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Liturgie - Page 41

  • Les anges gardiens

    Hier l’offertoire était Sanctificavit Moyses. Aujourd’hui c’est la fête des anges gardiens. Or dans les visions de sainte Gertrude, un jour que sa santé l’empêche d’aller à la messe, Jésus lui propose de la chanter rien que pour elle, dans le ciel avec les saints. Il chante cet offertoire, et alors apparaissent les anges gardiens…

    La fête des anges gardiens n’existait pas à l’époque de sainte Gertrude, et le jour de cette vision était un 3e dimanche de l’Avent… (Jésus, qui a chanté l’introït Gaudete, chante l’offertoire Sanctificavit Moyses – en entier, sans doute, après avoir chanté l’offertoire Domine Deus in simplicitate. Ce sont deux offertoires de messes de la dédicace des églises, et le récit de sainte Gertrude vient juste après les visions lors de la fête de la dédicace et de la cérémonie de consécration d’une chapelle.)

    Pendant ce chant, le Cœur du Seigneur Jésus parut sortir de sa poitrine, semblable à un autel d'or qui brillait comme un feu ardent. Alors tous les anges députés pour servir les hommes prirent leur vol et vinrent offrir avec une grande joie, sur cet autel du Cœur sacré, des oiseaux vivants qui signifiaient toutes les bonnes œuvres et toutes les prières de ceux dont ils étaient chargés. Les saints offrirent ensuite leurs mérites au Seigneur sur cet autel, pour son éternelle gloire et le salut de l'âme qui était là présente. Enfin arriva un prince magnifique : c'était l'ange à qui Dieu avait confié cette âme ; il portait un calice d'or et l'offrit aussi sur l'autel du Cœur divin. Ce calice contenait les tribulations, les adversités et les souffrances que cette bienheureuse avait supportées tant en son corps qu’en son âme depuis son enfance. Le Seigneur bénit ce calice du signe de la croix, à la manière d'un prêtre qui consacre l'hostie. Ensuite il dit d'une voix harmonieuse: Sursum corda : élevons nos cœurs; et tous les saints, animés par cette parole, s'approchèrent et élevèrent leurs cœurs sous la forme de tuyaux d'or jusqu'à l'autel du Cœur divin, afin de recueillir, pour l'augmentation de leurs joies, de leurs mérites et de leur gloire, quelques gouttes du calice débordant qui avait été béni et consacré par le Seigneur avec tant d'autour.

  • A Anapa

    La chaîne Soyouz retransmet chaque dimanche la divine liturgie célébrée par le patriarche Cyrille, chaque fois en un lieu différent. Ce matin c’était à Alapa, et c’était intéressant à plus d’un titre.

    Alapa est une station balnéaire de la mer Noire, la ville la plus proche de la Crimée. Ce matin, un peu plus d’une heure avant le début de la liturgie, un drone ukrainien a survolé la région et s’est écrasé près de l’aéroport de Sotchi. Néanmoins non seulement l’église est pleine, mais il y a foule dehors : les fidèles n’ont pas peur des drones ukrainiens, alors que le gouvernement de Kiev a demandé à plusieurs reprises aux habitants de Crimée ces dernières semaines de quitter la presqu'île parce qu'elle va être soumise à un déluge de feu...

    Cette grande église est une fois de plus une église neuve, qui vient juste d’être terminée. Elle a été construite à côté de l’église de l’icône de la Mère de Dieu souveraine, qui paraît maintenant petite à côté. Comme toutes les églises neuves elle est construite selon les canons traditionnels, et elle est entièrement recouverte à l’intérieur de peintures traditionnelles.

    Il y a un chœur de qualité véritablement professionnelle. A entendre par exemple à 48’37. Et il y a un autre excellent chœur… de cosaques (c'est le pays des "cosaques de la mer").

