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Saint Cyrille d’Alexandrie

Saint Cyrille d’Alexandrie a été un témoin inlassable et ferme de Jésus Christ, Verbe de Dieu incarné, soulignant en particulier son unité, comme il le répète en 433 dans la première lettre à l’Évêque Succenso : "Un seul est le Fils, un seul le Seigneur Jésus Christ, que ce soit avant l’incarnation ou après l’incarnation. En effet, le Logos né de Dieu le Père n’était pas un fils, et celui né de la Sainte Vierge un autre fils ; mais nous croyons que précisément Celui qui existe depuis toute éternité est né également selon la chair d’une femme". Cette affirmation, au-delà de sa signification doctrinale, montre que la foi en Jésus Logos né du Père est également bien enracinée dans l’histoire, car, comme l’affirme saint Cyrille, ce même Jésus est venu dans le temps avec la naissance de Marie, la Theotòkos, et il sera, selon sa promesse, toujours avec nous. Et cela est important : Dieu est éternel, il est né d’une femme, et il reste avec nous chaque jour. Nous vivons dans cette certitude, en elle nous trouvons le chemin de notre vie.

Benoît XVI

[Je ne peux pas oublier pour ma part que saint Cyrille d’Alexandrie fut l’un des acteurs de la déposition, de l’exil et de la mort de saint Jean Chrysostome évêque de Constantinople. Acteur mineur certes, jeune encore et sous l’influence de son oncle Théophile qui voulait absolument la peau de saint Jean Chrysostome, comme Cyrille voudra absolument la peau de Nestorius – c’est-à-dire du titulaire du siège rival d’Alexandrie. Avec la différence que Nestorius était hérétique, ce que n’était pas Jean Chrysostome. Cyrille n'acceptera de reconnaître que Jean Chrysostome était un évêque catholique que plus de dix ans après sa mort, sur les instances répétées du moine Isidore de Péluse… Dans le bréviaire monastique, la fête de saint Cyrille est le 28 janvier, conformément au martyrologe : le lendemain même de la fête de saint Jean Chrysostome, et donc selon l’ordo d’avant 1960 les secondes vêpres de celui-ci chevauchent les premières vêpres de celui-là… Une providentielle union posthume ?]

Commentaires

  • Mais que faîtes vous de l'action de st Isidore?...
    http://sanctoral.com/fr/saints/saint_cyrille_d_alexandrie.html

  • En effet, vous avez raison, il a fini par accepter d'inscrire Jean. Je modifie mon texte.

    Du coup j'ai trouvé un article très intéressant:
    http://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1898_num_1_7_3133

    Merci.

  • Êtes-vous sûr que Benoît XVI a utilisé l'expression "FAIRE LA PEAU À..." ? Ce n'est pas dans la bouche des Papes, d'habitude. Même d'un François Ier. On se demande quel est l'original italien.

    Sinon, S. Cyrille d'Alexandrie n'a d'AUCUNE façon été "acteur" dans l'action contre S. Jean Chrysostome. C'est uniquement le fait de son terrible oncle. Bien sûr, il a pu dans sa jeunesse en être solidaire par esprit de famille et par alexandrophilie congénitalement anticonstantinopolitaine. Mais c'est tout. Une fois patriarche, il a mille fois réparé envers la mémoire de S. Chrysostome le tort moral qu'avait commis son oncle à cet égard.

    Je doute de ce que vous dites au sujet du fait qu'il ne l'aurait pas reconnu comme catholique jusqu'à sa mort. Il savait parfaitement que Chrysostome était en parfaite communion avec Rome et soutenu par Rome contre son oncle, et donc qu'il était parfaitement catholique.

    On ne voit d'ailleurs pas ce qu'il pouvait être d'autre, puisque la dispute avec Théophile n'était pas en 404-406 doctrinale mais portait surtout sur le style personnel de gouvernement ecclésiastique de S. Chrysostome à Constantinople. Une querelle de personne. L'arianisme était terminé, et le nestorianisme et a fortiori le monophysisme n'avaient pas encore éclos de leur coquille d'enfer.

  • Dranem, vous le faites exprès? ce qui est entre crochet de d'Yves Daoudal!

  • Que vous le vouliez ou non, Cyrille était au "synode du chêne" et il a été l'un de ceux qui ont condamné Jean Chrysostome.

