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Politique française - Page 108

  • Le retour des points non négociables

    Dans certains blogs et journaux, les « trois points non négociables » tirés d’un texte de Benoît XVI sont devenus le critère quasiment unique, en tout cas primordial, pour juger les candidats aux législatives, comme c’était déjà le cas pour la présidentielle. Au lendemain du premier tour de la présidentielle, j’avais expliqué ce que j’en pensais, et je disais : « Je prends les devants pour les législatives. Comme ça ce sera fait, une fois pour toutes. »

    Si j’y reviens néanmoins, c’est d’une part pour rappeler ma position, d’autre part pour signaler la spécificité des élections législatives.

    Il s’agit d’élire des députés à l’Assemblée nationale. Or plus de 70 % des lois votées par l’Assemblée nationale ne sont que la transposition de directives européennes. Un taux qui ne cesse de monter, et qui va monter encore si Nicolas Sarkozy et ses collègues européens imposent un traité qui généralise le vote à la majorité qualifiée au conseil européen. Car il ne s’agit même plus d’« étendre » le vote à la majorité qualifiée, mais de le « généraliser ». Ce qui va plus loin que ce que prévoyait la Constitution européenne.

    A partir du moment où le vote à la majorité est « généralisé », c’est donc la décision majoritaire qui est appliquée dans tous les domaines et dans tous les pays, et les Parlements nationaux ne sont plus que des chambres d’enregistrement.

    Or l’idéologie majoritaire dans les institutions européennes est celle de la subversion anti-naturelle, à un degré plus fort encore que ce qu’elle est dans les institutions françaises. Pour prendre un seul exemple, on sait depuis l’affaire Buttiglione qu’un commissaire européen ne peut pas être, fût-ce à titre strictement privé, hostile aux relations homosexuelles. Cela est encore toléré dans le gouvernement français, comme le montre la présence de Christine Boutin. Mais si « l’Europe » décide de faire de la jurisprudence Buttiglione une règle universelle, il n’y aura plus de Christine Boutin. Laquelle déjà n’aura que le droit de se taire, en tant que ministre, sur les « points non négociables ».

    Il ne sert à rien d’avoir un député qui défende les « points non négociables » et qui soit favorable à la généralisation du vote à la majorité qualifiée dans l’Union européenne. Il se paralyse d’avance. Pire : il accepte d’avance ce que les institutions européennes décideront en matière de culture de mort et de politique anti-familiale.

    La priorité n’est donc pas de voter pour des candidats qui respectent les « points non négociables », mais pour des candidats qui veulent le rétablissement de la souveraineté nationale.

    Cela paraît être un paradoxe, mais ce ne l’est pas : il vaut mieux voter pour un candidat « nationaliste » qui ignore les « points non négociables » que pour un candidat européiste qui les défend. Car la souveraineté du Parlement est une condition sine qua non. Si le Parlement est souverain, il se donne la possibilité d’œuvrer pour la vie et pour la famille. S’il ne l’est pas, il est aux ordres de la culture de mort, quelles que soient les opinions de tel ou tel député.

    Comme pour moi il est évident qu’au-dessus de la politique il y a la morale, et qu’au-dessus de la morale il y a la religion, j’ai mis longtemps à comprendre le « politique d’abord » de Maurras. On a ici une parfaite illustration de ce principe.

  • Sarkozy « beaucoup moins à droite que sa campagne »

    Les grandes manœuvres pour réunifier le parti radical ont été repoussées après les législatives. Le PRG entend d’abord engranger les sièges que le PS lui a promis…

    Mais dans une lettre aux militants de son parti, Jean-Michel Baylet réitère que « l’inventaire des convergences et divergences » entre le PRG et le nouveau gouvernement, qui est un « préalable » à toute perspective de discussion, peut « être plus facilement conduit et complété dans un dialogue entre les radicaux de gauche et les radicaux valoisiens ». C’est ce qu’il a dit à Nicolas Sarkozy lors de leur entretien du 15 mai, souligne-t-il, ajoutant ceci qui justifie sa nouvelle position et qui est fort instructif : au cours de cet entretien, le Président « m’a exposé sa conception du pays : beaucoup moins à droite que sa campagne »…

  • Le Pen et les benêts

    Propos de Jean-Marie Le Pen lors d’une conférence de presse à Hyères :

