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Liturgie - Page 36

  • Ijé Khérouvimi

    Un bel hymne des chérubins, ce matin à la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou:

     

    Un autre, en l'église de l'Ascension de Iekaterinbourg, jeudi dernier. Cette église est un exemple spectaculaire du retour de la tradition iconographique. Les peintures des murs et du plafond sont de la fin du XIXe ou du début du XXe, complètement décadentes, alors que l'iconostase, récente, est parfaitement traditionnelle.

  • 25e dimanche après la Pentecôte

    Le Royaume des Cieux, c’est la prédication de l’Évangile et la connaissance des Écritures qui conduit à la vie et dont le Seigneur dit aux Juifs : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé et il sera donné à une nation qui en produira les fruits. » Ce Royaume est donc comparable au grain de sénevé qu’un homme prend et sème dans son champ. » Cet homme qui ensemence son champ, beaucoup ont compris que c’était le Sauveur parce qu’il ensemence l’âme des croyants ; selon d’autres, c’est l’homme lui-même qui ensemence son champ, c’est-à-dire soi-même, et son cœur. Qui donc ensemence, sinon notre intelligence et notre âme ? Elle accueille le grain de la prédication, prend soin de la semence, la fait germer par l’humidité de la foi, dans le champ de son cœur.

    La prédication de l’Évangile est le plus humble de tous les enseignements. C’est vrai, pour son premier exposé, la prédication de l’Homme-Dieu, du Christ mort, du scandale de la croix, elle n’a pas la vraisemblance de la vérité. Compare donc un tel enseignement aux principes des philosophes, à leurs livres, à la splendeur de leur éloquence et à l’ordonnance de leurs discours, et tu verras : la semence de l’Évangile est de loin la plus petite de toutes les semences. Mais lorsque celles-là ont grandi, elles ne présentent rien de pénétrant, rien de vigoureux, rien de vivace, mais tout est frêle, et flétri, et languissant et produit en abondance des herbes et des plantes qui bien vite, dessèchent et tombent. Quant à la prédication qui paraissait petite en son début, à peine semée, soit dans l’âme du croyant, soit dans le monde entier, elle ne se développe pas comme une herbe, mais grandit comme un arbre, si bien que les oiseaux du ciel, – en qui nous devons voir ou les âmes des croyants, ou les forces consacrées au service de Dieu – viennent habiter dans ses branches. Les branches de l’arbre évangélique qui s’est développé à partir du grain de sénevé sont, je pense, les différents dogmes dans lesquels se repose chacun des oiseaux mentionnés plus haut.

    Saint Jérôme, leçons des matines.

    Saint Jérôme est l’un des pères les plus faciles à lire en latin. Ci-dessous le texte. On verra notamment que la description des productions de la philosophie païenne y est plus pittoresque…

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  • Dédicace des basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul

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    Locus iste a Deo factus est, inæstimábile sacraméntum, irreprehensíbilis est. ℣. Deus, cui astat Angelórum chorus, exáudi preces servórum tuórum.

    Ce lieu a été fait par Dieu même : c’est un mystère inappréciable, il est exempt de toute souillure. ℣. O Dieu devant qui se tient le chœur des Anges, exaucez la prière de vos serviteurs.

    Le Graduel LOCUS ISTE (5e mode) est très probablement, pour le texte, d'origine hispanique. La mélodie de la première partie, de création originale, et ramassée dans la quinte modale fa-do, est grave, très contemplative, toute remplie de révérence devant la majesté divine. C'est seulement au verset, fait, lui, de formules, qu'elle change de ton, s’enhardit, et, pour faire monter sa supplication, emprunte au mode de fa ses plus belles vocalises. toutes pleines de confiance et d'expression.

    Dom Gajard, qui dirige les moniales d’Argentan :


    podcast

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    Le plus célèbre motet de Bruckner, sur l’antienne Locus iste (la première partie du graduel), dans une interprétation parfaite :

  • Saint Grégoire le Thaumaturge

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    Saint Grégoire, évêque de Néocésarée, dit le Thaumaturge en raison du nombre de miracles éclatants qu’il réalisa, ou plutôt, comme il le soulignait, que Dieu réalisait par son intermédiaire, est un maillon important de la tradition des pères. Il fut en effet le grand disciple d’Origène, et le maître de sainte Macrine l’ancienne, grand-mère de saint Grégoire de Nysse et de saint Basile, nés à Néocésarée. Saint Grégoire le Thaumaturge a écrit un éloge d’Origène, et saint Grégoire de Nysse un éloge de saint Grégoire le Thaumaturge, dont voici un extrait. Cela se passe juste avant son arrivée à la grande ville de Néocésarée, où il trouvera 17 chrétiens, et où il ne restera, à sa mort, que 17 païens.

