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Religion - Page 26

  • Quand même…

    Reporters sans frontières a décidé de faire signer à tous les responsables religieux une proclamation intitulée « La liberté d’expression n’a pas de religion ». Le président de la Fédération protestante de France a signé des deux mains, et le cher docteur Boubakeur a signé en tant que recteur de la Mosquée de Paris (n’engageant donc pas le CFCM).

    La Conférence des évêques de France a refusé de signer. Refus exprimé d’abord par son porte parole, puis par son président, Mgr Pontier.

    Tout en saluant cette petite résistance à la dictature de la pensée unique, on soulignera que ni le porte-parole ni le président de la CEF ne dit l’horreur de ce que l’on veut leur faire signer. Et l’on frémit de penser que des chrétiens ou des musulmans puissent signer un texte qui proclame que le blasphème est un droit. On savait déjà que Dalil Boubakeur peut tout signer pour avoir la paix parce qu’il ne croit en rien, mais on constate qu’il en est de même des protestants, et de façon plus discrète du grand rabbin de France qui « aurait donné son accord de principe ».

  • Une perle du chanoine Osty

    La lecture biblique du jour, quoique occultée par la fête de sainte Agathe, c’est le début du chapitre 4 de la Genèse.

    Or Adam connut Eve, sa femme, qui conçut et enfanta Caïn (…) ; elle enfanta de nouveau, son frère Abel (…).

    Note du chanoine Osty : « Le texte actuel (sic) rattache ainsi à Eve Caïn et Abel, comme s’ils étaient ses fils »

    Sic : quel est le chrétien demeuré qui peut encore croire que Caïn et Abel soient les fils d’Eve ?

    Et ce n’est pas tout. Le chanoine Osty ajoute :

    « … et ses deux seuls fils. »

    Or la Genèse dit ensuite :

    Adam connut encore sa femme, et elle enfanta un fils, et elle l’appela du nom de Seth. (...) Et les jours d'Adam, après qu'il eut engendré Seth, furent de 800 ans, et il engendra des fils et des filles.

    Même la Bible de Jérusalem ne va pas aussi loin dans le négationnisme primaire.

    Plus amusante est la note sur le mot « connut » : « Euphémisme qui exprime les relations de la vie conjugale ». Bref, on explique un euphémisme par un autre euphémisme…

    Le grand leitmotiv de la Bible Osty, c’est : « le texte est corrompu ». On finirait par se demander à quoi ça sert que l’Eglise conserve un texte si souvent corrompu. Mais ce n’est pas le texte de l’Eglise, c’est le texte soi-disant original, c’est-à-dire le texte des rabbins du IXe siècle. Chaque fois je dis intérieurement au chanoine Osty : mais va donc voir la Vulgate et la Septante, le texte n’y est pas corrompu…

    Variante du « texte corrompu » : le « texte actuel ». Comme le chanoine ne comprend pas que la Genèse, dans un génial raccourci (qui est une synthèse de la suite du péché originel), nous raconte en même temps la naissance de Caïn et Abel premiers enfants du premier couple, et la vie de Caïn et Abel dans un monde où il y a d’autres hommes et même une civilisation, il en déduit que, donc, Caïn et Abel n’étaient pas les enfants d’Adam et Eve…

    Par ce raisonnement primaire, permanent, on détruit méthodiquement toute la Bible.

    Et il y a même des tradis qui croient que la Bible Osty est une Bible catholique…

  • Les croix d’Arabie saoudite

    Intéressant article sur les croix gravées d’un « taille ostentatoire », datant du Ve siècle, avec de nombreuses inscriptions, en Arabie saoudite.

  • Sur le chemin de l’apostasie

    Extrait (ou plutôt cœur) de l’homélie de François, lors des vêpres œcuméniques du 25 janvier :

    Beaucoup de controverses entre chrétiens, héritées du passé, peuvent se dépasser en mettant de côté toute attitude polémique ou apologétique, et en cherchant ensemble à accueillir en profondeur ce qui nous unit, c’est-à-dire l’appel à participer au mystère d’amour du Père révélé à nous par le Fils dans l’Esprit Saint. L’unité des chrétiens – nous en sommes convaincus – ne sera pas le fruit de discussions théoriques raffinées dans lesquelles chacun tentera de convaincre l’autre du bien-fondé de ses propres opinions. Le Fils de l’Homme viendra et il nous trouvera encore en discussions. Nous devons reconnaître que pour parvenir à la profondeur du mystère de Dieu, nous avons besoin les uns des autres, de nous rencontrer et de nous confronter sous la conduite de l’Esprit Saint, qui harmonise les diversités et dépasse les conflits, réconcilie les diversités.

