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Religion - Page 27

  • Le pape, le catéchisme et le yoga

    Le blog Rorate Caeli attire l’attention sur un propos du pape, lors de sa messe de vendredi dernier (qui n’existe pas en français sur les sites du Vatican - la traduction est donc de mon fait) :

    « On peut suivre un millier de cours de catéchisme, un millier de cours de spiritualité, un millier de cours de yoga ou de zen et toutes ces choses, mais aucune d’elles ne pourra vous donner la liberté des enfants (de Dieu). Seul le Saint-Esprit peut souffler à votre cœur de dire “Père”. Seul le Saint-Esprit est capable de bannir, de briser cette dureté de cœur et de le rendre… mou ? Non, je n’aime pas ce mot,… docile. Docile envers le Seigneur. Docile à la liberté de l’amour. »

    Comme d’habitude (et comme dans le même sermon la sortie contre ceux qui « se barricadent derrière la loi »), le vrai sert à atténuer le scandaleux.

    Bien sûr que l’on peut être calé en théologie et être incapable de prier.

    Mais il est scandaleux, d’abord, pour un pape, de mettre sur le même plan le catéchisme catholique et des fausses religions, « et toutes ces choses ».

    Et il est scandaleux, pour un pape, de parler si légèrement du catéchisme, à une époque où dans tant de pays la catéchèse des enfants a été détruite.

    Et de laisser entendre, tout de même, que le catéchisme n’est pas plus performant que le zen ou le yoga. Alors que le vrai catéchisme enseigne, aussi, à prier, et à recevoir le Saint-Esprit de façon efficace.

  • Identité culturelle et religieuse

    Le livret de santé remis aux parents des nouveaux-nés dans le Morbihan a sur sa dernière page les « droits de l’enfant », illustrés.

    Le neuvième est le « droit à une identité culturelle et religieuse ». Le dessin montre un couple de Bretons en costume folklorique avec, derrière eux, une mosquée…

    Cet affront à l’identité bretonne, relevé par Breizh Info, avait déjà été signalé il y a un an sur le blog d’Adsav. Il semble que François Goulard, le président UMP du conseil général, soit fier de sa trouvaille.

  • Noël en Chine

    Les autorités de la région de Wenzhou (province du Zhejiang) – 7 millions d’habitants - ont interdit cette année toute manifestation évoquant plus ou moins Noël dans les écoles, les qualifiant de « kitsch » et de « non chinoises ».

    C’est dans cette province (de 44 millions d’habitants) que se poursuit une campagne de suppression des croix sur les églises, officiellement pour des raisons d’urbanisme, en fait pour réduire la « pollution spirituelle occidentale ».

    C’est aussi dans cette province que sont fabriquées 60% des décorations de Noël vendues dans le monde…

    Le christianisme pose un problème de plus en plus grave aux autorités chinoises, car un nombre croissant de cadres officiellement communistes athées sont secrètement chrétiens (comme en témoigne le fait que le parti a dû rappeler de façon énergique qu’on ne peut pas être communiste et avoir une religion). Une étude menée dans les universités de Pékin et de Shanghai a montré que 60% des étudiants souhaitent en savoir davantage sur le christianisme. Alors que le 25 décembre n’est évidemment pas férié, des milliers de non-chrétiens se rendent dans les églises le jour de Noël. A Pékin, il y a eu 3.000 baptêmes la nuit de Noël.

  • Encore une prophétie supprimée par la Bible de Jérusalem

    Le verset 38 du chapitre 3 du livre de Baruch a toujours été considéré, et à juste titre puisqu’il l’est de façon éclatante, comme une prophétie christique. Le voici avec les deux versets précédents (pour ne pas recopier tout le chapitre, mais c’est encore plus impressionnant de lire le verset 38, qui est le dernier, comme la conclusion de tout le chapitre) :

    « C’est lui qui est notre Dieu, et aucun autre ne lui est comparable. Il a trouvé (ou : scruté) toute voie de connaissance, et l’a donnée à Jacob son serviteur, et à Israël son bien-aimé. Après cela il a été vu (ou : il a apparu) sur la terre, et il a conversé avec (ou : parmi) les hommes. »

    On fait immédiatement le rapprochement avec le prologue de l’Evangile de saint Jean : « Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. »

    C’est toujours ainsi que la tradition l’a compris, selon son sens obvie, et ce texte se trouve même deux fois dans la liturgie byzantine de Noël (aux « grandes heures » du 24 décembre et aux premières vêpres de la Nativité).

