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Eglise - Page 11

  • Rétrogradations

    L’évêque de Nevers devient auxiliaire de Lyon.

    L’évêque de Blois devient auxiliaire de Toulouse.

    Ce n’est sans doute (ou peut-être) pas la première fois qu’on voit une telle rétrogradation épiscopale, mais deux fois dans la même journée et dans le même pays ça se remarque…

    D’autant que sur le plan ecclésiologique ça a quelque chose d’ubuesque. Bien en ligne avec l’actuel Vatican.

  • Ubu œcuménique

    Je lis dans le Bulletin de l’Œuvre d’Orient, dans un article intitulé « Œcuménisme au Moyen-Orient : beaucoup reste à faire » :

    « “Nous discutons encore de la légitimité de la communion à la main”, commente avec humour un évêque. A ces raideurs s’ajoute... » etc.

    Cet évêque note donc qu’on en est encore bêtement à parler de la légitimité de la « communion à la main », comme si c’était un sujet actuel, comme si l’œcuménisme ne méritait pas moins de raideur comme dit François (cité juste après) et des considérations plus en phase avec notre temps…

    1. Il se trouve qu’en Occident aussi il y a encore des évêques qui ne croient pas à « la légitimité de la communion à la main ». Il y a même encore des pays où l’on continue de communier sur la langue (c’était le cas en Pologne du moins avant le covid, qui a été un grand propagandiste de la « communion à la main »).

    2. L’article parle de l’œcuménisme au Proche Orient. Mais au Proche Orient l’immense majorité des chrétiens communie dans la bouche. Même chez ceux qui ont fini par se latiniser au point d’utiliser le pain azyme (aujourd’hui toutes les Eglises catholiques d’origine syriaque). La légitimité de la « communion à la main », cela ne concerne que la toute petite minorité latine, dont l’évêque en question, qui se croit seul au monde.

    3. Rappel du titre : « Œcuménisme au Moyen-Orient : beaucoup reste à faire ». Mais AUCUNE Eglise orientale non catholique ne considère comme légitime la « communion à la main », dans AUCUNE d’entre elles on ne la pratique. Une attitude œcuménique consisterait à examiner pourquoi il en est ainsi, et non à ricaner.

    Le propos de l’évêque (et l’article de l’Œuvre d’Orient) est donc une manifestation de plus du mépris occidental pour les orientaux, dont le Concile voulait nous faire croire hypocritement que le temps était révolu…

  • Quelques nouvelles de l’Eglise de Rome

    Vendredi, le pape a reçu quelque 200 « artistes et autres créateurs de premier plan » à la Chapelle Sixtine. Parmi eux Andres Serrano, l’auteur de Piss Christ :

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    Un violoncelliste a joué un air sur un violoncelle construit avec des morceaux de bateaux de migrants échoué à Lampedusa.

    *

    Le 12e pèlerinage Ad Petri Sedem du « Populus Summorum Pontificum » aura lieu les 27, 28 et 29 octobre. Le cadre habituel est inchangé, en dehors du fait que cette année la messe sera interdite à la basilique Saint-Pierre.

    *

    Une « visite apostolique » a été diligentée auprès de Mgr Joseph Strickland, l’évêque de Tyler au Texas, qui se bat en permanence pour défendre la doctrine catholique sur tous les fronts. On ne sait pas encore si c’est pour le faire taire ou pour le destituer.

    *

    Mgr Jérôme Beau, archevêque de Bourges et président du Conseil pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale à la Conférence des évêques de France, interrogé par La Croix sur la chute des ordinations :

    L’important ne réside pas dans les chiffres. Le réel enjeu, c’est que nous assistons à l’émergence d’un nouvel équilibre ecclésial. Le presbyterium rural homogène, auquel nous étions habitués, est en complète évolution. La place du prêtre dans la communauté est en plein bouleversement. La question de fond est de savoir ce que la communauté chrétienne attend. Elle donne souvent l’impression d’attendre un type de prêtre bien précis. Nous avons en tête un modèle de prêtre, d’Église et de communauté. Mais, ces modèles sont en train de changer. Quelque chose de nouveau est en gestation. Le travail des prochaines assemblées épiscopales promet beaucoup de changements, dans l’articulation des ministères laïcs notamment. Il faut se réjouir des vocations que Dieu nous donne et de la beauté des ministères laïcs.

    Mgr Beau a bien lu l’instrumentum laboris. On sait que grâce aux synodes sur la synodalité on va même avoir des ministères laïcs « spontanés »…

    Quand le modèle « en gestation » sera né, on n’aura plus besoin de prêtres. Sauf si ce sont des femmes agréées par le magistère 2SLGBTQIA+, bien sûr.

