Mahmoud Barzani, fils du grand chef de clan et chef de guerre Mustapha Barzani, et « président du gouvernement régional du Kurdistan » irakien, déclare :
« Le temps est venu et la situation est maintenant favorable pour que le peuple kurde prenne par référendum une décision sur son sort. Ce référendum ne signifie pas proclamer un Etat, mais plutôt permettrait de connaître l'opinion du peuple kurde sur l'indépendance et, pour les dirigeants politiques, cela permettrait d'exécuter la volonté du peuple le moment venu. Si le peuple du Kurdistan attend que quelqu'un d'autre présente le droit d'autodétermination comme un présent, l'indépendance ne sera jamais obtenue. Ce droit existe et le peuple du Kurdistan doit le réclamer et le mettre en œuvre. De la même façon que l'Ecosse, la Catalogne, le Québec et d'autres régions ont le droit d'exprimer leurs aspirations sur leur destinée, le Kurdistan est habilité à se prononcer, et cela n'est pas négociable. »
Il va de soi que le gouvernement irakien, quoique fantomatique, ne peut être qu’opposé à ce projet (mais il n’aurait pas les moyens de l’empêcher), de même que les gouvernements turc et syrien qui pour une fois seront d’accord…
L’évêque chaldéen de Amadiya et Zakho (région du Kurdistan irakien à la frontière de la Turquie et de la Syrie…), Mgr Rabban al-Qas, s’est aussitôt déclaré en faveur du projet :
« Le temps est venu. Le Kurdistan aujourd’hui n’est pas un paradis, mais ici nous vivons mieux que partout ailleurs (dans la région). Ici nous pouvons et nous devons aider ceux qui en ont besoin alors que Bagdad n’a jamais vraiment aidé cette région, bien qu’aujourd’hui la majorité soit arabe, particulièrement à Erbil et Dohuk. Nous avons besoin d’un Etat kurde qui permette à tout le monde de vivre ensemble. Pas un Etat de séparation et confessionnel, mais basé sur la laïcité, une citoyenneté partagée, et une constitution avec des droits et des devoirs égaux pour les musulmans, les chrétiens et les yazidis. »
L’Eglise chaldéenne a, évidemment, toujours prôné l’unité "nationale" irakienne. Mais Mgr al-Qas souligne que les choses ont changé :
« Promouvoir ce référendum est ce qu’il faut faire, pour savoir qui nous sommes. Je crois aussi que les grandes puissances comme les Américains poussent dans ce sens. Un Etat kurde qui ne soit pas anti-Bagdad peut être un centre de paix et de coexistence… et en définitive la Turquie devra l’accepter. Barzani ne veut certainement pas faire la guerre aux Turcs. »
Certes, mais les Turcs font déjà la guerre aux Kurdes de Turquie… jusqu’en Irak.
Voici une photo officielle de Mahmoud Barzani. Son meilleur ennemi Saddam Hussein n’est plus là, lui est toujours là. La mise en scène n’a pas changé…