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Religion - Page 22

  • De fil en aiguille

    L’acharnement de la clique bergoglienne à valoriser les « unions de fait » quelles qu’elles soient, homosexuelles ou adultères, et à commencer l’opération de démolition par l’autorisation de la communion aux divorcés civilement remariés, va montrer à quel point l’enseignement de saint Jean-Paul II était important et crucial pour notre temps. L’épiscopat polonais, en pointe dans la résistance, ne s’y est pas trompé. Il est regrettable que de nombreux autres évêques, même de bonne volonté et de bonne doctrine, ne connaissent pas cet enseignement. Non seulement celui des encycliques sur la vie, mais aussi sur la « théologie du corps », où Jean-Paul II évoque le sacrement de mariage, non pas selon la théologie thomisto-tridentine aggravée par le jansénisme comme le dernier sacrement, celui qui n’existe en quelque sorte que pour légaliser les ébats conjugaux nécessaires à la procréation de nouveaux membres de l’Eglise, mais comme le « sacrement primordial ». Primordial parce que institué par Dieu au paradis de l’origine. Le sacrement de la communion entre deux personnes créées à l’image de Dieu et en communion avec l’union des Trois Personnes. Le « prototype » des sacrements de la Nouvelle Alliance, dit aussi Jean-Paul II.

    C’est pourquoi toucher au sacrement de mariage fait écrouler tout l’édifice, et c’est pourquoi les ennemis de la foi ont choisi de s’attaquer au mariage, avec un incroyable luxe de moyens : deux synodes et une « année de la miséricorde ».

    Une fois que l’on aura porté atteinte au sacrement de mariage, le reste suivra. Car si l’on pense que les adultères (puis les paires homosexuelles) peuvent communier, c’est qu’on ne croit plus en l’eucharistie, en la réalité de l’eucharistie, la présence concrète de Jésus-Christ Fils de Dieu, mais en une communion qui est la célébration du vivre ensemble, d’où personne ne peut être exclu. Si l’on ne croit plus en l’eucharistie on ne croit plus au sacerdoce : le prêtre est un animateur de l’assemblée. Si on ne croit plus à cela, on ne croit plus au baptême, qui devient simplement un rite d’admission dans la communauté.

    Mais ce qui est le plus terrifiant dans ce constat, c’est que nous en sommes déjà là, et depuis longtemps. Et c’est parce que les ennemis de la foi ont réussi à détruire ainsi les sacrements, dans les faits, qu’on peut maintenant passer à l’étape suivante : les détruire en droit, par l’autorité de l’Eglise. En commençant par ce que l’on présentera comme une simple mesure de compassion, de miséricorde, d’humanité : permettre aux divorcés de communier.

    Or c’est urgent, parce que Jean-Paul II puis Benoît XVI avaient commencé, peu à peu, tant bien que mal ou tant mal que bien, à modifier la donne et à rétablir la doctrine de la foi. C’est cette urgence qui unissait la mafia de Saint-Gall, c’est cette urgence qui montre de vieux cardinaux comme Danneels et Kasper déployer une énergie colossale pour arriver à leurs fins alors qu’ils devraient couler une paisible et pieuse retraite.

    (Cette réflexion m’est venue en lisant ce texte du P. Ray Blake traduit par Benoît et moi. Sur la « théologie du corps », voir ma conférence sur Jean-Paul II et l’idéologie du genre.)

  • Apostasie tranquille

    La cour administrative d’appel de Nantes a rendu son arrêt hier dans l’affaire de la crèche de Noël du conseil départemental de la Vendée.

    Elle annule le jugement du tribunal administratif de Nantes, qui avait condamné cette crèche conformément à la loi.

    La cour d’appel considère que la crèche s'inscrit « dans le cadre d'une tradition relative à la préparation de la fête familiale de Noël et ne revêt pas la nature d'un "signe ou emblème religieux" » et qu’elle n’est donc pas contraire à la loi de 1905.