    D'autre part, même si Nestorius avait tort (ce que je ne mets pas en doute), l'animosité de Cyrille était aussi celle des Alexandrins contre Antioche-Constantinople. Et il a tellement pourfendu la déviance antiochienne qu'il a été utilisé et revendiqué par la déviance alexandrine (monophysite et anti-impériale). Il est un Père de l'Eglise copte, et cela non plus vous n'y pouvez rien.

    De fait ce n'est pas jusqu'à sa mort que Cyrille a condamné Jean Chrysostome - je rectifie - mais quand même plus de dix ans après la mort de celui que son oncle avait martyrisé, et parce que Isidore de Péluse ne cessait de le supplier.

    Je crois que l'Eglise a trop écrit l'histoire en noir et blanc. Il y a aussi du gris clair et du gris foncé. Par exemple dans cette histoire saint Jérôme n'était pas blanc-bleu non plus... Il n'y pas que des saints et des salauds ; nombre de saints ont été d'une injustice criante, je reconnais bien volontiers que ce n'est pas réservé à Cyrille d'Alexandrie.

  • D'accord, je retire ce que j'ai dit concernant "faire la peau de...". Je n'ai pas remarqué les crochets. Mais je maintiens tout le reste.

    Théophile a eu tort de "faire la peau" à S. Chrysostome.
    S. Cyrille a eu raison de "faire la peau" à Nestorius.

    Théophile était réprouvé par le Pape pour avoir "fait la peau" à S. Chrysostome.
    S. Cyrille était formellement délégué par le Pape pour "faire la peau" à Nestorius.

    Je n'aime pas que l'on mette en parallèle l'agir illégitime et acatholique de Théophile avec l'agir légitime et catholique de S. Cyrille, pas plus que je n'aime que l'on mélange le noir avec le blanc ni que l'on marie l'enfer avec le ciel. Cela constitue, en latin, le délit de "Crimen amoris".

  • Yves, vous écrivez "Par exemple dans cette histoire saint Jérôme n'était pas blanc-bleu non plus... Il n'y pas que des saints et des salauds ; nombre de saints ont été d'une injustice criante, je reconnais bien volontiers que ce n'est pas réservé à Cyrille d'Alexandrie."

    Je me demande si les saints de cette époque répondraient aux critères de sainteté tels qu'ils ont été établis ces derniers siècles jusqu'à aujourd'hui.

  • Ce qui est sûr c'est qu'il y en a sans doute un peu beaucoup... Quand on voit un saint Epiphane de Chypre qui dans cette affaire ne fut qu'un homme de main de Théophile, ou saint Atticus, le successeur de saint Jean Chrysostome, excommunié par le pape en même temps que Théophile, et qui finit par obéir au pape pour rester patriarche...

    Je retrouve le propos de Cyrille devenu patriarche d'Alexandrie répondant à Atticus rentré dans le rang que citer Jean Chrysostome aux diptyques ce serait comme remettre Judas dans la liste des apôtres...

    Mais ce n'est pas seulement cette époque. Il y a eu tout au long de l'histoire de l'Eglise de terribles polémiques impliquant des saints. Mon très cher saint Bernard lui-même n'était pas exempt d'exagérations. Quant à saint Pierre Damien j'ai eu l'occasion de citer ses propos scandaleux contre saint Jean Gualbert. Je crois qu'il faut voir cela en face et sereinement...

  • Ah, je ne soupçonnais pas Saint Bernard, ni Pierre Damien.

    Mais ils sont tous considérés comme saints par l’Église donc nous devons croire qu'ils le sont, je présume. Sinon, seuls les martyrs ou ceux qui sont devenus saints par la procédure de canonisation doivent être considérés comme réellement saints.

  • Je mélange un peu tout, à vrai dire. Je crois qu'il faut distinguer ce qui tient à la polémique, même très vive, qui peut conduire à des exagérations rhétoriques (c'est le cas de saint Bernard), et ce qui tient à l'injustice manifeste, à la calomnie. Mais, même dans ce dernier cas, un méchant épisode ne contredit pas la sainteté du personnage si l'on regarde sa vie entière. La sainteté de Bernard de Clairvaux ne fait aucun doute malgré ses polémiques, celle de Pierre Damien non plus malgré ses insultes et son parti pris indéfendable pour l'évêque de Florence.

