Le P. James Larkin était l'un des deux prêtres de la paroisse Notre Dame de la Médaille miraculeuse de Clonskeagh, dans la proche banlieue sud de Dublin. Le vendredi 13 juillet, au cours de la messe, il a appris aux paroissiens qu’il venait de se faire virer. Il a lu la lettre de l’archevêque, Mgr Diarmuid Martin, disant qu’il était « enchanté de lui annoncer sa nomination comme chapelain des religieuses de Lorette », prenant effet… le lendemain samedi 14 juillet. Nomination excluant explicitement tout acte sacerdotal en la paroisse de Clonskeagh après la messe du 13 juillet.
Le P. James Larkin a juste ajouté qu’il trouvait ce traitement « injuste ». Les paroissiens présents l’ont longuement applaudi debout.
Le site Church Militant, qui relate l’affaire, a contacté le presbytère, où l’on s’interdit tout commentaire, sinon que le P. Larkin était « un prêtre d’avant Vatican II » (qui disait exclusivement la messe de Paul VI et ne baptisait qu'à la messe du premier dimanche du mois…). A l’archidiocèse, on répond que le P. Larkin est simplement « à la retraite » et reste un prêtre reconnu par le diocèse. Chez les religieuses de Lorette, on ne répond rien.
Pour les paroissiens, il est évident que le diocèse punit ainsi le P. Larkin pour ses positions pro-vie, et pour avoir dit dans une homélie que ceux qui avaient voté oui au référendum sur l’avortement devaient se confesser car ils avaient commis un péché grave.
Mgr Diarmuid Martin, qui avait refusé de prendre position lors du référendum sur le « mariage » entre personnes du même sexe, et qui est resté silencieux lors du référendum sur l’avortement, fait le ménage avant la « Rencontre mondiale des familles », qu’il préside, pour recevoir dignement François, et son invité vedette le jésuite LGBT James Martin, dont le livre, a-t-il souligné, a reçu le soutien de trois cardinaux américains dont celui du cardinal Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie…
L’église de Clonskeagh, construite dans les années 60, est moche, comme la plupart des églises irlandaises (la mosaïque du chœur est toutefois de bon aloi), et la liturgie y est sans doute aussi moche que dans la plupart des églises irlandaises. Sauf en ce 7 novembre 2014 où elle fut discrètement célébrée selon le missel de 1962, en soirée devant une poignée de fidèles.
N.B. On sait que les Anglais ont détruit ou volé toutes les églises médiévales irlandaises (autrement plus efficaces que les talibans dans la destruction des chefs-dœuvre). On sait aussi que la persécution anglaise faisait qu’on ne pouvait célébrer la messe que de façon clandestine et furtive. Ce n’est toutefois pas une raison suffisante pour avoir ensuite construit des églises laides et avoir complètement négligé la liturgie. En revanche cela explique certainement, au moins en partie, le naufrage de l’Irlande qui fut héroïquement catholique.
N.B. 2 - A l'autre bout de la rue il y a la plus grande mosquée d'Irlande (avec coupole et haut minaret), qui est aussi le "Centre culturel islamique d'Irlande", siège du Conseil européen de la fatwa, l'organisation fanatiquement islamiste de Youssef al-Qaradawi. Il est significatif que la carte Google indique la mosquée mais pas l'église.