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Liturgie - Page 37

  • 24e dimanche après la Pentecôte

    A la messe, les chants sont ceux du 23e dimanche, et les oraisons, l’épître et l’évangile sont du 5e dimanche après l’Epiphanie.

    "Ramassez l’ivraie pour la brûler, portez le bon grain dans mon grenier."

    L’interprétation de la parabole se divise en trois parties : 1. Les semailles du froment et de l’ivraie ; 2. La conduite du maître envers l’ivraie pendant la croissance ; 3. La récolte ou moisson. Au temps de l’Épiphanie, c’est plutôt la seconde partie que nous considérions. Nous voyions le Christ, en Juge et Roi sage et patient, laisser croître et mûrir la bonne et la mauvaise semence. Mais, maintenant, à l’automne liturgique où nous avons les yeux fixés sur la fin de la vie et du monde, le Seigneur nous montre le ciel et l’enfer. L’Église soulève aujourd’hui le voile de l’au-delà ; elle nous fait jeter un regard dans l’abîme fumant de l’enfer, et aussi lever les yeux vers les bienheureux dans le ciel. En outre, l’Église nous apprend à comprendre le mystère du mal ; car, justement dans les derniers temps, à la fin du monde, le mal relèvera encore une fois la tête. Enfin nous pensons que, aujourd’hui aussi, à la messe, le Christ veut jeter dans nos âmes la bonne semence, le froment divin ; celui-ci doit croître dans une vie bien chrétienne (pensée de Pâques).

    Dom Pius Parsch

  • Saint Martin

    Les antiennes de Magnificat et de Benedictus. La première, dit dom Gajard, est « pleine d’allégresse et de joie exultante : le ciel entier se réjouit de posséder le bienheureux Martin ». La seconde est « plus recueillie, elle se tient presque entièrement dans le grave. La deuxième phrase s’éclaire par la montée au do, sommet mélodique en même temps qu’expression joyeuse : o sanctissima anima. La descente progressive, presque syllabique, se termine dans la sérénité du mode de ré. »

    Par les moniales d’Argentan.

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    podcast

    O beátum virum, * cujus ánima paradísum póssidet ! Unde exsúltant Ángeli, lætántur Archángeli, chorus Sanctórum proclámat, turba Vírginum invítat : Mane nobíscum in ætérnum.

    O bienheureux homme, dont l'âme possède le Paradis ! Aussi les Anges exultent, les Archanges ses réjouissent, le chœur des Saints l'acclame et la foule des Vierges l'invite : demeurez avec nous éternellement.

    *

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    podcast

    O beátum Pontíficem, * qui totis viscéribus diligébat Christum Regem, et non formidábat impérii principátum! o sanctíssima ánima, quam etsi gládius persecutóris non ábstulit, palmam tamen martýrii non amísit!

    O bienheureux pontife qui de tout son cœur aimait le Christ Roi et ne craignait pas la puissance impériale ! O très sainte âme qui, sans avoir été enlevée du corps par le glaive du persécuteur, n'a point cependant perdu la palme du martyre !

  • Saint André Avellin

    Après sa mort on publia à Naples cinq volumes de ses traités et homélies, et deux volumes de lettres. D’autres textes sont restés inédits et il paraît qu’il écrivit plus d’un millier de lettres. Mais sur internet on ne trouve guère que l’abrégé de sa vie écrit par Olympe du Marché en 1713 et publié « à Paris chez D. Jollet, au bout du Pont Saint-Michel, du côté du Marché Neuf, au Livre Royal ».

    Voici la seule lettre qu’on trouve dans ce livre, adressée à une religieuse qui voulait le revoir :

    Vive JESUS dans nos cœurs, et dans celui de tous les hommes. Je ne sais si je pourrai vous accorder ce que vous me demandez ; car je sens que ma fin approche. Contentons-nous de servir le même Maître et de pouvoir espérer que pendant toute l'éternité, nous nous verrons en Lui. Ce fera alors que nos conversations seront véritablement célestes, et qu'elles ne pourront être interrompues ni par la distance des lieux ni par le changement des personnes. Ce sera alors que dépouillés de tout attachement aux choses de la terre, nous ne serons plus à nous-mêmes, mais à Lui, ce sera alors que nos entretiens seront parfaits et que nos imperfections, dont notre amour propre est le principe, étant anéanties, nous n'aurons plus d'ardeur que pour celui qui est la perfection même. Prions Dieu l'un pour l'autre.

    Un extrait du chapitre 8.

    Le décret de canonisation.

    La grâce de ne pas mourir subitement.

    La collecte.

