C’est un dogme de l’exégèse moderne (et les dogmes de l’exégèse moderne sont beaucoup plus indiscutables que ceux de l’Eglise catholique) que la version la plus courte d’un texte est forcément la plus ancienne et donc la plus authentique. Cela se dit même en latin pour faire plus dogmatique : « Lectio brevior, potior » : la leçon plus brève est meilleure.
Je n’avais jamais fait attention, jusqu'au numéro de Présent de ce jour (article de Bernard Marie ofs, en page 8), que ce dogme oblige à une interprétation pour le moins curieuse du Pater.
En effet, saint Luc donne un texte du Pater plus court que celui de saint Matthieu.
On doit donc considérer que le Pater de saint Luc est le premier, le plus authentique, et que celui de saint Matthieu est une amplification de celui de saint Luc.
Ceci a trois conséquences.
1 - Sur le plan de l’exégèse, compte tenu des autres dogmes modernes, il en résulte que le Pater de saint Luc est celui que le Christ a enseigné aux apôtres en hébreu, et que le Pater de saint Matthieu est celui qui a été amplifié, en araméen, pour être inclus dans la liturgie. (Bien que nous n'ayons bien entendu aucun texte du Pater en araméen - a fortiori en hébreu - datant d'avant les Evangiles...)
Ainsi, alors que rien n’indique que saint Luc connût l’hébreu, mais que tout montre qu’il était un hellénophone distingué, c’est lui qui aurait eu le Pater originel en hébreu…
2 - Sur le plan liturgique, précisément, l’Eglise nous ferait dire à chaque messe, à l’invitation solennelle du prêtre, une prière du Seigneur qui ne serait pas la prière du Seigneur mais une pieuse (?) amplification de la prière authentique. (Quid du « … qui ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper » ?)
3 – Cela met par terre, annihile, toutes les explications du Pater par les pères de l’Eglise et les auteurs spirituels : toutes celles qui expliquent pourquoi il y a sept demandes : trois (nombre divin) qui concernent Dieu, et quatre (nombre de la création) qui concernent l’homme. Et qui montrent l’enchaînement parfait entre ces sept demandes (dans les deux sens), avec la demande exactement centrale du pain epioussion, supersubstantiel.
Mais on sait que les exégètes modernes savent mieux que le Verbe divin lui-même. Pas plus tard qu’hier j’en avais un autre exemple, énorme et énormément scandaleux, dans la Bible Osty. En saint Matthieu 9, 13, le Christ dit : « Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice. » En note, le chanoine donne la référence de la citation : Osée 6,6, mais il souligne que dans sa propre traduction d’Osée il a écrit : « C’est la fidélité que je veux, et non les sacrifices. » Autrement dit, le Christ traduit de façon inexacte, c’est moi le chanoine Osty qui donne la bonne traduction. (Il se trouve en outre que la Septante et la Vulgate sont ici parfaitement d’accord sur le texte : très littéralement : « C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice. » Comme dans l’Evangile...)
Commentaires
On peut ajouter que, dans le texte hébreu d'Osée 6.6, c'est le mot "hesed" qu'on trouve: ce qui est généralement traduit par "grâce" ou "bonté", donc bien plus proche de "miséricorde" que de "fidélité". Le chanoine Osty ne sait pas ce qu'il raconte...
Auriez-vous eu connaissance d'un parallèle entre la ménorah et le Notre Père ?
3 demandes à gauche
1 centrale reliant terre et ciel (le Pain de Ce Jour = du Ciel)
3 prières à droite
Les branches de gauche et de droite étant en reflet deux à deux.
Un vieux monsieur hébraïsant m'avait dit l'avoir appris d'un dominicain, moine reclus, mais en avoir perdu les détails.
Je n'ai jamais eu de réponses des trois personnes à qui j'ai posé la question. Avez-vous entendu cela ?
Avec mes bonnes salutations
Glycéra
qui découvre le message, et espère que vous verrez mon mot de ce soir 2 ans après...
Oui, j'ai déjà vu cela... sous la signature de Glycéra, sur le Forum catholique. Mais toujours nulle part ailleurs, désolé...
Et voilà pourquoi aussi les autels, le dimanche, comportaient sept candélabres, rappel de la perpétuité du sacrifice entre l'ancienne et la nouvelle loi, de leur identité sous les différences formelles: le sacrifice d'Abel et de Melchissédec, celui de Jésus-Christ.
Statue Jalhay témoignage
A quoi attribuer l'illumination le soir venu de la désormais célèbre statue de la Vierge à Sart-Jalhay ? Pour expliquer rationnellement ce mystère, on aura tout entendu : radioactivité, ondes, panneaux photovoltaïques... Bref, il ne manque plus que l'influence de la lune, le passage des grues et le sifflement du TGV pour satisfaire les esprits les plus opposés au surnaturel. Figurez-vous que je suis allé deux fois « voir sur place ». La première : en pleine journée. J'ai pu regarder tant et plus et prendre en mains cette statue de plâtre qui fait couler tellement d'encre. Une trentaine de centimètre, brunâtre, un peu abîmée par le temps. Rien de très spécial. La deuxième : le 16 mars, le soir. Environ 1500 personnes. Deux heures de file d'attente. Avec une trentaine d'autres visiteurs, me voici enfin à nouveau face à cette représentation de la Vierge (telle que je l'avais vue). Puis voici que quelqu'un éteint. Tout est plongé dans l'obscurité totale... sauf que deux secondes plus tard, la statue est, de la tête aux pieds, remplie d'une lumière blanche, extraordinaire. Comme tant d'autres, je vous avoue que je suis bouleversé. Une personne la retourne pour nous faire constater que le dos n'est pas éclairé, et la remet ensuite face à nous, toute illuminée. Quelqu'un rallume. Tout redevient normal. A deux reprises, nous avons assisté à ce test. Qu'en conclure ? Une chose est sûre : à voir nos visages et nos gestes de piété après avoir vu, une telle expérience n'est pas prête d'être oubliée. Alors quoi ? Surnaturel ? L'avenir nous dira peut-être si ce phénomène qui a débuté le 17 janvier (date anniversaire de l'apparition de la Vierge à Pontmain -France), est d'ordre divin ou non. Autre question : pourquoi les caméras et les appareils photos ne parviennent-ils pas à capter l'image de cette statue lorsqu'elle est illuminée ? Serait-ce parce que cette lumière n'est pas de ce monde ? En attendant, souvenons-nous de ces mots du philosophe Jean Guitton : « Le surprenant, c'est la négation préalable des esprits qui se disent scientifiques . »
Jean-Pierre Snyers (Adresse blog : jpsnyers.blogspot.com)
(Auteur de 22 livres religieux)