    Quant à Epiphane il devait être saint malgré sa faiblesse vis à vis de Théophile, puisqu'il avait fini par découvrir que Théophile avait tort... juste avant de mourir noyé en rentrant dans son île...

    Et l'on a bien saint Pie X qui a posé et imposé le principe de la révolution liturgique, et saint Paul VI qui en a tiré les conséquences et les a imposées...

  • Je crois que c'est Paul Veyne qui a écrit que nous avions beaucoup de mal à comprendre les écrits antiques car il répondait à des codes littéraires précis incluant l'exagération rethorique. Celle ci n'était pas vue comme une agression verbale comme aujourd hui (calomnie, diffamation, etc ...) mais comme une figure de style légitime et comprise comme telle par les contemporains ...

  • Il a été au "conciliabule du Chêne" (je vous prie de ne pas appeler "synode" ce brigandage illicite et illégitime), il a été au conciliabule du Chêne comme le sous-fifre de neveu de son oncle, qu'il était à cette époque de sa vie. Ce n'était pas un évêque et il n'avait pas voix au chapitre. Même s'il l'avait voulu, il n'aurait pu se désolidariser de son oncle "monarque absolu" (attitude qu'ont gardée peu ou prou tous les patriarches d'Alexandrie jusqu'aujourd'hui).

    Cyrille n'a rien fait d'excessif contre Nestorius. Il l'a fait déposer, c'est tout, comme il devait le faire par mission et délégation expresses du Pape Célestin Ier. Au contraire, il est la courtoisie même dans ses lettres à Nestorius, tout en y étant d'une parfaite exactitude catholique.

    De son temps (et dommage qu'il n'ait pas vécu assez pour être à Chalcédoine 20 ans après), de son temps la terminologie christologique n'était pas encore totalement fixée comme elle le sera en 451, et "physis", "ousia", "prosôpon" et "hypostasis" étaient encore souvent interchangeables dans le langage des théologiens d'alors. Voilà l'unique raison qui a fait que Cyrille a parfois dit dans ces traités "physis", au lieu de "prosôpon" et "hypostasis", termes techniques, termes techniques qui, comme je viens de le dire, ne seront définitivement décantés qu'avec Chalcédoine et le Tome à Flavien. Mais toute l'Eglise catholique et toutes les Eglises orthodoxes savent a posteriori que lorsque Cyrille disait parfois "physis" il entendait strictement par là "prosôpon", une seule Personne du Verbe incarné, non pas une seule nature. "Physis", chez lui et chez d'autres catholiques avant Chalcédoine, avait parfois la même signification que "prosôpon".

    Si j'en avais le temps, je vous donnerais des extraits de ses traités contenant, de manière étincelante, la plus stricte proclamation des deux natures, humaine et divine, distinctes et parfaites, (là, appelées "physis") en une seule et unique Personne.

    C'est par conséquent de la plus insigne mauvaise foi que de profiter de ce flou de la terminologie technique prévalent encore vers 430 pour affirmer que Cyrille prête le flanc au monophysisme. Pour prétendre cela, il faut être copte monophysite. Pas catholique.

    La parfaite catholicité de Cyrille a été solennellement proclamée par Chalcédoine même, sans la moindre réserve ni la moindre critique ; et c'est Dioscore, l'insolent "annexeur" de Cyrille au monophysisme, qui y fut déposé et condamné. Léon XIII a proclamé la parfaite catholicité de Cyrille par le titre de Docteur, et Pie XI l'a réaffirmée de manière éclatante, pour le 1500e anniversaire d'Ephèse, par l'encyclique Lux Veritatis, où il dit de Cyrille :

    "L'homme d’une haute sainteté et vengeur de l’intégrité catholique, c’était Cyrille, patriarche d’Alexandrie. C’est lui, en effet, qui, à la première nouvelle de l’enseignement impie de l’évêque de Constantinople, plein de zèle non seulement pour
    ses fils mais encore pour tous ses frères qui étaient dans l’erreur, prit la défense intrépide de la foi orthodoxe auprès de ses fidèles, et, dans une lettre adressée à Nestorius, s’efforça, avec une fraternelle charité, de le ramener à la norme de la vérité catholique." (§2, 1)