    « C'est par répulsion pour la gauche essentiellement que M. Sarkozy a été élu (...) J'ai été cocufié par un certain nombre de nos électeurs qui ont préféré voter pour M. Sarkozy par crainte du Parti socialiste. (…) Ceux-là, je leur dis : ne vous laissez pas emporter par le sentiment moutonnier à voter pour l'UMP ! Parce que c'est évident que les 365 députés UMP de l'Assemblée nationale n'ont pas les mérites ni le dynamisme de M. Sarkozy. Reconnaissons lui tout de même une dimension exceptionnelle, sous-tendue par une formidable ambition personnelle. (…) Si M. Sarkozy avait été vraiment “lepénisé“, j'en serais satisfait, mais comme un élève copie sur son copain lors d'un examen, M. Sarkozy a emprunté très largement à notre patrimoine politique. Il avait commencé sa campagne comme libéral et atlantiste, et puis, il a compris qu'il était sur une voie qui le conduisait à l'échec et il est revenu sur une voie nationale, voire même nationaliste. Cela ne correspond pas à ce qu'il pense et ce n'est pas ce qu'il va faire. » Mais, a-t-il ajouté, « les quelques jours qui nous séparent des élections législatives ne vont pas permettre aux benêts de s'apercevoir qu'ils ont été trompés ».

    Aux candidats du FN de montrer aux électeurs qu’ils ont déjà été trompés, et de réduire autant que faire se peut le nombre des benêts…

  • PS : la chasse aux récalcitrants

    Il n’y a pas que Michel Charzat et René Dosière qui se présentent contre un candidat investi par leur parti. Le PS a identifié 17 récalcitrants, qui ont été exclus du parti. Le PS précise que la liste n'est pas tout à fait définitive, dans la mesure où des membres du PS pourraient se cacher derrière l'étiquette divers gauche…

  • L’Elysée, présidence de l’UMP

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Nicolas Sarkozy participera mardi prochain à un meeting de l’UMP au Havre, annonce la fédération départementale de ce parti.

    Le président de la République s’implique donc personnellement dans la campagne des législatives, au point de participer à une réunion publique partisane.

    Ainsi, contrairement à ce qu’il avait solennellement affirmé, Nicolas Sarkozy n’est pas et ne veut pas être le Président de tous les Français.

    Sa démission de la présidence de l’UMP n’était qu’un leurre, comme tout ce qu’il dit ou fait semblant de faire.

    Il est crucial que les Français ouvrent rapidement les yeux.

  • Dupont-Aignan comme Villiers

    Après ses grandes déclarations d’indépendance, Nicolas Dupont-Aignan, qui avait claqué la porte de l’UMP au début de la campagne présidentielle, revient à la maison, comme Philippe de Villiers. Député de l’Essonne, il  est candidat à sa propre succession sous l’étiquette « Debout la République majorité présidentielle », et il est officiellement soutenu par l’UMP...

  • Charzat viré du PS

    Michel Charzat, qui fut l’un des piliers du CERES de Chevènement, député-maire du XXe arrondissement de Paris, fabiusien de poids, a été exclu du PS parce qu’il se représente. Le PS ayant réservé la circonscription à une femme, il avait accepté que la candidate soit son assistante parlementaire. Mais le PS a choisi une militante pro-Hollande, alors il a décidé de se présenter. Le strauss-kahnien René Dosière, député de l’Aisne, a également été viré du PS, car il se maintient face au candidat désigné par le parti, Fawaz Karimet.

  • Un renfort socialiste pour... Marine Le Pen

    Un notable ex-PS, Daniel Janssens, préside le comité de soutien de Marine Le Pen dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais. Daniel Janssens a été pendant 17 ans secrétaire de la section PS de Leforest, et premier adjoint au maire de cette localité de 6.500 habitants pendant 24 ans. Il a quitté le PS en 2001, « déçu en particulier » par le député sortant Albert Facon, qui se représente. Il a décidé de soutenir Marine Le Pen parce qu’elle est « la meilleure au niveau de la circonscription pour faire bouger les choses » et « donner un coup de pied dans la fourmilière ». Interrogée par l’AFP, Marine Le Pen s’est félicitée du ralliement de cette « personnalité locale qui a une grand notoriété » et qui a souhaité « s’investir » dans cette campagne. Cela peut avoir « un effet d’entraînement » d’électeurs « déçus tant par le PS que par les communistes », a-t-elle ajouté. « Je ne suis pas une candidate qui défend un parti de gauche, je ne suis pas une candidate qui défend un parti de droite, je défends le parti des gens d’en bas. »

  • Sarkozy l’Européen

    Nicolas Sarkozy s’est rendu hier à Bruxelles pour faire valoir « sans tabou » ses « convictions » concernant l’Europe. Le problème est qu’on ne sait toujours pas quelles sont ses convictions. Si tant est qu’il en ait eu un jour...