    Et les ornements du patriarche étaient d’une belle sobriété, contrastant avec la débauche d’ors et, par exemple, le vertigineux lustre à trois étages…

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  • 18e dimanche après la Pentecôte

    Sanctificávit Móyses altáre Dómino, ófferens super illud holocáusta et ímmolans víctimas : fecit sacrifícium vespertínum in odórem suavitátis Dómino Deo, in conspéctu filiórum Israël.

    Moïse consacra un autel au Seigneur, offrant sur lui des holocaustes et immolant des victimes ; il accomplit le sacrifice du soir, odeur très suave pour le Seigneur Dieu, en présence des fils d’Israël.

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    L’antienne d’offertoire de ce dimanche évoque Moïse offrant un sacrifice d’alliance au pied du Sinaï. C’est le sacrifice dont parle le chapitre 24 de l’Exode. Mais le texte biblique ne dit pas que Moïse a consacré (sanctificavit) l’autel, seulement qu’il l’a dressé. L’expression « sacrificium vespertinum » vient quant à elle du psaume 140, et « in odorem suavitatis » de l’épître aux Ephésiens, qui donne la vraie signification du sacrifice de Moïse : « Christus dilexit nos, et tradidit semetipsum pro nobis, oblationem et hostiam Deo in odorem suavitatis. » Le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, oblation et victime à Dieu en odeur de suavité. C’est ce qui se passe sur l’autel de l’église à partir de l’offertoire.

    La mélodie le souligne, par une montée sur « immolans » qui reproduit celle sur « Moyses » et se poursuit sur « victimas ». Le récitatif s’établit alors sur la dominante, avant de descendre, in fine, tout en bas, devant les fils d’Israël.

    Au moyen âge cet offertoire avait deux très longs versets, et le dialogue entre Moïse et Dieu en faisait un quasi oratorio de plain chant.

    ℣. 1. Locutus est Dominus ad Moysen dicens :
    Ascende ad me in montem Sina
    et stabis super cacumen ejus.
    Surgens Moyses ascendit in montem,
    ubi constituit ei Deus,
    et descendit ad eum Dominus in nube
    et adstitit ante faciem ejus.
    Videns Moyses procidens adoravit dicens :
    Obsecro Domine, dimitte peccata populo tuo.
    Et ait ad eum Dominus :
    Faciam secundum verbum tuum.

    Tunc fecit…

    ℣. 2. Oravit Moyses Dominum et dixit:
    Si inveni gratiam in conspectu tuo,:
    ostende mihi te ipsum manifeste,:
    ut videam te.
    Et locutus est ad eum Dominus dicens :
    non enim videbit me homo et vivere potest,
    sed esto super altitudinem lapidis
    et protegam te dextera mea,
    donec pertranseam ;
    dum pertransiero, auferam manum meam
    et tunc videbis gloriam meam,
    facies autem mea non videbitur tibi,
    quia ego sum Deus ostendens mirabilia in terra.

    Tunc fecit…

    1. Le Seigneur parla à Moïse, disant : Monte vers moi sur la montagne de Sina, et tu te tiendras debout sur son sommet. Moïse se levant monta sur la montagne où Dieu lui avait donné rendez-vous ; et le Seigneur descendit vers lui dans une nuée, et il se tint devant sa face. Moïse, à sa vue, se prosterna et adora, disant : Je t’en prie, Seigneur, pardonne les péchés de ton peuple. Et le Seigneur lui dit : Je ferai selon ta parole.

    Alors Moïse accomplit le sacrifice du soir, odeur très suave pour le Seigneur Dieu, en présence des fils d’Israël.

    2. Moïse pria le Seigneur, et dit : Si j’ai trouvé grâce devant vous, montrez-vous à moi à découvert, pour que je puisse vous contempler. Et le Seigneur lui parla en ces termes : Aucun homme, s’il me voit, ne pourra vivre ; mais tiens-toi sur le haut du rocher : ma main droite te couvrira pendant que je passerai ; et lorsque je serai passé, j’enlèverai ma main, et alors tu verras ma gloire, quoique ma face ne te soit pas montrée ; car je suis le Dieu qui manifeste sur la terre des choses admirables.