    Et encore ceci :
    "Nous n’ignorons pas, Vénérables Frères, que plusieurs de ceux qui, de nos jours surtout, s’adonnent aux recherches historiques tentent non seulement de laver Nestorius de toute tache d’hérésie mais encore d’accuser Cyrille, le très saint évêque d’Alexandrie, d’iniques ressentiments. (...) L'Église universelle réclame la réprobation de ces vains
    et téméraires efforts ; elle a toujours, en effet, considéré la condamnation de Nestorius comme juste et méritée ; elle a toujours jugé orthodoxe la doctrine de Cyrille et n’a jamais cessé de vénérer le Concile d’Éphèse, inspiré par l’Esprit saint," (§3)



    Par conséquent si Cyrille est "docteur" de l'Eglise copte, monophysite, c'est à tort et par erreur. En effet, il est Docteur de l'Eglise catholique. On ne peut être à la fois "docteur" de l'hérésie et Docteur de l'Eglise. Quiconque établit le moindre lien entre Cyrille et le monophysisme, est aussi ignorant de saint Cyrille qu'est réellement ignorante à son sujet l'Eglise copte, schismatique et hérétique.


    Je vous invite à lire avec attention l'encyclique Lux Veritatis de Pie XI.

    https://www.erudit.org/fr/revues/ltp/1953-v9-n2-ltp0943/1019885ar.pdf

  • C'est beau d'être si savant, vous êtes le phénix des hôtes de ce blog, je vous mets mon chapeau bas...

    Mais une question me brûle les lèvres, vous pourrez sans doute me répondre :

    Qu'en est-il exactement du sexe des anges?

    Déjà, enfant, je m'interrogeais. Maman les p'tits bateaux ont-ils des ailes? Vous connaissez la réponse....

  • @Daoudal "Et l'on a bien saint Pie X qui a posé et imposé le principe de la révolution liturgique, et saint Paul VI qui en a tiré les conséquences et les a imposées..." Pardonnez mon ignorance, mais quel principe révolutionnaire saint Pie X a-t-il posé et imposé en liturgie?

    Sur le fond, la sainteté reconnue par l'Église met en exergue une vie vécue selon les vertus théologales, elle n'implique pas une perfection prudentielle, ni non plus caractérielle ou sociale.

  • Voici l'article que j'ai écrit en novembre 2011 sur le sujet.

    La révolution a 100 ans

    Ce titre est quelque peu provocateur, puisqu’il s’agit du 100e anniversaire de la bulle Divino Afflatu de saint Pie X. Pourtant cette bulle fut de fait le premier bouleversement liturgique de l’histoire, et il fut opéré avec la même brutalité qu’on a reproché à Paul VI : elle abolissait et interdisait absolument le bréviaire qui avait cours, et obligeait tout aussi absolument les prêtres à la récitation du nouveau bréviaire sous peine d’encourir les foudres du Dieu tout-puissant… et du supérieur hiérarchique. La bulle était fulminée le 1er novembre 1911, et tout le monde devait suivre le nouveau bréviaire à partir du 1er janvier 1912 (ce qui ne correspond à rien dans l’année liturgique…).

    Le musicologue et chef de chœur hongrois Laszlo Dobszay, dans un livre intitulé La liturgie Bugnini et la réforme de la réforme, paru en 2003 et dédié au cardinal Ratzinger, montre que l’office romain, qui dans sa structure essentielle remontait aux IVe-Ve siècles sans avoir jamais été modifié, « a été mortellement blessé autour de 1900, et a cessé d’exister en 1970 ».

    Mortellement blessé, l’expression est sans doute excessive, mais il a été profondément bouleversé. Saint Pie X voulait raccourcir l’office tout en conservant le principe de la récitation des 150 psaumes dans la semaine. Pour cela, il supprima les répétitions (sauf le psaume 94 aux matines et le psaume 50 aux laudes), ce qui fait par exemple que les psaumes qui étaient assignés aux complies, pour des raisons évidentes, ont perdu leur affectation, et surtout que la suite de psaumes de louanges 148-149-150, qui a toujours et partout, en Orient comme en Occident, été le cœur des laudes proprement dites, a été démantelé. Et quand on est habitué au bréviaire monastique, qui a échappé à la réforme, on ne peut que trouver cela inconcevable. Et trouver inconcevable qu’un pape ait pu promulguer cela, et que le clergé ne se soit pas révolté…

