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  • Autodestruction

    De plus en plus de catholiques du diocèse de Coimbatore se tournent vers des sectes protestantes. Que faire ?

    Aller les voir, et… célébrer l’œcuménisme…

    Extraits d’une dépêche Fides

    Freiner la migration des catholiques en direction d’autres dénominations chrétiennes : tel est l’objectif explicite du Diocèse de Coimbatore, dans l’Etat du Tamil Nadu – au sud de l’Inde – l’un des plus antiques Diocèses indiens, qui a décidé de renforcer les visites pastorales de la part de prêtres et de religieux auprès des familles catholiques, afin de vivre un temps de partage et de prière commune.

    En parlant à Fides, l’Evêque du Diocèse de Coimbatore, S.Exc. Mgr Tommaso Lephonse, a signalé que « il existe plusieurs cas de familles catholiques du Diocèse qui rejoignent actuellement d’autres églises. Il s’agit d’une question qui crée une forte préoccupation ». L’Eglise catholique s’est efforcée d’analyser le phénomène. « Il a été décidé d’agir en en faisant une urgence pastorale » a déclaré l’Evêque. Le but est de « renforcer le lien entre le clergé et les fidèles laïcs, afin de connaître et de mieux comprendre leurs préoccupations, de les guider dans la croissance de leur foi » a-t-il remarqué. (…)

    La situation de Coimbatore attire à nouveau l’attention sur le chemin œcuménique en Inde. De cela a récemment parlé l’Assemblée consultative nationale œcuménique qui a eu lieu ces jours derniers à Vasai, sous le patronage du Bureau chargé du Dialogue et de l’œcuménisme de la Conférence épiscopale de l’Inde (CBCI). Les responsables et Evêques présents ont réaffirmé dans ce cadre que « le chemin de l’unité des chrétiens est essentiel pour la diffusion du message de l’amour de Dieu manifesté au travers de l’Incarnation, de la mort et de la Résurrection du Christ ».
    S.Exc. Mgr Felix Machado, Président de la Commission pour l’œcuménisme, a parlé du chemin œcuménique selon une perspective locale, nationale et globale, se référant aux documents de l’Eglise et à l’enseignement des Papes. « L’œcuménisme représente un don de Dieu dans l’Esprit Saint. L’unité des chrétiens est aujourd’hui plus proche que voici 500 ans en arrière. Nous avons besoin de donner au monde un témoignage commun » affirmé Mgr Machado.

  • Saint Albert le Grand

    Il a encore beaucoup à nous enseigner. Saint Albert montre surtout qu'entre la foi et la science il n'y a pas d'opposition, malgré certains épisodes d'incompréhension que l'on a enregistrés au cours de l'histoire. Un homme de foi et de prière comme saint Albert le Grand, peut cultiver sereinement l'étude des sciences naturelles et progresser dans la connaissance du micro et du macrocosme, découvrant les lois propres de la matière, car tout cela concourt à abreuver sa soif et à nourrir son amour de Dieu. La Bible nous parle de la création comme du premier langage à travers lequel Dieu – qui est intelligence suprême – nous révèle quelque chose de lui. Le Livre de la Sagesse, par exemple, affirme que les phénomènes de la nature, dotés de grandeur et de beauté, sont comme les œuvres d'un artiste, à travers lesquelles, par analogie, nous pouvons connaître l'Auteur de la création (cf. Sg 13, 5). Avec une comparaison classique au Moyen-âge et à la Renaissance, on peut comparer le monde naturel à un livre écrit par Dieu, que nous lisons selon les diverses approches de la science. En effet, combien de scientifiques, dans le sillage de saint Albert le Grand, ont mené leurs recherches inspirés par l'émerveillement et la gratitude face au monde qui, à leurs yeux de chercheurs et de croyants, apparaissait et apparaît comme l'œuvre bonne d'un Créateur sage et aimant! L'étude scientifique se transforme alors en un hymne de louange. C'est ce qu'avait bien compris un grand astrophysicien de notre époque, Enrico Medi, et qui écrivait: « Oh, vous mystérieuses galaxies..., je vous vois, je vous calcule, je vous entends, je vous étudie, je vous découvre, je vous pénètre et je vous recueille. De vous, je prends la lumière et j'en fais de la science, je prends le mouvement et j'en fais de la sagesse, je prends le miroitement des couleurs et j'en fais de la poésie; je vous prends vous, étoiles, entre mes mains, et tremblant dans l'unité de mon être, je vous élève au-dessus de vous-mêmes, et en prière je vous présente au Créateur, que seulement à travers moi, vous étoiles, vous pouvez adorer. »

    Saint Albert le Grand nous rappelle qu'entre science et foi une amitié existe et que les hommes de science peuvent parcourir à travers leur vocation à l'étude de la nature, un authentique et fascinant parcours de sainteté.