    Alors qu'il se rendait du lieu de sa retraite à la ville, comme le soir était tombé et qu'une pluie très violente se prolongeait, il entre dans un sanctuaire avec ceux qui le suivaient. Ce sanctuaire était un des plus fameux : les démons y venaient ouvertement assister les desservants du temple dans leur pratique de la divination des oracles. Entré dans le temple avec ses compagnons, il terrifia les démons en invoquant le nom du Christ. Ayant purifié l'air souillé par les odeurs des sacrifices au moyen du signe de la croix, il y passa la nuit tout entière, en veillant, à son habitude, dans les prières et les hymnes, de manière à transformer en maison de prière celle qui inspirait de l'horreur par le sang répandu sur l'autel et les statues. Quand il eut passé la nuit de cette manière, il allait reprendre son voyage.

    Or, comme le desservant du sanctuaire, à l'aube, célébrait le culte habituel des démons, on dit que les démons lui apparurent et lui dirent que le sanctuaire leur était inaccessible à cause de celui qui y avait demeuré. Lui, au moyen de purifications et de sacrifices, s'efforçait de faire rentrer les démons dans le temple. Mais comme, malgré toutes ses tentatives, ses efforts étaient inefficaces, car les démons n'obéissaient pas du tout, comme d'habitude, à son invocation, pris de fureur et de colère, le desservant saisit ce Grand et lui adressait les menaces les plus terribles – de le dénoncer aux autorités, d'user de violence à son endroit et de dénoncer à l'empereur ce qu'il avait eu l'audace de faire. Chrétien, ennemi des dieux, il avait osé pénétrer à l'intérieur du sanctuaire; son entrée avait fait se détourner la puissance qui agissait dans les lieux sacrés, et la force divinatrice des démons ne résidait plus, comme d'habitude, en ces lieux.

    Mais celui-ci, rejetant la colère inconsidérée et stupide du desservant au moyen d'une pensée supérieure et opposant à toutes les menaces l'assistance du Dieu véritable, dit qu'il était à ce point convaincu de la puissance de celui qui combattait pour lui qu'il avait le pouvoir de les chasser comme il le voulait et de les faire entrer où il voudrait, et il promit de donner aussitôt les preuves de ce qu'il disait. Le desservant, émerveillé et frappé de stupeur par la grandeur de son pouvoir, lui demanda de montrer en cela même sa puissance et de faire revenir les démons dans le sanctuaire. En entendant cela, le Grand déchira un petit fragment d’un livre et le donna au desservant, après avoir écrit une parole impérative contre les démons. Le texte de ce qui était écrit là-dessus était : «Grégoire à Satan, entre». Le desservant prit le petit écrit et le plaça sur l'autel; ensuite, ayant offert les graisses habituelles et les offrandes impures, il vit à nouveau ce qu'il voyait précédemment, avant que les démons n'aient été chassés du temple. Quand cela se fut produit, il se fit la réflexion que Grégoire possédait une puissance divine grâce à laquelle il s'était montré plus fort que les démons.

    Il le rejoignit en hâte avant qu'il ne parvienne à la ville et demanda d'apprendre de lui le mystère et quel était ce dieu auquel était soumise la nature des démons. Lorsque le Grand lui eut expliqué le mystère de la piété, le desservant éprouva un sentiment bien naturel de la part d'un non-initié aux choses divines, et il jugea qu'il était indigne de la conception de Dieu de croire que le divin soit apparu aux hommes dans la chair. Comme celui-ci disait que la foi en ce mystère ne s'appuyait pas sur des paroles, mais qu'elle tirait sa crédibilité du caractère extraordinaire des faits, le desservant lui demanda de voir un miracle, pour être conduit par ce fait à l'acceptation de la foi.

