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Religion - Page 29

  • Quand "L’Express" se prend pour "La Calotte"

    En faisant la promotion d’un livre caricatural contre l’école catholique, par une recension digne des plus belles heures de l’anticléricalisme d’antan.

    L’article se termine par ces mots : « Navrant et instructif. » En effet : pour savoir où en est L’Express.

  • « Aleteia » s’écrit n’importe comment et écrit n’importe quoi

    Lorsque le site Aleteia a été lancé, en 2012, le nom m’a fait bondir mais je n’ai rien dit parce que l’entreprise paraissait aller plutôt dans le bon sens.

    Il n’empêche qu’appeler un site « Vérité » en grec, et faire volontairement une faute au milieu du mot est une tache sur l’entreprise elle-même. Vérité, en grec, s’écrit ἀλήθεια, alètheia (et se dit alithia), avec un θ, thêta (comme le th anglais), et non avec un τ (tau). Le pire est que le mot aleteia, avec un tau, existe : ἀλητεία, et qu’il veut dire : vie errante. Bref, ce « réseau catholique mondial de partage et d'échange sur la foi pour ceux qui cherchent la vérité » s’appelle en réalité « Vie errante »…

    Lequel réseau vient de publier la traduction d’un article absurde, sur la soi-disant découverte d’un « document du VIe siècle, écrit en grec, le plus ancien exemple d'utilisation de la liturgie eucharistique comme charme protecteur, et qui constitue un témoignage des pratiques des premiers chrétiens ».

    Il suffit de lire cette phrase pour comprendre que c’est n’importe quoi. Au VIe siècle on ne peut pas parler de « premiers chrétiens ». Rappelons quand même qu’au VIe siècle il y a déjà eu une soixantaine de papes et que le siècle se termine avec le glorieux pontificat de saint Grégoire le Grand, qui n’est pas vraiment un des « premiers chrétiens » puisque son œuvre intègre les acquis des nombreux pères de l’Eglise qui l’ont précédé…

    Pour en rester à l’Egypte, puisqu’il s’agit d’un papyrus, on dira seulement qu’il date de deux siècles après saint Athanase qui était le 20e patriarche d’Alexandrie, et trois siècles après Origène, qui était le directeur du didascalée, l’université catholique d’Alexandrie…

    Bref on n’est pas du tout chez les premiers chrétiens, mais dans la chrétienté égyptienne installée depuis des siècles. Ce qui rend tout simplement grotesque l’idée qu’il puisse s’agit d’un grigri innovateur qui aurait remplacé des formules magiques païennes par des formules chrétiennes, ce qui est pourtant affirmé dans l’article sans la moindre nuance :

    « Cela montre,  affirme l'historienne,  comment les premiers chrétiens adoptèrent la tradition  païenne - d’abord égyptienne puis gréco-romaine ensuite -  de porter des prières aux dieux au sein d'une amulette, celle-ci étant perçue comme une sorte de charme, un objet porte-bonheur protégeant celui qui la porte contre les dangers. »

    Un autre « spécialiste » commente : « Un tel document indique que la connaissance de la Bible a été transmise beaucoup plus par oral à travers des passages choisis, par la liturgie, les prières et amulettes, que par un livre complet. » Il ne se rend même pas compte qu’au VIe siècle il y a partout dans la chrétienté des manuscrits de la Septante, des vieilles versions latines, et de la Vulgate qui a été établie au moins un siècle et demi auparavant (mais oui) par saint Jérôme.

    Au finale de ce festival de bêtises, il reste un texte superbe, manifestement liturgique, conçu comme le sont nombre de répons, c’est-à-dire utilisant divers passages de l’Ecriture plus ou moins modifiés pour créer un nouveau texte (corrigé selon les indications du commentaire ci-dessous) :

    « Craignez vous tous qui régnez sur la terre. Nations et peuples, sachez que le Christ est notre Dieu. Car il parla et ils commencèrent à être, il commanda et ils furent créés ; il mit chaque chose sous nos pieds et nous délivra de la volonté de nos ennemis. Notre Dieu prépara pour le peuple une table sainte dans le désert et donna à manger la manne de la nouvelle alliance : le corps immortel du Seigneur et le sang que le Christ versa pour nous en rémission de nos péchés. »