    Alors Moïse accomplit le sacrifice du soir, odeur très suave pour le Seigneur Dieu, en présence des fils d’Israël.

    (La partition complète est ici.)

  • Saint Jérôme

    La lettre ci-dessous, adressée à un sous-diacre d’Aquilée, est représentative d’une partie du courrier de saint Jérôme, qui reproche souvent à ses amis de ne pas lui écrire. Il peut le faire de façon plus rude (surtout quand il reproche à quelqu’un -notamment saint Augustin - de ne pas lui répondre, sans se demander si le correspondant a reçu sa lettre...), et l’on voit ici, chez un saint Jérôme d’une trentaine d’années, qu’il n’a pas encore renoncé à faire du style et à citer le maître de l’éloquence latine.

    Turpilius, poète comique, parlant du commerce épistolaire, dit que c'est le seul moyen qui rend présents les absents. Cet auteur a dit vrai, quoique dans un sujet qui n'est qu'une pure fiction. En effet, n'est-ce pas en quelque façon voir et posséder ses amis, que de s'entretenir avec eux par lettres ? Aussi le commerce en était-il établi parmi ces peuples barbares d'Italie qu'Ennus appelle Casques, qui, comme dit Cicéron dans ses livres de la Rhétorique, vivaient d'une manière sauvage. Comme le papier et le parchemin n'étaient pas encore connus, ils écrivaient ou sur des tablettes de bois bien polies, ou sur des écorces d'arbres. De là vient qu'on appelait ceux qui portaient les lettres tabellarii, messagers; ceux qui les écrivaient , librarii, copistes, du mot liber, qui signifie cette petite écorce qui est immédiatement attachée au tronc de l'arbre. Si des hommes grossiers et sans aucune civilisation, avaient établi entre eux un commerce si doux et si agréable, comment pouvons-nous y renoncer, nous qui vivons dans un siècle où règnent la politesse et les beaux-arts? Chromatius et, Eusèbe son frère, qui ne sont pas moins unis par la conformité de leurs inclinations que par les liens de la nature, m'ont prévenu par leurs lettres, tandis que vous, mon cher Nicéas, qui venez de me quitter, vous rompez une amitié naissante, plutôt que vous ne l'affaiblissez; ce que Lelius condamne dans le livre que Cicéron a écrit sur l'amitié. Auriez-vous tant d’aversion pour l'Orient, que vous ne voudriez pas même que vos lettres y vinssent ? Ah ! sortez, sortez de votre assoupissement et rompez enfin le silence. Accordez du moins une lettre à l'amitié; au milieu des douceurs que vous goûtez dans votre pays, souvenez-vous quelquefois des voyages que nous avons faits ensemble. Si vous m'aimez encore, je vous prie de me donner de vos nouvelles; si vous avez quelque sujet de chagrin contre moi, écrivez-moi toujours, même dans votre colère; il me sera toujours bien doux de recevoir des lettres d'un ami, quelque irrité qu'il puisse être.

  • Saint Michel

    Le 8 novembre, le calendrier byzantin célèbre la « Synaxe des archistratèges Michel et Gabriel et des autres Puissances incorporelles » (ou angéliques). Le calendrier slavon dit : « Synaxe de l'archange Michel et des autres forces célestes incorporelles, les archanges Gabriel, Raphaël, Uriel, Selaphiel, Jehudiel, Barachiel et Jeremiel ». (Ces cinq derniers noms ne sont pas admis par l’Eglise latine. Ils viennent des livres apocryphes d’Esdras et d’Hénoch et permettent de donner un nom aux sept archanges qui se tiennent devant Dieu, comme dit Raphaël dans le livre de Tobie, et aussi l’Apocalypse.) Voici le tropaire, le kondak et le mégalynaire, dans le vieux chant traditionnel znamenny, sans doute par les moines de Valaam qui l’ont glorieusement ressuscité.