    Alors, dit-on, ce Grand fit le plus incroyable des miracles. Comme le desservant souhaitait qu'une pierre de grande taille qui se trouvait sous leurs yeux, une pierre qui ne pouvait être mue de main d'homme, soit transportée dans un autre endroit par la puissance de la foi sur l'ordre de Grégoire, sans hésiter, ce Grand ordonna aussitôt à la pierre, comme à un être animé, de se déplacer vers le lieu qu'avait montré le desservant. Quand cela se fut produit, l'homme aussitôt crut à la parole, et abandonnant tout, famille, maison, épouse, enfants, amis, sacerdoce, foyer, richesses, il préféra à tous ses biens la compagnie du Grand et la participation à ses fatigues, ainsi qu'à cette philosophie et à cet enseignement divins.

  • Sainte Gertrude

    Voici la fin du 4e Exercice, l’« Exercice de l’âme faisant profession à Dieu ». On notera l’énoncé des cinq sens spirituels (je les mets en gras). Traduction du Père Emmanuel.

    De grâce, maintenant, ô amour, mon Roi et mon Dieu, maintenant, ô Jésus, mon cher mien, reçois-moi en la garde de ton très doux cœur. Là, là, attache-moi par ton amour, afin que je vive pour toi tout entière. De grâce maintenant, jette-moi dans l’immense mer de l’abîme de la miséricorde. Là, là, confie-moi aux entrailles de ta tendresse surabondante. Oui, jette-moi dans les flammes dévorantes de ton vivant amour. Là, là fais-moi passer en toi jusqu’à réduire en cendres mon esprit et mon âme. De grâce, et à l’heure de ma mort, confie-moi à la providence de ta paternelle charité.

    Là, là, ô mon doux salut, console-moi par la vue plus douce que le miel de ta présence. Là, repose-moi en me faisant goûter la rédemption par laquelle tu m’as si chèrement acquise. Là, appelle-moi à toi de la vive voix de ta belle dilection. Là, reçois-moi au baiser [amplexus : embrassement] de ta bonté très indulgente. Là sous le doux souffle de ton Esprit d’où découle toute suavité, attire-moi à toi, attire-moi dedans toi, absorbe-moi dedans toi. Là, dans le baiser de l’union parfaite, plonge-moi dans l’éternelle jouissance de toi, et donne-moi alors de te voir, de te posséder, et de jouir de toi éternellement, parce que c’est toi que mon âme désire, ô Jésus, de tous les chers le plus cher. Amen.

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  • Saint Albert le Grand

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    La mitre et la houlette te furent un fardeau, à un moment, Albert.
    Il est plus doux de se cacher au sein de la Sagesse.

    Extrait des Lettres décrétales In thesauris sapientiæ sur l'extension de la fête de saint Albert le Grand à l'Eglise Universelle et sa proclamation comme docteur de l'Eglise, Pie XI, 16 décembre 1931.

    En vrai théologien, Albert ne voyait pour sa part aucun inconvénient dans l’étude judicieuse des œuvres de la nature ou de la raison naturelle, du moment qu’elles abritent la lumière du Créateur lui – même.

    C’est ainsi qu’entre tous les Docteurs du moyen âge Albert fît passer dans les écoles de son époque les richesses de la culture scientifique ancienne, puis, sous une forme vraiment constructive, dans sa grande encyclopédie, qui part des notions les plus infimes pour s’élever jusqu’à la théologie sacrée ; il y réussit au reste d’excellente manière.

    Dès lors, rien d’étonnant à ce que les anciens auteurs aient déclaré qu’Albert le Grand « savait tout ce qu’on peut savoir, n’ignorait aucune espèce de science » (Pie II), « et pouvait être à bon droit proclamé le phénomène le plus étonnant, la merveille de son siècle » (Ulric de Strasbourg). Rien non plus d’étonnant à ce qu’il ait reçu d’eux le titre de « Docteur universel » et passé pour être l’astre le plus brillant parmi tous les philosophes de la chrétienté entière » (Henri de Hervodia).

    A ces louanges, des savants contemporains, même acatholiques, ne craignent pas de se joindre. Ils célèbrent volontiers en lui le plus grand observateur du moyen âge au point de vue des sciences naturelles. L’un deux, écrivain distingué, appelle très justement Albert « le précurseur le plus perspicace des études naturelles en Occident, le premier qui ait mis au service de la religion chrétienne et lui ait infusé les sources sublimes de la sagesse grecque, le premier qui ait mis l’histoire naturelle sur le même rang que la doctrine ecclésiastique, le premier qui, en Allemagne, ait régulièrement dépeint les phénomènes naturels, le premier qui se soit efforcé de ramener les formes des objets crées à un plan morphologique, le premier enfin et le seul qui ait exposé en toutes ses parties l’histoire de la nature entière » (Karl Jessen).

