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L’unique messe traditionnelle qui était célébrée à New Haven (135.000 habitants), dans le Connecticut, est supprimée à partir du 14 janvier. Les fidèles l’ont appris en même temps que le fondateur de la Société Saint-Grégoire qui l’avait obtenue en 1985, par la lecture du communiqué de l’évêque au début de la messe du 31 décembre…
Ce genre de procédé est hélas devenu courant. Mais chaque évêque tient à ajouter sa mesquinerie propre à la persécution. A New Haven, l’évêque a dû se résoudre à supprimer la messe parce qu’il y avait moins de fidèles qu’avant. En effet, avant, la messe était à midi, et elle réunissait quelque 400 personnes. Alors l’évêque avait décidé qu’elle devait être célébrée à 14h dans une plus petite église…
Le dicastère pour la doctrine de la foi publie un « communiqué de presse pour aider à clarifier la réception de Fiducia supplicans ».
Rome se sent obligé de répondre à une situation véritablement explosive, avec des épiscopats qui rejettent carrément le document quand d’autres y voient seulement la confirmation de ce qu’ils font depuis des années.
Alors on ajoute jésuitisme sur jésuitisme, hypocrisie sur hypocrisie, pour conclure que finalement tout le monde finira bien par appliquer la directive sur la bénédiction des « couples en situation irrégulière », parce que c’est la volonté du pape.
« En certains endroits, il n'y a pas de difficulté pour une application immédiate, ailleurs, il est nécessaire de ne pas innover tout en prenant le temps nécessaire pour la lecture et l'interprétation. »
Chaque évêque réticent devra se convaincre, et convaincre ses prêtres, du bienfait de cette bénédiction. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais on y arrivera.
L’opposition la plus forte vient des épiscopats d’Afrique noire. Le dicastère a trouvé la parade : ce sont souvent des pays où les pratiques sexuelles contre nature sont interdites et punies par la loi. Là, bien sûr, dit la sainte mère Eglise toujours attentive, il va de soi que les pasteurs ne peuvent pas « exposer les personnes homosexuelles à la violence », et que l’application de la déclaration devra être reportée…
Mais à terme, et à l’issue d’une « catéchèse » (sic) adaptée et persévérante, on arrivera bien à ce que tous les évêques et les prêtres bénissent les « couples en situation irrégulière »…
La conférence des évêques suisses a tenu à exprimer sa satisfaction à propos de l’autorisation bergoglienne de « bénédiction des couples de même sexe », non sans faire un double gros mensonge en disant que « les discussions sous l’égide de l’Esprit Saint qui ont eu lieu cette année dans le cadre du synode sur la synodalité ouvrent un horizon à ce sujet ». Le synode avait explicitement rejeté la possibilité de telles bénédictions. Et, bien sûr, y mêler l’Esprit Saint et un blasphème.
Mais les évêques suisses étaient déjà passés à la vitesse supérieure, discrètement, le 27 novembre, dans un « ajout à la première série de Normes complémentaires de la Conférence des évêques suisses (CES) du 3 juillet 1985 concernant le canon 877 CIC » : le canon sur les inscriptions au registre des baptêmes.
Dans ce nouvel ajout aux ajouts, les évêques suisses reconnaissent ouvertement les « partenariats entre personnes de même sexe », et demandent donc d’indiquer sur le registre le nom du père ou de la mère de l’enfant baptisé, et, dans les « remarques », celui de « l’autre partenaire », ou des deux « partenaires » si aucun d’eux n’est le père ou la mère.
Cela est hélas « logique », puisque Bergoglio demande explicitement aux Etats de reconnaître les « partenariats ».
Mais les évêques suisses vont encore beaucoup plus loin, épousant l’idéologie LGBT jusqu’à reconnaître les soi-disant « changements de sexe ».
En effet, ils ajoutent une norme particulière pour les « personnes dont le sexe a été modifié à l’état civil » : celles-ci peuvent demander à ce que ce soit inscrit dans le registre des baptêmes. Et si la personne demande ensuite un certificat de baptême, son « nouveau sexe » (sic) et son « nouveau prénom » (qui n’est donc pas celui du baptême) sont indiqués.