  • Dédicace de la basilique du Latran

     

    Terríbilis est locus iste : hic domus Dei est et porta cæli : et vocábitur aula Dei.
    Quam dilécta tabernácula tua, Dómine virtútum ! concupíscit, et déficit ánima mea in átria Dómini.

    Ce lieu est terrible : c’est la maison de Dieu et la porte du ciel, et on l’appellera le palais de Dieu.
    Que vos tabernacles sont aimables, ô Dieu des armées ! Mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur.

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    Tout le disque de la Dédicace par les moines de Fongombault : ici.

    Les textes: ici.

  • De la férie

    On fait mémoire aujourd’hui des « Quatre couronnés » : 1, 2, 3.

    Le martyrologe romain évoque aussi « saint Deusdedit Ier », qu’on appelle plus souvent Adéodat mais qu’on devrait appeler Dieudonné puisque c’est la vraie traduction. Le martyrologe dit que son « mérite fut si grand qu'il guérit un lépreux par un baiser ».

    On lit aussi dans l’Encyclopédie théologique de Migne :

    « Saint Deusdedit ou Dieudonné, pape, succéda à Boniface IV en 615, se signala par sa science et ses vertus, surtout par sa charité envers les malades, et l’on rapporte qu’il guérit un lépreux en l’embrassant. C’est le premier pape dont on ait des bulles scellées en plomb. Il mourut le 7 novembre 617 après un pontificat de trois ans. »

  • De la férie

    Dans le martyrologe romain, ce jour, il y a la mention de 33 martyrs de Mélitène sous Dioclétien. Le martyrologe donne le nom de trois d’entre eux : Hiéron, Nicandre, Hésyque. Les ménées byzantines, qui évoquent aussi ces martyrs ce jour, donnent 30 noms.

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    Les ménées célèbrent aussi un ermite grec nommé Lazare, né en 968. Il fut d’abord moine au célèbre couvent de Saint-Sabas près de Jérusalem et fut ordonné prêtre par le patriarche de Jérusalem. Quand les Arabes ravagèrent la Palestine il se retira sur le mont Galèse près d’Ephèse. Tentant de fuir les foules qui venaient le voir il vécut successivement sur trois colonnes et fonda trois monastères (au pied des colonnes). Il mourut en 1054. L’ikos des matines imite les stances (ikos) de l’Acathiste à la Mère de Dieu :

    Père théophore, tu fus un Ange parmi les humains, toi qui depuis la terre t'empressas de monter vers les cieux ; c'est pourquoi, te voyant rivaliser avec les chœurs incorporels, saisi de crainte et d'admiration, je me fais un devoir de te chanter :

    Salut, règle des moines exempte d'erreur,
    Salut, nourricier des âmes, prairie des vertus,
    Salut, toi qui intercèdes pour nous sans faiblir,
    Salut, compagnon des Anges et leur joie.
    Salut, toi qui as accru le chœur des brebis mystiques,
    Salut, toi qui les menas saines et sauves au Paradis,
    Salut, toi qui leur donnas avec Dieu leur suffisance de pain,
    Salut, toi qui pourchassas l'insolence des démons.
    Salut, source d'où jaillissent les miracles, sans tarir,
    Salut, toi qui garantis les jouissances à venir,
    Salut, luminaire de toute l'Asie,
    Salut, guide des moines et leur flambeau.
    Salut, très-sage Père et bon Pasteur.

    Ἄγγελος ἐξ ἀνθρώπων, Θεόφορε ἐγένου, ἐκ γῆς πρὸς τὰ οὐράνια φθάσας· διὸ σὺν ἀσωμάτοις χοροῖς, ἁμιλλώμενόν σε θεωρῶν Ὅσιε, ἐξίσταμαι καὶ φόβῳ σοι κραυγάζω σχετικῶς τοιαῦτα.

    Χαῖρε, κανὼν ἀπλανὴς μονοτρόπων,
    χαῖρε, λειμὼν ἀρετῆς ψυχοτρόφε,
    Χαῖρε, πρεσβευτὰ τῶν ψυχῶν ἀκαταίσχυντε,
    χαῖρε, χορευτὰ τῶν ἀγγέλων ὁμόσκηνε,
    Χαῖρε, ὅτι σὺ ἐπλήθυνας τῶν θρεμμάτων τὸν χορόν·
    χαῖρε, ὅτι σὺ διέσωσας εἴσω ταῦτα τῆς Ἐδέμ,
    Χαῖρε, τῆς αὐταρκείας σὺν Θεῷ δοὺς τὸν ἄρτον,
    χαῖρε, τῆς αὐθαδείας τῶν δαιμόνων διῶκτα,
    Χαῖρε, πηγὴ θαυμάτων ἀέναε,
    χαῖρε, τρυφῆς μελλούσης ἐχέγγυε,
    Χαῖρε, λαμπτὴρ τῆς Ἀσίας ἁπάσης,
    χαῖρε, φωστὴρ Μοναστῶν ποδηγέτα,
    Χαίροις, Πάτερ Ποιμὴν ἡμῶν.

