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  • Une première !

    « La visite du Pape François au Chili sera la première à être environnementalement, économiquement et socialement durable. »

    C’est ce qu’annonce et nous explique longuement l’agence Fides, précisant que sont prises « cinq mesures de durabilité environnementale, cinq autres de durabilité économique et autant de durabilité sociale ».

    Il est question de « la mesure de la trace de carbone, qui sera réduite et compensée économiquement », de l’interdiction des bouteilles en plastique et de l’incitation à manger végétarien, etc.

    Ah ! J’allais oublier. Au moment où j’écris, c’est la seule et unique dépêche de Fides sur le voyage du pape.

  • Pas banal

    Le Premier ministre tchèque, Andrej Babiš, a annoncé hier qu’il allait demander aux députés de lever son immunité parlementaire.

    Andrej Babiš, milliardaire plus riche que Donald Trump, est poursuivi depuis longtemps dans le cadre de diverses affaires, manifestement montées en épingle par ses adversaires politiques.

    En mai dernier il avait été limogé de son poste de ministre des Finances par le Premier ministre social-démocrate Bohuslav Sobotka, son principal adversaire. Le président de la République, Miloš Zeman, déclarait alors : « Je voudrais exprimer ma haute considération et mon grand remerciement à Andrej Babiš, qui a réussi à afficher un important excédent budgétaire, à améliorer la perception des impôts et à lutter contre l'évasion fiscale. C'est peut-être pour cette raison qu'il fait face à la jalousie de la part de ceux qui ont moins de succès. »

    Vu que le remplaçant de Babiš était un homme recommandé par Babiš, l’opposition déclara que le vrai changement n’aurait lieu qu’après les élections. Elections qui ont été remportées par Andrej Babiš contre les deux partis institutionnels, malgré la campagne axée sur les « malversations » du milliardaire. Lequel demande donc aux députés de lever son immunité parlementaire. Il faut croire qu’il est sûr de lui. En tout cas ça ne manque pas de panache, face au peuple, de la part d’un populiste…

    Addendum

    Mais le problème n'était pas là... Aujourd'hui, Babiš, qui avait dû constituer un gouvernement uniquement avec des membres de son parti et des indépendants, n'a pas obtenu la confiance du Parlement. Il va donc devoir démissionner (et chercher à constituer un nouveau gouvernement qui puisse obtenir une majorité...).

  • C’est encore pire

    Réponse de Paloma García Ovejero, porte-parole adjointe du Bureau de presse du Saint-Siège, interrogée sur la médaille de commandeur de l’ordre de saint Grégoire le Grand décernée à la militante de la culture de mort Lilianne Ploumen :

    « La décoration de l’Ordre Pontifical de saint Grégoire le Grand reçue par Mme Lilianne Ploumen, ancien ministre du Développement, en juin 2017 lors de la visite du couple royal néerlandais au Saint-Père, répond à la pratique diplomatique d’échange de décorations entre délégations à l’occasion des visites officielles de chefs d’Etat ou de gouvernement au Vatican. Par conséquent, ce n’est pas du tout un placet à la politique en faveur de l’avortement ou de la contraception que promeut Mme Ploumen. »

    Le journal Dagblad souligne que c’était « purement une affaire de protocole » et que Mme Ploumen était… l’un des dix membres de la délégation à recevoir cette décoration.

    De deux choses l’une.

    Ou bien ce n’est pas vrai, et l’on ajoute le mensonge à l’ignominie.

    Ou bien c’est vrai. Et alors c’est pire encore. Car cela veut dire qu’on décerne le titre de commandeur de l’Ordre de saint Grégoire le Grand à n’importe qui, sans le moindre examen de ce que fait ou dit le récipiendaire. De sorte que cette décoration, officiellement destinée à distinguer quelqu’un qui a rendu des services exceptionnels au Saint-Siège, est dévaluée et prostituée au point d’être distribuée à tous les membres des délégations, à des gens qui n’ont rien fait pour le Saint-Siège, ou qui œuvrent ouvertement contre la foi et la morale de l’Eglise, et contre l'Eglise elle-même. Et qu’on en fait un principe !

  • Saint Marcel Ier

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    Jacques de Besançon, XVe siècle.