    Tropaire

    Небе́сных во́инств Архистрати́зи, мо́лим вас при́сно мы, недосто́йнии, да ва́шими моли́твами оградите́ нас кро́вом крил невеще́ственныя ва́шея сла́вы, сохраня́юще ны, припа́дающия приле́жно и вопию́щия: от бед изба́вите ны, я́ко чинонача́льницы Вы́шних сил.

    Archistratèges des armées célestes, malgré notre indignité nous vous prions de nous protéger par vos prières et nous garder à l'ombre des ailes de votre gloire immatérielle, nous qui nous prosternons devant vous et vous supplions instamment : Délivrez-nous de tout danger, grands Princes des Puissances d'en-haut.

    Kondak

    Архистрати́зи Бо́жии, служи́телие Боже́ственныя сла́вы, А́нгелов нача́льницы и челове́ков наста́вницы, поле́зное нам проси́те и ве́лию ми́лость, я́ко Безпло́тных Архистрати́зи.

    Archistratèges de Dieu, serviteurs de sa gloire, guides des mortels et chefs des Anges, obtenez-nous ce qui est utile à nos âmes et la grande miséricorde, en tant qu’archistratèges des incorporels.

    Mégalynaire

    Велича́ем вас, Арха́нгели, и А́нгели и вся Во́инства, Херуви́ми и Серафи́ми, сла́вящии Го́спода.

    Nous vous magnifions, vous les Archanges, les Anges et toutes les Armées, les Chérubins et les Séraphins, glorifiez le Seigneur.

  • Saint Venceslas

    Sur le « prince éternel des Tchèques », voir 1, 2, 3, 4

    Le martyrologe romain dit aussi aujourd’hui :

    Tolósæ sancti Exsupérii, Epíscopi et Confessóris; qui beátus vir quantum sibi parcus exstíterit quantúmque áliis largus, sanctus Hierónymus relátu prosecútus est memorábili.

    A Toulouse, saint Exupère, évêque et confesseur. Saint Jérôme a rendu de lui ce mémorable témoignage qu'il était aussi libéral envers les autres qu'économe pour lui- même.

    Saint Jérôme a parlé trois fois de saint Exupère de Toulouse.

    En 395 dans une lettre (n° 54) à la veuve Furia, il écrit :

    « Vous avez auprès de vous l'illustre Exupère, qui est dans un âge avancé et dont la foi est éprouvée : il peut vous donner souvent des avis salutaires. »

    En 406 il dédie à Exupère son commentaire du livre de Zacharie et fait son éloge dans la préface :

    « Le saint évêque a faim tandis qu'il nourrit les autres. Son visage est marqué par les jeûnes, mais il est surtout torturé par la faim des autres. Il a tout donné aux pauvres qui sont les entrailles du Christ. »

    Il reprend cet éloge en 411 ou 412 à la fin de sa longue lettre (n° 125) à Rusticus :

    « Saint Exupère, évêque de Toulouse, imite la veuve de Sarepta : il a faim et il nourrit les autres ; son visage est pâli par les jeûnes et il est torturé par l’inanition d’autrui ; il a dépensé toute sa fortune avec la tendresse du Christ. Nul n’est plus riche que lui : il porte le corps du Christ dans une corbeille d’osier et son sang dans un vase de verre ; il a chassé du temple l’avarice ; sans fouet ni menaces il a renversé les tables de ceux qui vendaient les colombes, c'est-à-dire les dons du Saint-Esprit, et il a dispersé l’argent de mammon et des changeurs, pour que la maison de Dieu puisse être appelée maison de prière et non caverne de voleurs. Suis de près les pas d’un tel homme et de tous ceux dont les vertus ressemblent aux siennes, et que le sacerdoce rend à la fois plus humbles et plus pauvres. »

    C’est une allusion notamment aux aumônes que l’évêque de Toulouse a fait porter à saint Jérôme pour les moines d’Orient éprouvés par la famine.