  • Commémoration des fidèles défunts

    Le chant des défunts, dans la tradition gréco-albanaise de Sicile, par Papàs Nicola Cuccia, curé de Contessa Entelina.

    Parkalesiëm për shpirtërat e mirë
    çë te zjarri me pakje durojën
    e çë përesiën ndër lotë me dëshirë
    te Parraisi të shkojën me gëzim.

    Nous prions pour les bonnes âmes qui, dans le feu, souffrent avec patience et attendent dans les larmes de passer avec joie au paradis.

    Zoti Krisht, na të thomi për dita
    Jipi ndëjesën, Ti prëhien dhuroi
    Te ku mblen e pashuashme drita
    Për gjithë monë ata klofshin të lumë.

    Seigneur Christ, nous t'en supplions chaque jour, accorde-leur le pardon, donne-leur le repos ; là où brille la lumière inextinguible, qu'elles soient bénies pour l'éternité.

    Ata shpirtëra t’ën Zonë dishirojën
    Perëndin ata thëresiën gjithë herët
    Perëndin ata vetëm kërkojën
    Te Parraisi do t’gjejën pushim.

    Ces âmes aspirent au Seigneur, elles aspirent à Dieu, elles ne cherchent que Dieu au ciel, elles veulent trouver la paix.

    Po sa riejën se ng’shohiën t’ën Zonë
    sa pshertime nga zëmbrat i dajën
    nat e ditë pa u lodhur po thonë
    Shuana, o Zot, këtë të math dishirim.

    Mais comme elles souffrent de ne pas pouvoir voir le Seigneur ! Combien de soupirs sortent de leur cœur jour et nuit ; sans se lasser, elles prient : Éteins, Seigneur, ce grand désir.

    Gjëri e mikjë çë te jet apo rroni
    thonë ata ndër mundimet  e zjarrit
    Motra e vëllezër mos ju të harroni
    se na përesiëm nagk ju ngushullim.

    O parents et amis qui vivez dans le monde, ils vous disent au milieu de la souffrance du feu : Frères et sœurs, n'oubliez pas que c'est de vous que nous attendons la consolation.

    Ngushullim e dhrosì ngak na presiën
    nga të krështerët, nga Klisha e t’in Zoti
    ngushullim e dhrosi ata përesiën
    njer të ken të pasosmin trazghim.

    La consolation et le rafraîchissement ils les attendent de nous, des chrétiens, de l'Église du Seigneur ; la consolation et le rafraîchissement ils les attendent, jusqu'à ce qu'ils obtiennent leur héritage éternel.

  • Toussaint

    Extrait du cinquième sermon de saint Bernard pour la Toussaint (n. 5 et. 6).

    Mais à quoi bon les louanges que nous adressons aux saints, à quoi bon célébrer leur gloire et faire parmi nous leur fête ? Pourquoi prodiguer les honneurs de la terre à ceux que, selon la promesse véridique du Fils, le Père céleste honore lui-même ? Qu'ont-ils besoin de nos félicitations ? Ils ont tout ce qu'ils peuvent contenir de gloire.

    C'est vrai, mes bien-aimés, les saints n'ont pas besoin de nos honneurs, et notre dévotion n'ajoute rien à ce qu'ils ont. Mais il y va de notre intérêt, sinon du leur, que nous vénérions leur souvenir. Voulez-vous savoir quel avantage nous avons à leur rendre nos hommages ? Je vous avouerai que pour moi, leur mémoire fait naître en moi un violent désir, un triple désir. On dit vulgairement loin des yeux, loin du cœur (1). Or, mon œil à moi, c'est ma mémoire, et me rappeler le souvenir des saints, c'est en quelque sorte, pour moi, les voir. Voir comment notre lot se trouve dans la terre des vivants (2), et ce n'est pas un lot médiocre, si toutefois le souvenir, en nous, ne marche point sans la charité ; oui voilà, dis-je, comment notre vie se trouve transportée dans les cieux (3), non point, toutefois, de la même manière que la leur s'y trouve à présent. En effet, ils s'y trouvent en substance et nous n'y sommes qu'en désir ; ils y sont effectivement présents, nous ne nous y trouvons que par le souvenir.