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  • Le "chemin désormais tracé" ?

    Dans les lineamenta du prochain synode, en préambule aux « questions sur la première partie », on lit ceci :

    Le nouveau chemin tracé par le Synode Extraordinaire s’insère dans le contexte ecclésial plus vaste dessiné par l’exhortation Evangelii Gaudium du Pape François, c’est-à-dire en partant des « périphéries existentielles », avec une pastorale caractérisée par la « culture de la rencontre », capable de reconnaître l’œuvre libre du Seigneur, notamment en dehors de nos schémas habituels, et d’assumer, sans entrave, une condition « d’hôpital de campagne », si utile à l’annonce de la miséricorde de Dieu. Les paragraphes de la première partie de la Relatio Synodi répondent à ces défis ; ils exposent les aspects qui forment le cadre de référence le plus concret sur la situation réelle des familles, au sein duquel la réflexion peut être menée.

    Les questions proposées ci-après, qui se réfèrent expressément aux aspects de la première partie de la Relatio Synodi, entendent faciliter le nécessaire réalisme dans la réflexion des divers épiscopats, évitant ainsi que leurs réponses puissent être fournies selon des schémas et perspectives propres à une pastorale qui ne ferait qu’appliquer la doctrine, sans respecter les conclusions de l’Assemblée synodale extraordinaire, et qui éloignerait leur réflexion du chemin désormais tracé.

    Le chemin désormais tracé (et sur lequel il serait donc impossible, interdit, de revenir), si j’ai bien compris, c’est celui d’une Eglise qui sort d’elle-même pour aller aux périphéries, et se faire hôpital de campagne pour les blessés de la vie auxquels elle dispense la miséricorde.

    Cette Eglise qui sort d’elle-même, cela veut donc dire qu’elle laisse à l’intérieur son dogme et sa doctrine et qu’elle ne s’en préoccupe plus, étant désormais loin des vieux grimoires, pour pouvoir développer une pastorale qui s’inspire non plus de la doctrine mais d’une prétendue « miséricorde » déconnectée de la doctrine, déconnectée de la vérité, alors que les deux mots (et les deux réalités) sont étroitement liés dans la Sainte Ecriture (20 fois dans les psaumes).

    Le 1er décembre, le cardinal Ludwig Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, a explicitement prévenu que « toute division entre théorie et pratique de la foi serait le reflet d’une subtile hérésie christologique ».

    Il y a donc toujours un gardien de la foi. C’est la bonne nouvelle…

  • 71 %

    Selon un sondage, 71% des Français sont favorables aux crèches de Noël dans les bâtiments publics.

    Selon le dernier sondage en date sur la loi de 1905 (qui est de 2008), 71% des Français souhaitent qu’on garde cette loi en l’état.

    Etant donné que la loi de 1905 interdit « tout signe ou emblème religieux » dans les emplacements publics (à l’exception des lieux de culte, des cimetières et des musées), les Français sont-ils complètement inconséquents ?

    Non. Car on a bien fait préciser aux 71% du sondage sur la crèche qu’il s’agit davantage d’un « élément de tradition culturelle qu’un symbole chrétien ».

    En bref, le laïcisme gagne sur tous les tableaux. Ou bien on interdit la crèche au nom de la loi, ou bien on la laisse si vous admettez qu’elle n’est pas un signe religieux.

    La crèche de Noël est donc laïquement correcte si elle est mise sur le même plan que le réveillon du 31 décembre. Et 71% des Français, selon le sondage, sont d’accord avec cela.

    Même si je suis le dernier, je n’admettrai jamais un tel blasphème. Je revendique que les tribunaux de la République interdisent les crèches de Noël dans les emplacements publics, car il s’agit d’une illustration de la venue sur notre terre, dans notre chair, du Verbe de Dieu, seconde Personne de la Sainte Trinité, venu pour nous sauver par sa mort sur la croix et sa résurrection. Oui, monsieur le juge, c’est clairement religieux. Oui, monsieur le juge, la crèche tombe sous le coup de la loi qui fut promulguée pour détruire l’Eglise catholique.

