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Gouvernement - Page 13

  • Irréprochable

    Agnès Saal a été nommée « haute (sic) fonctionnaire à l’égalité, la diversité et la prévention des discriminations auprès du secrétaire général du ministère de la Culture ».

    Evidemment, ça a l’air d’une blague. Agnès Saal, c’est cette personne qui a été condamnée pour détournement d’argent public quand elle dirigeait l’INA, puis le Centre Pompidou (48.000 € de taxi…).

    Mais l’information est vraie, et le ministre de la Culture, Françoise Nyssen, n’hésite pas à vanter « la qualité de son engagement et de son travail au service de ces valeurs fondamentales »…

    Françoise Nyssen se débattant quant à elle dans trois affaires de fric, on doit comprendre sans doute que ce sont là les « valeurs fondamentales ».

    L’avocat d’Agnès Saal a aussitôt souligné que cette nomination n’entraînait aucune augmentation de salaire pour cette employée du ministère de la Culture qui avait été réintégrée au même niveau malgré sa condamnation… L’avocat a seulement oublié de préciser que dès le 3 août Agnès Saal a été promue à l'échelon spécial du grade d'administrateur général, avec l’augmentation de salaire qui va avec, et l’indemnité de résidence, et une autre indemnité qui lui permettra d’augmenter sa retraite… (Avec effet rétroactif au 1er janvier. Non mais...)

    Telle est la république irréprochable de monsieur Macron.

    Au fait, comment va monsieur Benalla ?

  • Vraie nouvelle

    Le projet de loi de chasse aux fausses nouvelles™ a été adopté à l’Assemblée nationale en première lecture à une très forte majorité de… 54 voix.

    Le site de l’Assemblée nationale l’expose sans rire : il y avait 77 votants. La « majorité absolue » était donc de 38…

    Et le site conclut triomphalement : « L’Assemblée nationale a adopté. »

    Vive la démocratie parlementaire.

    Screenshot_2018-07-05 Analyse du scrutin n° 999 - Deuxième séance du 03 07 2018 - Assemblée nationale.png

  • Un bon fromage

    Par décret du 30 mai, le salaire du président de la Commission des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), François Logerot, passe de 4.574 euros par mois à 7.182, soit une hausse de 57 %. Doit s’ajouter une indemnité annuelle de 9.500 euros bruts. Les nouvelles modalités ont un effet rétroactif au 1er janvier.

    Ce jeudi, François Logerot remet le 19e rapport d'activité de la commission. Puis il va prendre de très longues vacances, vu qu’il n’y a pas d’élections cette année… Mais c’est vrai que les vacances ça coûte cher.

  • Propagande : toujours plus

    Françoise Nyssen, ministre de la Propagande d’Etat, a présenté lundi son projet de transformation de l’audiovisuel public.

    En bref, l’audiovisuel public doit devenir un « média engagé » (comme s’il ne l’était pas déjà, et à gros bouillon…), particulièrement en ce qui concerne « la diversité » : « Le pays des Lumières, sur ce sujet de la diversité, est hautement réactionnaire. Avec une volonté politique sans ambiguïtés, notre média engagé changera les mentalités sur le terrain. » Sic. Elle n'a pas précisé si on enverra les récalcitrants en prison ou en hôpital psychiatrique.

  • Laïcité

    Le Figaro nous apprend que le ministère dit de l’Education nationale doit envoyer aujourd’hui aux chefs d’établissement et aux enseignants un nouveau guide de conduite à tenir sur les questions de laïcité. Il doit remplacer celui concocté par la Vallaud-Belkacem. Celui-là avait 33 pages. Le nouveau en a 80…

    Il s’agit bien évidemment de conseils de comportement face à l’offensive de l’islam. Sauf que, à en croire l’article du Figaro, le mot n’est jamais prononcé. En revanche on trouve une fois « sikh », pour condamner le turban, et l’on rappelle l’interdiction des « crèches de Noël »…

  • La Schiappa en prison !

    L'association anticorruption Anticor annonce avoir saisi la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et le Premier ministre au sujet d'une invitation pour la promotion d’un livre de Marlène Schiappa, envoyée par le service presse de son secrétariat d'Etat.

    Cela est contraire à la « déontologie » rappelée par le Premier ministre dans une circulaire « relative à une méthode de travail gouvernemental exemplaire, efficace et collégiale » : « Il convient de limiter l'usage des deniers publics au strict accomplissement de la mission ministérielle en ne tirant pas profit de ses fonctions pour soi-même ou pour ses proches. »

    Et c’est surtout un délit de « détournement de finalité de fichier », passible de cinq ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende.

    Que croyez-vous qu’il se passera ? Rien, bien sûr. La Schiappa évoque une « maladresse » qui « ne se reproduira plus »… Quand on est ministre de l’idéologie officielle on est au-dessus des lois.

  • Amnésie

    Jean-Louis Borloo a remis au Premier ministre un rapport sur la politique de la ville intitulé "Vivre ensemble - vivre en grand la République". Sic.

    Ce rapport appelle à « un changement radical dans la conduite de l'action publique ». Et il réclame « au moins 48 milliards d’euros »…

    Je n’ai pas regardé de près les réactions, mais a priori je ne vois personne s’esclaffer bruyamment face à cette énorme imposture.

    Je ne vois personne dire par exemple que Borloo demande un changement radical par rapport à ce qu’a fait… Borloo, et que le Borloo de 2018 réclame 48 milliards pour faire ce qu’il a été incapable de faire en 2002 avec… 46 milliards. Car à 2 milliards près Borloo nous refourgue son plan de 2002 quand il était ministre de la Ville.