    Saint Exupère est cité parmi les meilleurs évêques de son temps par saint Paulin de Nole et saint Grégoire de Tours. C’est lui qui a organisé le culte de saint Saturnin (Sernin), dont il a fait venir les reliques.

  • Saints Côme et Damien

    Cette vidéo de Théodore Vasilikos et de son chœur donne l'essentiel des chants des vêpres byzantines des saints Côme et Damien.

    A 7’15, les stichères (entrecoupés de versets de psaume).

    Ayant mis tout leur espoir dans les cieux, les Saints ont amassé pour eux-mêmes un inviolable trésor; ils ont reçu gratuitement, ils donnent aussi gratuitement aux malades la guérison; conformément à l'Evangile, ne possédant ni or ni argent, aux hommes et au bétail ils accordent leurs bienfaits; et, puisqu'en tout ils furent soumis au Christ, ils intercèdent avec confiance auprès de lui en faveur de nos âmes.

    Dédaignant la matière corrompue, comme des Anges dans la chair les deux saints compagnons devinrent citoyens des cieux dès ici-bas partageant les mêmes sentiments et n'ayant qu'une âme en la communauté de leur vie. Aussi accordent-ils à tout patient la guérison, prodiguant leurs bienfaits gratuitement à qui en a besoin; en leur fête annuelle chantons-les dignement, car ils intercèdent auprès du Christ en faveur de nos âmes.

    Tout entier devenu la demeure de la sainte Trinité, ce couple digne de nos chants, les sages Cosme et Damien comme d'une source vivifiante au double jet font jaillir le flot des guérisons; et leurs reliques, elles aussi, en qui les touche guérissent les douleurs; leurs seuls noms éloignent des mortels les maladies; secourables envers tous ceux qui recherchent leur protection, ils intercèdent avec confiance auprès du Christ en faveur de nos âmes.

    Gloire au Père...

    A 13’26 le doxastikon.

    Ἀτελεύτητος ὑπάρχει τῶν Ἁγίων ἡ χάρις, ἣν παρὰ Χριστοῦ ἐκομίσαντο· ὅθεν αὐτῶν καὶ τὰ λείψανα, ἐκ θείας δυνάμεως, διηνεκῶς ἐνεργοῦσι τοῖς θαύμασιν, ὧν καὶ τὰ ὀνόματα μόνα, ἐκ πίστεως ἐπιβοώμενα, τῶν ἀνιάτων ἀλγηδόνων ἀπαλλάττουσι. Δι' ὧν Κύριε καὶ ἡμᾶς, τῶν τῆς ψυχῆς καὶ τοῦ σώματος παθῶν ἐλευθέρωσον, ὡς φιλάνθρωπος.

    Sans fin est la grâce que les Saints ont reçue de par le Christ; c'est pourquoi leurs reliques, elles aussi, par divine puissance ont le pouvoir d'opérer des miracles de façon continue; et leurs seuls noms, invoqués avec foi, préservent des incurables maladies; par leur intercession, nous aussi, délivre-nous des souffrances de l'âme et du corps, Seigneur ami des hommes.

    A 18’30 l’hymne Phos Hilaron ("Lumière joyeuse").

    A 25’12, les apostiches.

    En mémoire des Anargyres, accourons tous ensemble d'un cœur pur et, la conscience purifiée, chantons-leur: Médecins des malades, réjouissez-vous tous les deux qui avez reçu de Dieu le pouvoir des guérisons.

    Les Saints qui habitent sa terre, le Seigneur les a comblés de sa faveur.

    Pour observer parfaitement les préceptes du Seigneur, vous avez retranché sagement le mal de l'avarice et c'est pourquoi vous guérissez gratuitement; comme il se doit, nous vénérons votre auguste dormition: Thaumaturges, intercédez pour notre salut.