  • L’Eglise synodale

    S’il fallait s’alarmer de l’Instrumentum laboris pour la première session du synode sur la synodalité, on risquerait le nervous breakdown le plus sévère et il faudrait avoir recours à une cellule psychologique, ce qui est impossible car elles sont toutes très occupées en raison des catastrophes climatiques, explosives et oqtfères.

    Fort heureusement il ne s’agit que de l’« Eglise synodale » (110 fois dans le texte), qui n’a qu’un lointain rapport avec l’Eglise catholique. Donc mieux vaut en rire. Par exemple pour ce qui concerne l’invention des « ministères spontanés » (sic!), qu’il ne faut pas confondre avec les « ministères reconnus non institués », lesquels s’ajoutent aux « ministères institués » qu’il ne faut pas confondre avec les « ministères ordonnés », encore qu’ils relèvent tous de la « dignité baptismale »…

    Ce n’est là qu’un aspect du délire « synodal » en cours. Je passe sur l’accueil sans condition des divorcés remariés, des polygames, des « personnes LGBTQ+ etc. », pour vous laisser méditer ce schéma de « la conversation dans l’Esprit », directement reprise des Alcooliques anonymes.

    - Bonjour, je m’appelle Dugland et je suis catholique.

    - Bonjour Dugland. Ici on ne dit pas catholique mais synodal. Mais ce n’est pas grave. Partage-nous ton vécu et fais place à l’autre pour qu’on puisse construire ensemble…

    Ce n’est pas une blague. Le schéma suivant figure réellement dans la version officielle de l’Instrumentum laboris pour la première session du synode sur la synodalité de l’Egise synodale :

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  • Toulon delenda est

    Paix liturgique fait le point sur la guerre de François et de sa cour contre Mgr Dominique Rey, coupable de vouloir que l’Eglise continue.

  • Dans le Wisconsin

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    L’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre annonce qu’il a acheté un ancien couvent franciscain dans le diocèse de Milwaukee.

    C’est, comme on peut le voir, un très grand bâtiment (classé), en très bon état, dans un cadre très agréable et un parc de 100 ha. Il va devenir le « Centre de retraites du Sacré Cœur ».

    L’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre remercie chaleureusement l’archevêque de Milwaukee, Mgr Listecki, qui a donné sa bénédiction.

    On se souvient que Mgr Listecki avait réagi au motu proprio Traditionis Custodes en disant que rien ne changeait dans le diocèse, et qu’il demandait seulement aux prêtres qui célèbrent la messe traditionnelle de bien vouloir lui faire savoir par écrit qu’ils souhaitaient continuer de le faire.

    Il était temps, sans doute, que l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre achète ce couvent en accord avec le diocèse, car Mgr Listecki aura 75 ans l’an prochain…

  • Un exemple

    La postcommunion de la fête du Sacré Cœur :

    Prǽbeant nobis, Dómine Jesu, divínum tua sancta fervórem : quo dulcíssimi Cordis tui suavitáte percépta ; discámus terréna despícere, et amáre cæléstia.

    Que vos saints mystères, Seigneur Jésus, produisent en nous une ferveur divine qui nous fasse goûter la suavité de votre Cœur très doux et nous apprenne à mépriser ce qui est terrestre pour n’aimer que les biens du ciel.

    L’antithèse « terréna despícere, et amáre cæléstia » se rencontre souvent dans la liturgie traditionnelle, car elle résume tout un pan de la spiritualité chrétienne authentique, celle de la Sainte Ecriture, des pères, de la tradition. Elle a été entièrement et sévèrement bannie de la néo-liturgie, parce qu’elle ne « tenait pas compte de la mentalité moderne et des directives de Vatican II », selon Dom Antoine Dumas, le fabricant en chef des oraisons de la néo-liturgie.

    Tel est l’une des raisons pour lesquelles la néo-liturgie n’est plus catholique, et si c’est vraiment là « l’unique expression de la lex orandi du rite romain », comme l’édicte le pape, alors ce « rite romain » n’est plus un rite catholique.

