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Religion - Page 30

  • Contre la profanation de la miséricorde

    D’un missionnaire aux extrêmes périphéries depuis près de 40 ans :

    Ces divorcés remariés – qui, en fin de compte, ont quelque peu négligé le sens chrétien de la souffrance, du sacrifice, de la patience, de la pénitence, et qui ont oublié que Jésus a été crucifié et que la croix, lorsqu’elle se présente, est pour tout chrétien un moyen de se rapprocher du Rédempteur – se montrent quelque peu présomptueux quand ils font appel à la miséricorde de Dieu, alors qu’ils n’ont guère tenu compte de lui précédemment.

  • Le Népal a peur des conversions

    Le gouvernement du Népal a annoncé que les citoyens appartenant à des minorités religieuses devront désormais « reconsidérer leur religion » quand ils demanderont une carte d’identité.

    Ce n’est en rien une discrimination, affirme le bureau du Premier ministre. Parce que « tout le monde pourra obtenir des papiers ». Simplement, cela prend du temps d’enregistrer toutes les données ; il faut plusieurs jours. Et pendant ce temps-là on demande aux chrétiens et aux membres d’autres religions de « reconsidérer leurs croyances et de rejoindre l’hindouisme »…

    Il se trouve qu’il y a de plus en plus de conversions au christianisme dans ce pays.

  • L’Exode et les charlatans

    Puisque selon la liturgie latine traditionnelle la lecture de la semaine est l’Exode, je lis l’Exode. Et puisque jusqu’ici j’avais quelque peu boudé les bibles en français, je me suis mis à la Bible de Jérusalem. Et je découvre à quel point les notes relèvent de l’exégèse historico-critique. C’est tellement puéril que c’en est parfois franchement hilarant.

    En ce qui concerne la manne et les cailles que Dieu fait tomber du ciel autour du campement dans le désert, la Bible de Jérusalem affirme que c’est un « passage composite et d’analyse difficile ». Le récit est pourtant clair comme de l’eau de roche… Mais non. Car j’apprends que la manne, c’est la sécrétion d’insectes vivant sur certains tamaris, seulement dans la région centrale du Sinaï, et qui se récolte en mai-juin, alors que les cailles, épuisées de leur migration en Europe, ne tombent qu’en septembre et seulement sur la côte. Sic.

    Ce délire rationaliste à prétention scientifique devenant l’incontestable vérité, il reste à trouver une explication rationnelle du texte biblique. Eh bien la voici : ce passage est une nouvelle preuve de ce qu’on savait déjà des chapitres précédents : il y a eu deux groupes d’Hébreux qui sont sortis d’Egypte séparément et à des dates différentes. L'un a été expulsé, l'autre est parti de lui-même. L’un est passé par le centre du désert du Sinaï et a mangé la « manne » en mai-juin, l’autre est passé par la côte et a mangé des cailles en septembre… Il y avait donc originellement deux récits, qui ont été amalgamés en un seul.

    Cette dernière explication est un véritable leitmotiv. Le grand jeu consiste à déterminer les deux, trois ou quatre récits incompatibles (les fameux yahviste, elohiste, sacerdotal, deutéronomiste, indéterminé…) qui ont été fondus en un seul ou juxtaposés…

    On la retrouve par exemple dans la théophanie du Sinaï. Certaines expressions montrent qu’il s’agit d’une éruption volcanique (sic – j’avoue que je n’y avais pas pensé…). D’autres évoquent un terrible orage. Il y a donc (sic) deux traditions. Mais ce qui prime est l’éruption volcanique. Problème : la montagne que l’on appelle du Sinaï n’est pas un volcan. Il y a donc eu erreur de localisation. Le vrai Sinaï biblique était dans le sud de la péninsule arabique, où il y avait alors des volcans en activité…

    Ce qui est hilarant est de penser que les très doctes exégètes qui écrivent ces stupidités y croient. Ce qui l’est moins est que ce sont de graves impiétés, à la limite du blasphème, et ce qui ne l’est plus du tout est que des braves gens lisent cela et croient que c’est ainsi qu’on doit interpréter la Bible…