    Voyez! Qu'il est bon, qu'il est doux d'habiter en frères tous ensemble!

    Ayant reçu de Dieu seul le pouvoir de faire grâce et de sauver, de toutes sortes de périls délivrez ceux qui vous chantent avec foi; des épreuves et des douleurs affranchissez leur âme et leur corps, saints Anargyres porteurs-de-Dieu.

    A 28’14 Gloire au Père…

    A 29’07 le doxastikon.

    Πάντοτε ἔχοντες Χριστόν, ἐνεργοῦντα ἐν ὑμῖν, Ἅγιοι Ἀνάργυροι, θαυματουργεῖτε ἐν κόσμῳ, ἀσθενοῦντας θεραπεύετε· καὶ γὰρ τὸ ἰατρεῖον ὑμῶν, πηγὴ ὑπάρχει ἀνεξάντλητος, ἀντλουμένη δέ, μᾶλλον ὑπερεκβλύζει, καὶ χεομένη περισσεύεται, καθ' ἑκάστην κενουμένη καὶ πληθυνομένη, πᾶσι χορηγοῦσα καὶ μὴ λειπομένη, καὶ οἱ ἀρυόμενοι κορέννυνται ἰάματα, καὶ αὕτη διαμένει ἀδαπάνητος. Τὶ οὖν ὑμᾶς καλέσωμεν; θεράποντας ἰατροὺς ψυχῶν τε καὶ σωμάτων, ἰατῆρας παθῶν ἀνιάτων, δωρεὰν ἰωμένους ἅπαντας, εἰληφότας χαρίσματα, παρὰ τοῦ Σωτῆρος Χριστοῦ, τοῦ παρέχοντος ἡμῖν τὸ μέγα ἔλεος.

    Puisque le Christ ne cesse d'agir en vous, saints Anargyres, vous continuez à faire des miracles ici-bas, guérissant toute faiblesse ou maladie; vos traitements sont une source inépuisable, en effet; lorsqu'on y puise, elle jaillit plus encor, déversée, elle surabonde en ses flots; vidée chaque jour, elle se répand de plus en plus, pourvoyeuse de tous et jamais dépourvue; ceux qui puisent sont abreuvés de guérisons, mais elle demeure inépuisable à jamais. Comment donc vous appeler? médecins des âmes et des corps, traitant les douleurs incurables, guérissant tout le monde gratuitement par les charismes reçus du Christ Sauveur qui nous accorde la grande miséricorde.

  • De la férie

    Aujourd’hui on fait mémoire de saint Cyprien et sainte Justine.

    Dans le calendrier byzantin c’est une curieuse fête, intitulée en grec

    Ἡ Μετάστασις τοῦ Ἁγίου, ἐνδόξου καὶ πανευφήμου Ἀποστόλου καὶ Θεολόγου, Ἰωάννου τοῦ Εὐαγγελιστοῦ.

    La « métastasis » du saint, glorieux et digne de toute louange l’apôtre et théologien Jean l’Evangéliste.

    En slavon « métastasis » a été traduit par un mot mystérieux : « prestavlenie ». Qui est traduit ici par « mort », là par « repos », et dans le ménée de Chèvetogne par « transfert ».

    Quel « transfert » ? Le liturgicon grec-catholique melchite traduit carrément : « Assomption du glorieux et illustre apôtre, saint Jean l’Evangéliste ».

    Il se trouve qu’en effet le mot métastasis est utilisé par les théologiens pour parler de l’Assomption de la Mère de Dieu. On sait qu’en Orient on dit « Dormition ». Mais on peut voir :

    Η Κοίμησις και η Μετάστασις της Υπεραγίας Θεοτόκου

    La Dormition et la "métastasis" de l’hyper-sainte Mère de Dieu.

    Ici dormition désigne la mort, et métastasis la résurrection et l’assomption.