    Ce bouleversement total du bréviaire (car il n’y a pas que l’ordre des psaumes, il y a la suppression de nombreuses antiennes et l’apparition de nouvelles antiennes, la modification de la configuration des matines, etc.) ne pouvait pas ne pas avoir une influence sur le clergé. « Le plus grand dommage, écrit Laszlo Dobszay, fut le changement que le nouveau bréviaire produisit dans l’esprit des prêtres. (…) C’est la première fois dans la longue histoire de l’Eglise que le clergé put avoir l’impression que chacun peut « librement » disposer de 1.500 ans de tradition romaine. Et ainsi le clergé devint, pour ainsi dire, préparé au rejet de la liturgie romaine dans son ensemble. »

    De fait, le clergé vit alors que l’on pouvait supprimer les plus antiques traditions. Et le mouvement était enclenché. Sans parler du calamiteux nouveau psautier publié par Pie XII (mais pas obligatoire), il y a eu en 1955 la suppression de la plupart des vigiles qui préparaient aux grandes fêtes (parce que c’était des jours de jeûne, sans doute…), et des octaves, et en 1960 la suppression (déjà entamée en 1955) des premières vêpres de la plupart des fêtes, alors que les jours liturgiques avaient toujours et partout commencé le soir.

    En revanche on ne peut que saluer un autre aspect de la réforme de saint Pie X : celle du calendrier, et plus précisément de la préséance des fêtes. Au long des siècles, les fêtes de saints s’étaient multipliées, et bon nombre étaient montées en grade, si bien qu’on ne célébrait presque plus jamais la liturgie propre des dimanches après la Pentecôte : il y avait toujours une fête de saint qui primait. C’est pourquoi Dom Guéranger a dans son Année Liturgique cette affirmation qui nous paraît aujourd’hui très étrange que les fidèles qui vont aux vêpres le dimanche connaissent tous par cœur l’hymne Iste confessor, qui est l’hymne du commun des confesseurs. Il s’en suivait en outre que l’office du dimanche lui-même devenait l’office d’un saint, et comme il en était ainsi presque tous les jours… on disait aussi toujours les mêmes psaumes… et l’on était très loin de la récitation du psautier dans la semaine. La réforme de saint Pie X a permis le retour de la liturgie des dimanches (et du psautier, quoique bouleversé) tout en permettant que certaines fêtes de saints, comme celles des apôtres, priment le dimanche. En 1960, on est allé encore plus loin, limitant à quelques grandes solennités la prééminence sur le dimanche, selon l’éternel balancier qui va toujours d’un extrême à l’autre…

  • @Daoudal : Merci beaucoup pour ces précisions. Je savais que saint Pie X avait réformé le bréviaire romain, mais j'ignorais que ce fût de cette manière, avec un tel état d'esprit à l'égard de la tradition liturgique.

    Il me semble (comme simple fidèle) que la liturgie des heures a toujours fait l'objet de négligence (notamment de la part du clergé séculier) ou de tentative de réforme visant à le "simplifier" (in fine à le supprimer de fait au nom de l'urgence pastorale), signe patent de la nécessité de cette récitation quotidienne pour la sanctification de toute l'Église. C'est pourquoi je demande dans mes prières la persévérance des prêtres à la recitation du bréviaire.

  • Merci cher Yves pour ces précisions.
    La communion fréquente est aussi un autre exemple d'une innovation (ainsi que l'âge de la première communion avancé à 7 ans) participé aussi du même esprit : la volonté du Pape, son sens de l'Eglise et de la Foi l'emportent sur la Tradition.
    C'est une conception "napoléonienne" du ministère petrinien qui me semble aller bien au delà du texte de Vatican I..et qui explique que Paul VI se soit cru fondé à imposer ses propres réformes...en attendant François ...

  • @roger
    Reprocher à st Pie X la communion fréquente et la première communion à l'âge de raison me semble passablement janséniste. Il y eut un grand nombre de saints enfants à la suite de ces dispositions du pape et la foi en la Présence Réelle augmenta. La Croisade eucharistique a porté beaucoup de fruits et l'élan missionnaire qui s'en suivit fut considérable. Ces nouvelles dispositions de St Pie X étaient à l'époque une parfaite réponse aux modernistes et à leur esprit protestantisé. qui infiltrait tout. Rien à voir avec un prétendu mépris de la Tradition.. Je concède que la réforme liturgique semblait moins opportune, mais quand St Pie V codifia la messe, on l'accusa aussi de fouler aux pieds les traditions locales.

