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper » ?)

    3 – Cela met par terre, annihile, toutes les explications du Pater par les pères de l’Eglise et les auteurs spirituels : toutes celles qui expliquent pourquoi il y a sept demandes : trois (nombre divin) qui concernent Dieu, et quatre (nombre de la création) qui concernent l’homme. Et qui montrent l’enchaînement parfait entre ces sept demandes (dans les deux sens), avec la demande exactement centrale du pain epioussion, supersubstantiel.

    Mais on sait que les exégètes modernes savent mieux que le Verbe divin lui-même. Pas plus tard qu’hier j’en avais un autre exemple, énorme et énormément scandaleux, dans la Bible Osty. En saint Matthieu 9, 13, le Christ dit : « Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice. » En note, le chanoine donne la référence de la citation : Osée 6,6, mais il souligne que dans sa propre traduction d’Osée il a écrit : « C’est la fidélité que je veux, et non les sacrifices. » Autrement dit, le Christ traduit de façon inexacte, c’est moi le chanoine Osty qui donne la bonne traduction. (Il se trouve en outre que la Septante et la Vulgate sont ici parfaitement d’accord sur le texte : très littéralement : « C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice. » Comme dans l’Evangile...)

  • La Morano ne s’arrange pas…

    Sur RTL, Nadine Morano, s’affirmant catholique, affirme aussi qu’elle rejette la proposition de prière du 15 août parce qu’elle est en faveur du “mariage” homosexuel et que « la Vierge Marie à laquelle je suis très attachée ne rejette aucun de ses enfants ». Sic. Et elle-même, la Morano, est « très attachée aux droits de tous les enfants », y compris « ceux qui sont élevés par des couples de même sexe ».

    Jusque-là, rien que le délire normal du politicien qui se dit catholique et dit le contraire de la morale catholique.

    Mais elle ajoute : « L'amour d'un père et d'une mère, évidemment, c'est ce qu'on souhaite tous. Simplement, c'est oublier que 85% des violences faites à l'enfant le sont dans des familles traditionnelles. »

    Combien d’auditeurs réfléchiront à l’imposture du propos ?

    Si 85% des violences faites à l'enfant le sont dans des familles traditionnelles, cela veut dire qu’il y a incroyablement plus de violences faites à l’enfant dans les soi-disant « familles homoparentales ». Car on estime qu’il y a moins de 1% des couples qui sont homosexuels, et parmi eux environ 10% qui ont des enfants… Cela fait donc 15% des violences ayant lieu dans le 0,1% de « familles homoparentales »…

    N.B. On ne trouve nulle part sur internet le chiffre donné par Nadine Morano. Le seul 85% que l’on trouve concerne les agresseurs sexuels d’enfants : ils sont connus de l’enfant dans 85% des cas (donc appartiennent très souvent à la famille).

  • Bethléem au Patrimoine mondial de l’Unesco

    En session à Saint-Pétersbourg, L’Unesco a inscrit aujourd’hui au Patrimoine mondial la basilique de la Nativité de Bethléem et la route de pèlerinage.

    La Palestine a été admise à l’Unesco en octobre dernier, ce qui avait provoqué la colère des Israéliens. Le gouvernement palestinien avait alors demandé l’inscription « en urgence » de la basilique de la Nativité. L’Unesco a en effet utilisé la procédure d’urgence. Ce qui provoque la colère des Israéliens…

  • Traduction trahison

    En cherchant comment la Bible de Jérusalem traduisait Luc 16, 15, je suis tombé sur le verset précédent : « Ce qui est élevé pour les hommes est objet de dégoût devant Dieu. »

    Objet de dégoût ? C’est cette traduction qui l’est. Car le mot grec est bdelygma. C’est un mot qui n’était pas employé avant la Bible des Septante. Le fait de l’utiliser dans l’Evangile renvoie forcément à l’Ancien Testament. Le mot est fréquent dans le Pentateuque. Il a été traduit en latin par abominatio, et donc en français par abomination. Le traduire autrement dans l’Evangile détruit le lien que le Christ fait implicitement. Lorsque le Christ dit que ceci est « bdelygma », il renvoie à l’Ancien Testament où Dieu décrétait que ceci ou cela est « bdelygma », une abomination à ses yeux.