    Bref, la crèche est permise parce que ce n’est que du folklore populaire et « familial ». Ce Jésus n’est pas le Fils de Dieu, cette Marie n’est pas la Mère de Dieu, ce Joseph n’est pas saint Joseph.

    Le président du conseil départemental enfonce le clou en soulignant le « message universel » de la crèche, et Me Alexandre Varaut, qui n’a pourtant plus besoin de faire l’âne agnostique puisqu’il a gagné, en remet une couche en affirmant que « la signification collective de la crèche ne s'arrête pas aux catholiques » et que la crèche dans le hall « n’est pas un endroit de culte, ce n'est pas un petit bout d'église », puisqu’il n’y a « pas de bougies, pas de crucifix »…

  • A l’Angélus…

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    A midi, alors que j’étais sur le site New Liturgical Movement, au moment même où je cliquais sur cette image sonnait le premier coup de l’Angélus…

    C'est le signe, au moins, que je devais vous faire partager cette découverte d’un peintre coréen, Woonbo Kim Ki Chang (1914-2001) qui en 1952, en pleine guerre de Corée, peignit une série de 30 peintures sur la vie du Christ, qui sont aujourd’hui au Musée de Séoul. New Liturgical Movement en montre 8. Ce site coréen en montre 20. C’est vraiment la grande tradition picturale coréenne au service de la foi.

  • Pour une statue géante de sainte Anne

    Les Gedourion annoncent le projet d’une statue monumentale en granit de sainte Anne, qui devrait être la plus haute statue bretonne, installée à un endroit où elle sera bien visible.« La statue se doit d’être un phare spirituel qui, de la proue de l’Occident qu'est la Bretagne, vient éclairer notre Bretagne et notre continent. »

    Il s’agit d’une statue à deux faces, l’une tournée vers l’océan (Armor), l’autre vers la campagne (Argoat). La première représente la « trinité mariale » (sainte Anne, la Sainte Vierge, l’enfant Jésus), l’autre montre sainte Anne étendant son manteau sur ses Bretons.

    Les Gedourion comptent lancer une campagne de financement, via un site dédié, à la fin de l’année. Mais ils cherchent déjà 4.500 à 5.000 euros pour réaliser aussi vite que possible une modélisation 3D de la statue, « ce qui permettra non seulement de réaliser un clip de présentation original pour lever les fonds, mais aussi de proposer à chaque donateur une réplique miniature de la statue via une impression 3D ».

    J’avoue que les dessins (surtout celui de la face Argoat) ne me convainquent pas complètement. Mais l’initiative mérite d’être soutenue.

  • En Chine

    La campagne de destruction des croix sur les églises dans la province du Zhejiang se poursuit, mais la résistance s’organise. Dernier exemple connu, à Lingnei, le 30 juillet. La croix de l’église a été enlevée. Les chrétiens ont fait appel à un juriste de Pékin. Celui-ci a constaté qu’aucun organisme officiel n’avait pris la responsabilité de la destruction, et que sans justification légale l’enlèvement de la croix était un vol, et que par conséquent remettre une croix ne pouvait violer aucune loi.

    Ni une ni deux, les chrétiens ont remplacé la croix le soir même.

    Eglises d’Asie fait un point complet sur ces destructions et la résistance, qui s’étend même à l’Eglise officielle. Selon Bob Fu, président de China Aid, « c’est la première fois dans l’histoire contemporaine de l’Eglise en Chine que l’on voit une coalition de catholiques et de protestants, issus des Eglises officiellement enregistrées et des Eglises “domestiques” ou “clandestines”, être ainsi unis pour dénoncer des atteintes aux droits de l’homme et à la liberté religieuse. »

     

    Addendum

    Le juriste de Pékin, Zhang Kai, et son assistant Liu Peng ont été arrêtés le 25 août.