    Il me vient tout à coup à l’idée que l’origine de la révolution liturgique, dans les textes de Vatican II, n’est pas la Constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, mais la « Constitution pastorale » Gaudium et Spes. Car dans la Constitution sur la liturgie il n’y a rien, en dehors de quelques détails (comme le pitoyable éparpillement des psaumes sur quatre semaines) qui corresponde à ce que l’on voit dans la néo-liturgie, alors que c’est dans Gaudium et Spes qu’on voit l’Eglise s’extasier devant l’homme moderne. Ce qui a été souligné par Paul VI dans son discours de clôture :

    Un courant d’affection et d’admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c’est l’exigence de la charité comme de la vérité mais, à l’adresse des personnes, il n’y eut que rappel, respect et amour. Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été non seulement respectées, mais honorées ; ses efforts soutenus, ses aspirations purifiées et bénies.

    Voilà pourquoi il fallait bannir « terena despicere », et avec ce principe de saine prophylaxie spirituelle tourner le dos à toute la tradition de l’Eglise.

    N.B. Je constate que de nombreuses personnes, y compris des connaisseurs de la liturgie, continuent de parler de "forme ordinaire" et de "forme extraordinaire". Pourtant cette distinction a été supprimée par le pape il y a près de deux ans maintenant. Si les livres de Paul VI sont "l'unique expression de la lex orandi du rite romain", c'est qu'il y a une forme unique. Je crois que certains n'ont pas compris la portée du diktat de François. Selon le pape (?), la liturgie traditionnelle n'est pas une expression du rite romain. Que chacun en tire les conclusions qu'il veut, mais qu'on cesse de parler de "forme extraordinaire" comme si c'était une expression officielle correspondant à un statut particulier.

  • Archevêque…

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    L’archevêque de Milan a reçu dimanche dernier le métropolite Nestor de Chersonèse, chef de l’Eglise orthodoxe russe pour l’Europe occidentale.

    L’archevêque de Milan, successeur de saint Ambroise, c’est le petit bonhomme au sourire niais dont le pantalon trop long joue de l’accordéon sur ses chevilles.

    Le métropolite Nestor, c’est celui qui est à sa droite. Qui c’est qui gagne ?

    (Le dernier propos historique de l’archevêque de Milan est son propre résumé de son homélie hier lors des obsèques de Berlusconi : « Certains le portent aux nues, d'autres ne le supportent pas. » C'est tout ce qu'ont retenu les gazettes.)

  • Collapsus

    Samedi dernier, veille de la solennité de la Fête Dieu, il y avait à Rome, sur la place saint-Pierre, le « World Meeting on Human Fraternity », organisé par la Fondation Fratelli Tutti, popularisé par le hashtag #notalone.

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    Résultat ? Un flop total. Quatre secteurs ont été mis en place, dont l’un est resté entièrement vide et les autres n’ont été remplis qu’au tiers, peut-être.

    Près de cinq heures de discours, de spectacles, de vidéos, et la signature par le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, de la Déclaration sur la fraternité humaine, énième feuille de mots vides et démesurés, où – heureusement – le nom de Notre Seigneur n’apparaît même pas par erreur : « Tout homme est mon frère, toute femme est ma sœur, toujours. Nous voulons vivre ensemble, comme des frères et des sœurs, dans le Jardin qu’est la Terre. Le jardin de la fraternité est la condition de la vie pour tous ».

    Amen.

  • Nous ne normaliserons pas

    Extraits de l'allocution de Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté, le dimanche de Pentecôte.

    Vous savez que depuis le motu proprio Traditionis Custodes du 16 juillet 2021 notre pèlerinage, et tous les prêtres attachés à célébrer le rite tridentin, subissent de nombreuses pressions.

    (…)

    Il nous est demandé de ‘normaliser’ notre pèlerinage, c’est-à-dire en clair d’adopter la liturgie Paul VI pour ‘être en communion avec l’Eglise’.

    Les communautés célébrant la liturgie tridentine sont pour la plupart issues de l’ex commission Ecclesia Dei. Je rappelle qu’elles sont nées de la promesse d’un pape canonisé, Jean-Paul II, et d’un préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Josef Ratzinger. En 1988, Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger se sont engagés à ce que les communautés traditionnalistes trouvent toute leur place dans l’Eglise et je cite leurs propres mots « comme elles sont », c’est-à-dire sans changement, sans adaptation et je ne sais quelle ‘normalisation’.

    Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger ont donné leur parole pour que nous régularisions notre situation canonique et nous leur avons fait confiance, il y a 35 ans.

    Nous ne ‘normaliserons’ pas demain notre pèlerinage. Nous resterons fidèles à ce que nous sommes, un pèlerinage traditionnel de chrétienté, une œuvre de fidélité et de résistance dans une Eglise plongée dans une crise qui est d’abord doctrinale, qu’elle doit admettre et regarder en face.