    Marcellin gouverna l’Eglise romaine neuf ans et quatre mois. II fut pris par l’ordre de Dioclétien et de Maximien et conduit pour sacrifier. Comme il n'y voulait pas consentir et qu'alors il avait à s'attendre de souffrir divers supplices, cédant à la peur du tourment, il mit deux grains d'encens dans le sacrifice. La joie des infidèles fut grande, mais une tristesse immense s'empara des fidèles. Toutefois les membres sains reprennent de la vigueur sous un chef affaibli et comptent pour rien les menaces des princes. Alors les fidèles viennent trouver le souverain Pontife et lui adressent de graves reproches. Marcellin voyant cela se soumit au jugement d'un concile des évêques. A Dieu ne plaise, dirent-ils, qu'un souverain pontife soit jugé par personne; mais vous-même, instruisez votre cause dans votre conscience, et jugez-vous de votre propre bouche. » Alors il se repentit beaucoup, pleura et se déposa lui-même; cependant, toute la foule le réélut encore. Les Césars, qui apprirent cela, firent saisir Marcellin une seconde fois, et comme il ne voulait absolument pas sacrifier, ils commandèrent de le décapiter. La fureur des ennemis se ralluma, en sorte que dans l’espace d'un mois, dix-sept mille chrétiens furent mis à mort. Pour Marcellin qui devait être décapité, il s'avoua indigne de la sépulture chrétienne ; en conséquence il excommunia tous ceux qui auraient la présomption de l’ensevelir. C'est pourquoi son corps resta 35 jours sans sépulture. Après ce temps, saint Pierre, apôtre, apparut à Marcel, son successeur, et lui dit : « Frère Marcel, pourquoi ne m’ensevelis-tu pas ? » « Seigneur, lui répondit Marcel, n'êtes-vous pas déjà enseveli ? » L'apôtre lui dit : « Je me répute non enseveli, tant que je verrai Marcellin sans sépulture. » « Mais, Seigneur, lui répartit Marcel, est-ce que vous ne savez pas qu'il a anathématisé tous ceux qui l’enseveliraient ? » Pierre dit : « N'est-il pas écrit : celui qui s'humilie sera élevé ? C'est à cela qu'il fallait faire attention; va donc l’ensevelir à mes pieds. » Il y alla aussitôt et accomplit honorablement les ordres de saint Pierre.

    Jacques de Voragine, La légende dorée.

  • L’antiracisme des menaces de mort

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    Les Editions de Varly, spécialisées notamment dans la réédition de « bandes dessinées du patrimoine », avaient l’intention de rééditer les Aventures de Bamboula, de Mat, parues en 1951.

    L’annonce a provoqué un séisme sur les « réseaux sociaux ». Il est insupportable de seulement envisager de rééditer une BD aussi raciste, etc. L’éditeur, Georges Fernandes, a même reçu des menaces de mort, contre lui et contre sa famille. L’antiracisme va devenir meurtrier.

    Pour ce qui concerne l’horrible racisme des albums de Bamboula, on se reportera seulement à ce qu’en dit La Cité internationale de la bande dessinée d’Angoulême, qu’on ne saurait soupçonner de ne pas être à 100% dans la ligne de la pensée unique... et qui a mis en ligne trois des albums de la collection :

    Pourtant, lorsque l’on se laisse aller à la lecture des aventures du petit héros africain, on est surpris par le contrebalancement de ce racisme qui nous semble si abject. En effet Bamboula (ici dans Bamboula Aviateur) se montre bien plus rusé et malin que les autres personnages, il est doté d’une détermination de fer à s’en sortir et travailler à gagner sa croûte, mettant en place, pour ce faire, une imagination et des idées surprenantes. Si son langage est caricatural, il ne manque pas de répartie, d’expressions poussées et de mots d’esprit toujours teintés d’un petit trait d’humoriste. Il crée, chez les autres personnages, admiration et sentiments amicaux, sans finalement qu’on puisse y voir un rapport d’infériorité ou de supériorité entre eux.

