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2e dimanche après l’Epiphanie

Introït

« Que toute la terre t'adore, ô Dieu, et chante pour toi. Qu'elle chante un hymne à ton nom, ô Très Haut. Jubile pour Dieu toute la terre, chante un hymne à son nom, rends gloire à sa louange. »

Extrait du commentaire d’un moine de Triors pour L’Homme Nouveau :

Nous sommes toujours dans la proximité et comme le rayonnement de la fête de l'Épiphanie. C'est toujours l'enfant nouveau né et en même temps le roi de l'univers que nous fêtons, d'où cette conjonction des deux thèmes dans la liturgie de Noël et de l'Épiphanie : quelque chose d'intime et quelque chose de grandiose. Et on retrouve ces deux dimensions dans ce chant d'entrée. Ici, on peut dire que c'est le texte et la mélodie qui se départagent. Le texte est plutôt à la grandeur, à la solennité, à l'universalité ; par contre, on le verra, la mélodie est plus intérieure, plus contemplative. Et cela donne un chant assez contrasté mais très beau parce qu'il manifeste encore une fois la force du chant grégorien qui sait contenir des magnificences dans l'humilité et la sobriété de ses mélodies. Le résultat est d'autant plus expressif quand on sait entrer dans ce style de composition aux nuances si délicates.

Il n'y a pas une demande dans ce chant, il n'y a même pas un souci d'orienter la splendeur de Dieu et de son mystère vers le cœur de l'homme. Non, c'est gratuit, et c'est ça la louange et c'est ça l'amour et c'est ça le bonheur. Et c'est pour cela que je crois vraiment que le chant grégorien se présente à nos contemporains comme un remède psychologique à bien des maux, à bien des souffrances, à bien des complexes, ou des problèmes relationnels dont on est incapable de sortir et qui nous rendent malheureux comme tout. Dieu est là comme un être magnifique. La Bible est tout entière pleine de ses faits et gestes grandioses et bouleversants d'intimité. Dieu s'est manifesté dans l'histoire des hommes; il continue de le faire, il a jonché notre pays d'églises, petites ou grandes, toutes plus belles les unes que les autres, témoins merveilleux du passage de Dieu dans notre histoire. Dieu est là, et le louer est une activité qui nous guérit en nous élevant vers ce pour quoi nous sommes faits. La louange gratuite est radicalement opposée au matérialisme qui rive l'homme au plaisir inférieur, à travers une dépendance humiliante à l'égard de biens inférieurs.

C'est un chant de louange, mais la mélodie est très contemplative, très intérieure, très stable, très paisible et tranquille. C'est un chant tout simple et profond, typique du quatrième mode qui est le mode de la contemplation et de l'intimité adorante. regardez d'ailleurs ce mot adoret et voyez comment il est traité avec cette belle courbure que je vous ai déjà soulignée, ce bel arc roman, dès que ce mot est employé dans une mélodie grégorienne. Il faut mettre dans ce mot comme dans celui de Deus et de Altissime beaucoup de complaisance et d'amour. C'est un désir qui s'élance avec ardeur vers les hauteurs et redescend comblé par l'activité contemplative.

Chanté par les moines de Triors :

 

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