L’offertoire de la Quinquagésime est formé de deux versets du psaume 118, le psaume qui chante sous 8 noms différents le Verbe de Dieu, à savoir le Christ, dont le nombre est le 8. Un psaume constitué de 22 strophes de 8 vers. Le psaume 118 est un développement du psaume 18, et le psaume 8 chante déjà le Christ et son nom. L’antienne d’offertoire (versets 12 et 13) contient deux de ces noms : « justifications » et « jugements ». On remarque que le premier verset est répété, et que la deuxième fois il s’épanouit sur « tuas » en un chant d’admiration joyeuse qui est le centre et le sommet de l’antienne. On remarque aussi que cette pièce est indiquée du troisième mode (de mi) mais que les trois premières phrases (sur quatre) sont clairement du cinquième mode (de fa).
Au moyen âge cette antienne avait trois versets et un répons (repris à la fin). Les trois versets sont respectivement les versets 1-2, 14, 29-30-32 du psaume 118. Le refrain est constitué du début du verset 22 et de la fin du verset 176, les derniers mots du psaume, dans une version qui n’est ni celle de la Vulgate ni d’une ancienne version. On y trouve trois autres déclinaisons du Verbe : mandata (commandements), testimonia (témoignages), lex (loi). Le dernier verset, sur cor meum (où l'on note deux autres répétitions), se terminait par une très longue vocalise :
Benedíctus es, Dómine, doce me justificatiónes tuas : in lábiis meis pronuntiávi ómnia judícia oris tui.
Vous êtes béni, Seigneur : enseignez-moi vos justes dispositions : sur mes lèvres, j’ai prononcé tous les jugements de votre bouche.
1
Beati immaculati in via : qui ambulant in lege Domini.
Beati, qui scrutantur testimonia ejus: in toto corde exquirunt eum.
Heureux les immaculés sur la voie : ceux qui marchent dans la loi du Seigneur !
Heureux ceux qui méditent ses révélations : qui de tout leur cœur le cherchent.
Répons
Aufer a plebe tua opprobrium et contemptum, non sumus obliti, Domine.
Ôtez de votre peuple l’opprobre et le mépris : nous ne vous avons pas oublié, Seigneur.
2
In via testimoniorum tuorum delectatus sum sicut in omnibus divitiis.
Sur la voie de vos révélations j’ai été rempli de délices, comme en toutes richesses.
3
Viam iniquitatis, Domine, amove a me (bis): et de lege tua miserere mei:
Viam veritatis elegi: judicia tua (bis), non sum oblitus:
Viam mandatorum tuorum cucurri, cum dilatares cor meum.
Détournez de moi, Seigneur, la voie de l’iniquité : et ayez pitié de moi en vertu de votre loi :
J’ai choisi la voie de la vérité : je n’ai pas oublié vos jugements :
J’ai couru la voie de vos commandements, quand vous dilatiez mon cœur.