  • Dictature féministe

    Mariss Jansons, l’un des plus grands chefs d’orchestre de notre temps, interrogé par un journal britannique sur les femmes chefs d’orchestre, a répondu :

    « Je ne veux pas me montrer offensant, et je ne suis pas contre – ce serait très mauvais. Je comprends que le monde a changé et qu’il n’y a plus de profession qui puisse se limiter à tel ou tel genre. Cela dépend de ce à quoi on est habitué : j’ai grandi dans un monde différent, et pour moi voir une femme sur le podium… Eh bien, disons que ce n’est pas ma tasse de thé… »

    Le propos a naturellement fait scandale sur les « réseaux sociaux ». Au point que Mariss Jansons a cru nécessaire de s’excuser :

    « C’était maladroit, inopportun et contre-productif de ma part d’indiquer que je ne suis pas habitué à voir des femmes au pupitre de chef. Chacune de mes collègues chefs, et des femmes aspirant à l’être, peut être assurée de mon soutien, car nous travaillons tous à la poursuite d’un objectif commun : intéresser le public à l’art que nous aimons si tendrement : la musique. »

    Il reste que de fait Mariss Jansons n’a pas l’habitude de voir des femmes diriger des orchestres, comme tous ses collègues, puisqu’il n’y a aucune femme qui ait la carrure d’un chef d’orchestre international.

    C’est un fait, comme c’est un fait qu’il y a de grands instrumentistes femmes. A ce propos, on peut remarquer que la plupart des orchestres aujourd’hui ont une majorité, voire une grande majorité de femmes, et qu’on ne voit pas de pétitions de musiciens demandant la parité… (Idem dans les tribunaux, par exemple…).

    D’autre part, au chapitre des « agressions sexuelles », on apprend que 653 "artistes lyriques suédoises" ont signé une déclaration dénonçant le fait qu’elles avaient été agressées. Six cent cinquante trois ! En fait elles n’ont pas été agressées : c’est qu’elles sont si nombreuses qu’elles ne peuvent pas toutes tenir sur scène et qu’elles se font forcément marcher sur les pieds… (Proportionnellement c’est comme si en France 4.245 cantatrices se plaignaient d’agression sexuelle… Curieusement, même en se limitant à des chiffres vraisemblables, il n’y en a eu aucune jusqu’à maintenant. Bravo mesdames.)

  • En Virginie, un record du monde

    L’église Sainte-Marie de la Vieille Ville d’Alexandria, dans le diocèse d’Arlington en Virginie, a été érigée ce 14 janvier en basilique mineure. Cette église est la plus ancienne de Virginie. Elle a été construite grâce à des fonds récoltés en 1788 par le colonel John Fitzgerald, ancien aide de camp de George Washington, et celui-ci donna personnellement l’équivalent de 1.200 $ actuels.

    On apprend à cette occasion, par le blog Rorate Caeli, qu’il y a une messe Summorum Pontificum mensuelle dans cette église. Et que la messe traditionnelle a droit de cité (plus ou moins étendu) dans 15 des 70 paroisses du diocèse, ce qui est le record du monde (et il n’y en avait aucune en 2006).

    Comme Rorate Caeli, on ne peut que souhaiter que cette messe devienne rapidement hebdomadaire, puis quotidienne….

  • Saint Paul premier ermite

    Screenshot-2018-1-14 St Paul de Thèbes et st Antoine.jpg

    … Et alors, s'étant embrassés à diverses fois, ils se saluèrent et se nommèrent tous deux par leurs propres noms. Ils rendirent ensemble grâces à Dieu; et, après s'être donné le saint baiser, Paul, s'étant assis auprès d'Antoine, lui parla en cette sorte :

    « Voici celui que vous avez cherché avec tant de peine, et dont le corps flétri de vieillesse est couvert par des cheveux blancs tout pleins de crasse; voici cet homme qui est sur le point d'être réduit en poussière; mais, puisque la charité ne trouve rien de difficile, dites-moi, je vous supplie, comment va le monde : fait-on de nouveaux bâtiments dans les anciennes villes? qui est celui qui règne aujourd'hui ? et se trouve-t-il encore des hommes si aveuglés d'erreur que d'adorer les démons? »

    Comme ils s'entretenaient de la sorte ils virent un corbeau qui, après s'être reposé sur une branche d'arbre, vint de là, en volant tout doucement, apporter à terre devant eux un pain tout entier. Aussitôt qu'il fut parti Paul commença à dire : « Voyez, je vous supplie, comme Dieu, véritablement tout bon et tout miséricordieux, nous a envoyé à dîner. Il y a déjà soixante ans que je reçois chaque jour de cette sorte une moitié de pain; mais depuis que vous êtes arrivé Jésus-Christ a redoublé ma portion, pour faire voir par là le soin qu'il daigne prendre de ceux qui, en qualité de ses soldats, combattent pour son service. »