    Quand nous sera-t-il donné de nous réunir aussi à nos pères ? De leur être présentés en personne ? Tel est le premier désir que le souvenir des saints fait naître en nous, que dis-je ? dont il nous embrase. Quand jouirons-nous de leur société si désirable, quand serons-nous dignes d'être les concitoyens (4), les compagnons de chambrée des esprits bienheureux, d'entrer dans l'assemblée des patriarches, de nous unir aux phalanges des prophètes, au sénat des apôtres, aux innombrables bataillons des martyrs, aux collèges des confesseurs, et aux chœurs des vierges, de nous perdre, en un mot, et de nous réjouir en commun dans la troupe entière des saints ?

    Le souvenir de chacun d'eux, comme autant d'étincelles, ou plutôt comme autant de torches ardentes, allume les cœurs dévots et leur inspire une soif dévorante de les voir et de les embrasser, tellement qu'il n'est pas rare qu'ils se croient déjà au milieu d'eux, et qu'ils entrent dans l'assemblée entière des saints, où ils s'élancent de toute l'ardeur et de toutes les forces de leur cœur, tantôt vers les uns et tantôt vers les autres. D'ailleurs quelles ne seraient pas notre négligence et notre paresse, notre lâcheté même, de ne point nous élancer, comme un trait qu'on décoche, de ce monde par de fréquents soupirs, et avec toute la ferveur de la charité, vers ces heureux bataillons ?

    Malheur à nous à cause du péché, que l'Apôtre reprochait aux gentils, quand il les reprenait parce qu'ils étaient sans affection (5). L'Église des premiers-nés nous attend, et nous négligeons de l'aller rejoindre ; les saints nous appellent, et nous n'en tenons aucun compte. Réveillons-nous enfin, mes frères, ressuscitons avec le Christ, cherchons, goûtons les choses d'en haut (6). Désirons ceux qui nous désirent, courons vers ceux qui nous attendent, que nos cœurs tendent par leurs vœux, vers ceux qui les appellent.

    Dans la vie que nous partageons ensemble ici-bas maintenant, il n'y a ni sécurité, ni perfection, ni repos, et pourtant combien ne nous est-il pas doux et bon d'habiter en commun avec nos frères (7) ? En effet nous arrive-t-il quelque chose de fâcheux, soit dans le corps, soit dans l'âme, il nous est plus facile de le supporter dans la société de nos frères, avec qui nous n'avons en Dieu qu'un cœur et qu'une âme (8). Combien plus douce, plus délicieuse et plus heureuse est l'union, que nul soupçon ne trouble, que nulle dissension n'altère, qui nous réunira par les liens indissolubles de la charité parfaite ? Et qui fera que nous ne serons plus qu'un dans le Père et dans le Fils, comme le Père et le Fils ne forment qu'un aussi.

    (1) « Quod non videt oculus, cor non dolet ». Littéralement : ce que l’œil ne voit pas, le cœur n’en souffre pas. Il n’y a aucune raison de douter que ce fût une expression populaire, comme le dit saint Bernard. Mais si l’on fait une recherche sur l’expression, la seule référence qu’on trouve est… saint Bernard.

    (2) « Portio mea in terra viventium », psaume 141.

    (3) « Nostra autem conversatio in caelis est », Philippiens 3,20.

    (4) « Cives santorum » : Ephésiens 2,19.

    (5) Romains 1,31.

    (6) Colossiens 3,1-2 : « Igitur, si consurrexistis cum Christo : quæ sursum sunt quærite, ubi Christus est in dextera Dei sedens : quæ sursum sunt sapite, non quæ super terram.

    (7) « Ecce quam bonum et quam jucundum habitare fratres in unum ! » Psaume 132.

    (8) « Multitudinis autem credentium erat cor unum et anima una », Actes 4,32.

    (La traduction est celle de l'édition Vivès de 1862. J'ai toutefois modifié "conchambristes"... Le mot latin est "contubernales", il désigne les soldats qui partagent la même tente, puis il veut dire simplement "camarades", mais ici il a son sens fort, même s'il est figuré, comme ensuite "phalanges", "bataillons".)