Ceci est en fait dans la droite ligne du document bergoglien précédent (début novembre : tout cela va très vite), sur le baptême des « personnes transsexuelles », impliquant que Robert peut parfaitement se faire baptiser Nicole.
Mais ça n’a plus rien à voir avec l’Eglise catholique, ni tout simplement avec l’ordre de la création.
Le Salon Beige rappelle ce titre du Figaro le 29 octobre. Quelques semaines plus tard, le pape de l’Eglise synodale décrétait le contraire… (Du moins pour la première chose. Pour la deuxième il faudra peut-être attendre quelques semaines de plus…)
C’est officiel. Et c’est une « déclaration doctrinale ». Selon la doctrine de l’Eglise synodalo-bergoglienne, les prêtres peuvent « bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe ».
L’Eglise bergoglio-synodale bénit officiellement le péché mortel.
Le texte, 45 paragraphes en quatre chapitres pleins d’arguties jésuitiques proprement indignes, voire blasphématoires (quand elles ne sont pas tout simplement stupides), ne mérite pas qu’on s’y attarde davantage. Ou alors il faudrait un nouveau Pascal.
En Slovaquie, jusqu’à la soi-disant pandémie, tout le monde communiait sur la langue.
C’était un pays un peu arriéré.
Mais grâce au covid la Slovaquie a pu enfin évoluer. Le Premier ministre d’alors ayant demandé aux évêques de lever l’interdiction de la communion dans la main, les évêques ont édicté l’obligation de communier dans la main…
Effet de cliquet progressiste oblige, l’obligation est demeurée après la « pandémie ».
Mais il y a des fidèles qui font de la résistance. De mauvais fidèles, pas fidèles du tout, en fait, puisqu’ils désobéissent aux évêques. Alors l’évêque de Zilina a décidé de faire la leçon aux récalcitrants. Dans sa « lettre pastorale » pour l’Avent.
Il rappelle que ce sont les conférences épiscopales qui décident, et qu’il faut leur obéir. D’ailleurs, vouloir communier sur la langue, cela relève « souvent d’une manifestation d’orgueil, d’un sentiment non dirigé de supériorité spirituelle par rapport aux autres ». Car « celui qui organise ses propres affaires pour montrer qu’il est plus pieux fait en réalité le contraire : il s’exalte lui-même et non le Seigneur ».
Quant à ceux qui en plus veulent communier à genoux, « cela peut aussi être une expression de peur injustifiée ou d’arbitraire, de désunion, voire de désobéissance et d’orgueil ».
Celui (au singulier) qui osera néanmoins continuer à vouloir faire une génuflexion devra communier en dernier, pour ne pas perturber le beau défilé des vrais fidèles communiants…
L’évêque de Quimper chasse la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre de son diocèse, donc de ses deux lieux de culte et de toute la pastorale qui allait avec.
On m’avait dit que l’évêque était vexé qu’il y ait désormais davantage de fidèles à la messe traditionnelle de Saint-Mathieu qu’à l’ersatz de la cathédrale.
Il a donc pris la décision qui s’imposait.
En arboriculture on coupe les branches pourries. Dans l’Eglise bergoglienne on coupe les branches qui fleurissent. (Et dans l’Eglise synodale on prend des décisions sans la moindre consultation des fidèles.)
L’American Catholic Press, éditeur de livres « liturgiques » à Chicago, a décerné son prix 2023 « Gratiam Dei », sa « plus haute distinction », au député de l’Illinois Anthony DeLuca.
Ce député « catholique » est connu notamment pour avoir voté la loi de « santé reproductive » de l’Etat, qui autorise l’avortement jusqu’à la naissance sans avoir à donner de motif, et annule donc la loi qui interdisait l’avortement par démembrement du fœtus. DeLuca avait déclaré qu’il soutenait cette loi parce qu’il fallait « s’assurer que si la Cour suprême renverse l’arrête Roe contre Wade les services d’avortement restent légaux dans l’Illinois ».