    C’est la loi qu’il faut changer, pas la signification de la crèche.

  • Deux points ouvrez les guillemets

    La prophétie d’Isaïe 40, 3 est célèbre parce qu’elle est reprise dans les quatre évangiles, soit pour évoquer saint Jean Baptiste, soit mise dans la bouche même du Précurseur (par l’évangéliste saint Jean), et parce qu'elle se trouve aux laudes de tous les jours de l'Avent :

    Voix de celui qui crie dans le désert : « Préparez la voie du Seigneur… »

    En fait c’est tout le chapitre qui est une claire prophétie christique, puisqu’il annonce la consolation par la rémission des péchés, et la venue du Seigneur dans la puissance mais comme un pasteur qui va paître son troupeau, rassembler ses agneaux et les mettre dans son sein, et porter les brebis pleines.

    La Bible de Jérusalem dit :

    Une voix crie : « Dans le désert, frayez le chemin de Yahvé… »

    De nombreuses autres Bibles modernes (pas toutes, cependant) adoptent cette ponctuation. Parce que c’est celle de la Bible massorétique, stupidement considérée comme le « texte original ».

    La Bible de Jérusalem met une note pour dire que « les évangélistes (…), citant ce texte d’après les LXX (…), l’ont appliqué à Jean-Baptiste annonçant la venue prochaine du Messie ». Toujours cette distanciation, perpétuelle : c’est pas nous, c’est les évangélistes, nous on ne prend pas parti…

    Mais ce n’est pas seulement le texte des Septante. Lorsque saint Jérôme a effectué sa propre traduction (d’après un authentique original, comme l’avaient fait les Septante), il a lui aussi traduit de la même façon : Vox clamantis in deserto : Parate viam Domini.

    C’est un des nombreux exemples où la Bible juive cherche à amoindrir, à estomper, les prophéties christiques, ici à l’aide de la ponctuation.

    La « voix de celui qui crie dans le désert », cela renvoie immédiatement à Jean Baptiste, parce qu’il est la voix qui annonce le Verbe, et qu’il vit dans le désert, ce que soulignait Jésus dans l’évangile de dimanche dernier : « Qu’êtes-vous allé voir dans le désert ? »

    Mais si c’est une voix qui crie qu’il faut préparer le chemin de Dieu dans le désert, ce n’est plus du tout aussi évident.

    Or dans les vrais textes originaux (que nous n’avons pas) il n’y avait pas de ponctuation. La ponctuation qui s’impose naturellement est celle des Septante et de saint Jérôme, ou plutôt celle qu’on a traditionnellement et naturellement et unanimement ajoutée, puisqu’il n’y avait pas non plus de ponctuation dans les manuscrits grecs et latins.

    Non seulement la ponctuation massorétique découpe le texte de façon non naturelle, mais en outre elle met « deux points ouvrez les guillemets » au beau milieu de l’expression qui est devenue en hébreu celle qui veut dire « prêcher dans le désert ». Ce qui souligne encore le côté artificiel de l’entreprise. Artificiel, et surtout antichrétien. Et repris benoîtement par des Bibles « catholiques »…

  • Lourdes

    Au hasard de mes recherches je tombe sur l’allocution de saint Jean-Paul II à la grotte de Massabielle le 14 août 1983, avec ce beau paragraphe :

    Il me semble qu’il y a une grâce particulière à Lourdes. Le message est sobre et clair mais fondamental. Il a été transmis d’une façon spécialement forte, pure et transparente, par une adolescente à l’âme limpide et courageuse. Les signes sont simples: le vent qui évoque l’Esprit de la Pentecôte, l’eau de la purification et de la vie, la lumière, le signe de la croix, la prière du rosaire. Dès le début, les chrétiens sont invités à y venir en foule, en Eglise. Et de fait, c’est comme si, ici, le respect humain et toutes les réticences - qui trop souvent bloquent la conversion et l’expression religieuse - étaient naturellement surmontés. Ici, on prie, on aime prier, on aime se réconcilier avec Dieu, on aime vénérer l’Eucharistie, on fait une place d’honneur aux pauvres, aux malades. C’est un lieu exceptionnel de grâces. Dieu soit loué.

