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26e dimanche après la Pentecôte

Chants du 23e dimanche. Lectures du 6e dimanche après l’Epiphanie.

L’évangile raconte deux brèves paraboles : le grain de sénevé et le levain dans la pâte, et il se conclut ainsi :

Jésus dit tout cela aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans paraboles, pour que s’accomplît ce qui avait été dit par le prophète disant : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, j’éructerai des choses cachées depuis la création du monde.

Le prophète, ici, c’est le Psalmiste : il s’agit d’une citation du début du psaume 77, qui dit exactement :

J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je dirai des « propositions » depuis le début.

Le mot « propositions » transcrit le mot latin, qui veut dire littéralement ce qu’on me met devant moi, ce qu’on met sous les yeux, autrement dit la représentation, donc l’exposé, de ce qui s’est passé depuis le début. Le long psaume 77 va raconter ce qui s’est passé depuis le début de l’histoire de l’Exode, et qui est en même temps une « parabole » de l’infidélité du peuple élu. L’évangile reprend le propos en le transformant. Le mot du psaume disant « depuis le début » est aussi celui qui peut désigner le début de la création (en grec arkhè), et c’est ce sens que retient l’évangile. Les « propositions », les choses qui sont maintenant, par Jésus, mises devant les yeux, sont les choses qui étaient cachées depuis la création du monde. Le psalmiste disait qu’il allait dire (dire haut et fort selon le grec), dans l’évangile il « éructe ». Au sens fort. Le mot latin, comme le grec qu’il traduit, voulait d’abord dire « vomir », puis « roter ». A savoir expulser violemment ce qu’on a dans l’estomac.

C’est un des innombrables paradoxes du christianisme. La parabole paraît camoufler un enseignement qui ne sera accessible qu’aux initiés. En fait la parabole sert à vomir, à roter, à éructer, ce qui a été caché depuis la création du monde. A déchirer le voile, d’un coup sec, pour révéler la vérité spirituelle, pour faire entrer de plain pied dans le monde surnaturel. Sans passer par la raison raisonnante. De façon en quelque sorte sacramentelle.

C’est pourquoi les paraboles utilisent les éléments de la nature : la croissance de l’arbre, le levain qui fait fermenter la pâte. La nature est elle-même une parabole, elle cache et révèle le mystère divin pour qui sait la regarder. La nature parle de Dieu, cela aussi c’est dans les psaumes. Mais par les paraboles du Nouveau Testament, Jésus va plus loin : il nous introduit dans le Royaume. (Le psaume 77 étant celui où les Hébreux sont introduits dans la terre promise, jusqu'à l'édification du royaume messianique de David.)

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