    Ensuite, ayant tous deux rendu grâces à Dieu, ils s'assirent sur le bord d'une fontaine aussi claire que du cristal, et voulant se déférer l'un à l'autre l'honneur de rompre le pain, cette dispute dura quasi jusqu'à vêpres, Paul insistant sur ce que l'hospitalité et la coutume l'obligeaient à cette civilité, et Antoine la refusant à cause de l'avantage que l'âge de Paul lui donnait sur lui. Enfin ils résolurent que chacun de son côté, prenant le pain et le tirant à soi, en retiendrait la portion qui lui demeurerait entre les mains. Après, en se baissant sur la fontaine et mettant leur bouche sur l'eau, ils en burent chacun un peu, et puis, offrant à Dieu un sacrifice de louanges, ils passèrent toute la nuit en prières.

    (….)

    Le bienheureux Antoine contait, depuis, qu'il acheva avec tant de vitesse ce qui lui restait de chemin qu'il semblait qu'il eût des ailes, et non sans sujet puisque, étant entré dans la caverne, il y vit le corps mort du saint qui avait les genoux en terre, la tête levée et les mains étendues vers le ciel. Il crut d'abord qu'il était vivant et qu'il priait, et se mit de son côté en prières; mais, ne l'entendant point soupirer ainsi qu'il avait coutume de le faire en priant, il s'alla jeter à son cou pour lui donner un triste baiser, et reconnut que par une posture si dévote le corps de ce saint homme, tout mort qu'il était, priait encore Dieu auquel toutes choses sont vivantes.

    Ayant roulé et tiré ce corps dehors, et chanté des hymnes et des psaumes selon la tradition de l'Eglise catholique, il était fort fâché de n'avoir rien pour fouiller la terre, et pensant et repensant à cela avec inquiétude d'esprit, il disait : « Si je retourne au monastère il me faut trois jours pour revenir, et si je demeure ici, je n'avancerai rien : il vaut donc beaucoup mieux que je meure et que, suivant votre vaillant soldat, ô Jésus-Christ, mon cher maître, je rende auprès de lui les derniers soupirs. »

    Comme il parlait ainsi en lui-même, voici deux lions qui, sortant en courant dis fond du désert, faisaient flotter leurs longs crins dessus le cou. Ils lui donnèrent d'abord de la frayeur, mais, élevant son esprit à Dieu, il demeura aussi, tranquille que s'ils eussent été dés colombes, lis vinrent droit au corps du bienheureux vieillard, et, s'arrêtant là et le flattant avec leurs queues, ils se couchèrent à ses pieds, puis jetèrent de grands rugissements pour lui témoigner qu'ils le pleuraient en la manière qu'ils le pouvaient. Ils commencèrent ensuite à gratter la terre avec leurs ongles, en un lieu assez proche de là, et, jetant, à l'envi le sable de côté et d'autre, firent une fosse capable de recevoir le corps d'un homme; et aussitôt après, comme s'ils eussent demandé récompense de leur travail, ils vinrent, en remuant les oreilles et la tête basse, vers Antoine, et lui léchaient les pieds et les mains. Il reconnut qu'ils lui demandaient sa bénédiction, et soudain, rendant des louanges infinies à Jésus-Christ de ce que même les animaux irraisonnables avaient quelque sentiment de la divinité, il dit : « Seigneur, sans la volonté duquel il ne tombe pas même une seule feuille des arbres ai le moindre oiseau ne perd la vie, donnez à ces lions ce que vous savez leur être nécessaire ; » et après, leur faisant signe de la main, il leur commanda de s'en aller.