     

  • A propos de la crèche de Vendée

    Je comprends les hauts cris de ceux qui dénoncent le jugement du tribunal administratif de Nantes interdisant qu’il y ait une crèche de Noël dans le hall du conseil général de Vendée.

    Mais, à mon sens, c’est se tromper de combat. C’est oublier que nous vivons sous le régime de la loi de 1905. La loi est très claire, et le tribunal se contente de rappeler les termes de son célèbre article 28 : « Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions. »

    On ne peut pas reprocher à un tribunal d’appliquer la loi.

    Au lieu de critiquer le tribunal, il vaudrait mieux se saisir de l’affaire pour rappeler que nous vivons sous un régime laïque totalitaire. Un régime totalitaire spécifiquement anticatholique (voir sur tout cela ma conférence, dans la colonne de droite).

    Ce n’est pas parce que de temps en temps on oublie d’appliquer la loi, ou que les soi-disant « libres penseurs » locaux ne se sont pas réveillés, que la loi de 1905 n’est plus ce qu’elle est. C’est elle qu’il faut dénoncer, pas ceux qui n’ont pas d’autre choix que de l’appliquer quand on leur demande de le faire.

  • L’Agneau d’Isaïe et la Bible de Jérusalem

    Emitte Agnum, Domine, dominatorem terræ, de petra deserti ad montem filiæ Sion.

    Tel est le premier verset du chapitre 16 d’Isaïe : « Seigneur, envoyez l'Agneau dominateur de la terre, de la pierre du désert à la montagne de la fille de Sion. »

    Ce verset se trouve dans le Rorate caeli, qui est le chant par excellence de l’Avent. Il fait aussi l’objet d’un verset et d’un répons de la liturgie de l’Avent.

    Car bien sûr cet Agneau, celui qu’annonce Jean-Baptiste et que l’on retrouve dans l’Apocalypse, est le Christ qui vient du désert où il est tenté pour monter à Jérusalem où il régnera par la croix.

    Mais la Bible de Jérusalem traduit : « Envoyez l’agneau du maître du pays, de Séla, située vers le désert, à la montagne de la fille de Sion. »

    Et il y a une note qui dit ceci :

    « Texte difficile et diversement interprété. Il semble que les Moabites, menacés par l’invasion, cherchent à se mettre sous la protection du roi de Juda ou à trouver chez lui un refuge. L’agneau envoyé serait un signe de soumission, cf. 2R 3,4. En traduisant : “Envoie, Seigneur, l’agneau souverain de la terre”, s. Jérôme propose pour ce passage une interprétation messianique. »

    Donc l’individu Jérôme, néanmoins canonisé, a « proposé » une traduction messianique. Comme si c’était une fort étrange proposition. Alors qu’il s’agit d’un texte messianique. De ces textes dont Jésus montrait aux pèlerins d’Emmaüs qu’ils parlaient de lui. Mais les spécialistes ne veulent pas le savoir. Et la note omet soigneusement de préciser que toute la tradition patristique et liturgique latine a ainsi compris le verset.

    Puisqu’on refuse l’évidence, le texte devient « difficile ». Puisqu’on ne veut pas voir le Christ, on se rabat sur les Moabites. Mais l’explication est tout simplement grotesque. En quoi l’envoi d’un agneau serait-il un signe de soumission ? Quand un roi voulait la protection d’un voisin, il lui envoyait de l’or, ou de grosses quantités de blé et d’huile, ou des troupeaux. L’envoi d’un seul agneau aurait été vu comme une minable provocation. La Bible de Jérusalem se donne, en outre, le ridicule de renvoyer au deuxième livre des Rois. Or que lit-on dans le verset en question ? Que le roi de Moab (au siècle précédent) livrait en tribut annuel au roi d’Israël 100.000 agneaux et 100.000 béliers…

    C’est pourquoi de nombreuses traductions mettent « agneau » au pluriel, en faisant semblant de voir un collectif qui n’a pas lieu d’être ici.

    D’autre part, si la Bible de Jérusalem, et d’autres, parlent de « l’agneau du maître », d’autres disent que c’est l’agneau qu’on envoie au maître… Il faut à tout prix éviter de dire que c’est l’Agneau, le Maître…