    (On remarque aussi que ces exégètes nous laissent en plan à la première difficulté pratique. Par exemple, alors que tout doit avoir une explication rationnelle, ils oublient de nous expliquer comment Moïse peut rester 40 jours au sommet d’un volcan en éruption…)

  • La Madunnuccia

    Le 18 mars 1536, la Vierge Marie apparut à un vieux paysan, Tonio Botta, près de Savone et lui dit : « N'aie pas peur ! Je suis la Vierge Marie. Dis au peuple de faire pénitence en l'honneur du Christ et de sa Mère. »

    En 1645, un marin, Orto, rapporta à Ajaccio une statuette de la Vierge. Lors d'une rixe, un ordre jaillit de la statuette et les combattants, effrayés, s'arrêtent sur le champ.

    Une grande statue de Notre Dame de la Miséricorde fut alors placée à l'église des Jésuites, aujourd'hui église Saint-Erasme où est célébrée chaque dimanche la messe dans la forme extraordinaire du rite romain.

    En 1656, une peste ravagea la cité de Gênes et menaçait de toucher Ajaccio. Les habitants d'Ajaccio mirent toute leur confiance en Notre Dame de la Miséricorde, qui préserva leur ville de ce mal.

    Le 18 mars 1661, les Magnifiques Anciens (conseil municipal) prononcèrent à genoux, à la cathédrale, le vœu définitif et solennel par lequel ils acceptaient la Très Sainte Vierge pour Protectrice, Patronne et Avocate d'Ajaccio, la remerciant pour tous ses bienfaits, et promettant que chaque année, le doyen d'âge des Magnifiques Anciens mobiliserait ses collègues pour célébrer le jour du 18 mars à la perfection.

    Depuis, les solennités débutent le soir du 17 mars par les prières traditionnelles devant la statue de Notre Dame de la Miséricorde située sur la place des Palmiers.

    Le 18 mars, le conseil municipal se rend en cortège à la cathédrale afin d'assister à la grand-messe. L'après midi, la procession fait le tour de la ville et la statue de Notre Dame de la Miséricorde est suivie par toute la population.

    Le 18 mars, c’était hier. On verra sur le Forum catholique, à la suite du texte que je viens de reprendre, une série de photos qui témoignent qu’Ajaccio est toujours fidèle à son vœu. Des photos qu’on ne peut voir qu’avec émotion, voire stupéfaction quand on ne connaissait pas (ce qui est mon cas) cette tradition de la Madunnuccia.

  • « Ne jugez pas »

    « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. »

    Ce précepte du Seigneur ne peut pas être pris de façon absolue et universelle : ce n’est pas une condamnation de tout système judiciaire… A fortiori ce n’est pas une condamnation de tout jugement porté sur des comportements, des idées, des projets, des réalisations.

    Il doit être lié à une brève parabole qui le suit de près, deux versets après dans l’évangile de saint Luc, quatre versets après dans l’évangile de saint Matthieu : la paille et la poutre. Et aussi à la parabole du pharisien et du publicain.

    Bref il s’agit des relations humaines. Le jugement qui est condamnable est le jugement qui est en même temps une médisance. C’est le jugement qui pointe le prochain du doigt en le désignant comme pécheur. Alors que je suis moi aussi pécheur, et le premier des pécheurs : au lieu de pointer du doigt la paille que je crois voir dans son œil, je ferais bien d’essayer d’enlever la poutre qui est réellement dans le mien.

    Dans ces cas-là je ne dis pas « Qui suis-je pour juger ? », car je le sais très bien : je ne juge pas mon frère parce que je dois me juger moi-même.

    Si l’on me demande ce que pense l’Eglise de tel ou tel comportement, de telle ou telle situation, et que l’Eglise a une doctrine précise sur ce comportement ou cette situation, je n’ai pas le droit de répondre « Qui suis-je pour juger ? ». Si l’Eglise condamne, je dois dire que l’Eglise condamne, et pourquoi. Ce n’est pas moi qui juge, c’est le Seigneur à travers l’Eglise. Refuser de dire ce que dit l’Eglise, c’est barrer la route à la vérité, donc aussi à la miséricorde, qui ne peut exister sans la vérité.

