Te beata sponsa Christi,
Te columba virginum,
Siderum tollunt coloni
Laudibus, Scholastica :
Nostra te laetis salutant
Vocibus praecordia.
Heureuse épouse du Christ, Scholastique, colombe des vierges, les habitants du ciel te comblent de louanges ; nos cœurs te saluent en faisant monter vers toi l'hommage d'un joyeux concert.
Sceptra mundi cum coronis
Docta quondam spernere,
Dogma fratris insecuta
Atque sanctae regulae,
Ex odore gratiarum,
Astra nosti quaerere.
Tu foulas aux pieds les honneurs du monde et ses couronnes ; dirigée par les enseignements de ton frère et les préceptes de sa Règle sainte, attirée par l'odeur des grâces célestes, tu appris de bonne heure à prendre le chemin de la patrie.
O potens virtus amoris !
O decus victoriae
Dum fluentis lacrymarum
Cogis imbres currere,
Ore Nursini parentis
Verba coeli suscipis.
O force invincible de l'amour ! O victoire à jamais glorieuse, en ce jour où par la force de tes larmes tu fais descendre les pluies du ciel, et contrains le Patriarche de Nursie à continuer ses entretiens célestes.
Luce fulges expetita
In polorum vertice,
Clara flammis charitatis
Cum nitore gratiae :
Juncta Sponso conquiescis
In decore gloriae.
Aujourd'hui tu brilles, au plus haut des cieux, de l'éclat de cette lumière vers laquelle tu soupirais ; les feux de la charité, les splendeurs de la grâce embellissent ton front; unie à l'Epoux, tu reposes au sein de la gloire.
Nunc benigna pelle nubes
Cordibus fidelium,
Ut serena fronte splendens
Sol perennis luminis,
Sempiternae claritatis
Impleat nos gaudiis.
Daigne donc maintenant écarter du cœur des fidèles les nuages d'ici-bas, afin que le Soleil éternel, versant sur nous sa splendeur sereine, nous comble des joies de la lumière sans fin.
Gloriam Patri canamus
Unicoque Filio ;
Par tributum proferamus
Inclyto Paraclito,
Nutibus cujus creantur,
Et reguntur saecula. Amen.
Chantons gloire au Père et gloire au Fils unique ; hommage égal au Paraclet divin ; honneur éternel à celui qui créa les siècles et qui les gouverne. Amen.
(Hymne des vêpres, traduction Dom Guéranger. Fresque de Subiaco, vers 1430. Le miracle de sainte Scholastique par saint Grégoire le Grand.)
Commentaires
Superbe fresque. Sait-on de quel artiste ? Et que regarde au ciel le moine à gauche (la météo je suppose ?)
Je n'ai pas trouvé le nom de l'artiste. Je crois qu'il y a de nombreuses fresques du Sacro Speco dont on ne connaît pas l'auteur.
Le moine regarde le ciel, c'est-à-dire le miracle: le ciel était d'une absolue sérénité, et au moment même où Scholastique relève la tête tombe un déluge tel que son frère ne peut pas retourner au monastère.
Ce qui est amusant est l'air malin de Scholastique qui nous regarde l'air de dire: Je l'ai bien eu...