  • Paul VI n'est pas encore canonisé, et je souhaite qu'il ne le soit jamais, même s'il est vrai qu'il ne le mérite guère moins que Jean XXIII et que se voir accorder la gloire des autels par un suppôt de Satan est plus inquiétant qu'autre chose, s'agissant de la question d'avoir fait son salut. Si vous tenez à mettre en doute certaines canonisations, commencez par les canonisations qui ont été initiées par Benoit XVI et accomplies par Bergog, à la gloire de Vatican II. Celles-là, oui, sont douteuses.

  • La congrégation pour les causes des saints a reconnu mardi un deuxième miracle attribué à Paul VI, ce qui ouvre la voie de sa canonisation prochaine. C'est cette nouvelle qui m'a fait légèrement anticiper la chose.

  • Le premier "miracle" était un bébé né en bonne santé après une rupture placentaire à 26 semaines de grossesse. Je n'ai pas su ce qu'était le second : peut-être une vieille dame qui ne s'est pas cassé le col du fémur en trébuchant dans l'escalier.

  • Qui donc disait :

    "Si les saints étaient parfaits, ça nous ôterait tout espoir et donc toute volonté d'en être un" ?

  • De Titus :

    Mais une question me brûle les lèvres, vous pourrez sans doute me répondre :

    Qu'en est-il exactement du sexe des anges?

    ______________________________

    Bien que votre question soit de tournure humoristique, je vais vous répondre sérieusement.

    Contrairement à la créature de chair, les anges n'ont pas de corps au sens charnel. Pas de corps charnel sujet à la mort, par conséquent pas d'organes sexués en vue de la reproduction charnelle, ni de libido nécessairement liée à cette reproduction. Ils n'en ont aucun besoin. Et l'élément masculin/féminin est hors de propos à ce sujet, comme il est hors de propos au sujet de Dieu. Le genre ne concerne que la création charnelle en ce monde, tant pour nous que pour les autres créatures qui y vivent et meurent.

    Le "corps" angélique est un corps purement spirituel, dont nous n'avons aucune idée et dont nous n'avons pas besoin d'avoir idée. Il suffit de savoir que ce sont de purs esprits quant à leur nature intrinsèque, et qu'ils sont dans la béatitude parfaite de la vision de Dieu, dont ils ne peuvent plus déchoir après leur unique mise à l'épreuve (où tombèrent __ une fois pour toutes __ les mauvais anges). Quant au fait qu'ils puissent assumer, en vue de notre salut et selon les desseins de Dieu, une apparence humaine (cependant jamais mensongère, car Dieu ne permet pas que nous soyons trompés à cet égard et, de toute façon, il n'y a pas de tromperie dans les anges), et selon quelles modalités ils peuvent assumer circonstanciellement cette apparence humaine, voyez ici la Somme théologique de S. Thomas, Question 51.

    http://www.santorosario.net/somme/prima/51.htm

  • Merci pour votre réponse. Dranem.

    Je n'ai pas oublié ma première leçon de catéchisme à l'âge de 7 ans. En ce temps là il fallait apprendre les définitions par cœur, c'était une très bonne chose car c'est ainsi que j'ai appris et retenu que Dieu est un Esprit Infiniment Bon... Dans ma petite tête d'enfant, pauvre d'Esprit, il ne m'est jamais venu à l'idée qu'un Esprit puisse avoir un sexe....

    La Théologie, c'est bien, mais ça n'a jamais produit un Chrétien, au contraire d'une maman nourrie dans la Foi et sachant distinguer un pourpoint d'un haut de chausse...

    Ne prêtons pas à rire à l'instar des Savants Musulmans, des Talmudistes coupeurs de cheveux en quatre... et des Témoins de Jéhovah grands savants en écritures. Gardons à l'esprit les leçons de bon-sens de notre jeunesse, le catéchisme, La Fontaine, Molière...

