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Saint André Avellin

Décret de canonisation du bienheureux André Avellin, tel qu’il figure à la fin de l’Abrégé de la vie de S. André Avellin par Olympe du Marché (1713).

Sur le bruit de la sainteté et des miracles qui ont rendu célèbre le Bienheureux André Avellin, les procès furent faits selon les Décrets de la sacrée Congrégation des Rites, et les rapports des trois Auditeurs de la sacrée Rote ayant été entendus : la Congrégation des Rites ayant elle-même examiné et approuvé les vertus et les miracles du Bienheureux, elle prononça le 31 août de l'an 1614 le Décret que l'on pourrait avec la permission du Saint-Père procéder à la Béatification et à la Canonisation : c'est pourquoi le Pape Urbain VIII d'heureuse mémoire, accorda par des Lettres en forme de Bref la Béatification du fidèle serviteur de Dieu Avellin. Et ayant prononcé ensuite ses Décrets généraux dus au Culte, la cause fut reprise dans son entier, l'an 1652, et il fut déclaré par la sacrée Congrégation que le Culte des Bienheureux lui était dû.

Le bruit de la sainteté et des miracles du serviteur de Dieu Avellin croissant de jour en jour, on en fit de nouveaux procès dans les villes de Naples et d'Anglone, et des relations de tout ce qui était arrivé depuis qu'on avait accordé le Culte audit Bienheureux ; et le tout ayant été trouvé en forme, par la Congrégation des Rites, fut rapporté par le Cardinal Pamphile, dans une Congrégation tenue devant le Saint-Père, le 31 mai 1701, qui ayant demandé s'il y avoir eu des miracles certains et avérés depuis la béatification du fidèle serviteur de Dieu, en choisit trois parmi le nombre qu'on en rapporta, avec les suffrages des Consulteurs et des Eminentissimes et Révérendissimes Cardinaux.

Le premier, de la guérison soudaine de Jacques Sorio, dont la moitié du corps était devenue paralytique.

Le second, la guérison soudaine que reçut Jean-Baptiste Corizzo d'un grand mal de tête, sans qu'il parût rien au dehors.

Et le troisième la guérison soudaine de Scipion Arleo, d'une grande contusion au front, et d'un relâchement de tous les nerfs du col.

Le 18 novembre de l’an 1704, les Consulteurs ayant été appelés de nouveau, et le Cardinal Pamphile ayant pris selon le Décret une Relation pleine et distincte de tout ce qui était contenu dans les procès touchant la sainteté, les vertus du Bienheureux, et les miracles qu'il a faits depuis sa Béatification, la sacrée Congrégation a déclaré d'un consentement unanime que l'on pouvait, avec la permission du Saint-Père, procéder selon le Rit de la Sainte Eglise Romaine, et les règles des saints Canons, à une solennelle Canonisation du Bienheureux André Avellin. C'est pourquoi afin que l'Ordre des Théatins, que les vertus du Bienheureux rendent déjà si éclatant, puisse encore avec son secours profiter de son exemple, afin que tous les autres Ordres religieux puissent croître de plus en plus en observance, en zèle des âmes, et en amour de Dieu, afin que dans ces temps de trouble, au milieu des fléaux de la guerre, et des ténèbres de l’erreur, qui se répand de tous côtés, la paix et la lumière céleste soient accordées à tout le monde : N. S. P. le Pape Clément XI, après avoir prié, et ordonné des prières publiques, après avoir entendu plusieurs fois le Secrétaire et le Promoteur de la Foi, a ordonné que l'on expédiât ce présent Décret de Canonisation le douzième jour de mai 1707, et il en célébra la solennité le 22 mai 1711, et le douzième juin suivant fit expédier une Bulle, pour accorder une Indulgence plénière pour tous les fidèles qui, confessés, et communiés, visiteront l'église des Théatins, un des jours de l'octave qu'on célébrera la Canonisation, et la dite Bulle a été visée par son Eminence Monseigneur le Cardinal de Noailles archevêque de Paris, et permis d’être publiée.

La canonisation eut lieu le 22 mars 1712. Les temps de trouble sont la guerre de succession d’Espagne qui ravage toute l’Europe, et les ténèbres de l’erreur sont sans doute le jansénisme (Clément XI est l’auteur de la bulle Unigenitus). On notera aussi que Clément XI doit être un des très rares papes (le seul après le premier siècle ?) à avoir été consacré « évêque de Rome » (en 1700 il était cardinal depuis 10 ans mais fut ordonné prêtre à la mort d’Innocent XII, juste avant le conclave, et fut ordonné évêque une semaine après son élection au siège de Pierre). Pourquoi c’est le cardinal de Noailles qui a visé la bulle, au moment même où il était impliqué dans le parti janséniste, mystère…

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