    On reconnaît notamment l’expression que l’on trouve à la fois dans le psaume 32 et dans le psaume 148 : « il dit et ils devinrent, il commanda et ils furent créés » ; l’expression du psaume 8 disant que Dieu a « tout mis sous ses pieds » (les pieds de l’homme) ; l’expression du psaume 77 sur Dieu qui « prépare une table dans le désert » et donne « la manne à manger » ; une manifeste allusion, dès le début, au psaume 2 (verset 10) ; l’expression de Matthieu 26, 27-28 sur « le sang de la nouvelle alliance qui sera versé pour beaucoup en rémission des péchés ». On remarque aussi que « sachez que le Christ est notre Dieu » est un verset du psaume 99 où le mot Seigneur (en hébreu YHWH) a été remplacé par Christ. Les autres expressions font référence de façon plus générale à divers psaumes, et le tout montre que l’auteur de ce texte avait une connaissance intime du psautier – comme l’avait tout moine de son temps, et qu’il savait y butiner pour concevoir un texte liturgique, ce qui est nettement plus rare… Bref cela ne m’étonnerait pas qu’on découvre qu’il s’agit d’un texte d’un père de l’Eglise, noté sur un bout de papyrus par un fidèle qui l’avait trouvé remarquable.

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  • Une perle de la Bible de Jérusalem

    Le dernier verset du discours d’Eliphaz au chapitre 22 de Job, selon la Bible de Jérusalem :

    « Il délivre même celui qui n’est pas innocent : il sera délivré par la pureté de tes mains. »

    Il y a une note :

    « On suit le TM [texte massorétique] en comprenant ‘î comme une négation (non attestée en hébreu biblique) ou en supposant que le n final serait tombé par haplographie devant naqî. Les versions ont lu ‘îsh et interprété : “il délivre l’homme innocent… par la pureté de ses mains”, ce qui semble mieux en accord avec la pensée traditionnelle, exprimée par Eliphaz. »

    Donc, les traducteurs de la Septante et saint Jérôme pour la Vulgate latine avaient un texte hébreu que l’on comprenait sans problème et qui était la conclusion logique du discours d’Eliphaz. Mais nous avons décidé de suivre, coûte que coûte, le texte massorétique des rabbins des IX-Xe siècles. Lequel est incompréhensible. Eh bien il suffit de demander aux rabbins : ils expliquent qu’en fait ‘î est une négation, même si on ne voit ça nulle part ailleurs, ou bien qu’il y a une lettre qui a disparu, et donc on donne comme traduction, la bouche en cœur, un texte qui contredit tout ce qu’on vient de lire, et qui est en outre choquant pour tout chrétien (et pour tout croyant en général), puisqu’il prétend que Dieu sauvera (il s’agit bien de salut, y compris dans le « TM », même si la Bible de Jérusalem tente, en outre, d’affaiblir le sens des mots) « celui qui n’est pas innocent », c’est-à-dire le pécheur non repenti.

    La Septante dit :

    ῥύσεται ἀθῷον, καὶ διασώθητι ἐν καθαραῖς χερσίν σου.

    Il délivrera l’innocent, oui, qu’il soit sauvé par ses mains pures.

    Et la Vulgate :

    Salvabitur innocens : salvabitur autem in munditia manuum suarum.

    L’innocent sera sauvé : oui, il le sauvera par la pureté de ses mains.

    On signalera enfin que « Il délivre même celui qui n’est pas innocent » est censé traduire trois mots hébreux (dont le mystérieux ‘î qui voudrait donc dire : « même celui qui n’est pas »…)

  • Le décalogue du bonheur ?

    Dans une interview au magazine argentin Viva (du groupe monopolistique Clarin), François donne dix conseils pour être heureux.

    Les voici :

    1 - Vivre et laisser vivre

    2 - Se donner aux autres

    3 - Se mouvoir remansadamente [ce mot, que François reprend d’un « classique de la littérature argentine », n’existe dans aucun dictionnaire d’espagnol, en portugais il veut dire : tranquillement, doucement, avec flegme]

    4 - Jouer avec ses enfants

    5 - Passer le dimanche en famille

    6 - Aider les jeunes à trouver un emploi

    7 - Prendre soin de la nature [on lit ici ou là "la création", mais François dit bien "la nature", qui n'exige pas un Créateur]

    8 - Oublier vite le négatif

    9 - Respecter ceux qui pensent autrement

    10 - Rechercher activement la paix.