Il a aussi soutenu la légalisation du « mariage » entre personnes de même sexe, qui a permis de corriger, dit-il, une « iniquité juridique ».
Interrogé par LifeSite, le Père Michael Gilligan, président de l’American Catholic Press, a répondu que le député n’avait pas été distingué pour ses « positions politiques » (sic) mais « pour avoir institué en octobre un Mois de l’héritage italien et pour son important soutien à la communauté ».
Et d’ajouter :
« Si vous avez une opinion personnelle que je considère comme dangereuse ou nuisible, vous devez la garder pour vous. »
Pour ce qui est du « mariage », le P. Gilligan a rappelé que le pape François « soutient les unions civiles homosexuelles ».
Cela se passe dans l’Illinois, là où l’archevêque est le cardinal Blase Cupich, créature de François, qui a interdit la messe traditionnelle et célébré en juin dernier une messe LGBT à l’église Notre Dame du Carmel de Chicago, favorable à l’ordination diaconale des femmes, etc.
Le cardinal Wilton Gregory, archevêque de Washington, faisait une conférence à l’Université catholique d’Amérique, le 6 décembre, sur le thème « Célébrer la diversité ». Il parlait d’inclusion, de synodalité, etc. Naturellement, la « diversité » ne s’étend pas à l’accueil de la liturgie traditionnelle de l’Eglise catholique. Sur les huit lieux de culte où elle était célébrée dans le diocèse, le cardinal n’a gardé que trois chapelles.
Un étudiant lui a demandé pourquoi il n’y avait plus de messe traditionnelle sur le campus, alors même qu’un certain nombre d’étudiants sont venus à la foi par cette messe.
Le cardinal a répondu que lorsque Paul VI avait institué la nouvelle messe celle-ci devait être obligatoire. Il avait fait une exception pour les vieux prêtres, mais une fois cette génération disparue il ne devait plus y avoir que la nouvelle messe, et François cherche à terminer ce que Paul VI avait commencé.
Et d’ajouter :
"La Tradition meurt d’une mort lente, parfois d’une mort sanglante."
"Tradition dies a slow death, sometimes a bloody death."
Le cardinal Gregory avoue donc que c’est la Tradition de l’Eglise qui meurt avec la messe (or s’il n’y plus de Tradition il n’y a plus d’Eglise), et il reconnaît que c’est une véritable cruauté envers les fidèles que de supprimer la messe, de massacrer la Tradition.
Pour finir en beauté, le cardinal a terminé par un gros mensonge. Il a osé dire aux étudiants que ce ne sont pas des fidèles qui demandent la messe traditionnelle, mais des prêtres qui « créent un besoin ». Mais ce sont bien les étudiants qui voulaient la messe à cette université et qui s’occupaient de tout, service d’autel, chorale, de même que c’étaient les fidèles qui tenaient à leur messe à Saint-Antoine de Padoue. C’est ce que disent les étudiants. On peut ajouter l’église Old St. Mary, qui était bondée, et qui est désormais déserte, même quand c’est le cardinal qui vient y célébrer du Paul VI…
La dernière Lettre aux amis du monastère du Barroux nous montre une photo du monastère de Simonos Petra.
Avec le texte suivant du Père Abbé.
Au mois d’octobre, le Père Daniel Ange m’a proposé de faire un pèlerinage au mont Athos. Privilège insigne car, pour un catholique bien identifiable, il est indispensable d’avoir une invitation nominale pour obtenir l’accréditation permettant de franchir la frontière de la Sainte Montagne. Une fois les barrières passées, tout est merveilleux pour celui qui sait respecter les conditions d’accueil. Le mont s’est présenté à nous sous un habit de lumière, avec une mer d’un bleu marial. Son sommet se profilait au loin avec sa petite chapelle à deux mille mètres d’altitude, qui rappelle aux moines le grand mystère de l’Ascension du Seigneur. Le bateau versait et accueillait son flot de pèlerins, de popes et de moines, s’arrêtant à chaque port tous les deux ou trois milles. Débarqués à Daphné, nous fûmes accueillis par un laïc qui nous conduisit au monastère de Simonos Petra par une route en gravier serpentant dans les collines pleines de roches et de verdure. Puis, au détour de cette route, nous aperçûmes le fameux monastère, l’un des plus étranges des vingt monastères de la péninsule. Car il y a au mont Athos 2 000 moines répartis dans 20 monastères, 13 skytes et 300 kellia (sortes de dépendances plus ou moins grandes attachées aux monastères).
