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Eglise - Page 284

  • L’Eglise et l’islam

    C’était le 27 juillet et l’on en a parlé ici ou là, mais je note ces deux importantes déclarations pour pouvoir les retrouver facilement.

    La première est du secrétaire particulier de Benoît XVI, Georg Gänswein, dans le Süddeutsche Zeitung :

    Traduction de l’AFP : « Il ne faut pas minimiser les tentatives d’islamisation de l’Occident. Et le danger qui en découle pour l’identité de l’Europe ne doit pas être ignoré sous prétexte d’une prévenance faussement compréhensive. Le catholicisme le voit bien et le dit clairement. »

    Autre traduction : « Les tentatives pour islamiser les pays occidentaux ne doivent pas être dissimulées. La menace que cela fait peser sur l’identité de l’Europe ne devrait pas être ignorée sous prétexte de respect mal placé. »

    Georg Gänswein ajoute qu’il considère la conférence de Ratisbonne, « telle qu’elle a été tenue, comme prophétique ».

    La seconde est de Mgr Walter Nixa, évêque d’Augsbourg, dans le Rheinischen Post, à propos du projet de grande mosquée à Cologne :

    « Dans les pays et cultures majoritairement musulmans, les chrétiens n’ont à ce jour quasiment pas le droit d’exister. Si ceci ne change pas, on serait en droit en Allemagne de dire aux musulmans, en toute amitié : Alors justement il n’y a pas lieu d’avoir de grandes mosquées, d’aspect ostentatoire, avec de hauts minarets, car il devrait suffire dans un pays de tradition et de culture chrétienne pour les musulmans d’avoir des lieux de prière modestes. »

  • Jean-Marie Le Pen et le cardinal Lustiger

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Avec la mort du cardinal Lustiger se tourne une page de l’histoire épiscopale de la France.

    Il ne m’appartient pas de juger des qualités ecclésiastiques et religieuses de cette haute personnalité de l’Eglise.

    Mais je souhaite qu’en tournant la page on cesse d’accabler le Front national et son président des calomnies qui furent véhiculées par cet épiscopat sous l’autorité morale de Jean-Marie Lustiger.

    Celui-ci, qui pourtant m’avait reçu, osait qualifier le Front National de « résurgence du paganisme le plus cynique et le plus dangereux », alors que son programme est le plus proche de la doctrine sociale de l’Eglise, et que Jean-Paul II nous avait dit place Saint-Pierre : « Il faut lutter contre la décadence de l’Europe ».

    Au lendemain du 21 avril 2002, il m’accusait encore de « détourner les convictions religieuses au service de la polémique électorale », ce qui n’était le cas en aucune manière.

    Tournons donc la page, en nous souvenant de cet autre propos du cardinal, dans lequel nous nous retrouvons : « Que les Français puissent renier, ou même ignorer la part chrétienne de leur identité, est suicidaire pour l’image internationale de la France.  »

  • A propos du cardinal Lustiger

    Le cardinal Lustiger restera certainement comme l’une des très rares personnalités importantes de l’épiscopat français de ces dernières décennies. Le personnage étant à multiples facettes, son bilan est plutôt contradictoire.

    Sur le plan religieux, il pouvait être un authentique porte-voix de l’Eglise, et l’on se souviendra par exemple qu’il avait invité le cardinal Ratzinger pour une mémorable conférence au cours de laquelle celui-ci avait dénoncé la destruction du catéchisme en France, ou qu’il avait créé un séminaire « parallèle » en voyant la déliquescence de la formation du clergé. Il jugeait suicidaire que les Français puissent renier, ou même ignorer la part chrétienne de leur identité, et il avait accusé Nicolas Sarkozy de faire de l’islam une religion d’Etat en créant le CFCM. On n’oubliera pas non plus qu’il a permis la célébration régulière de la messe traditionnelle dans deux églises paroissiales de Paris. Et on lui doit le rétablissement de processions officielles de l'Eglise dans les rues de Paris, le 15 août et le vendredi saint, ce qui assurément n'est pas rien.

    D’autre part, il montrait de façon claire comment l’esprit des « Lumières » avait produit les grands totalitarismes du XXe siècle.