  • “Le symbolisme masculin-féminin dans les rôles liturgiques : ce n’est pas bizarre, c’est seulement catholique”

    Sous ce titre, Benedict Constable, sur le site 1P5, répond aux objections qui ont été faites à propos d’un article précédent, intitulé Les femmes peuvent-elles être lecteurs à la messe ? Dans cet article, l’auteur expliquait que les femmes ne doivent pas occuper une fonction de lecteur, et il le faisait à la façon de saint Thomas d’Aquin, par l’examen de 5 objections à cette affirmation, suivi de la réponse générale et de la réponse précise à chaque objection.

    Plus intéressant, pour quiconque pense déjà qu’une femme n’a pas sa place dans le chœur (comme l'a montré la tradition unanime d'Orient et d'Occident), est la réponse à une nouvelle objection, sur l’argument fondamental de l’auteur. Car il s’agit de la symbolique religieuse, surnaturelle, des sexes. Le lecteur représente le Christ semeur qui sème sa semence sur l’assemblée des fidèles qui est la femme recevant la semence. Nier cette symbolique c’est nier les différences sexuelles et donc sombrer dans l’idéologie du genre.

    Ce thème est proche de celui qu’abordait Peter Kwaniewski dans un excellent article du New Liturgical Movement, où il critiquait les nouvelles oraisons parlant des fils et des filles de Dieu pour respecter l’égalité de genre, alors que nous sommes tous, hommes et femmes, fils de Dieu dans le Fils, et épouses du Fils dans l’Eglise.

    Voici une traduction du texte de Benedict Constable.

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  • Trop nuls…

    Le synode de l’Eglise d’Angleterre a consacré ses travaux à la « justice environnementale en vue de la Cop21, la conférence des Nations Unies qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre ». Selon le primat de la Communion anglicane, il est temps d’agir et de toute urgence.

    Le réchauffement global affecte principalement les plus pauvres : ce sont les plus vulnérables qui sont exposés aux tempêtes, aux inondations, à la sécheresse et à l’élévation du niveau de la mer. Ce qui est mauvais pour nos voisins, l’est aussi pour nous tous. Au cours des 150 dernières années, l’humanité a brulé des combustibles fossiles qui avaient mis un milliard d’années pour se former. La terre ne peut pas soutenir ce rythme. Il faut lire les signes des temps et agir pour le bien commun. Il faut protéger les plus pauvres contre l’impact du réchauffement global et étudier de nouvelles mesures pour sauvegarder la planète et assurer un développement durable. Tous sont concernés au niveau individuel, institutionnel, national et international, y compris les investisseurs.

    C’est ce qui s’appelle avoir un métro de retard. Notre bon François a déjà tout dit sur le sujet, c’est lui qui est reconnu par tout le monde comme le chef de la religion climatique.

    En plus, le « primat de la Communion anglicane » est un retraité de l’industrie pétrolière. Franchement, il n’est pas crédible sur ce coup-là.

  • Antichristianisme (devenu) banal

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    Le grand crucifix de Remoncourt (entre Vittel et Mirecourt) a été scié, de façon que le Christ soit face contre terre…

    Le maire, qui rappelle que le cimetière a été « vandalisé » récemment, « n’ose penser qu’il s’agit d’une attaque religieuse »…

  • L’accueil des pèlerins interdit…

    Trois anciens pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle s’étaient installés sur la route du pèlerinage, près du Puy-en-Vely, pour accueillir les pèlerins. La communauté d’agglomération du Puy-en-Velay entend le leur interdire…

    Voir l’article du Salon Beige, le site de « L’Hospitalité », et la pétition.

  • Le premier pape de "l’écologie humaine"

    Jean-Paul II, encyclique Centesimus annus :

    36. Il convient maintenant d'attirer l'attention sur les problèmes spécifiques et sur les menaces qui surgissent à l'intérieur des économies les plus avancées et qui sont liés à leurs caractéristiques particulières. Dans les étapes antérieures du développement, l'homme a toujours vécu sous l'emprise de la nécessité. Ses besoins étaient réduits, définis en quelque sorte par les seules structures objectives de sa constitution physique, et l'activité économique était conçue pour les satisfaire. Il est clair qu'aujourd'hui, le problème n'est pas seulement de lui offrir une quantité suffisante de biens, mais de répondre à une demande de qualité : qualité des marchandises à produire et à consommer ; qualité des services dont on doit disposer ; qualité du milieu et de la vie en général.