  • Quand la calomnie théologique vole bas…

    Víctor Manuel Fernández est le recteur de l’université catholique de Buenos Aires. L’un des premiers gestes de François a été de le faire « archevêque », faisant de la transmission de la plénitude du sacerdoce du Christ un colifichet pour courtisan (faites ce que je dis, pas ce que je fais). Un courtisan important : il paraît que l’homme est l’un des tout principaux nègres du pape…

    Donc Mgr Fernandez a produit un livre d’entretiens avec le « vaticaniste » Paolo Rodari sur le « projet de François ». On y revient notamment sur les points non négociables, et le recteur plume du pape ose dire ceci :

    « Certains étaient arrivés au point de dire que de ces principes non négociables dépendait et jaillissait tout l'enseignement de l'Eglise. Mais, c'est une hérésie ! Affirmer que Jésus-Christ, sa résurrection, l'amour fraternel, et tout ce que nous enseigne l'Evangile dépendent de certains principes éthiques est une distorsion qui fausse le visage du christianisme. »

    Et il insiste : « On ne peut pas dire que certains principes moraux sont la lumière à partir de laquelle découlent toutes les autres vérités de la foi du christianisme. Le cœur de notre foi, qui éclaire tout, ce n'est pas cela, mais le kérygme. »

    C’est de la diffamation, de la calomnie. Ou alors, qu’il nous donne des noms. Je suis d’autant plus à l’aise pour en parler que j’ai moi-même critiqué les obsédés des points non négociables. Ce qui veut dire que je les connais. Mais jamais, nulle part, je n’ai vu l'un d'eux affirmer, ou seulement insinuer, que c’est des points non négociables, des principes moraux, que découlent les vérités de la foi.

    Ce n’est pas une hérésie, c’est une ânerie. Une stupidité totale. Une absurdité. Ce n’est pas contraire à la foi, c’est contraire au bon sens le plus basique.

    Non, je n’ai jamais vu qui que ce soit dire cela. Sauf ce Mgr Fernandez, pour discréditer de façon mensongère et malhonnête les gens qu’il n’aime pas et que son cher pape n’aime pas.

    Ce n’est pas ainsi qu’on débat.

  • Sommes-nous « des fils et des filles » de Dieu ?

    Excellent article de Peter Kwasniewski, sur New Liturgical Movement, pour ceux qui lisent l’anglais.

    L’auteur évoque les traductions « inclusives » de l’Ecriture, qui pour respecter « l’égalité de genre » disent, jusque dans les oraisons du nouveau Roman Missal, que nous sommes « des fils et des filles de Dieu ».

    Or il explique remarquablement bien que nous ne le sommes pas. Car nous sommes tous, hommes et femmes,  des fils de Dieu dans le Fils. Et nous sommes tous, hommes et femmes, des épouses du Fils dans l’Eglise. (Sur ce dernier point il manque juste une allusion au Cantique des cantiques.)

  • Les reliques de la statue

    La statue de saint Martin (plus de 4 mètres, 2,4 tonnes), qui risquait de tomber, a été descendue du dôme de la basilique de Tours. Selon les gazettes, on a trouvé, dans le bras droit de la statue, celui qui bénissait les Tourangeaux, un reliquaire contenant des reliques de saint Martin, et un autre contenant des reliques de trois autres anciens évêques de Tours. « La présence de ces reliques n'était connue que par tradition orale, selon une religieuse de la communauté carmélitaine de la basilique. »

    C’est parfaitement loufoque d’imaginer que l’on ne savait que par « tradition orale » que des reliques de saint Martin se trouvaient dans une statue de la fin du XIXe siècle…

    De fait, il suffit d’aller sur le site du diocèse pour lire cet extrait de la Semaine religieuse de Tours du 15 février 1890 :