    Mais il était obsédé par ses origines juives, au point de prétendre que le Christ n’avait pas été condamné à mort par les autorités juives mais uniquement par les Romains, et surtout que le christianisme était une forme de la religion juive destinée à greffer les païens sur le judaïsme, en une interprétation particulièrement tordue, et irrecevable, des propos de saint Paul sur le sujet (on lira à ce propos l'importante étude d'un ami prêtre de Chrétienté-Solidarité dans le numéro 207 de Reconquête). Dans l’affaire du carmel d’Auschwitz, il prendra fait et cause pour les organisations juives, défendra leurs arguments fallacieux, et en compagnie du cardinal Decourtray finira par obtenir le départ des religieuses. Cette interdiction de la prière chrétienne à Auschwitz lui tenait particulièrement à cœur : alors que mes articles sur la question, quoique nombreux (dans Présent, et une étude plus théologique dans La Pensée Catholique), n’avaient qu’un impact très modeste, il m’avait fait inviter à l’archevêché par son bras droit (l’actuel évêque de Rennes) pour que celui-ci tente de me convaincre du bien fondé de sa position.

    Sur le plan politique, on se souviendra qu’il dénonça avec vigueur les groupuscules qui utilisaient les immigrés clandestins comme « chair à canon », et qu’il demanda aux curés de ne plus accepter l’occupation d’églises et de faire immédiatement appel à la police en cas d’intrusion.

    Mais on se souviendra aussi de son opposition au Front national, dont on ne peut que penser qu’elle était d’une scandaleuse mauvaise foi, dans la mesure où il avait les moyens de connaître la vérité, et puisqu’il reçut un jour Jean-Marie Le Pen.

    Il osait prétendre que « les idées de Jean-Marie Le Pen évoquent le néo-paganisme antichrétien de l’Action française », et que c’était une « résurgence du paganisme le plus cynique et le plus dangereux ». Ce qui était un double mensonge : vis-à-vis de l’Action française, et vis-à-vis de Jean-Marie Le Pen. Le 22 avril 2002, il accusa Jean-Marie Le Pen de « détourner les convictions religieuses au service de la polémique électorale », parce que le candidat du FN avait repris le propos de Jean-Paul II : « N’ayez pas peur, entrez dans l’espérance. » Ce à quoi Jean-Marie Le Pen avait répondu qu’il avait utilisé la technique de l’analogie, qui est une des grandes avancées intellectuelles du christianisme, et que les expressions reprises correspondaient à la réalité politique du moment.

    Son action contre les carmélites d’Auschwitz et son injustice vis-à-vis de Jean-Marie Le Pen et du Front national resteront comme deux taches indélébiles sur sa mémoire.

  • Des explications de Mgr Amato

    A lire sur le site de Sandro Magister, Chiesa, une longue et très intéressante interview de Mgr Angelo Amato, secrétaire de la congrégation pour le doctrine de la foi, à propos du récent document sur l’Eglise, et du motu proprio sur la messe. En voici quelques extraits.

    Sur le « subsistit in » :

    Ce changement de terme n’est pas et ne peut pas être interprété comme une rupture avec le passé. En latin, "subsistit in" renforce "est". Le fait de subsister de manière continue implique une substantielle identité d’essence entre Eglise du Christ et Eglise catholique. Avec l’expression "subsistit in", le Concile a voulu indiquer que la l’Eglise du Christ était unique et non multipliable. L’Eglise existe en tant qu’objet unique dans la réalité historique. Mais en même temps, le "subsistit in" exprime aussi le fait que, hors de l’ensemble formé par l’Eglise catholique, il n’y a pas un vide ecclésial absolu, mais que l’on peut trouver "de nombreux éléments de sanctification et de vérité… qui en tant que dons propres à l’Eglise du Christ favorisent l’unité catholique".

    A propos des communautés chrétiennes auxquelles on ne peut pas donner le nom d’Eglises :

    C’est douloureux, je le comprends mais, comme l’affirme le Concile, ces communautés n’ont pas conservé la succession apostolique dans le sacrement de l’Ordre, se privant ainsi de l’un des éléments essentiels qui constituent une Eglise. En raison de l’absence du sacerdoce ministériel, ces communautés n’ont donc pas conservé la substance authentique et entière du mystère eucharistique. Pour cette raison, selon la doctrine catholique, elles ne peuvent pas être appelées "Eglises" au sens propre.

    Q. – Cela vaut aussi pour la communion anglicane?

    R. – Oui.

    A propos de la prière pour la conversion des juifs, dans le missel de 1962 :

    Q. – Excellence, le motu proprio "Summorum Pontificum" a été accusé par certains d’être anticonciliaire parce qu’il donne pleinement droit de cité à un missel dans lequel on prie pour la conversion des juifs. Est-il vraiment contraire à la lettre et à l’esprit du Concile de dire cette prière?

    R. – Sûrement pas. A la messe, nous catholiques prions toujours, et en premier, pour notre conversion. Et nous nous frappons la poitrine à cause de nos péchés. Ensuite, nous prions pour la conversion de tous les chrétiens et de tous les non-chrétiens. L’Evangile est pour tous.

    Q. – Mais on objecte que la prière pour la conversion des juifs a été rendue définitivement dépassée par celle dans laquelle on invoque le Seigneur afin qu’il les aide à progresser dans la fidélité à son alliance.