  • De la férie

    Ce jour est devenu une « férie », dépourvue de toute mémoire de saint, depuis qu’en 1955 a été supprimée la vigile de la Toussaint. Il n’en est resté que la très laide parodie païenne d’Halloween (all hallows’ eve). J’ai gardé la vigile de la Toussaint le monastère du Barroux aussi. Voici les leçons des matines, de saint Ambroise dans son commentaires sur saint Luc

    Observez tout avec diligence, et notamment comme quoi notre Seigneur monte avec les Apôtres et descend vers les foules. Comment la multitude eût-elle vu Jésus-Christ, si Jésus-Christ (ne fût venu pour elle) dans un lieu bas ? Elle ne le suit point sur les hauteurs, elle ne s’élève point jusqu’aux cimes. Ainsi dès que notre Seigneur descend, il trouve des infirmes ; ceux-ci ne peuvent demeurer sur les hauteurs, et de là vient que saint Matthieu nous apprend aussi que les malades ont été guéris dans des lieux peu élevés. Il faut d’abord que chacun d’eux soit guéri, afin que peu à peu, et dans la mesure du progrès de ses forces, il puisse gravir la montagne. Notre Seigneur les guérit tous dans un lieu très bas, c’est-à-dire qu’il retire (le pécheur de l’abîme) de ses passions et remédie à son aveuglement. Il s’abaisse jusqu’à nos plaies, afin qu’en nous rapprochant en quelque sorte et nous enrichissant de sa nature divine, il nous rende participants de son céleste royaume.

     « Bienheureux êtes-vous, ô pauvres ! Parce qu’à vous appartient le royaume de Dieu ». Saint Luc ne mentionne que quatre béatitudes, tandis que saint Matthieu en énumère huit, mais dans les huit sont comprises les quatre, et ces quatre renferment les huit. Saint Luc a tout ramené aux quatre vertus cardinales ; saint Matthieu en citant huit béatitudes, nous a dévoilé un nombre mystique. Beaucoup de Psaumes, en effet, sont intitulés ainsi : Pour les huit ou l’Octave (Pro octava) ; et vous recevez le commandement de vous mettre en état de participer en quelque manière à ces huit bénédictions. Comme l’octave, ou le nombre huit, exprime l’accomplissement parfait de notre espérance, il exprime de même la plénitude des vertus.

    Examinons d’abord ce qu’il y a de plus important. (Vous êtes) « bienheureux, ô pauvres, dit notre Seigneur, parce qu’à vous appartient le royaume de Dieu ». Saint Matthieu et saint Luc énoncent tous deux en premier lieu cette béatitude ou bénédiction. Elle vient, en effet, au premier rang et est, en quelque sorte, la mère et la génératrice des vertus, car celui qui aura dédaigné les biens du siècle, méritera les biens éternels, tandis qu’il ne pourra mériter le royaume céleste celui qui, se trouvant embarrassé par les cupidités de ce monde, n’a pas le courage de s’en dégager.

  • De la férie

    Bizarrement, c’est aujourd’hui le jour du martyre du pape saint Pontien, mais pour une raison que je n'arrive pas à trouver, sa fête a été transférée au 19 novembre… où elle a été supplantée par celle de sainte Elisabeth de Hongrie…

    Ensuite le martyrologe romain nous dit :

    Ægéæ, in Cilícia, pássio sanctórum Zenóbii Epíscopi, et Zenóbiæ soróris, sub Diocletiáno Imperatóre et Lysia Præside.

    A Egée, en Cilicie, la passion de saint Zénobe évêque et de sa sœur Zénobie, sous l'empereur Dioclétien et le préfet Lysias.

    Et ce sont les saints qui sont honorés ce jour dans la liturgie byzantine. Ainsi aux vêpres :

    Avec ton sang de martyr ayant coloré ton ornement, illustre Zénobe, tu le rendis, en la grâce, plus sacré; avec lui tu pénétras dans le Saint des saints comme Pontife, pour toi-même t'offrir en victime pure, en parfaite oblation à celui qui pour toi fut immolé.

    Lorsque ton corps fut déchiré, c'est la beauté intérieure de ton âme qui apparut plus clairement, Zénobe aux-divines-pensées, hiéromartyr suscitant notre admiration, splendeur des Pontifes, gloire des Athlètes vainqueurs, source d'où jaillissent les miracles sans tarir, toi qui chasses les esprits impurs et protèges nos âmes.

    Partageant tes sages convictions, ta propre sœur Zénobie a choisi de combattre avec toi; elle supporta vaillamment les brûlures des chaudrons, la menace du feu, la mort violente; aussi, pontife Zénobe, avec toi elle a trouvé la couronne des vainqueurs et le royaume d'en-haut.

    En ce jour, amis des Martyrs, formons un chœur et chantons la mémoire des victorieux athlètes Zénobe et Zénobie; car ils furent les champions de la Trinité et sur le stade vaillamment ils ont suffoqué l'ennemi invisible dans leur sang; alors ils ont reçu la glorieuse couronne des vainqueurs; c'est pourquoi nous leur chantons: Couple saint, béni du Seigneur, vous les Martyrs lumineux, intercédez tous les deux pour nos âmes devant le Sauveur.