    En ne voulant connaître l’Ancien Testament que dans sa version juive massorétique, alors que le Nouveau Testament cite presque toujours l’Ancien dans sa version grecque, on détruit le lien entre les deux Testaments, et on détruit ici le lien qu’établit le Christ lui-même.

    Ce n’est qu’un petit exemple, en passant, de ce que fait en permanence la Bible de Jérusalem.

    (Pour être précis, le mot bdelygma vient du verbe bdelyssomai, qui vient d’une onomatopée indiquant le haut-le-coeur. Le verbe veut donc d’abord dire éprouver du dégoût, puis éprouver de l’horreur. Traduire bdelygma par objet de dégoût serait légitime s’il n’y avait pas la tradition qui remonte au Pentateuque et qui nous dit que ce mot - qui n’existait pas auparavant - veut dire abomination.)

  • Découverte de 29 homélies d’Origène ?

    Si cela se confirme, c’est une découverte capitale, la plus importante depuis très longtemps en matière patristique.

    Une chercheuse, Marina Molin Pradel, étudiant à la Bibliothèque d’Etat de Bavière un manuscrit byzantin du XIe siècle, qui est une collection d’homélies sur les psaumes, dont les auteurs sont qualifiés d’« incertains » par la personne qui les a réunies en volume, s’est rendu compte que l’une de ces homélies correspondait exactement à un fragment d’Origène. Poursuivant dans ce sens, elle est arrivée à la conclusion que les 29 homélies du recueil sont d’Origène.

    Découverte capitale si les pairs de Marina Molin Pradel confirment la chose, car on sait qu’Origène avait commenté au moins deux fois l’intégralité des 150 psaumes, mais il ne nous en reste que trois commentaires, ceux des psaumes 36 à 38, dans la traduction latine de Rufin. Car la plupart des homélies d’Origène nous sont parvenues dans une traduction latine (de Rufin ou de saint Jérôme). La découverte de 29 homélies dans leur langue originelle, c’est donc un double événement.

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  • Ils vont se marier à l’église

    Le Parlement danois a adopté par 85 voix pour, 24 contre et 2 abstentions, le projet de loi qui permet aux paires homosexuelles « de se marier à l’église » : à l’Eglise luthérienne d’Etat.

    « C’est une question de diversité, c’est une question d’égalité, c’est une question de tolérance et c’est si beau », a déclaré le ministre de la Parité et des Cultes (sic, c’est bien l’intitulé du ministère).

    Et on n’a pas encore touché le fond, là ?

     

  • Du nouveau (encore) sur le Saint Suaire

    Trouvée sur le Forum catholique, cette traduction de propos de Marzia Boi, chercheuse à l’université des Baléares, spécialiste en palynologie, rapportés par Vatican Insider :

    « Les pollens du Saint Suaire, qui sont en relation avec l'origine géographique de la relique révèlent les huiles et les onguents appliqués tant au cadavre qu'au tissus. Ces découvertes sont en relation avec des pratiques ethnoculturelles très anciennes. Ces particules indestructibles photographient un rite funéraire d'il y a 2000 ans et révèlent la composition de plantes utilisées pour la préparation des cadavres. Les substances huileuses ont permis que ces pollens se soient conservés imprégnés et cachés dans la toile de lin, témoins invisibles d'un événement historique extraordinaire. »

    La recherche de Mme Boi analyse les travaux publiés sur les pollens du Saint Suaire. Max Frei, un chercheur suisse qui les avait étudié auparavant, a laissé un trésor documentaire. Mais l'examen avec des méthodes bien plus avancées qu'il y a trente ans ont conduit la chercheuse à corriger certaines identifications. Parmi lesquelles des attributions initiales à certaines plantes sont maintenant infirmées: en particulier le pollen le plus abondant attribué à la ridolfia est en réalité celui de l'hélichrysum (immortelle) et celui qu’on croyait de l’anémone vient en fait de la pistache.

    « Tous ces pollens ne peuvent pas se déposer par l'air ambiant mais doivent être mis volontairement, ce qui démontre que le linceul a dû être mis en contact direct avec ces plantes ou des préparations à base de ces plantes, comme l'étaient les onguents funéraires. Les pollens identifiés démontrent que le Saint Suaire a été enduit comme le Corps qu'il a reçu.