    C’est assurément une première historique qu’un pape donne des conseils de bonheur sans faire la moindre allusion à la prière et aux sacrements. Jusqu’à parler du dimanche sans faire référence à la messe dominicale. La seule fois où il soit question de religion, ce n’est pas au point 5, c’est au point 9 : le pape précise que « la pire chose est le prosélytisme religieux ».

    Mais puisque ce décalogue du bonheur exclut toute référence à Dieu, on ne voit pas où pourrait être le prosélytisme.

    En revanche on voit tout de suite où est l’imposture. Historique. Et tragique.

  • « Harcèlement »

    Une ergothérapeute du service public de santé du Royaume Uni (NHS), Victoria Wasteney, attaque en justice son employeur qui l’a suspendue pour neuf mois pour « harcèlement » envers une collègue musulmane.

    En février dernier, Victoria Wasteney se retrouvait sous le coup de huit chefs d’accusation de la part de cette musulmane. Cinq furent abandonnés, trois furent confirmés : avoir prié avec elle, lui avoir donné un livre, l’avoir invitée à des activités organisées par sa paroisse.

    La musulmane était une nouvelle parmi les 30 ergothérapeutes placées sous la responsabilité de Victoria Wasteney, dans les quartiers ethniques de l’East-London. Victoria Wasteney se rappelle que la musulmane, venant d’emménager à Londres, lui avait dit qu’elle sentait que Dieu avait un plan pour elle. Victoria Wasteney lui avait dit qu’elle était chrétienne et qu’elle allait à l’église, mais en restant « très prudente parce que notre environnement est tel que ces choses peuvent être mal interprétées ». Par la suite elle l’invita à diverses activités de la paroisse, puisque la musulmane paraissait intéressée par la lutte contre les trafics humains, puis elle n’y pensa plus. Par la suite, quand la musulmane dut être hospitalisée, elle lui donna un livre intitulé J’ai osé l’appeler Père, histoire de la conversion d’une musulmane pakistanaise à la suite de visions. « Un livre que je n’avais pas lu et que je n’ai toujours pas lu. Mais en raison des conversations que nous avions eues, cela ne me paraissait pas anormal, et ce n’était certainement pas une tentative de la convertir au christianisme. »

    Un jour la musulmane était arrivée dans son bureau en pleurs, à cause de ses problèmes de santé et de problèmes domestiques. Victoria Wasteney lui dit qu’elle devait prier mais elle répondit qu’elle ne pouvait pas. Alors elle lui demanda si elles pouvaient prier ensemble et elle dit oui. Victoria Wasteney improvisa une prière, « je ne sais plus si je disais Seigneur ou Dieu mais je disais ce que je pensais être le plus neutre ».

    Ce sont là les trois cas d’« intimidation » et de « harcèlement » qui ont été retenus et qui valent à Victoria Wasteney d’être suspendue pendant neuf mois, avec interdiction par la suite de parler de sa foi avec des collègues.

    Elle est soutenue par le Centre juridique chrétien, qui a chargé Paul Diamond, l’un des principaux avocats britanniques de droits de l’homme, de la défendre. Pour le directeur du Centre juridique chrétien, Andrea Williams, cette affaire montre que « le NHS est de plus en plus dominé par une orientation libérale suffocante qui choisit de se plier en quatre pour accueillir certaines croyances, mais punit les chrétiens ».

  • L’eutrapélie comme marqueur

    Voici les vacances, et donc voici l’inévitable théologien qui nous entretient de la vertu d’eutrapélie. Cette fois, c’est le cher abbé Christian Gouyaud qui s’y colle, dans La Nef.

    L’eutrapélie, c’est la « vertu du jeu », dit-il, citant saint Thomas d’Aquin (qui a trouvé le mot et la chose dans Aristote), avant de résumer les trois articles de la Somme théologique qui traitent de la question.

    Bref, l’eutrapélie c’est la détente, la récréation, la plaisanterie de bon aloi, les vacances dans la bonne humeur… Et c’est une vertu parce que cette détente est nécessaire pour l’équilibre de l’homme, et même pour l’efficacité de son travail.

    Mais il y a un problème. L’eutrapélie, on la trouve une fois, une seule fois, dans la Sainte Ecriture : c’est dans l’épître de saint Paul aux Ephésiens. Or il ne s’agit pas du tout d’une vertu. Il s’agit d’un vice. L’eutrapélie est associée à des mots qui veulent dire « grossièreté » ou « ignominie », « insanités ». Cela « ne convient pas », dit saint Paul, « mais plutôt l’action de grâce ». Et cela vient juste après un autre triple énoncé de vices : fornication, impureté, cupidité.