    D’où "l’assomption de saint Jean". Certains textes (mais pas liturgiques) l’évoquent expressément, expliquant ainsi le propos mystérieux du Sauveur : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne… », et même des peintres occidentaux ont représenté la scène, dont Giotto :

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    Et si saint Jean a été enlevé au paradis, il se trouve peut-être avec la Mère de Dieu dont il avait eu la garde sur cette terre (et dont il était devenu le fils), mais, si ce n’est pas si haut, assurément avec Enoch et Elie qui ont été enlevés avant lui. Ce que montre une peinture de l’église roumaine de Ieud Deal :

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  • De la férie

    Le martyrologe romain de ce jour commence ainsi :

    Apud castéllum Emmaus natális beáti Cléophæ, qui fuit Christi discípulus, quem et in eádem domo in qua mensam Dómino paráverat, pro confessióne illíus a Judæis occísum tradunt, et gloriósa memória sepúltum.

    Au bourg d'Emmaüs, l'anniversaire du bienheureux Cléophas, disciple du Christ. Dans la maison même où il avait préparé le repas du Seigneur, nous dit la tradition, il fut mis à mort par les Juifs pour avoir confessé le Christ. On lui donna en ce lieu même une digne sépulture.

    Et sur cette sépulture les franciscains construisirent une église au XIVe siècle. Elle fut abandonnée et tomba en ruine. Les franciscains revinrent, et en 1902 le sultan leur permit de reconstruire l’église à l’identique. Depuis 1919 elle est la « basilique de la Manifestation de Notre Seigneur Jésus-Christ ».

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  • 17e dimanche après la Pentecôte

    Justus es, Dómine, et rectum judicium tuum : fac cum servo tuo secúndum misericórdiam tuam.
    Beáti immaculáti in via : qui ámbulant in lege Dómini.

    Vous êtes juste, Seigneur, et pleins de rectitude sont vos jugements : agissez avec votre serviteur selon votre miséricorde.
    Bienheureux ceux qui sont sans tache dans leurs voies, qui marchent selon la loi du Seigneur.

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    Par le Chœur Saint-Joseph de Helmond, aux Pays-Bas.


    podcast

    Nous commençons l'introït d'aujourd'hui par un acte de foi : "Tu es juste, Seigneur, et tout ce que tu ordonnes et commandes est juste". Cette déclaration fait taire toute interrogation, tout examen, tout doute. Et la décision ultime que Dieu annoncera au jour du jugement est également juste. Plus nous approchons de la fin de l'année liturgique, plus l'Église a l'habitude de mettre sous nos yeux cette pensée du grand jugement. Serons-nous capables de la supporter, cette manifestation de la justice de Dieu ? Si nous y réfléchissons, nous penserons que c'est une bonté de la part de Dieu de nous permettre d'en appeler à sa miséricorde : nous comprenons maintenant pourquoi la mélodie de la deuxième phrase est si émouvante, presque turbulente : nous semblons nous étirer pour saisir la main miséricordieuse de Dieu. Seule sa justice peut nous rendre la pureté que nous avons peut-être perdue sur le chemin difficile et dangereux de la vie. Seul son amour miséricordieux peut nous donner la force nécessaire pour rester fidèles à ses commandements, en particulier au principal d'entre eux, mentionné dans l'Évangile d'aujourd'hui : l'amour de Dieu et du prochain.

    Dom Dominic Johner

    Petit rappel, à l’attention des idéologues qui parlent de « liturgie tridentine » pour faire croire que c’est la liturgie d’une époque donnée et qu’elle a fait son temps, mais aussi des tradis de bonne foi qui continuent de parler de « messe tridentine » parce que les livres ont été fixés sur demande du concile de Trente, voici cet introït dans le plus ancien livre liturgique noté que nous ayons, le Codex 121(1151) d’Einsiedeln, dit Graduel des séquences de Notker, qui date de 960-970. Avec l’indication : 17e dimanche.

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