    "Ils sont aussi ignorants l'un que l'autre. (…) Ils se regardent de la tête aux pieds, ils préludent par de légères escarmouches; bientôt la guerre se déclare; les cuistreries de toute espèce se croisent et s'échangent, et, pour comble de malheur, entre les deux ivrognes s'agite dame Pluche, qui les repousse l'un et l'autre de ses coudes affilés." — (Musset, On ne badine pas avec l'amour, 1834)

    "La supériorité de la France vient de son bon sens, de la logique à laquelle sa belle langue y condamne l’esprit ; elle est la Raison du monde !" — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)

    Je n’aime point céans tous vos gens à latin,
    Et principalement ce Monsieur Trissotin.
    C’est lui qui dans des vers vous a tympanisées,
    Tous les propos qu’il tient sont des billevesées,
    On cherche ce qu’il dit après qu’il a parlé,
    Et je lui crois, pour moi, le timbre un peu fêlé.
    — (Molière, Les Femmes savantes, acte II, scène 7)

    Et pour conclure, rappelons-nous que "le rire est le propre de l'homme".

  • Pour moi, je remercie Dranem de ses commentaires savants sur saint Cyrille d'Alexandrie, qui ne sont pas de la cuistrerie mais procèdent d'une culture vaste et bien assimilée. Au reste, à lire sa fiche Wikipédia, dont le parti pris est celui du dénigrement, saint Cyrille mérite certainement d'être réhabilité. Une mauvaise fiche Wikipédia est toujours très bon signe.

  • A Titus.

    Merci, Je suis d'accord avec toute votre touchante expérience et j'approuve tout ce que vous y dites. Ô combien je sais que la théologie ne fait nullement le bon chrétien... Pour cela, la foi du charbonnier suffit et contient déjà, implicitement, tout ce qu'il faut pour le salut, sans compter les très nécessaires bonnes œuvres.

  • A Stavrolus.

    Que de fois j'ai redressé la page dont vous parlez, aussi "diplomatiquement" que possible... En vain. Des pro-nestoriens qui s'ignorent sont sans cesse revenus pour redéfigurer la catholique doctrine de S. Cyrille. En fait, ils ont la même démarche que celles des diaboliques qui ont orchestré les soi-disant "silences de Pie XII".


    Au sujet de S. Cyrille, il suffit de se souvenir de trois points essentiels :

    1 - Le concile œcuménique de Chalcédoine a acclamé sa mémoire et sa doctrine et condamné le monophysisme qui osait s'en réclamer en le déformant sournoisement (et en cela, l'Eglise copte monophysite __ quoique martyre et sainte par ailleurs __ reste d'une ignorance que la théologie qualifie techniquement de "crasse et supine" ; car si son ignorance n'était pas crasse et supine, cette Eglise égyptienne renierait solennellement le monophysisme et rentrerait en communion avec Rome et accessoirement avec Constantinople. Alors, et seulement alors elle pourra, à juste titre et non à faux titre, se réclamer du catholique saint Cyrille).

    2 - Le Pape Léon XIII l'a proclamé Docteur de l'Eglise. On ne peut à la fois être Docteur de l'Eglise catholique et "docteur" chez les hérétiques. C'est ou bien l'un, ou bien l'autre. Si l'Eglise est infaillible en déclarant catholique la doctrine de S. Cyrille, alors les hérétiques ne peuvent être, à cet égard, que dans un lamentable aveuglement... celui qui est propre à toutes les hérésies, justement.

    3 - Enfin le Pape Pie XI, par l'encyclique Lux Veritatis, a exalté encore l'orthodoxie de sa doctrine, rappelé (ce que beaucoup oublient ou feignent d'oublier) que son action au concile œcuménique d'Ephèse était tout entière menée sur mandat émané du Saint-Siège, et enfin condamné tous ses néo-détracteurs du XXe siècle, lesquels sont, en réalité et in fine, détracteurs de l'Eglise catholique.

  • Je dirais finalement ceci :

    Les monophysites, en tirant à eux et en déformant la doctrine de l'union hypostatique de S. Cyrille d'Alexandrie, lui ont fait historiquement le même tort que les jansénistes ont fait à S. Augustin en tirant à eux et en déformant sa doctrine de la grâce efficace.

    Heureusement que Rome était là pour clouer chaque fois le bec des hérétiques.

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