    Il eut de plus cet honneur que, ni en philosophie, ni en théologie, ni dans l’interprétation de la Sainte Écriture, il n’y eut presque aucun autre Docteur, saint Thomas excepté, qui jouit d’une telle autorité.

    Il serait assurément trop long d’exposer et de faire ressortir les progrès qu’Albert le Grand fit accomplir à la science théologique.

    S’adonner aux études théologiques était d’ailleurs un besoin de son esprit. L’autorité qu’il avait acquise en philosophie grandit encore étonnamment quand, pour expliquer nettement la théologie suivant le système scolastique, il se servit de la philosophie comme d’un instrument. C’est pour cette raison qu’on le considère, entre tous, comme l’auteur de cette méthode de théologie qui, dans l’Eglise du Christ, est demeurée pour les élèves, jusqu’à nos jours, la méthode de choix et la norme la plus sûre.

    L’œuvre théologique extrêmement vaste du bienheureux Albert, de même que ses commentaires pénétrants sur la Sainte Écriture, attestent non seulement un esprit parfaitement lucide et une connaissance approfondie de la doctrine catholique, mais encore une piété si suave et un désir si vif d’attirer les âmes vers le Christ qu’on y reconnaît, sans la moindre hésitation, le langage d’un saint parlant des choses saintes.

    C’est le lieu de rappeler sa Somme théologique, qui exhale un tel parfum et de sagesse et de piété ; le Commentaire de l’Evangile de saint Luc, qui nous le montre interprète aussi expert que sûr du texte sacré ; les doux et suaves Traités de louanges à la Bienheureuse Vierge dans lesquels s’épanchent son amour et les ardents mouvements de son cœur pour la Mère de Dieu ; l’écrit incomparable Du Très Saint Sacrement de l’Autel, où se manifestent si vivement sa foi sincère en Dieu et sa brûlante dévotion au culte du mystère de la divine Incarnation.

    Rappelons enfin ses ouvrages mystiques, qui nous apprennent à quelle hauteur de la contemplation infuse la grâce du Saint-Esprit voulut bien l’élever, et qui, au xive siècle, devinrent en Allemagne la règle, le principe et l’origine de la vie mystique.

    Bref, toute l’œuvre théologique d’Albert s’élève comme un monument impérissable de l’autorité qu’on lui reconnaissait. Aussi, avec Notre Prédécesseur d’heureuse mémoire Léon XIII, pouvons-Nous dire à bon droit de sa doctrine tout entière : « Bien qu’après l’époque d’Albert les sciences de toute nature aient connu chaque jour de nouveaux et de nombreux progrès, cependant la puissance et la richesse de sa doctrine, dont fut nourri saint Thomas d’Aquin, et qui firent l’admiration de ses contemporains, ne lui permettent en aucune façon de vieillir. »

  • La destruction

    L’église Old St. Mary de Chinatown à Washington était dédiée à la messe traditionnelle. Quand François a édicté que l’unique lex orandi était la messe de Paul VI, son petit mouton docile le cardinal Wilton Gregory, archevêque de Washington, s’est mué en loup romain et a interdit la messe traditionnelle sur le territoire de son diocèse, donc aussi dans cette église où quelque 400 fidèles avaient l’habitude de venir chaque dimanche.

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    Dimanche dernier, le cardinal Gregory est venu à Old St. Mary célébrer une messe, de Paul VI, naturellement. Et voici l’affluence pour l’accueil de l’archevêque :

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  • Saint Josaphat Kouncevitch

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    Hier c’était le quatrième centenaire du martyre de Josaphat Kouncevitch. Ci-dessus son portrait officiel pour sa canonisation en 1867.

    Archevêque grec-catholique de Polotsk en 1618, il fut un évêque modèle et continua une vie quasi monastique, mais il était d’une grande violence envers les orthodoxes qu’il persécutait assidument. En 1622 il fit fermer toutes les églises orthodoxes de Vitebsk ; en octobre 1623 il fit emprisonner un prêtre orthodoxe qui continuait de célébrer clandestinement, puis il vint dans la ville, où il avait une résidence, en « visite pastorale ». Son arrivée déclencha une émeute populaire, au cours de laquelle il fut tué, son palais saccagé, son corps jeté à la rivière. En janvier 1624, la commission présidée par le prince Sapieha, sous la pression du pape, condamna à mort 93 personnes, de nombreuses autres furent bannies et leurs propriétés confisquées. L’hôtel de ville et les églises orthodoxes furent détruites, et cela signa la fin, pour l’heure, des orthodoxes en Lituanie (ce qui comprenait la Biélorussie actuelle, dont Polotsk et Vitebsk, et l’Ukraine actuelle jusqu’à Zaporojié). D’une certaine façon, Josaphat Kouncevitch avait gagné. Mais pas sans dégâts…