    Et l’on est censé faire la révérence devant l’illusionniste dont le seul tour consiste à faire disparaître les milliards d’euros par dizaines… (Le problème étant qu'ici ils disparaissent vraiment...)

  • Chronique des cinglé·e·s

    Le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes a remis hier au président de l’Assemblée nationale François de Rugy son avis "Pour une Constitution garante de l’égalité entre les femmes et les hommes".

    Il en ressort qu’il n’y a pas eu de progrès depuis le stupide évêque qui en 585 au synode de Mâcon avait demandé si le mot latin « homo » englobait aussi les femmes. Plutôt, la situation a gravement empiré. Car ce n’est plus un évêque isolé qui étale son ignorance, c’est toute une bande d’experts laïques qui affirment que le mot « homme » ne désigne pas la race humaine, contrairement à toutes les définitions qui en ont été données depuis… le synode de Mâcon (et bien avant).

    C’est pourquoi le « Haut Conseil » demande qu’on bannisse l’expression « droits de l’homme », qui « désigne étymologiquement, historiquement et juridiquement la moitié du peuple seulement » (sic, comme le crétin de Mâcon !) et qu’on la remplace par « droits humains ».

    En fait il est inutile d’aller chercher une raison grotesque de préférer « droits humains ». C’est l’expression qui a cours dans d’autres langues, particulièrement l’anglais qui est la langue internationale la plus utilisée. On fera seulement remarquer à nos cinglé·e·s (si tant est qu’il y ait des hommes dans ce Haut Conseil), que ce sont les idéologues des droits de l’homme (donc ceux qui sont aussi à l’origine des revendications des cinglé·e·s), qui jusqu’ici tenaient dur comme fer à l’expression « droits de l’homme », contre ceux qui – par exemple Jean-Paul II – donnaient une définition des « droits humains » qui ne correspond pas du tout aux « droits » idéologiques. Notamment sur le droit à la vie…

    Or, précisément, le Haut Conseil demande que « le droit à la contraception et à l’avortement » soit « consacré » (sic) dans la Constitution. On ne savait pas que ce droit devait être égal pour les hommes et les femmes. Mais c’est parce que des hommes disent être des femmes et vice versa, sans doute.

    Parmi les délires du Haut Conseil on notera aussi qu’il doit être inscrit dans la Constitution que « l’écart entre le nombre de femmes et d’hommes nommé.e.s ne doit pas être supérieur à un ». En bref il doit y avoir autant d’ambassadeurs femmes que d’ambassadeurs hommes (et les transgenres, alors ?), et autant de préfets femmes que de préfets hommes (et les intersexes et asexués +, alors ?). – On constate au passage que le Haut Conseil ne sait même pas écrire les points médians qu’il prétend imposer à tous.

    On notera aussi, entre autres tristes farces, que le Haut Conseil veut supprimer le mot « fraternité », « qui exclut les femmes de la vie politique » (mais oui, c’est toujours l’évêque imbécile de 585 qui les inspire), et le remplacer par « adelphité ». Sic. Au moins ça donnera du boulot aux peintres et aux graveurs qui devront inscrire partout « Liberté, égalité, adelphité »…

    « Ou la mort » ?

    Et la mort. De la civilisation.

    *

    Addendum - Une autre expression utilisée par le magistère est "droits de la personne humaine", et c'est la plus précise. Mais sans doute doit-on la bannir aussi, puisque le mot "personne" est féminin et donc exclut la moitié de la population...

  • Et toc

    Dix des douze membres du Haut comité des commémorations nationales ont annoncé aujourd'hui leur démission collective à la ministre de la Culture Françoise Nyssen qui avait retiré le nom de Charles Maurras du Livre des commémorations nationales 2018.

    « La décision que vous avez prise de retirer le nom de Charles Maurras de la longue liste de faits mémorables établie par notre Haut-Comité au titre de l'année 2018 - après l'avoir d'abord ratifiée par une préface élogieuse - et d'interrompre la diffusion du Livre des commémorations nationales nous rend impossible, à notre plus vif regret, de continuer de siéger dans cette instance. »

    Les membres du Haut-Comité sont nommés pour trois ans. Les membres actuels ont été nommés par Audrey Azoulay, conseillère puis ministre de François Hollande, aujourd’hui directrice de l’Unesco.

  • La Schiappa

    Je n’avais pas l’intention d’évoquer le discours sans surprise de Marlène Schiappa devant la commission de la condition de la femme à l’ONU. Elle a évidemment dénoncé les pays qui entravent le « droit à l’avortement » et le « populisme » qui menace les droits des femmes.

    Mais Gènéthique a remarqué que dans ce discours la Schiappa a annoncé que la France allait contribuer à hauteur « de 10 millions d’euros supplémentaires en faveur de l’initiative "She decides" pour les droits sexuels et reproductifs ».

    ("She decides" – c’est la femme qui décide de tuer son enfant ou pas - est l’initiative qu’avait lancée Liliane Ploumen pour contrer la décision de Donald Trump d’interdire le financement des ONG internationales pourvoyeuses d’avortements. Depuis lors Liliane Ploumen est devenue commandeur de l’ordre de saint Grégoire le Grand de par la grâce de François.)

    10 millions d’euros supplémentaires ? Lors du lancement de l’initiative, il y a un an, la France n’avait rien promis. C’est donc subrepticement que de l’argent des contribuables a été donné aux avortueurs du tiers monde. Et on leur donne donc 10 millions de plus…