    Son extraordinaire ouverture d'esprit se révèle également dans une opération culturelle qu'il entreprit avec succès: l'accueil et la mise en valeur de la pensée d'Aristote. A l'époque de saint Albert, en effet, la connaissance de beaucoup d'œuvres de ce grand philosophe grec ayant vécu au quatrième siècle avant Jésus Christ, en particulier dans le domaine de l'éthique et de la métaphysique, était en effet en train de se répandre. Celles-ci démontraient la force de la raison, elles expliquaient avec lucidité et clarté le sens et la structure de la réalité, son intelligibilité, la valeur et la fin des actions humaines. Saint Albert le Grand a ouvert la porte à la réception complète de la philosophie d'Aristote dans la philosophie et la théologie médiévales, une réception élaborée ensuite de manière définitive par saint Thomas. Cette réception d'une philosophie, disons, païenne pré-chrétienne, fut une authentique révolution culturelle pour cette époque. Pourtant, beaucoup de penseurs chrétiens craignaient la philosophie d'Aristote, la philosophie non chrétienne, surtout parce que celle-ci, présentée par ses commentateurs arabes, avait été interprétée de manière à apparaître, au moins sur certains points, comme tout à fait inconciliable avec la foi chrétienne. Il se posait donc un dilemme: foi et raison sont-elles ou non en conflit l'une avec l'autre?

    C'est là que réside l'un des grands mérites de saint Albert: avec une rigueur scientifique il étudia les œuvres d'Aristote, convaincu que tout ce qui est vraiment rationnel est compatible avec la foi révélée dans les Saintes Ecritures. En d'autres termes, saint Albert le Grand a ainsi contribué à la formation d'une philosophie autonome, distincte de la théologie et unie à elle uniquement par l'unité de la vérité. Ainsi est apparue au XIIIe siècle une distinction claire entre ces deux savoirs, philosophie et théologie qui, en dialogue entre eux, coopèrent de manière harmonieuse à la découverte de la vocation authentique de l'homme, assoiffé de vérité et de béatitude: et c'est surtout la théologie, définie par saint Albert comme une « science affective », qui indique à l'homme son appel à la joie éternelle, une joie qui jaillit de la pleine adhésion à la vérité.

    Saint Albert le Grand fut capable de communiquer ces concepts de manière simple et compréhensible. Authentique fils de saint Dominique, il prêchait volontiers au peuple de Dieu, qui était conquis par sa parole et par l'exemple de sa vie.

    Benoît XVI

  • La Journée de l’AGRIF

    C’est dimanche prochain 20 novembre, de 11h30 à 18h, à l’Espace Charenton, 327, rue de Charenton, Paris XIIe.

    Avec Christophe Bilek : « Nous, convertis de l’islam, harkis de l’Église ? », Cécile Edel : La marche pour la Vie du 22 janvier 2017, Martial Bild : Les paris de TV Libertés…

    Débat « L’islam, la république, la France », avec Bernard Antony, Jeanne Smits, Guillaume de Thieulloy, Christophe Bilek, Saïd Oujibou, Karim Ouchik, présidé par Didier Rochard.

    Meeting : « Vérité sur l’antiracisme », avec : Frédéric Pichon, avocat à la Cour, Jérôme Triomphe, avocat à la Cour, coordinateur des avocats de l’AGRIF, Jacques Trémolet de Villers, avocat à la Cour, écrivain. Sous la présidence de Bernard Antony.

    Rencontres sur les stands – Signatures de livres – Présence des patrons d’émission exclus de Radio-Courtoisie.