    A l'époque, la pistache était utilisée comme baume ou comme onguent. Mais l'hélichrysum servait à produire une huile de très grande qualité utilisée spécifiquement pour oindre les cadavres et les protéger. L'usage de cette huile dans les rites funéraires antiques est documenté en divers pays, de l'Arabie à la Grèce.

    Les pollens dominants du Saint Suaire sont l'image du rituel funéraire selon les usages d'il y a 2000 ans en Asie Mineure. Ils sont les composants des onguents et des huiles les plus précieux de l'époque, qui sont restés extraordinairement imprimés dans la toile... Avoir identifié correctement le pollen d'hélichrysum, pris auparavant par les chercheurs pour de la gundelia, confirme et authentifie à l'importante personnalité du Corps enseveli dans ce linceul. »

  • Communion

    Dieu est comme un grand, un très grand oiseau. Un jour il m’a vu englué dans la boue, il est descendu, m’a pris du bout de son bec, m’a secoué, et m’a emmené. Et je volais ainsi dans l’air pur, au-dessus des miasmes du monde, dans une lumière de joie et de douce chaleur… J’avançais dans le ciel, sans contrainte, sans entrave… J’étais tellement heureux, et tellement fier… et tellement idiot que je croyais faire cela de moi-même. Voler de mes propres ailes. J’avais oublié que j’étais seulement au bout du bec du grand oiseau… Alors, pour me rappeler à la réalité, le grand oiseau m’a lâché, et je suis retombé dans la boue. Comme je tombai de haut, j’étais encore plus englué qu’avant. Mais le grand oiseau est revenu. Il m’a repris du bout de son bec. Il m’a secoué un peu plus fort que la première fois, et il m’a emmené de nouveau. Et de nouveau c’était le bonheur de la pleine lumière, la joie de l’air pur, la fierté de planer en toute liberté et d’être au-dessus… au-dessus… et le grand oiseau m’a lâché de nouveau, et je suis retombé dans la boue. Puis il est revenu. Et tout cela a recommencé, encore, et encore.

    Et puis j’ai pris conscience de ce qui était pourtant évident dès le début : cet oiseau est un oiseau de proie. Alors, un jour que j’étais au bout de son bec, je lui ai demandé de me manger. Et il m’a gobé, d’un seul coup.

    Et, depuis, je vois par ses yeux, je vole par ses ailes. Puisque je suis en lui. Puisque je suis lui par digestion, par assimilation, par incorporation. Et nous sommes des myriades, et nous sommes un en lui, un peu comme lui est un en trois personnes.

  • « Un symptôme d’extrême décadence morale »

    La presse britannique s’indigne de la position du gouvernement dans l’affaire des femmes qui ont perdu leur travail parce qu’elles portaient une croix, à la suite du Sunday Telegraph qui a révélé l’argumentation que va tenir le gouvernement face à la Cour européenne des droits de l’homme, saisie par les deux femmes. En bref, la foi catholique n’exige pas que l’on porte une croix, par conséquent les employeurs ont le droit d’interdire le port d’une croix. (En fait, le gouvernement est bien obligé de défendre les décisions de justice britanniques devant la CEDH. Et il fait savoir en substance qu’il espère perdre devant les juges de Strasbourg et que si ce n’est pas le cas il fera voter une loi en faveur des chrétiens.)

    L’affaire fait réagir le patriarcat de Moscou. « Ces libéraux occidentaux qui sont en train de rendre obligatoires, pour des gens libres, des normes totalitaires, font une grosse erreur », a déclaré le métropolite Hilarion, directeur du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou. Ces gens-là n’ont pas vécu les persécutions contre l’Eglise, a-t-il ajouté, et « ils ne savent pas ce que l’on ressent quad on vous arrache une croix du cou ». « Introduire, ou même seulement évoquer, de telles normes, c’est comme un symptôme de maladie mentale ou d’extrême décadence morale. »

    Le métropolite dit qu’il a passé quelque temps en Grande-Bretagne et qu’il a vu comment « les modèles libéraux et anarchistes se propagent rapidement dans l’espace public ».