    Donc, il faut abandonner l’apologétique, c’est-à-dire la défense argumentée de la foi catholique. Dans les discussions œcuméniques ! Car finalement il ne s’agit pas de la foi. Nous croyons tous au « même évangile », comme il dit dans la même homélie… Ce qui reste alors du dialogue œcuménique, ce sont des « discussions théoriques raffinées », où l’on ne défend pas la foi, mais ses « opinions ».

    Par exemple : moi je crois que le Christ est réellement présent, corps, âme, esprit, divinité, dans l’hostie, et toi tu n’y crois pas. Ce ne sont que des opinions. Nous n’allons pas discuter là-dessus. L’important est de se laisser conduire par le Saint-Esprit qui « harmonise les diversités et dépasse les conflits », mettant d’accord ceux qui croient en la présence réelle et ceux qui n’y croient pas. Dans une même « Eglise » qui transcende les diverses « opinions » ?

    Désolé, mais tant que je vivrai je ne pourrai pas dire que le Christ, le Fils de Dieu qui s'est fait chair, corps et sang pour se donner à moi afin que je devienne un avec lui, est une opinion.

  • Au pays de l’islam le plus modéré

    Dimanche après-midi, à la gare de Fès, au Maroc, la police a interpellé un suspect. Suspect d’être converti au christianisme. Ses bagages ont été fouillés. On y a trouvé une Bible et d’autres livres chrétiens. Le dangereux terroriste a été emmené, non pas au commissariat, mais à la préfecture de police.

    Ce jeune homme, dont on ne nous dit pas le nom, a été interrogé pendant 11 heures. Onze heures. La police voulait savoir pourquoi il venait souvent à Fès, et qui il venait rencontrer.

    Il a été relâché, parce que le fait d’avoir une Bible dans sa valise n’est pas du prosélytisme. Mais cet homme sait désormais qu'il était repéré, qu’il est surveillé, et qu’on ne le ratera pas à la première occasion.

  • Deux figures

    Dans le dernier numéro de L’Homme nouveau il y a deux portraits de témoins de la foi, français, peu connus, et qui sont pour le moins dignes d’attention.

    L’un est celui que l’on a appelé « le saint homme de Tours », Léon Papin-Dupont. Celui-là je le connaissais déjà un peu, par sainte Thérèse. Car il fut en quelque sorte le précurseur de la « petite voie » et de la dévotion à la sainte Face, via le carmel de Tours. En 1885, Louis Martin et ses filles s’étaient inscrits à l’archiconfrérie de la Sainte Face qu’il avait créée. J’apprends que la seule année 1854, « M. Dupont » avait envoyé 25.000 images de la Sainte Face, et 60.000 fioles de l’huile qu’il faisait brûler devant la Sainte Face dans son oratoire, et qui était devenue miraculeuse.

    Sur ce qu’était cette Sainte Face, on pourra se reporter à ce que j’en ai dit sur le Forum catholique en octobre dernier.

    Le deuxième personnage est l’abbé Michel Guérin, qui était le curé de Pontmain au moment des apparitions. En 2013 a été ouverte une enquête diocésaine en vue de sa béatification. J’avoue que je n’avais pas cherché à connaître ce prêtre, me disant seulement que ce devait être sûrement un bon prêtre et qu’on cherchait ainsi à continuer à faire de la publicité pour les apparitions, de façon d’ailleurs légitime, mais sans plus.

    Quelle erreur ! Cet abbé Guérin mérite vraiment qu’on s’intéresse à lui. Dès qu’il fut ordonné, il voulut être curé de Pontmain, parce que c’était le trou le plus perdu du diocèse, ce n’était même plus une paroisse. Le presbytère était en ruine, l’église abandonnée. De ce hameau déshérité il fit une paroisse fervente, tout particulièrement par la dévotion mariale. Et il mourut d’un accident un an après l’apparition : il était le prêtre désigné pour préparer le terrain, et il est parti une fois sa mission accomplie… Il avait affirmé que les 38 garçons qui étaient allés à la guerre reviendraient sains et saufs, parce qu’il l’avait demandé à la Sainte Vierge. Or on n’avait aucune nouvelle des garçons, et l’ennemi était à Laval. Mais les 38 garçons revinrent sains et saufs, et les Allemands se retirèrent, comme l’avait dit la Sainte Vierge aux enfants.