  • Deux défaites de l’UE

    Vendredi dernier 11 novembre, le site européiste EUobserver publiait un long texte intitulé « Comment revigorer la politique orientale de l’UE ». Signé par Andrei Galbur, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de l’intégration européenne de Moldavie. L’article était illustré d’une photo d’Andrei Galbur avec Federica Mogherini, la « Haute Représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ».

    Dans son texte, Andrei Galbur vantait les succès déjà atteints par la le « Partenariat oriental » de l’Union européenne, qui « s’approche de la maturité » et grâce auquel les partenaires est-européens de l’UE ne cessent de se rapprocher de l’UE, par des accords d’association, avant d’en faire partie intégrante…

    Patatras.

    Hier, il y avait l’élection présidentielle en Moldavie. C’est le socialiste Igor Dodon qui a été élu, contre la candidate européiste Maïa Sandu, diplômée de Harvard et ancienne employée de la Banque mondiale. Igor Dodon a fait campagne en prônant la dénonciation de l’accord d’association avec l’UE, et l’adhésion du pays à l’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan. (Mais on a vu en Ukraine comment on pouvait arranger cela…)

    D’autre part, en Bulgarie, c’est aussi un socialiste qui a été élu président, Roumen Radev, ancien chef de l'armée de l'air, clairement pro-russe, très hostile aux sanctions contre la Russie, affirmant haut et fort que la Crimée est historiquement russe, mais sans intention de quitter l’UE (tant que ça rapporte, sans doute…).

    Dans les deux pays, où les gouvernements sont européistes, ces élections vont conduire à des élections législatives anticipées. Le Premier ministre bulgare a immédiatement démissionné.

  • Steve Bannon

    Donald Trump a nommé le richissime (lui aussi) Steve Bannon comme son directeur de la stratégie et conseiller principal. Le « sulfureux » (comme dit la presse de gauche) Steve Bannon a été le directeur de campagne de Trump dans la dernière ligne droite de la campagne. Il est le cofondateur et président exécutif de Breitbart News, un site d’information « d’ultra-droite » comme dit la presse de gauche.

    En juin dernier, il annonçait qu’il avait l’intention d’ouvrir une antenne de Breitbart en France. Il disait au site Radio Londres :

    « Nous pensons que la France est l’endroit où il faut être. Avec ses jeunes entrepreneurs, les femmes de la famille Le Pen… Marion Maréchal Le Pen est la nouvelle étoile montante. Nous cherchons à ouvrir un Breitbart Paris, voire un Breitbart France. »

  • Inch’Allah

    Sting donnait un (petit) concert au Bataclan, pour marquer la réouverture du lieu un an après les attentats. Et surtout pour lancer son nouveau disque. Comme coup de pub c’était bien trouvé. Il a donc chanté la chanson phare de son nouvel album, « Inch’Allah », une chanson « dédiée aux migrants ». Parmi lesquels on sait désormais qu’il y avait TOUS les responsables des attentats parisiens.

    Bref, la réouverture du Bataclan a été marquée par une manifestation de dhimmitude aussi lacrymale que républicaine et commerciale.

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    (Paul Aveline est un journaliste qui a pondu ce tweet pour montrer son admiration.)

  • En Indonésie

    Un homme a jeté un cocktail Molotov hier matin devant une église protestante de l’ethnie Batak à Samarinda (Bornéo). Quatre enfants qui jouaient en attendant la fin du culte ont été blessés, l’un d’eux, une fillette de deux ans, a succombé à ses brûlures.

    L’agresseur a été arrêté par la foule. Il avait été condamné en 2011 à quatre ans et demi de prison pour tentatives d’attentats contre un centre de recherche scientifique et une église. Il est membre de la Jamaah Anshorut Tauhid (JAT), liée à l’Etat islamique.

  • François aux abonnés absents

    Quatre cardinaux, Walter Brandmüller, Raymond L. Burke, Carlo Caffarra et Joachim Meisner, ont posé cinq questions au pape sur Amoris Laetitia. Le pape ne leur a pas répondu. Ils rendent l’affaire publique.

    Plutôt que de répondre à ses cardinaux sur un sujet crucial, François préfère tenir de nouveaux propos aberrants à son ami Scalfari.

  • Saint Josaphat

    Extrait de la vie de saint Josaphat dans le supplément « Vies des saints » du Pèlerin, 1881.