    R. – C’est Jésus lui-même qui affirme, dans l’Evangile selon saint Marc: "Convertissez-vous et croyez à l’Evangile" et ses premiers interlocuteurs étaient ses concitoyens juifs. Nous chrétiens ne pouvons pas faire autre chose que proposer à notre tour ce que Jésus nous a enseigné. Dans la liberté et sans rien imposer, évidemment, mais également sans autocensure.

    Voilà qui répond clairement non à la suggestion du cardinal secrétaire d'Etat de supprimer cette prière sous prétexte qu’elle « inquiète » certains lobbies juifs.

  • Le rapport Machelon en marche

    Le ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a reçu Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France. C’est la première rencontre avec les responsables des religions dans le cadre du rapport Machelon, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

    Il s'agit pour le ministre de préparer les suites à donner au rapport demandé par son prédécesseur Nicolas Sarkozy en 2006, pour « réfléchir aux relations juridiques de l'Etat et des cultes », précise le ministère. Cette rencontre s'inscrit « dans le cadre de ses consultations de tous les cultes ». Et le ministre entend de la sorte « recueillir tous les avis avant de formuler très prochainement des propositions au Premier ministre ».

    Sa réflexion est « marquée par le souci du maintien des grands équilibres entre les pouvoirs publics et les cultes », et il s'agira également de mettre en place « des solutions concrètes et pragmatiques pour assouplir techniquement les conditions de fonctionnement des cultes et de leurs structures ».

    En clair, il s’agit, comme l’a longuement explicité le rapport Machelon, de trouver des solutions pour contourner la loi de 1905 afin de favoriser, et d’imposer, la construction de mosquées.

    On ne sait pas si le cardinal Ricard joue le rôle d’otage ou d’alibi. Lors de la publication du rapport Machelon, en septembre 2006, il avait déclaré qu’il attendait d’en avoir pris connaissance pour se prononcer. Depuis lors, sauf erreur de ma part, il n’en a rien dit. Mais le rapport a déjà commencé à trouver un début d’application, avec la complicité de la Faculté de théologie catholique de Strasbourg…

    Michèle Alliot-Marie terminera ses consultations lundi en rencontrant les responsables musulmans…

  • Une ignominie du Figaro Magazine

    Le Figaro Magazine titre : La science défie l’histoire, et ajoute : « Les chercheurs en sont désormais sûrs : Napoléon est mort d’un cancer. La vérité sur Jeanne d’Arc, Louis XVII, Léonard de Vinci. »
    La première imposture est que l’on vous dit la « vérité » sur tout cela (et autres choses : dix « révélations » en tout !) en… quatre pages (grandes illustrations comprises).

    « La vérité sur Jeanne d’Arc », c’est simplement l’histoire de ces ossements noircis qui sont ceux d’une momie égyptienne. Cela commence ainsi : « C’est une des mystifications les plus ahurissantes de l’histoire de nos saintes reliques. De quoi consterner les adorateurs de la Pucelle. » Or il ne s’agit pas de « saintes reliques » puisqu’elles ne sont pas dans une église mais dans un très profane musée, et que Le Figaro Magazine lui-même, le 4 mars 2006 (alors qu’on annonçait les analyses), soulignait qu’elles n’avaient jamais été reconnues comme telles par l’Eglise… Enfin je n’ai jamais rencontré d’« adorateurs » de la Pucelle, et il n’y a là de quoi consterner personne.

    Le Figaro-Magazine, par la plume de Marc Durin-Valois, ne se grandit pas en publiant ce genre de prose.

    Mais ce n’est rien à côté de ce qui est dit du Saint-Suaire :

    « La datation au carbone 14 est a priori sans appel (…). Cette pièce de lin (…) constituerait donc un des faux les plus troublants de l’histoire. Le procédé utilisé reste encore mystérieux, proche de la photographie, sans doute par utilisation d’oxyde ferrique — bien connu au Moyen-Age — lié par collagène. » Et voici le bouquet : « Quoique considéré comme un faux par l’Eglise depuis 1390, les partisans de l’authenticité du suaire ne désarment pas. »

    Ici la mauvaise foi est portée à un niveau de chef-d’œuvre anticatholique. Il faudrait préciser de quel mois de 1390 on parle. Car en janvier, le pape Clément VII, qui n’avait manifestement pas vu le tissu, ordonne à l’évêque de Troyes de déclarer, lors des ostensions du suaire qui se trouve alors à Lirey, « à haute et intelligible voix », qu’il s’agit d’une « peinture ou tableau du suaire qu'on dit avoir été celui de Notre Seigneur Jésus-Christ ». Mais en juillet de la même année, le même pape permet la dévotion au Saint-Suaire… En 1506, le pape Jules II autorise le culte du Saint-Suaire, « unique linceul dans lequel Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même fut envoyé au tombeau ». Et en 1980, Jean-Paul II se rend à Turin pour le vénérer.