    La demande d'une existence plus satisfaisante qualitativement et plus riche est en soi légitime. Mais on ne peut que mettre l'accent sur les responsabilités nouvelles et sur les dangers liés à cette étape de l'histoire. Dans la manière dont surgissent les besoins nouveaux et dont ils sont définis, intervient toujours une conception plus ou moins juste de l'homme et de son véritable bien. Dans les choix de la production et de la consommation, se manifeste une culture déterminée qui présente une conception d'ensemble de la vie. C'est là qu'apparaît le phénomène de la consommation. Quand on définit de nouveaux besoins et de nouvelles méthodes pour les satisfaire, il est nécessaire qu'on s'inspire d'une image intégrale de l'homme qui respecte toutes les dimensions de son être et subordonne les dimensions physiques et instinctives aux dimensions intérieures et spirituelles. Au contraire, si l'on se réfère directement à ses instincts et si l'on fait abstraction d'une façon ou de l'autre de sa réalité personnelle, consciente et libre, cela peut entraîner des habitudes de consommation et des styles de vie objectivement illégitimes, et souvent préjudiciables à sa santé physique et spirituelle. Le système économique ne comporte pas dans son propre cadre des critères qui permettent de distinguer correctement les formes nouvelles et les plus élevées de satisfaction des besoins humains et les besoins nouveaux induits qui empêchent la personnalité de parvenir à sa maturité. La nécessité et l'urgence apparaissent donc d'un vaste travail éducatif et culturel qui comprenne l'éducation des consommateurs à un usage responsable de leur pouvoir de choisir, la formation d'un sens aigu des responsabilités chez les producteurs, et surtout chez les professionnels des moyens de communication sociale, sans compter l'intervention nécessaire des pouvoirs publics.

    La drogue constitue un cas évident de consommation artificielle, préjudiciable à la santé et à la dignité de l'homme, et, certes, difficile à contrôler. Sa diffusion est le signe d'un grave dysfonctionnement du système social qui suppose une « lecture » matérialiste et, en un sens, destructrice des besoins humains. Ainsi, les capacités d'innovation de l'économie libérale finissent par être mises en oeuvre de manière unilatérale et inappropriée. La drogue, et de même la pornographie et d'autres formes de consommation, exploitant la fragilité des faibles, cherchent à remplir le vide spirituel qui s'est produit.

    Il n'est pas mauvais de vouloir vivre mieux, mais ce qui est mauvais, c'est le style de vie qui prétend être meilleur quand il est orienté vers l'avoir et non vers l'être, et quand on veut avoir plus, non pour être plus mais pour consommer l'existence avec une jouissance qui est à elle-même sa fin (75). Il est donc nécessaire de s'employer à modeler un style de vie dans lequel les éléments qui déterminent les choix de consommation, d'épargne et d'investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune. A ce propos, je ne puis m'en tenir à un rappel du devoir de la charité, c'est-à-dire du devoir de donner de son « superflu » et aussi parfois de son « nécessaire » pour subvenir à la vie du pauvre. Je pense au fait que même le choix d'investir en un lieu plutôt que dans un autre, dans un secteur de production plutôt qu'en un autre, est toujours un choix moral et culturel. Une fois réunies certaines conditions nécessaires dans les domaines de l'économie et de la stabilité politique, la décision d'investir, c'est-à-dire d'offrir à un peuple l'occasion de mettre en valeur son travail, est conditionnée également par une attitude de sympathie et par la confiance en la Providence qui révèlent la qualité humaine de celui qui prend la décision.

     

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