  • La religion de la République

    Claude Bartolone :

    « Regardez le temps qu'il a fallu pour faire accepter à la religion catholique le fait qu'il y a une religion suprême pour chacun d'entre nous : c'est la religion de la République. »

    C’est la première fois, semble-t-il, qu’un très haut responsable politique, en l’occurrence le président de l’Assemblée nationale, profère ce dogme jaurésien maçonnique.

    Certes, Vincent Peillon l’a plusieurs fois assené et argumenté, mais (sauf erreur) pas pendant le temps (bref) qu’il a été ministre.

  • Saint Jude et les tuniques

    L’épître de saint Jude est assez peu lue et commentée. Elle a un côté étrange, avec ses deux citations de textes apocryphes comme arguments d’autorité, et ses tournures de phrase recherchées. Et l’on ne fait guère attention au verset 23, lui aussi assez bizarre :

    « Sauvez-en d’autres en les arrachant au feu, ayez pour d’autres pitié avec crainte, haïssant jusqu’à la tunique souillée par la chair. »

    La dernière expression est également traduite : « haïssant même le vêtement souillé par la chair », ou, souvent, « par leur chair » (Bible de Jérusalem, Pirot-Clamer, TOB, Bible de la liturgie…), en ajoutant un adjectif possessif qui ne se trouve pas dans  texte et qui n’a aucune raison d’être.

    Même les traductions dites de la Vulgate (Glaire, Fillion) traduisent ainsi. Lemaistre de Sacy quant à lui fait une glose : « haïssez comme un vêtement souillé tout ce qui tient de la corruption de la chair » pour montrer qu’il a compris mais qu’il n’ose pas dire carrément ce que dit la Vulgate. La Vulgate, qui traduit correctement le texte grec, à la différence de toutes les traductions françaises :

    « Illos vero salvate, de igne rapientes. Aliis autem miseremini in timoré, odientes et eam, quæ carnalis est, maculatam tunicam. »

    Littéralement : « haïssant aussi cette tunique tachée qui est de chair ».

    C’est littéralement ce que dit le grec : « μισοῦντες καὶ τὸν ἀπὸ τῆς σαρκὸς ἐσπιλωμένον χιτῶνα. »

    Pour traduire « souillée par la chair », on fait de « apo » une préposition introduisant un complément d’agent. Mais « apo » est une préposition qui indique une origine, que ce soit de temps, de lieu, de matière… La préposition qui introduit un complément d’agent est « hypo », comme l’épître en donne d’ailleurs un exemple quelques lignes avant. « Apo » indique donc l’origine de la tunique, la… matière de la tunique. C’est une tunique de chair. C’est la tunique de chair qui est tachée. Nous devons haïr la tunique de chair qui est tachée. Notre tunique de chair souillée par le péché.

    Cela renvoie à la Genèse, lorsque Dieu, chassant Adam et Eve du paradis de l’origine, les revêt de « tuniques de peau ». La chute originelle, le péché de l’origine, fait tomber le corps humain dans la lourdeur, l’épaisseur, la chair sujette à la maladie, à la souffrance, à la mort.

    Et ainsi, cette mention de la « tunique souillée de chair », la tunique maculée de notre chair, à la fin de l’avant-dernier livre de la Bible, fait une grande inclusion avec la Genèse, avec l’expulsion de l’homme du paradis de l’origine, juste avant le dernier livre, celui de la Révélation de la Jérusalem céleste, du rétablissement du paradis de l’origine, devenu un super-paradis par l’Incarnation et la Rédemption.

  • Un gag de la Bible de Jérusalem

    La lecture biblique de cette semaine (selon le bréviaire traditionnel) est la première épître aux Corinthiens. Et voici que je découvre un véritable gag dans la Bible de Jérusalem. Dans l’édition 2000. Ils ne l’avaient pas encore inventé dans les éditions précédentes.

    Voici la chose (I Corinthiens 4, 6) :

    « En tout cela, frères, je me suis pris comme exemple avec Apollos à cause de vous, pour que vous appreniez, en nos personnes, à ne pas (le « ne pas » est écrit au-dessus du texte) vous enfler d’orgueil en prenant le parti de l’un contre l’autre. »

    Et il y a une note qui dit : « Texte difficile. La phrase entre parenthèses a été ajoutée par un copiste scrupuleux qui signale que la négation a été ajoutée à son exemplaire. »

    Donc, à l’époque où œuvrait ce copiste, il n’y avait qu’un seul exemplaire de cette épître. Puisque tous les copistes ont ensuite recopié ce texte. Et ils ont tous stupidement recopié la parenthèse qui n’avait plus de raison d’être. Mais personne ne s’est rendu compte que c’était une parenthèse avant l’arrivée d’un génial collaborateur de la Bible de Jérusalem… Alors même que pour ses premières éditions les glorieux traducteurs de la Bible de Jérusalem eux-mêmes n’y avaient vu que du feu.