    En mars 1622, donc huit mois avant l’émeute de Vitebsk, le prince Sapieha, chancelier et général de Lituanie, qui sera intraitable avec les responsables du meurtre comme on vient de le voir, avait écrit à Josaphat une lettre où il condamnait fermement les agissements de l’archevêque :

    Par l'abus de votre autorité et par vos actions, qui trouvent leur origine plutôt dans la vanité et la haine personnelle que dans la charité envers vos voisins, et qui sont contraires aux lois de notre pays, vous avez allumé ces dangereuses étincelles qui peuvent produire un feu dévorant. L'obéissance aux lois du pays est plus nécessaire que l'union avec Rome. Une propagation inconsidérée de l'union porte atteinte à la majesté du souverain. Il est juste de travailler à ce qu'il n'y ait qu'une seule bergerie et un seul pasteur ; mais il faut aussi travailler avec réflexion, et ne pas appliquer le coge intrare, qui est contraire à nos lois. L'union générale ne peut être favorisée que par la charité, et non par la force, et il n'est donc pas étonnant que votre autorité rencontre de l'opposition. Vous m'informez que votre vie est en danger ; mais je pense que c'est votre propre faute. Vous me dites que vous devez imiter les anciens évêques par les souffrances ; l'imitation des grands pasteurs est en effet louable, et vous devriez imiter leur piété, leur doctrine et leur douceur. Lisez leur vie, et vous ne trouverez pas qu'ils aient porté des accusations devant les tribunaux d'Antioche ou de Constantinople, tandis que toutes les cours de justice sont occupées par vos poursuites. Vous dites que vous devez chercher à vous défendre contre les agitateurs ; le Christ, persécuté, n'a pas cherché à se défendre, mais il a prié pour ses persécuteurs : vous devriez agir de même, au lieu de répandre des écrits injurieux ou de proférer des menaces dont les apôtres n'ont pas laissé d'exemple. Votre Sainteté suppose qu'il vous est permis de dépouiller les schismatiques et de leur couper la tête ; les Évangiles enseignent le contraire. Cette union a produit de grands maux ; vous faites violence aux consciences, et vous fermez les églises, de sorte que les chrétiens périssent comme des infidèles, sans culte et sans sacrements. Vous abusez de l'autorité du monarque, sans même avoir demandé la permission d'en faire usage. Quand vos procédés causent des troubles, vous nous écrivez directement qu'il faut bannir les opposants à l'union ; à Dieu ne plaise que notre pays soit déshonoré par de pareilles énormités. Qui avez-vous converti par vos sévérités ? Vous vous êtes aliéné les Cosaques jusqu'alors fidèles ; vous avez transformé des moutons en chèvres ; vous avez attiré le danger sur le pays, et peut-être même la destruction sur les catholiques. L'union n'a pas produit de joie, mais seulement de la discorde, des querelles et des troubles. Il aurait mieux valu qu'elle n'ait jamais eu lieu. Maintenant, je vous informe que, sur ordre du roi, les églises doivent être ouvertes et rendues aux Grecs, afin qu'ils puissent célébrer le service divin. Nous n'interdisons pas aux Juifs et aux Mahométans d'avoir leurs lieux de culte, et pourtant vous fermez les temples chrétiens. Je reçois de toutes parts des menaces de rupture de tout lien avec nous. L'union nous a déjà privés de Starodub, de Severia et de bien d'autres villes et forteresses. Prenons garde que cette union n'entraîne votre destruction et la nôtre.

  • Saint Didace (Diégo)

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    Murillo (Bartholomé), ou plutôt Esteban Murillo, né à Séville en 1618, mort en 1682 ; élève de Juan del Castillo. (Ecole espagnole.)