    « La statue qui couronne le dôme de l'église Saint-Martin n'est pas seulement une œuvre d'art : c'est encore un objet de piété béni selon les prescriptions du rituel. En outre, avant de clore l'ouverture qui permet de s'introduire dans l'intérieur de cette statue, MM. Quincarlet et Biet ont déposé, dans le bras bénissant, quatre reliquaires contenant des reliques de saint Martin, de saint Brice, de saint Perpet et de saint Grégoire de Tours. Pour toutes ces raisons, sur la demande de M. le curé de Saint-Julien, Monseigneur l'archevêque de Tours a bien voulu accorder une indulgence de 40 jours à tous ceux qui, en regardant cette statue, réciteront, de bouche et de cour, la petite invocation suivante : Saint Martin, priez pour nous. »

  • A propos du feuilleton Scalfari-Lombardi

    Comme on pouvait s’en douter, le père Lombardi a répondu à Eugenio Scalfari pour corriger, démentir et rectifier.

    Il n’a évidemment aucun mal à montrer que François n’a pas « aboli le péché », même s’il laisse de côté le fait que par certains propos François peut laisser l’entendre, d’où la « méprise » de Scalfari.

    Le père Lombardi pointe très bien d’autre part l'erreur d’interprétation de Scalfari sur le « tout en tous ».

    Mais on constate qu'il ne répond rien à ce qui est le passage le plus long du texte de Scalfari, où celui-ci reprend et souligne ce qu’il y avait déjà dans son premier article et qui avait tellement fait de bruit, à juste titre : les deux idées connexes que chacun a sa conception du bien et du mal et sa conception de Dieu : nous chrétiens nous le concevons comme le Christ nous l’a révélé, mais chacun le lit à sa manière.

    Or c’est tout de même stupéfiant qu’on laisse dire que le pape aurait proféré de telles choses.

    Sauf, évidemment, si c’est vrai. Ce qui serait encore plus stupéfiant.

  • L’affront d’Aurélie Filipetti à la France et aux chrétiens

    Le ministère de la Culture a nommé l'hispano-argentin Rodrigo Garcia à la tête du Centre dramatique national – Théâtre des 13 vents de Montpellier.

    Pour rappel, Rodrigo Garcia est l’auteur de Golgota Picnic, qui était ainsi présenté par le Théâtre du Rond-Point, et qui fut l’objet de plusieurs manifestations :

    "Partout sur le sol, des hamburgers. Jésus est passé par là, il a multiplié les pains. Le Christ, qu’on appelle ici « el puto diablo », finira par voir sa plaie ultime de crucifié remplie de billets de banque. Plasticien, orchestrateur d’images chocs et de tableaux vivants aux provocations assumées, Rodrigo García interroge le monde et ses modèles, bouscule le cours de l’Histoire et de ses mythes. Toutes mesures dépassées, il fait du Messie et de ses acolytes une proie idéale. Machine de guerre lancée contre un monde d’hyperconsommation bovine, Golgota picnic met en scène une crucifixion tragique et trash. L’artiste démontre avec toutes ses armes que l’iconographie chrétienne est pour lui l’image même de la « terreur et de la barbarie ».

    "Dans cette épopée drôle, décalée, débordante, Jésus devient la cible, lui qui « multiplia la nourriture pour le peuple au lieu de travailler avec lui ». Le chef d’orchestre italien Marino Formenti vient interpréter la partition intégrale pour piano des Sept Dernières Paroles du Christ sur la croix de Joseph Haydn. Apaisement possible dans une fresque grandiose, scandaleuse et agitée. Après Versus, ou Et balancez mes cendres sur Mickey au Rond-Point, Rodrigo García et sa bande de fous furieux espagnols déchiffrent les évangiles à la machette. Ils font tomber des murs d’angoisses et de culpabilités héritées. Performeurs, danseurs, vociférateurs, anges chutés du ciel ou provocateurs enragés, ils s’attaquent aux peurs de deux mille ans de christianisme."