    Josaphat était archevêque depuis trois ans quand il fut convoqué avec plusieurs autres évêques à la Diète qui s’ouvrit à Varsovie en 1620. Le diable profita de l’absence des pasteurs pour envoyer les loups dévaster le bercail. Théophane, patriarche schismatique de Jérusalem, revenant de Moscou, où le sultan l’avait envoyé pour une négociation politique, passa par l’Ukraine et arriva à Kiev. Sur les instances des Cosaques il consacra autant d’évêques schismatiques qu’il y avait de prélats catholiques du rit gréco-uni. Le siège de Polotsk fut donné à Mélèce Smotriski, esprit cultivé, mais surtout ambitieux et intrigant.

    L’intrus se hâta d’envoyer ses émissaires dans toutes les villes du diocèse, avec des lettres pleines d’invectives contre l’apostat et papiste Josaphat et contre le Saint-Siège. Josaphat s’empressa de revenir, porteur d’un décret de Sigismond roi de Pologne, enjoignant à ses sujets de respecter l’autorité de leur évêque et de cesser toute communication avec le perturbateur et intrus Mélèce.

    Mais déjà les masses, poussées par d’habiles meneurs étaient en fermentation ; quand le palatin Sokolinski eut notifié le décret royal à l’hôtel de ville, l’archevêque essaya de prendre la parole et de rappeler les rebelles à l’obéissance due à l’Eglise ; sa voix fut couverte par les vociférations des schismatiques, la foule se rua sur lui, et il aurait été infailliblement massacré, si la force armée n’était venue le dégager et le ramener sous bonne escorte au palais épiscopale.

    L’archevêque répondit à ces violences par un redoublement de douceur et de bonté pour ses ennemis ; l’un d’eux fut touché et reconnut sa faute. C’était le conseiller Terlikowski. Quand il se présenta à la cathédrale pour demander pardon à Dieu et à l’évêque, Josaphat le serra contre sa poitrine et le conduisant à l’autel : « Seigneur, dit-il en versant des larmes de joie, voici une brebis égarée que je viens de retrouver et que je vous recommande. » Bolotsk recouvra un peu de calme ; mais ce n’était qu’une trève. Au reste la propagande schismatique continuait activement dans le reste du diocèse.

    Dans le courant d’octobre 1623, Josaphat voulut aller faire sa visite pastorale à Vitebsk. Craignant pour sa vie, ses amis le supplièrent de remettre sa visite à plus tard, ou tout au moins d’accepter une escorte. L’archevêque ne voulut pas différer, ni voyager autrement qu’avec la mansuétude épiscopale. Il lui ordonna de préparer un tombeau dans la cathédrale, et partit après avoir fait cette prière au pied de l’autel : « Seigneur, je sais que les ennemis de l’Union en veulent à ma vie ; je vous l’offre de tout mon cœur, et puisse mon sang éteindre l’incendie causé par le schisme. »

    On le reçut à Vitebsk avec des démonstrations hypocrites de respect, mais on tramait des complots contre sa vie : « Vous désirez ma perte, leur dit publiquement Josaphat du haut de la chaire ; sur les fleuves, sur les ponts, dans les rues, dans les cités, partout vous me tendez des pièges. Me voici maintenant au milieu de vous ; plaise à Dieu que je puisse donner ma vie pour vous qui êtes mes brebis, pour la sainte Union, pour le siège de Pierre qu’occupent les Souverains Pontifes ses successeurs. »

    Le soir du onze novembre, il parlait au souper de sa mort prochaine, comme s’il se fût agi d’un festin. Monseigneur, dit l’archidiacre Dorothée, Vous devriez bien nous laisser un peu manger. – Ne craignez rien, reprit l’archevêque, ce n’est pas de votre mort, mais de la mienne que je parle. »

    Le lendemain matin, pendant que Josaphat priait à la chapelle de la sainte Vierge, un prêtre apostat, qui traversait en proférant des menaces et malgré la défense qui lui en avait été faite, la cour du palais épiscopal, fut arrêté par les serviteurs et enfermé à la cuisine. Aussitôt la foule s’ameute autour de l’évêché, envoie sur les serviteurs une grêle de pierres et de bâtons.

