Dans ses mémoires, un évêque à la retraite dénonce avec vigueur la dérive de l’épiscopat au gré des modes et des langages convenus, le consensus mou, l’absence de paroles fortes, les magouilles des « grosses mitres » pour se répartir les postes clefs, les compromissions avec le pouvoir politique, etc.
C’est exactement ce que font nombre de hauts fonctionnaires de telle ou telle administration, de tel ou tel service public, lorsqu’ils prennent leur retraite. Alors qu’ils ont toute leur vie défendu la politique qu’ils appliquaient, et diabolisaient ceux qui se permettaient de la critiquer, une fois à la retraite ils se lâchent. Sans jamais un mot de regret pour avoir méprisé et disqualifié ceux qui disaient ce qu’ils disent une fois qu’ils ne risquent plus rien.
Les mémoires de cet évêque à la retraite n’ont aucun autre intérêt que de souligner que la plupart de nos évêques, au lieu d’être de dignes successeurs des apôtres, ne sont que des fonctionnaires. Et encore, c’est faire injure aux fonctionnaires, car les évêques, quant à eux, ont en réalité toute liberté de parole.