Simonos Petra compte 60 moines, de tous âges, venant de toute l’Europe et notamment de France, ce qui nous a permis de communiquer facilement. Ce monastère a été fondé au xiiie siècle par un ermite qui, la nuit de Noël, aurait aperçu une étoile particulière au-dessus d’un piton improbable. Et suivant ce qu’il perçut de la volonté de Dieu, il se mit à construire un monastère avec quelques disciples, défiant tout bon sens et toute économie de moyens. Son audace obéissante donna donc ce joyau, qui reflète autant la folie de Dieu que sa tranquille permanence.
Ce pèlerinage au mont Athos fut pour moi une source d’émerveillement. J’y ai vu un amour de la transcendance à travers la divine liturgie, la vie intérieure, le sens du mystère et de la grâce, et plus particulièrement, à travers le respect de la tradition. Le mont Athos a connu bien des épreuves : les pillages des pirates catalans, les incendies, la domination turque, mais aussi et surtout le malheur de la décadence monastique. Comme en Occident, le monachisme oriental a connu des périodes de grands élans spirituels et d’affaiblissements. Un des pères de Simonos Petra m’a affirmé que c’est lorsque de saints higoumènes sont revenus à la tradition monastique que le mont Athos a retrouvé sa vitalité actuelle. On constate donc que les monastères et les dépendances sont en reconstruction et accueillent des vocations jeunes. L’amour de la tradition est un des trésors que nous partageons avec eux. Et je sais que ces moines regardent d’un œil étonné ce qui se passe dans l’Église catholique. Eux qui ne sont pas très favorables à un rapprochement œcuménique ont un argument supplémentaire dans leur réserve en voyant que les promesses faites aux communautés traditionnelles, il y a trente-cinq ans, en 1988, semblent ne pas compter pour les autorités actuelles. Comment peut-on vouloir s’unir avec les Orientaux si attachés à leurs traditions, si en Occident nous ne sommes pas capables de trouver des solutions autres que la dissolution ? Je crois que le défi qui se présente à nous dans ce domaine pourrait être un galop d’essai en vue d’une démarche œcuménique concrète de rapprochement.
Mais ce qui m’a le plus frappé durant ma visite de trois jours, ce fut d’apercevoir des moines anciens plongés dans le silence et la prière continuelle. Je n’avais jamais vu en France une telle intensité de recueillement. J’ai découvert des hommes silencieux, non pas qui respectent la discipline du silence, mais des hommes devenus silence. Des hommes qui, vraiment, comme le demande saint Benoît, ne parlent que si on les interroge. Des hommes qui non seulement gardent le silence de la bouche, mais jouissent de la paix, signe de leur victoire dans le combat contre les passions intérieures. Toutefois, une majorité des moines du mont Athos n’y parviennent pas ou n’y sont pas encore arrivés. Mais ces quelques hommes de silence restent un exemple, et sont comme une étoile orientant la vie de toute la Montagne sacrée. Ces moines sont beaucoup plus éloquents que tous les manuels ou toutes les règles écrites. Le silence leur a donné une seconde nature. Ils sont comme un puits de silence dans lequel Dieu aurait pris toute la place. À juste titre, la spiritualité orientale insiste sur la grâce de la divinisation par laquelle une âme reflète l’image de son Dieu. Je l’avais lu dans des livres, mais au mont Athos j’en ai été le témoin.