    Informé du tumulte, l’archevêque fait mettre le détenu en liberté et rentre au palais. La foule un moment satisfaite paraît se calmer, mais ce n’est pas ce que voulaient les chefs, bientôt elle revient plus nombreuse, force l’entrée du palais, envahit le vestibule, l’archidiacre Dorothée reçoit dix-huit blessures à la tête ; Cantacuzène, majordome du palais tombe noyé dans son sang et on le croit mort.

    Au cris des victimes, Josaphat accourt : « Mes enfants, dit-il aux assassins, pourquoi maltraitez-vous mes serviteurs, qui ne vous ont fait aucun mal ? Si vous en voulez à ma personne, me voici ! » Les sicaires demeurent immobiles et stupéfaits. Tout à coup deux misérables s’élancent à travers la foule en criant : « A bas le suppôt des latins ! à bas le papiste ! » L’un d’eux armé d’une perche frappe le front de l’archevêque, l’autre lui assène un coup de hallebarde qui lui fend la tête. L’archevêque tombe, trouve encore la force de faire le signe de la croix et dit : « O mon Dieu ! » Ce furent ses dernières paroles. Les bourreaux s’acharnaient sur leur victime et lui déchiraient le visage, enfin deux coups de fusil lui percèrent le crâne. Ainsi mourut Josaphat, le 12 novembre 1623 ; il n’avait que quarante-quatre ans. (…)

    Beaucoup de miracles se sont opérés par l’intercession du glorieux martyr ; l’un des plus consolants fut la conversion de l’intrus Mélèce. A partir du 12 novembre 1623, son âme n’eut plus de repos jusqu’au jour où, s’armant de courage, il fit le pas décisif ; il consacra le reste de sa vie à la pénitence, à la prière et à la défense de l’Union.

  • 26e dimanche après la Pentecôte

    Chants du 23e dimanche. Lectures du 6e dimanche après l’Epiphanie.

    L’évangile raconte deux brèves paraboles : le grain de sénevé et le levain dans la pâte, et il se conclut ainsi :

    Jésus dit tout cela aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans paraboles, pour que s’accomplît ce qui avait été dit par le prophète disant : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, j’éructerai des choses cachées depuis la création du monde.

    Le prophète, ici, c’est le Psalmiste : il s’agit d’une citation du début du psaume 77, qui dit exactement :

    J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je dirai des « propositions » depuis le début.

    Le mot « propositions » transcrit le mot latin, qui veut dire littéralement ce qu’on me met devant moi, ce qu’on met sous les yeux, autrement dit la représentation, donc l’exposé, de ce qui s’est passé depuis le début. Le long psaume 77 va raconter ce qui s’est passé depuis le début de l’histoire de l’Exode, et qui est en même temps une « parabole » de l’infidélité du peuple élu. L’évangile reprend le propos en le transformant. Le mot du psaume disant « depuis le début » est aussi celui qui peut désigner le début de la création (en grec arkhè), et c’est ce sens que retient l’évangile. Les « propositions », les choses qui sont maintenant, par Jésus, mises devant les yeux, sont les choses qui étaient cachées depuis la création du monde. Le psalmiste disait qu’il allait dire (dire haut et fort selon le grec), dans l’évangile il « éructe ». Au sens fort. Le mot latin, comme le grec qu’il traduit, voulait d’abord dire « vomir », puis « roter ». A savoir expulser violemment ce qu’on a dans l’estomac.

    C’est un des innombrables paradoxes du christianisme. La parabole paraît camoufler un enseignement qui ne sera accessible qu’aux initiés. En fait la parabole sert à vomir, à roter, à éructer, ce qui a été caché depuis la création du monde. A déchirer le voile, d’un coup sec, pour révéler la vérité spirituelle, pour faire entrer de plain pied dans le monde surnaturel. Sans passer par la raison raisonnante. De façon en quelque sorte sacramentelle.

    C’est pourquoi les paraboles utilisent les éléments de la nature : la croissance de l’arbre, le levain qui fait fermenter la pâte. La nature est elle-même une parabole, elle cache et révèle le mystère divin pour qui sait la regarder. La nature parle de Dieu, cela aussi c’est dans les psaumes. Mais par les paraboles du Nouveau Testament, Jésus va plus loin : il nous introduit dans le Royaume. (Le psaume 77 étant celui où les Hébreux sont introduits dans la terre promise, jusqu'à l'édification du royaume messianique de David.)