    Mais à qui veut-on faire croire ce grotesque bobard sorti du chapeau d’un « spécialiste » en veine d’originalité à tout prix ?

    Certes, le texte n’est pas facile, mais c’est assez fréquent chez saint Paul. Ce n’est pas une raison pour l’inventer. Le texte dit littéralement : « afin que vous appreniez en nous le ne pas au-dessus de ce qui est écrit ». En grec, la proposition substantivée, qui commence donc par un article défini, ne donne pas la même impression étrange qu’en français. Mais dans ce cas l’article définit un verbe, et le verbe manque. Il est sous-entendu, mais on le trouve dans d’assez nombreux manuscrits : c’est un verbe qui veut dire penser, ou avoir telle ou telle opinion de soi, tel ou tel sentiment… d’orgueil, par exemple, ce qui est le cas ici. Pour beaucoup de traducteurs, saint Paul cite une sorte de proverbe qu’il introduit par l’article. Les anciennes versions de la Bible de Jérusalem le disaient explicitement (sans avoir recours au verbe) : « pour que vous appreniez, en nos personnes, la maxime : “Rien au-delà ce qui est écrit” ».

    Avec le verbe, ces serait : « ne pas penser au-dessus de ce qui est écrit, ne pas élever vos pensées au-delà de ce qui est écrit », ce qui correspond aux mots suivants qui condamnent l’orgueil.

    Reste à savoir de quels écrits parle saint Paul. Dans tous les autres cas où il parle de « ce qui est écrit », il s’agit de l’Ancien Testament. Mais il semble qu’ici il évoque ce qu’il a déjà écrit dans cette lettre à propos d’Apollos et de lui-même. C’est ce que dit explicitement Lemaistre de Sacy : « à n’avoir pas de vous d’autres sentiments que ceux que je viens de marquer ». La Bible Pirot-Clamer a peut-être raison de s’en tenir strictement au texte : « afin que vous appreniez, en nos personnes, le : “Pas au-delà de ce qui est écrit” ».

    Quoi qu’il en soit, le coup du copiste qui trouvé la négation au-dessus du texte et qui le précise dans le texte, sans que personne le remarque, à commencer par les traducteurs latins qui parlaient grec, en passant par tous les pères et exégètes au long des siècles, c’est une blague grotesque qui écorne quelque peu (une fois de plus) le « sérieux » de la Bible de Jérusalem.

    Il est vrai que la traduction et les notes de cette épître sont particulièrement gratinées. Un sommet est assurément la formulation de cette note : « Paul autorise ici le divorce au plein sens du terme, avec le droit de se remarier. » Sic. (C’est pour le passage où saint Paul évoque le cas où dans un couple un des conjoints devient chrétien, et l’autre ne le supporte pas : la seule solution est que le chrétien laisse partir l’autre.)

    Quoique ce verset soit pas mal non plus : « N'avons-nous pas le droit d'emmener avec nous une épouse croyante comme les autres apôtres (...) ? » Alors que le sens obvie et que lui a donné toute la tradition est qu'il s'agit d'une servante (la bonne du curé), le mot grec se traduisant uniquement par "femme" (la femelle de l'homme, avant d'être son épouse), et accompagné du mot qui ne peut se traduire que par "soeur", à savoir une femme choisie dans la communauté chrétienne, et le mot prend ici un sens de "vivre comme frère et soeur", et surtout annonce l'emploi futur du mot pour dire "religieuse".

    Et ces aberrations anticatholiques sont garanties par l'imprimatur du "cardinal Pierre Eyt, président de la Commission doctrinale des évêques de France", donné, par ironie sans doute, "en la fête de saint Jérôme"...

  • En Irlande, hélas…

    Dimanche dernier, en l’église Saint-Nicolas de Dublin, le curé de la paroisse, le P. Martin Dolan, a centré son homélie sur les droits des homosexuels, et sur la nécessité de voter oui au référendum qui sera organisé en mai prochain sur le « mariage » entre personnes de même sexe, ajoutant : « Je suis gay moi-même ».

    Et alors, selon les gazettes, toute la communauté s’est levée pour applaudir le prêtre.