    Saint Diégo

    Saint Didace, appelé Diégo par le vulgaire d'Espagne dans la Castille, et Jaime, dans l'Aragon, n'est autre que Jacques, qui naquit vers la fin du quatorzième siècle dans le bourg de Saint-Nicolas, au diocèse de Séville en Andalousie. Son goût pour les choses spirituelles, son abstinence et la pureté de ses mœurs lui firent embrasser la vie monastique; il se présenta, à cet effet, au couvent d'Aressafa, dans le territoire de Corfou, où il fut reçu à sa première sollicitation ; il observa, avec la plus grande sévérité, la règle de son institut jusqu'au 12 novembre 1463, terme de son existence.

    Saint Diégo est ici représenté au moment où, après avoir cueilli quelques racines qu'il a déposées à terre, ainsi que l'outil aratoire dont il s'est servi pour les arracher, s'arrête devant le signe de la Rédemption pour prier Jésus-Christ, qu'il considérait toujours dans sa passion et dans l'eucharistie.

    Le général de l'ordre de Saint-François, auquel appartient saint Diégo, entretient un cardinal des vertus austères, de l'humilité profonde et de la piété toute évangélique de saint Diégo.

    Ce tableau a été envoyé au Musée, en 1846, par le gouvernement.

    Ce que l’on vient de lire est extrait de la « Notice des tableaux exposés dans le musée de Toulouse, rédigée par P.-T. Suau, peintre d’histoire, inspecteur de l’Ecole des Beaux-Arts et des Sciences industrielles, membre du Bureau d’administration des Sciences et des Arts de la ville de Toulouse », 1850.

    Il est amusant de voir que Diégo est le nom donné « par le vulgaire d’Espagne » à saint Didace. C’est plus proche de la réalité que ce que l’on peut lire sur des sites qui se veulent très sérieux et qui affirment que Diego vient de Didace qui vient du latin Didacus qui vient peut-être du grec didaskein, enseigner. Une étymologie qui assurément aurait fait rire notre saint franciscain, qui était quasiment analphabète. P.-T. Suau avait raison de dire que Diego « n’est autre que Jacques ». C’est en effet une déformation de Santiago (vu comme san Tiago et non comme sant Iago). L’ironie de l’histoire est qu’un clerc qui se croyait très savant, sans doute au moment de la canonisation (en 1588), ait trouvé intelligent d’inventer un Didacus dont serait dérivé Diego.

    En revanche P.-T. Suau, ou le typographe, a fait une erreur en parlant de Corfou. Il s’agit de Cordoue. Quant au nom du peintre c’est Bartolomé Estéban Murillo (Estéban étant le nom de son père, Murillo de sa mère). D’autre part il aurait pu quand même signaler que Diego fut envoyé aux Canaries, où simple frère lai il dirigea le couvent, puis à Rome où il devint célèbre par les nombreuses guérisons miraculeuses qu’il accomplit, avant de revenir mourir en Espagne. Et d’accomplir post mortem quelques miracles spectaculaires.

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    Murillo peignit aussi un tableau intitulé "San Diego de Alcalá nourrissant les pauvres". Le titre du premier est "San Diego de Alcalá en extase devant la croix".

    Il y en a un autre au Louvre intitulé "La Cuisine des Anges". Selon certains il représenterait aussi saint Diègue, mais pour le Louvre c’est "Un miracle du frère Francisco" (un frère convers inconnu par ailleurs), conformément à ce qui a pu être déchiffré de l’inscription (Dans son action, François n'a pas échoué / Si les invités sont bien servis / Eh bien, sans que le Saint ne s'en soucie / Ils diront que la nourriture vient du Ciel.).

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  • A Iekaterinbourg

     

    C’était samedi 4 novembre, fête de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan, en la cathédrale de la Sainte Trinité de Iekaterinbourg, l’une des plus belles divines liturgies que j’ai vues retransmises par Soyouz. Rien que l’entrée de l’évêque, qui dure plus d’un quart d’heure, est somptueuse.

    La divine liturgie proprement dite commence à 18’.

    27’ Fils unique et Verbe de Dieu

    30’ 55 « petite entrée » et bénédiction solennelle

    43’ Trisagion

    1h09’12 hymne des chérubins et grande entrée

    1h25’18 Credo

    1h30’40 Sanctus

    1h33’17 Nous te chantons, nous te bénissons

    1h36’25 mégalynaire (il est digne en vérité de te célébrer, ô Mère de Dieu)

    1h47’30 Notre Père

    1h54 chants avant la communion

    2h14’12 chant de communion (Recevez le corps du Christ, goûtez à la source immortelle)

    2h20’23 Nous avons vu la vraie lumière.

    Curieusement ça s’arrête avant la fin, pendant la récitation du psaume 33.