    Le mot grec a été traduit en latin par scurrilitas : bouffonnerie. Et il s’agit d’une bouffonnerie qui tire sur la méchanceté, la raillerie. Le « bon mot » blessant.

    Il est particulièrement incongru que saint Thomas d’Aquin fasse (massivement) appel à Cicéron pour expliquer ce qu’est (ou n’est pas) selon lui (c’est-à-dire selon Aristote), l’eutrapélie. En effet, il s’appuie sur un texte du De officiis de Cicéron titré… De scurrilitate et facetia, où le « jeu » aimable censé évoquer l’eutrapélie est opposé à la bouffonnerie, à la scurrilitas, le mot même que les Bibles latines utilisent pour traduire le grec « eutrapelia ». D’autre part, Plutarque parle de l’eutrapélie de Cicéron, qu’il jumelle avec… « sarcasme », pour dire que si cela faisait l’agrément de ses plaidoyers, « il en usait à satiété, blessant ainsi beaucoup de gens et s’attirant une réputation de méchanceté ».

    Ainsi donc saint Thomas d’Aquin évoque longuement l’eutrapélie selon Aristote, en citant largement Cicéron, sans dire un mot de l’eutrapélie selon saint Paul. Or si le philosophe païen a raison, la Sainte Ecriture a tort.

    C’est ainsi que l’eutrapélie est un marqueur : elle marque le moment où la théologie scolastique s’écarte de la Parole de Dieu pour se mettre à la remorque de paroles humaines.

  • Désinformation du Figaro

    Titre du Figaro :

    Un prêtre transgenre prononce un sermon à la Cathédrale de Washington

    Il faut attendre le milieu du quatrième paragraphe, sur six, pour apprendre au détour d’une phrase que la personne en question est « l'un des quelques prêtres ouvertement trans de l'Eglise épiscopale (protestante) ». Donc il n’est pas prêtre.

    Et l’on ne précise pas que la « prestigieuse cathédrale » est un édifice protestant.

  • Malaisie : la Bible retrouve la liberté

    Le procureur général de Malaisie a jugé que le Département des affaires islamiques de l’Etat de Selangor avait eu « tort » de saisir 300 exemplaires de la Bible en janvier dernier. Il a jugé après enquête que les Bibles ne menaçaient pas la sécurité nationale (sic), et a ordonné qu’on en fasse l’usage le plus approprié (sic), autrement dit qu’elles soient rendues à l’organisme auquel elles avaient été confisquées.

    Cette saisie avait eu lieu suite au jugement interdisant à l’hebdomadaire catholique Herald d’utiliser le mot « Allah ». L’interdiction n’avait été demandée que pour le Herald, elle ne concerne donc pas la Bible. (Il n’y a pas que Dieu qui ait son nom arabe, « Bible » se dit « Alkitab », le livre en arabe. Mais cela les chrétiens ont le droit de le dire, puisqu’ils sont précisément « les gens du Livre » pour les musulmans.)

  • Les analphabètes religieux sont sur le pont

    Tout voyage du pape, particulièrement en Terre Sainte, est l’occasion d’un festival d’énormités assenées comme des vérités premières.

    François se rend demain en Terre Sainte, et donc, c’est parti… Premier sur la liste, Le Point, qui publie un article intitulé « Bataille de sites historiques au premier jour de la visite du pape ». En bref, l’article suggère que si le pape se rend à Béthanie, sur le lieu du baptême du Christ, côté jordanien, et non du côté israélien du Jourdain, ce doit être pour une raison « politique » (plutôt floue). Car, nous explique-t-on, on ne sait pas où Jean-Baptiste baptisait, mais on ne voit pas pourquoi il aurait traversé le Jourdain, et le fait est que le site israélien accueille beaucoup plus de pèlerins que le site jordanien…

    Le problème, c’est que, si les Israéliens ont inventé un site du baptême où ils envoient les gogos, l’Evangile est très clair. Et, contrairement à ce que disent ceux qui voient une simple allusion dans l’évangile de saint Jean, il s’agit d’une triple affirmation (or trois fois n’est jamais un hasard, et l’on sait aujourd’hui que les indications topographiques de saint Jean sont les plus précises des quatre évangiles) :

    1 – Alors que des prêtres du Temple viennent se renseigner sur ce Jean qui baptise les foules, l’évangéliste précise : « Cela s’est passé à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait » (Jean 1,28).