    Le Figaro Magazine deviendrait-il le magazine de la « libre pensée » ?

  • Ecoeurant

    Dans ses mémoires, un évêque à la retraite dénonce avec vigueur la dérive de l’épiscopat au gré des modes et des langages convenus, le consensus mou, l’absence de paroles fortes, les magouilles des « grosses mitres » pour se répartir les postes clefs, les compromissions avec le pouvoir politique, etc.

    C’est exactement ce que font nombre de hauts fonctionnaires de telle ou telle administration, de tel ou tel service public, lorsqu’ils prennent leur retraite. Alors qu’ils ont toute leur vie défendu la politique qu’ils appliquaient, et diabolisaient ceux qui se permettaient de la critiquer, une fois à la retraite ils se lâchent. Sans jamais un mot de regret pour avoir méprisé et disqualifié ceux qui disaient ce qu’ils disent une fois qu’ils ne risquent plus rien.

     Les mémoires de cet évêque à la retraite n’ont aucun autre intérêt que de souligner que la plupart de nos évêques, au lieu d’être de dignes successeurs des apôtres, ne sont que des fonctionnaires. Et encore, c’est faire injure aux fonctionnaires, car les évêques, quant à eux, ont en réalité toute liberté de parole.

  • Toujours Bertone

    Le cardinal Bertone suggère que soit enlevée du missel de saint Pie V revu par Jean XXIII la prière pour la conversion des juifs, qui figure dans la liturgie du Vendredi Saint. Plusieurs organisations juives, dont le Centre Simon Wiesenthal, s’étaient inquiétées de voir revenir cette prière, avec l’autorisation donnée par le pape d’utiliser l’ancien missel.

    Le cardinal Bertone ne s’inquiète pas de voir que figure toujours dans la amidah la prière qui demande à Dieu de détruire les « apostats » (minim), à savoir les chrétiens (elle fut ajoutée aux débuts du christianisme).

    Et ce n’est pas une fois par an : la amidah est la prière centrale des trois offices quotidiens du judaïsme.

  • Pour l’application du motu proprio

    Excellente initiative de l’équipe de chrétienté.info : la création d’un site entièrement consacré au motu proprio sur la messe, et à l’application de ce motu proprio. S’en servir sans modération comme aide à constituer des « groupes stables de fidèles ».

  • A l’Université de Bethléem

    Il y a quelques jours s’est réuni à Rome le comité chargé de coordonner le soutien financier aux Eglises orientales. A cette occasion l’agence Zenit a rencontré le Fr Daniel Casey, vice-chancelier de l’université de Terre Sainte de Bethléem, qui est la seule institution catholique d’études supérieures présente en territoire palestinien.

    Voici quelques extraits des propos du Fr Casey, dont l’intégralité est sur Zenit avec des explications.

    « La position de Bethléem est unique, c’est là où Jésus est né, et où la population chrétienne, comme dans les deux villes voisines de Beit Jala et Beit Sahour, est presque majoritaire. Ici c’est très différent par rapport à Gaza, où le nombre de chrétiens est infime. »

    « On relève beaucoup de signes encourageants. La population locale respecte les idéaux chrétiens et les traditions de l’université. Nous observons encore le dimanche. Nous sommes l’un des rares endroits où tout est fermé le dimanche et ouvert le vendredi, jour sacré des musulmans. »

    « La peur existe indépendamment de l’endroit où nous vivons. Au gré des conversations, j’entends souvent les gens exprimer leur gratitude pour ce nouveau jour qui se lève, mais ils sont inquiets de ce qui peut se passer la nuit. La peur est inévitable. Cela dit, l’université continue d’organiser des conférences internationales et poursuit ses sessions académiques. Les demandes d’entrée se multiplient et l’université est obligée de refuser les candidats en excédent. »

    A propos du mur, des contrôles militaires et des humiliations aux passages : « J’en ai moi-même fait l’expérience, et je suis pourtant un étranger. Il y a des personnes qui ne sont pas sorties de Bethléem depuis cinq ans. Vivre à Bethléem est comme vivre dans une prison. Ceci a un effet terrible sur la population. Les jeunes, sans opportunités d’emploi, qui ont été admis à l’université, n’ont absolument rien à faire. Ils sont donc en colère et à la merci de la situation politique. D’où leur violente réaction. »

    « L’idée de prière n’a jamais été aussi opportune que maintenant... J’espère que les gens prient pour la paix en Terre Sainte ».