Le Castaner a annoncé hier (dimanche…) qu’il saisissait la justice pour « provocation à la haine » suite à la diffusion d’un tweet d’Agnès Cerighelli, conseillère municipale de Saint-Germain-en-Laye, concernant Rachida Dati et Samia Ghalli :
« Vouloir que Paris et Marseille soient dirigées par des maghrébines de confession musulmane, c'est trahir la France, son identité et son histoire. »
On peut sans doute le dire autrement, et le format du tweet n’est pas propice aux nuances, mais quoi qu’il en soit ce propos est très clairement une opinion politique, et non une « provocation à la haine ».
Si une opinion politique est désormais une provocation à la haine, c’est que nous sommes dans une dictature.
Il faudrait au moins que le Castaner nous explique pourquoi il était légitime que la presse de la pensée unique se réjouisse en 2007 que Rachida Dati soit la première Maghrébine musulmane à être nommée à un ministère régalien, et qu’il est répréhensible de ne pas vouloir qu’une Maghrébine musulmane devienne maire de Paris… (Laquelle entre temps a été décorée des insignes de grand officier du Wissam al-Alaoui par le roi du Maroc). De même il faudrait que le Castaner nous explique pourquoi il est légitime que la presse marocaine fasse ses titres en 2014 sur « Deux Marocaines dans le gouvernement de Manuel Valls », mais qu’il serait répréhensible de ne pas vouloir qu’une Marocaine occupe le poste de maire d’une grande ville. C’est à sens unique ?
Est-ce qu’on va en arriver à ce que le fait de parler de « grand remplacement » soit puni de prison ? Voilà une question à poser à la porte-parole du gouvernement, à propos de laquelle il est désormais interdit sans doute de déplorer qu’elle soit sénégalaise.