    2 – Les disciples de Jean, voyant avec inquiétude que Jésus a désormais plus de disciples que leur maître, viennent le voir et lui disent : « Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, voici qu’il baptise, et tous vont à lui » (Jean 3,26).

    3 – Alors que Jésus vient d’échapper à une lapidation, l’évangéliste écrit : « Et il alla de nouveau au-delà du Jourdain, au lieu où Jean baptisait d’abord, et il y resta. » (Jean 10,40). Cette indication est particulièrement importante, car c’est pour échapper à ceux qui veulent le tuer que Jésus va de l’autre côté du Jourdain… là où naguère Jean baptisait.

    Enfin, on sait qu’au IVe siècle fut édifiée en cet endroit une basilique byzantine. Et c’est pourquoi, le 10 mai 2009, en présence des souverains jordaniens, Benoît XVI a posé en cet endroit, et non du côté israélien, la première pierre d'une nouvelle église melkite et d'une église latine.

  • Le cardinal Schönborn soutient l’idéologie du genre

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    C’est vraiment à hurler. Le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, se réjouit du succès de « Conchita Wurst », et il en profite pour justifier l’idéologie du genre. Il n’est pas gêné du tout par l’évidente provocation antichrétienne qu’est aussi la provocation antihumaine de ce personnage. Il doit trouver très amusant le jeu de mots hispano-allemand « Conchita Wurst », qui se traduit, vu le contexte de confusion des sexes, par « petite moule » « saucisse », les deux expressions étant à prendre dans leur sens obscène, et la première comme blasphème de l’Immaculée Conception (puisque le prénom Conchita est normalement le diminutif de Concepción).

    Il y a pire encore, sur le plan de l’enseignement de l’Eglise. Le pire est que le cardinal Schönborn intitule son billet « Homme et femme il les créa ». La phrase de Jésus renvoyant les pharisiens à la Genèse, et que Jean-Paul II a commentée au long de 135 catéchèses pour démolir à la racine l’idéologie du genre, montrant que l’identité de l’être humain est dans sa masculinité ou sa féminité, de façon irréductible puisque c’est « dès l’origine », et que c’est cette altérité sexuelle originelle qui fait l’homme à l’image de Dieu, capable d’union sponsale, de communion des personnes. (Ces catéchèses viennent de reparaître dans une édition qu’on peut qualifier de scientifique, dans une nouvelle traduction, avec des index et une remarquable introduction d’Yves Semen, au Cerf, sous le titre La théologie du corps.)

    Or le cardinal Schönborn, qui connaît naturellement l’enseignement de Jean-Paul II sur la question, utilise la même phrase pour prétendre le contraire, dans un journal qui est un véritable torchon, sous les rendez-vous du week-end où l’on met en avant un (autre) spectacle de travestis.

    Voici la traduction du texte du cardinal Schönborn, après son cri d’admiration, qui devient immonde, devant la « merveilleuse idée du Créateur » d’avoir créé l’être humain homme et femme :

    « Mais, nous le savons tous, dans le jardin de Dieu il y a une variété de couleurs. Ce ne sont pas tous ceux qui sont nés masculins qui se sentent hommes, et de même du côté féminin. En tant que personnes ils méritent le respect, auquel nous avons tous droit. Je me réjouis pour Thomas Neuwirth, qui pour son entrée en scène comme Conchita Wurst a eu un tel succès. Je lui souhaite que cette réussite ne lui monte pas à la tête, et je prie pour lui, pour que Dieu envoie sa bénédiction sur sa vie.

    « Une victoire de la tolérance ? Les 276 jeunes filles chrétiennes enlevées par Boko Haram, qui sont islamisées de force, sont un exemple bouleversant d’intolérance, de même que la peine de mort pour homosexualité dans certains pays. Quant à l’affiche du Life Ball, je la vois comme très anodine, mais néanmoins discutable. Oui, notre monde a besoin de vraie tolérance, ce qui s’appelle attention à l’autre, aussi quand on ne partage pas son avis. »

    Voici l’affiche « très anodine mais néanmoins discutable » (on remarquera que si Heute n’ose pas la reproduire telle quelle en une – on ajoute un pagne… - c’est qu’elle n’est pas… anodine) :

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    Pour rappel, petit florilège sur le cardinal Schönborn :

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