    Sur le plan institutionnel, « le traité simplifié, c’est la seule solution », a-t-il répété, sans préciser ce qu’il entendait par là. Sa « priorité » est que le sommet des 21 et 22 juin soit un succès, « et ce sera un succès si les 27 se retrouvent sur un traité simplifié, avec peu d’articles ». Lesquels ? On ne sait toujours pas. Mais il semble bien que ce traité garde de la Constitution européenne la présidence stable, le ministre des Affaires étrangères, et bien entendu l’extension du domaine du vote à la majorité qualifiée, et même sa généralisation, au-delà de ce que prévoyait la Constitution. S ’il s’agit de cela, c’est pire que la Constitution rejetée par référendum.

    Concernant la Turquie , Nicolas Sarkozy a martelé qu’il était toujours opposé à l’entrée de ce pays dans l’Union européenne, mais, a-t-il ajouté, « je ne vois pas l’utilité de poser cette question alors qu’elle ne se pose pas maintenant ». Or cela est un très clair appui au processus d’intégration de la Turquie , puisque trois nouveaux chapitres de négociations doivent s’ouvrir dans un mois. Si la question ne se pose pas maintenant, elle ne se posera jamais.

    Dans sa conférence de presse sur les législatives, ce matin, Jean-Marie Le Pen a rebondi sur ces déclarations en en faisant l’illustration de la question qu’il pose aux Français : « Est-ce que vous êtes sûr que Sarkozy va appliquer les idées pour lesquelles il a été élu ? ». La réponse est évidemment non, et Sarkozy vient de le prouver. Il veut faire conserver l’essentiel de la Constitution européenne en passant outre la volonté du peuple souverain, par un vote au Parlement, en sachant que 95 % des parlementaires étaient favorables à ce texte alors que 55 % des Français ont dit non, ce qui est une véritable forfaiture. Cela signifie qu’il ne pourra pas maîtriser l’immigration puisque les frontières sont supprimées, qu’il ne pourra pas baisser la pression fiscale puisque cela ferait passer le déficit budgétaire au-dessus des sacro-saints 3 %, qu’il ne pourra pas protéger la France du dumping international puisqu’il ne remet pas en cause la liberté de circulation...

    Quant à la Turquie , ajoute Jean-Marie Le Pen, la question doit être mise en perspective avec la volonté de Sarkozy d’une généralisation du vote à la majorité qualifiée. Comme une large majorité de gouvernements européens sont favorables à l’adhésion de la Turquie , Sarkozy s’abritera derrière le vote majoritaire pour ne pas endosser la responsabilité de cette adhésion. « Le cynisme atteint ici un degré paroxystique. »

    Si l’on ajoute à cela la photographie officielle du Président, où pour la première fois figure le drapeau européen, et  l’ouverture à gauche, à des européistes socialistes, il est clair que les électeurs FN qui ont voté Sarkozy pour éviter le retour de la gauche au pouvoir, ou parce qu’ils croyaient que Sarkozy avait plus de chances que Le Pen d’arriver au pouvoir pour appliquer le même programme, vont devoir voter pour les candidats FN aux législatives. « Parce que le FN n’a pas eu ces idées pendant deux mois comme Sarkozy, mais les a depuis 30 ans. » Et qu’il faut des députés FN pour rappeler à Sarkozy ses engagements nationaux qu’il a déjà oubliés.

  • Identité nationale

    Parmi les nominations élyséennes, on remarque tout particulièrement celle de Georges-Marc Benamou, familier de l’Elysée du temps de Mitterrand, et fondateur avec Pierre Bergé de Globe, magazine de la gauche caviar antiraciste et cosmopolite disparu en 1994.

    Le 13 mai 2006, au déjeuner de gala de l’AGRIF, Bernard Antony rappelait ce mot de Georges-Marc Benamou : « Tout ce qui est biniou, bourrée, béret basque, terroir, en un mot franchouillard, m’est franchement insupportable. »

    Cet homme-là est aujourd’hui conseiller spécial du Président pour la culture et l’audiovisuel. Telle est donc la conception que Nicolas Sarkozy se fait de l’identité nationale.