Pour les moins jeunes… le mot de « normalisation » renvoie à la reprise en mains par l’appareil soviétique de la Tchécoslovaquie du « Printemps de Prague » : le seul printemps de l’histoire qui fut immédiatement suivi d’un très long hiver.
D’autre part on appela « Ostpolitik » la politique de Gribouille des occidentaux qui voulaient devenir les amis des communistes en croyant qu’ils changeraient ainsi le régime soviétique… Politique initiée par Willy Brandt et suivie par tous ceux qui souhaitaient vendre à Moscou la corde qui servirait à les pendre. Dont le Vatican qui fut ainsi coupable de trahison d’évêques, de prêtres et de millions de fidèles abandonnés à la dictature athée.
La normalisation a pris aujourd’hui le visage de François. Et le régime qui profite de l’Ostpolitik est le communisme chinois.
Les victimes sont les catholiques chinois.
Le Vatican a annoncé la prorogation pour deux ans du fameux accord secret :
« Le Saint-Siège, estimant que le début de l'application de l'Accord susmentionné - d'une valeur ecclésiale et pastorale fondamentale - a été positif, grâce à la bonne communication et à la coopération entre les parties dans la matière convenue, est résolu à poursuivre le dialogue ouvert et constructif pour promouvoir la vie de l'Église catholique et le bien du peuple chinois. »
Le communiqué, chef-d’œuvre de la langue de bois communiste, est accompagné d’un long article de l’Osservatore Romano, où l’on apprend notamment que :
« Aujourd'hui déjà, pour la première fois depuis de nombreuses décennies, tous les évêques de Chine sont en communion avec l'évêque de Rome et, grâce à la mise en œuvre de l'accord, il n'y aura plus d'ordinations illégitimes. »
Aujourd’hui donc, toutes les potiches communistes faites évêques contre l’avis de Rome sont « en communion avec l’évêque de Rome » (leurs maîtresses et leurs enfants aussi ?), alors que la conférence des évêques de Chine n’est toujours pas reconnue par Rome et que l’Eglise officielle, à savoir l’Association patriotique des catholiques chinois, ne l’est pas davantage… à moins que ce soit un secret de l’Accord secret.
Il est atroce de lire que « l'objectif pastoral du Saint-Siège est d'aider les catholiques chinois, longtemps divisés, à donner des signes de réconciliation, de coopération et d'unité pour une annonce renouvelée et plus efficace de l'Évangile en Chine ». En langage non communiste, cela veut dire : l’objectif est d’obliger tous les fidèles à se conformer aux diktats communistes et à subir en silence les persécutions renforcées.
L’Eglise du silence, disait-on. La revoilà. Heureusement qu’il reste la voix du grand cardinal Zen. Mais hélas il n’est pas éternel.