Comme cela avait été annoncé, le Saint-Siège publie ce jour un document de la Congrégation de la doctrine de la foi « concernant certains aspects de la doctrine de l’Eglise ». Et comme cela avait été également annoncé, ce document se situe dans la ligne de Dominus Jesus, qui avait été publié quand Joseph Ratzinger était le préfet de cette congrégation.
Mais il s’agit d’un texte très bref, constitué de cinq questions et réponses, celles-ci étant tissées de citations d’actes du magistère.
1 – Le concile Vatican II a-t-il changé la doctrine sur l’Eglise ? Non. Il n’a pas voulu la changer et ne l’a pas changée, mais a entendu la développer et en approfondir l’intelligence.
2 – Comment doit-on comprendre le « subsistit in » (L’Eglise du Christ subsiste dans l’Eglise catholique ») ? Subsister « signifie la perpétuelle continuité historique et la permanence de tous les éléments institués par le Christ dans l’Eglise catholique, dans laquelle on trouve concrètement l’Eglise du Christ sur cette terre ». Le verbe subsister « ne peut être exclusivement attribué qu’à la seule Eglise catholique ».
3 – Pourquoi utilise-t-on ce verbe et ne dit-on pas tout simplement « est » ? C’est pour signifier qu’en dehors des structures de l’Eglise on trouve des éléments de sanctification et de vérité qui, appartenant à l’Eglise, appellent l’unité catholique. Ces éléments peuvent être des moyens de salut dont la force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Eglise catholique.
4 – Pourquoi le concile Vatican II donne-t-il le nom d’Eglise aux Eglises orientales séparées de Rome ? Parce ce que ces Eglises « ont de vrais sacrements, surtout en vertu de la succession apostolique : le sacerdoce et l’eucharistie, qui les unissent intimement à nous ». Mais elles souffrent d’une déficience en raison de leur manque de communion avec l’Eglise catholique, cette communion n’étant pas un complément extérieur mais un principe constitutif interne de toute Eglise.
5 – Pourquoi le titre d’Eglise n’est-il pas attribué aux communautés chrétiennes nées de la Réforme protestante ? Parce qu’elles n’ont pas la succession apostolique dans le sacrement de l’ordre, et que de ce fait elles n’ont pas non plus « conservé l’authentique et intégrale réalité du mystère eucharistique ».
Rien de nouveau en tout cela, mais c’est clair et net. Surtout en deux directions : en direction des théologiens modernistes qui veulent à toute force faire croire que le « subsistit in » marquait un changement de doctrine, et en direction de ces nombreux « œcuménistes » pour qui il n’y a guère de différence entre les diverses confessions chrétiennes. Il va de soi que les deux erreurs vont de pair : l’erreur sur le « subsistit in » est un élément capital de l’œcuménisme dévoyé. D’où l’importance de ce rappel.