    Saint Jérôme, Vie de saint Paul ermite

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  • 2e dimanche après l’Epiphanie

    Introït

    « Que toute la terre t'adore, ô Dieu, et chante pour toi. Qu'elle chante un hymne à ton nom, ô Très Haut. Jubile pour Dieu toute la terre, chante un hymne à son nom, rends gloire à sa louange. »

    Extrait du commentaire d’un moine de Triors pour L’Homme Nouveau :

    Nous sommes toujours dans la proximité et comme le rayonnement de la fête de l'Épiphanie. C'est toujours l'enfant nouveau né et en même temps le roi de l'univers que nous fêtons, d'où cette conjonction des deux thèmes dans la liturgie de Noël et de l'Épiphanie : quelque chose d'intime et quelque chose de grandiose. Et on retrouve ces deux dimensions dans ce chant d'entrée. Ici, on peut dire que c'est le texte et la mélodie qui se départagent. Le texte est plutôt à la grandeur, à la solennité, à l'universalité ; par contre, on le verra, la mélodie est plus intérieure, plus contemplative. Et cela donne un chant assez contrasté mais très beau parce qu'il manifeste encore une fois la force du chant grégorien qui sait contenir des magnificences dans l'humilité et la sobriété de ses mélodies. Le résultat est d'autant plus expressif quand on sait entrer dans ce style de composition aux nuances si délicates.

    Il n'y a pas une demande dans ce chant, il n'y a même pas un souci d'orienter la splendeur de Dieu et de son mystère vers le cœur de l'homme. Non, c'est gratuit, et c'est ça la louange et c'est ça l'amour et c'est ça le bonheur. Et c'est pour cela que je crois vraiment que le chant grégorien se présente à nos contemporains comme un remède psychologique à bien des maux, à bien des souffrances, à bien des complexes, ou des problèmes relationnels dont on est incapable de sortir et qui nous rendent malheureux comme tout. Dieu est là comme un être magnifique. La Bible est tout entière pleine de ses faits et gestes grandioses et bouleversants d'intimité. Dieu s'est manifesté dans l'histoire des hommes; il continue de le faire, il a jonché notre pays d'églises, petites ou grandes, toutes plus belles les unes que les autres, témoins merveilleux du passage de Dieu dans notre histoire. Dieu est là, et le louer est une activité qui nous guérit en nous élevant vers ce pour quoi nous sommes faits. La louange gratuite est radicalement opposée au matérialisme qui rive l'homme au plaisir inférieur, à travers une dépendance humiliante à l'égard de biens inférieurs.

    C'est un chant de louange, mais la mélodie est très contemplative, très intérieure, très stable, très paisible et tranquille. C'est un chant tout simple et profond, typique du quatrième mode qui est le mode de la contemplation et de l'intimité adorante. regardez d'ailleurs ce mot adoret et voyez comment il est traité avec cette belle courbure que je vous ai déjà soulignée, ce bel arc roman, dès que ce mot est employé dans une mélodie grégorienne. Il faut mettre dans ce mot comme dans celui de Deus et de Altissime beaucoup de complaisance et d'amour. C'est un désir qui s'élance avec ardeur vers les hauteurs et redescend comblé par l'activité contemplative.

    Chanté par les moines de Triors :

     

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  • Soumission

    Le 20 décembre dernier, Antoine Gallimard annonçait une prochaine réédition des pamphlets de Céline, avec avertissement et appareil critique : « L'intention est d'encadrer et de replacer dans leur contexte des écrits d'une grande violence, marqués notamment par la haine antisémite de l'auteur. »

    Ce qui suscita l’ire du lobby qui n’existe pas, et nommément la montée au créneau de l’inoxydable Serge Klarsfeld.

    Le 9 janvier, Antoine Gallimard dénonçait un « procès d’intention » et affirmait : « On n'a pas à pousser les éditeurs à s'autocensurer ». Il ajoutait :

    « Il n'y a aucune raison de ne pas publier ces livres, il y a bien pire. Les livres bien pires ce sont les livres insidieux, dans lesquels il y a un antisémitisme rampant, qui ne dit pas son nom. Je trouve que le débat est un peu hystérique, un peu fou. »

    Deux jours après, le 11 janvier, Antoine Gallimard publiait un communiqué disant que « les conditions méthodologiques et mémorielles ne sont pas réunies » pour « envisager sereinement » de publier les pamphlets de Céline, et qu’il comprend et partage « l’émotion des lecteurs que la perspective de cette réédition choque, blesse ou inquiète pour des raisons humaines et éthiques évidentes ».

    Le lobby qui n’existe pas a fait part de sa satisfaction.